Titre: "Élémentaire, mon cher"
Rating: K+ pour quelques scènes un peu violentes, angoisses...
Résumé:La guerre est finie, Voldemort est définitivement disparu, Ron est devenu Auror et s'est marié, Hermione se débat avec les Droits et tente de gérer son couple, Neville a disparu au Chili avec Luna, Rogue voudrait pouvoir enseigner dans le calme, et de se débarrasser de ses saleté de mioches, Remus, tente d'élever son enfant sans Tonks, Drago suit des gens dans la rue, et se passionne pour la médicomagie, Blaise compte les canettes dans la Tamise, une vague de meurtres de sorciers s'abat sur Londres... Et Harry dans tout ça? Eh bien, Harry a disparu.
Disclaimer: Tout ce p'tit monde ne m'appartient pas(dommage...), je rends les personnages à Mrs Rowling dès que j'ai fini de jouer avec, je ne touche pas d'argent sur cette histoire, elle est dans le but de vous divertir, et moi, de me faire la main en écriture, de vous faire plaisir, pardon!
Note introductive: Ceci est ma deuxième fiction sur Harry Potter(la première se nomme "Les temps Sombres, à retrouver dans le profil), suite au septième tome de la saga, avec quelques modifications de ce tome pour les besoins de l'écriture, une suite différente de celle de Rowling, pas vraiment été convaincue. Voilà, voilà.
Bonne lecture...
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Chapitre un: là où commence l'histoire
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L'aiguille était sur le cinquante-neuf, elle poursuivait sa course, bien trop lentement, la plus longue paraissait encore moins rapide. Elle faisait exprès de ralentir, il en était sûr! Il la regarda passer le chiffre quinze péniblement et reporta son attention sur la dame qui bavassait depuis maintenant vingt-sept minutes, un véritable monologue. Il hocha la tête vaguement à une exclamation plus prononcée, sur un ton outré et faussement suppliant, et se risqua à nouveau vers l'aiguille, seulement dix secondes... Il faillit gémir de dépit, heureusement, on lui avait appris la patience et la discipline, et il garda son signe de protestation contre les pendules qui ralentissaient juste quand il ne fallait pas, pour lui. Il pianota un instant sur le bureau, faisant semblant de noter quelque chose sur une feuille, un vague gribouilli que même un médicomage ne pouvait déchiffrer. Et émit un sourire aimable quand sa cliente leva le doigt en l'air, il observa avec fascination le visage violacé, déformé par la fureur, éructer une insulte qui semblait dater du quinzième siècle, et pria Merlin en regardant l'horloge, plus que cinq secondes... Enfin. Il leva les yeux vers sa cliente et manifesta de la compassion par un sourire accablé quand elle sembla désespérée. Trois... Deux... Un...
"Écoutez, Mrs Carwell, osa t-il interrompre alors qu'elle brandissait son bras et faillit l'éborgner, je comprends tout à fait ce problème d'héritage, il est dans la tradition des Sangs-Pur que l'aînée de toute une fratrie reçoive plus d'argent. Mais voyez-vous, ce temps est révolu, ajouta t-il alors qu'il croisait les mains sur le bureau, un air affecté sur le visage. Des lois sont passées, votées, pour que l'égalité règne dans la famille. Et surtout la paix, pensa t-il intérieurement. Moi aussi, je trouve ça affligeant mais je ne peux, hélas, rien faire, sauf si vos parents ont spécifié quelque chose dans leur testament. Cependant, je n'ai rien lu de tel dans ce document, et donc, je ne puis pas intervenir."
Il vit un éclair de rage passer dans ses yeux marrons à la fin de sa tirade. Puis elle réussit admirablement à se contenir.
"Je vois, fit-elle doucement. Le Ministère fait bien les choses", lâcha t-elle dans un ton crispé.
Il ne put qu'émettre un sourire affligé et lui rendre son dossier.
"Je suis désolé.
-Merci quand même, au moins les employés savent bien écouter ici, j'imagine que vous êtes payés pour éviter des mal de crâne à vos supérieurs.
-Ne dites pas ça, Madame, souffla t-il doucement.
-Oui, excusez-moi, cette histoire m'a un peu perturbé.
-C'est tout à fait compréhensible, fit-il en hochant de la tête. Voulez-vous que je vous raccompagne?, demanda t-il en commençant à se lever.
-Non, ça ira, répondit-elle en se levant elle-aussi, droite comme un i, mais déjà un peu plus calme. Merci Mr Malefoy, pour votre écoute et votre compréhension.
-C'est normal, nous sommes ici à votre service, assura t-il en lui tendant sa main. Bonne après-midi."
Elle lui serra la main cordialement et s'éloigna à grands pas de son bureau. Drago se laissa tomber sur sa chaise avec un grand soupir. Fini! Il tourna ses yeux gris vers la feuille de rapport, et la remplit rapidement et efficacement avant d'aller la remettre à son supérieur. Qui valida et lui signifia son congé. Drago s'habilla et partit des locaux après un salut à un de ses collègues.
Il passa la porte et le dédale des couloirs s'offrit à lui mais il connaissait le chemin par coeur et ne s'y perdit pas. Être employé au Ministère exigeait d'avoir un minimum d'orientation, et celui qui ne remplissait pas ce critère, risquait de se perdre pour l'éternité dans les couloirs. Le jeune Malefoy avait entendu beaucoup d'histoires à propos de cela, racontées avec beaucoup de plaisir non dissimulé par son père, il y avait cinq ans de cela, ils avaient même retrouvé des squelettes au niveau du Département des Sports. "Oh, c'est sûrement le groupe de touristes qu'on avait pas retrouvé, disparus, il y a onze ans", avait seulement émit un des Aurors chargé de l'enquête. Et il y avait une centaine de cas comme ça, voire plus. Drago eut un frisson en imaginant qu'on retrouvait son corps en décomposition au détour d'un couloir. "Oh, c'est sûrement le fils Malefoy", dirait le même Auror". La phrase résonna désagréablement à ses oreilles et il s'efforça d'avancer.
Il arriva finalement devant l'ascenseur et s'y engouffra juste avant que celui-ci ne ferme ses portes. Il n'y avait qu'un groom et une vieille dame. Parfait. Il détestait la foule, il se tint au fond de la cabine, et contempla le grillage métallique de la porte le temps de l'ascension. L'engin arriva finalement à destination, il sortit rapidement, sa mallette à la main, et parcourut le hall quasiment désert à cette heure, seuls quelques Aurors surveillaient les cheminées, l'un deux le darda d'un regard noir qu'il ignora, légèrement mal à l'aise. Il lança la poudre de Cheminette en serrant les dents.
"Luxia!"
Il sauta presque dans la cheminée, et disparut dans une flamme un peu plus haute que les autres. Drago apparut dans sa propre cheminée tout en évitant prestement la poussière des cendres et entra dans son salon avec un soupir de bonheur. Le Ministère puait le mépris et l'hypocrisie tandis que son salon dégageait du confort. Il posa sa mallette sur la table basse et se débarrassa de son manteau noir sur le fauteuil. Il entra dans la cuisine et grignota un morceau de pain, il jeta un coup d'oeil à la pile de vaisselle avec lassitude, plus tard... Pour l'instant, il décida de se changer, et sortit de la cuisine. Son appartement n'était pas très grand, une cuisine, un salon/ salle à manger/ entrée, une salle de bain et deux chambres, une servait pour ranger divers choses, et abritait en autres, son piano. La cheminée s'illumina d'un feu vert, Drago se figea et se demanda qui voulait lui parler. La tête d'Hermione apparut, ses yeux cherchant Drago et s'illumina d'un sourire quand elle le vit.
"Salut Drago!
-Bonsoir Hermione, répondit-il doucement, et sur un ton posé. Tu vas bien?
-Oui oui, fit-elle rapidement. Je me demandais si tu voulais aller boire un verre avec nous...?
-Nous?, questionna Drago sur un ton prudent.
-Ron, Blaise, Neville et Luna", expliqua t-elle sur un ton patient.
Drago songea au rapport de sa semaine qu'il devait compléter, et l'écarta de ses pensées, on était Vendredi, et il devait le rendre Lundi.
"Pourquoi pas, où ça et à quelle heure?
-On pensait manger dans un pizzeria, ou quelque chose comme ça, à Picadilly Circus vers vingt heures, on se donne rendez-vous devant le Chaudron Baveur.
-Ok, ça me va, lâcha t-il finalement.
-Parfait!, s'exclama Hermione, l'air ravi. En plus, ça fait longtemps qu'on t'a vu, ajouta t-elle, à peine sur un ton de reproche.
-J'ai été occupé, l'interrompit séchement Drago. Tu le sais bien.
-Oui, désolée, Drago.
-Pas grave, marmonna l'intéressé. Eh bien, je te dis à toute à l'heure.
-Oui!"
La tête d'Hermione s'envola en fumée, et Drago resta fixé sur l'endroit où elle était, puis il se secoua et regarda l'horloge. Dix-neuf heures trente-trois. Bien, il avait largement le temps de se changer et d'y aller. Il entra dans sa chambre et enleva son costume sombre et terne pour le remplacer par un pantalon noir en toile et une chemise couleur turquoise, il ébouriffa ses cheveux blonds d'une main. Il jeta un coup d'oeil au miroir et fut satisfait, bien que ses cernes sombres prennent trop de place sur son visage. Il ajouta une touche de parfum et enfila son manteau de couleur kaki, attrapa son sac et le mit en bandoulière. Drago sortit de son appartement et dévala les quelques volées de marches qui le conduisirent à la porte d'entrée. Il passa la porte vitrée et métallique, et s'engagea dans la petite ruelle à droite. Et transplana dans un craquement.
Un pigeon s'envola de l'herbe sur laquelle il atterrit, Drago regarda autour de lui et jura à voix basse, il était dans un jardin moldu. Se maudissant, il sortit de là avant que l'un des propriétaires ne soit alerté par sa présence. Le Chaudron était à quelques pas et il avait un peu d'avance. Il patienta quelques instants, foudroyant du regard ceux qui osaient le regarder, et vit avec plaisir Blaise arriver, avec la tranquillité d'un chat.
"Salut, vieil ami!"
Drago grogna devant le clin d'oeil de son ami.
"Salut, Blaise", fit-il en l'étudiant du regard.
Le jeune homme semblait en pleine forme et surtout de bonne humeur d'après le sourire qui courait d'une oreille à l'autre, ses yeux noirs pétillants. Il lui fit une accolade, qui bouscula légèrement Drago. Luna et Neville arrivèrent juste après, plus mesurés que Blaise dans leurs salutations. Et enfin Ron et Hermione. Cette dernière le prit dans ses bras, d'une manière plus douce cependant par rapport au mec qui souriait bêtement et qui lui servait d'ami.
"On dirait que je reviens d'un long voyage, grommela Drago en serrant la main de Ron.
-Et on dirait que tu ne vois pas le temps passer, ça fait trois mois qu'on s'était pas vus, je veux dire tous ensemble", répliqua Blaise.
Drago roula des yeux, et ils commencèrent à marcher. L'hiver s'insinuait dans les rues de Londres, constata Drago en frissonnant, il aurait dû mettre un pull en plus. Blaise entama la discussion en parlant de son projet d'écriture nouvellement mis en route, il parlait plus que Drago, sur un ton enjoué, les yeux habités par la passion. Au bout d'une vingtaine de minutes, la conversation s'était orientée sur une fille qu'avait aperçu Blaise lors d'une soirée organisée par son éditeur, et ils s'approchaient de leur destination. Le groupe opta pour une pizzeria italienne, la salle à manger n'était pas très grande, la décoration assez sobre mais suffisante pour les mettre à l'aise, il y avait déjà un couple qui était installé.
"Salute a tutti", lança une voix chaleureuse. Que puis-je pour vous?
Un grand homme, élancé s'approcha d'eux avec un large sourire et une panoplie de menus dans ses mains.
"Bonsoir. Nous venons dîner, annonça Hermione, poliment. Nous sommes six.
-Bene, bene. Venez par ici", répondit l'homme en les invitant à le suivre.
Il les fit entrer dans une autre salle que Drago n'avait pas remarqué, plus petite mais au moins, ils pouvaient dîner en toute tranquillité. Le serveur leur désigna une table pour six, placée dans un coin de la pièce, en face d'une banquette qui paraissait confortable. Luna et Neville s'assirent en premiers, Ron s'installa sur la banquette à côté de Luna, et Hermione en face, Blaise s'assit sur la banquette, et Drago prit place à côté d'Hermione, enlevant son manteau après avoir posé son sac. Il étouffa un bâillement avec sa main et se força à revenir sur Terre.
Le serveur leur donna les menus avec un sourire et s'éloigna discrètement.
"Tu as passé une bonne journée?, lui demanda Hermione.
-Bof, j'ai eu un défilé de tous les clients les plus... Enquiquinants pour ne pas dire un autre mot. Surtout la dernière, une véritable horreur, elle m'a fait un de ces discours, une demi-heure! Et pour un truc que tout le monde devrait connaître, la dernière loi sur les héritages des Sangs-Purs.
-Celle qui spécifie que tous les enfants doivent recevoir des parts égales?, précisa Hermione en fronçant les sourcils avec attention.
-Oui, celle-ci, appuya Drago en soupirant. Tout ça pour avoir, quoi? Une centaine de gallions en plus...? Même pas. À mon avis, c'est histoire de prouver à son frère qu'elle était la préférée de ses parents, manque de bol, ses parents n'ont rien inscrit dans leur testament, et elle devra payer dix gallions pour les démarches effectuées. J'en ai marre de ce boulot, c'est pas intéressant, et c'est pas ce que j'aime.
-Ils refusent toujours ta candidature à Ste Mangouste?, questionna Blaise, un pli d'inquiétude sur son front.
-Oui, grogna Drago, la mâchoire contractée.
-C'est insensé, s'exaspéra Hermione. Ils ont besoin de monde!
-J'y peux rien", fit Drago avec fatalité et en haussant les épaules.
Il parcourut le menu avec attention, les prix n'étaient pas trop chers. Il choisit d'essayer le coca, boisson que semblaient affectionner les Moldus, il ne sortait pas souvent en ce moment, et buvait surtout du café, du thé, parfois un peu de vin, ou du jus de citrouille. Cependant, il avait pris la résolution de tester les boissons moldues, il avait commencé par la limonade, qui ne l'avait pas tout à fait convaincu. Son choix se porta ensuite sur une pizza simple, jambon, fromage et tomate, avec fines herbes. Le serveur se rapprocha d'eux, un petit carnet dans la main, et nota toutes les commandes. Ron et Luna discutaient des prochaines excursions d'elle et de Neville, et Neville apportait quelques précisions par moments. Les autres écoutaient. Le serveur revint avec les boissons, et Drago vit avec une certaine curiosité, une boisson marron, aux reflets brun et oranges qui pétillait dans le verre. Blaise avait pris une bière comme Ron, Hermione préférait un verre de vin rouge, Luna buvait un verre de jus de tomate, l'air émerveillée par le goût et Neville avait choisi un verre de Fanta. Ils trinquèrent à la soirée et burent quelques gorgées de leur boisson. Drago avala quelques lampées de sa boisson sucrée et fut agréablement surpris. Il bailla une nouvelle fois alors qu'il n'était pas tard.
"Tu as l'air épuisé, remarqua Ron avec un soupçon de compassion dans la voix.
-Je vois qu'aller à Gryffondor vous procure un don sensationnel pour l'observation, répliqua Drago sur un ton acide. Tu as deviné ça tout seul?"
Ron, piqué au vif, allait ouvrir la bouche mais Hermione fut plus rapide que lui.
"Drago! Si tu n'avais pas envie de venir, ou si ton intention était d'être maussade toute la soirée, tu peux repartir tout de suite."
L'atmosphère s'alourdit alors que Drago tournait ses yeux gris vers la jeune femme. Il soupira.
"Je suis désolé, je suis effectivement épuisé, je n'ai pas le plaisir d'exercer un métier passionnant contrairement à vous, fit-il en baissant les yeux. Et qui plus est, me fatigue. Peut-être aurais-je dû ne pas venir, mais je ne savais pas quand la prochaine occasion allait arriver. Navré si je vous importune, ajouta t-il d'un ton sarcastique.
-Ne me fait pas dire ce que je ne dis pas, gronda Hermione. Tu as le droit d'être fatigué, nous sommes aussi fatigués, certes, peut-être moins que toi, mais c'est pas une raison.
-C'est bon, j'ai compris, répondit Drago en levant les mains.
-Tu dors mal?, enchaîna Blaise, désirant interrompre la petite dispute.
-Je dors peu, souligna Drago. Écoutez, c'est pas la peine de vous inquiéter pour moi, ok?"
Hermione hocha de la tête mais son regard disait le contraire.
"Vous avez entendu parler des meurtres en ville?, souleva Neville.
-C'est les Marflaz, répondit Luna avec naturel.
-Les quoi?, s'étonna Ron.
-Les Marflaz. Ils ne supportent pas le brouillard, alors ils tuent pour récupérer leur énergie."
Blaise mit une main devant sa bouche, les yeux rieurs, Ron la regardait, interloqué, Hermione sourit ainsi que Neville, et Drago se retenait de rire. Heureusement, le serveur arriva avec deux pizzas.
"Ils ont tous un rapport avec d'étranges Tatouages, approuva Hermione. Oui, j'ai lu ça."
L'image de la une de la Gazette, un corps recouvert par un drap blanc et une flaque de sang autour, revint à l'esprit de Drago en même temps que la nausée. Il respira et s'efforça d'écouter la suite de la conversation.
"C'est quoi cette affaire?, demanda Blaise en fronçant les sourcils. Il n'y a rien dans la Gazette.
-Non, ça se passe dans le Londres Moldu."
"Peut-être pas dans la Gazette alors", rectifia Drago intérieurement. Dans le tabac-presse en bas de chez lui? Plausible.
"Je vois, et qu'est-ce qui se passe?
-C'est assez... Inattendu, le meurtrier possède une force surhumaine, il tue la victime en lacérant partout sauf la tête et y laisse un tatouage en forme de demi-lune, un croissant, je crois. Les policiers ne trouvent pas qui ça peut être vu les étranges traces, mais trop méthodique pour un animal...
-Et à ma connaissance, un animal ne laisse pas de tatouage, ricana Blaise.
-En effet, reprit froidement Hermione, non sans avoir fusillé du regard Blaise qui avait osé l'interrompre. Je pense que c'est...
-Greyback", coupa Drago dans un souffle.
Tout le monde se tourna vers lui.
"Greyback?, souleva Hermione avec étonnement. J'aurais pensé à un Loup-garou mais pas à lui en particulier. Et il me semblait qu'il avait péri dans la bataille.
-Semblait, souligna Drago. On a pas retrouvé son corps, je le rappelle. Et à chaque fois qu'il fait devenir quelqu'un un Loup-garou, il s'arrange pour laisser ce tatouage. Severus en a parlé au Manoir, quand..."
"Quand j'étais encore Mangemort", compléta pour lui Drago tandis que le serveur ramenait les dernières pizzas.
"Bref, ça m'a tout l'air d'être lui.
-Maintenant, que tu viens de le dire, oui, c'est tout à fait possible, approuva Ron, les yeux légèrement plissés. On en a pas parlé au Foyer, Shacklebot a vaguement cité cette affaire, mais n'a pas l'air inquiet. Tu as des noms, Hermione?
-Quelques uns, des anciens Mangemorts, des Repentis", précisa Hermione.
Drago sentit un frisson le parcourir, il échangea un regard lourd de sens avec Blaise.
"Donc, on pourrait être concerné, Blaise et moi?, questionna t-il lentement.
-Je pense que oui, fit doucement Hermione. Vous avez intérêt à être sur vos gardes.
-Plutôt, oui, ajouta d'un ton glacial, Blaise. C'est gentil de nous prévenir maintenant.
-Neville vient de m'y faire penser, s'excusa Hermione. Je suis désolée.
-De toute façon, on l'aurait appris par Severus, fit Drago en haussant les épaules. Et on est capables de se défendre.
-Ouais", grogna Blaise d'un ton dubitatif.
Un silence se mit en place et ils commencèrent à manger.
"Ginny part bientôt pour les États-Unis, annonça Ron au bout d'un moment.
-Déjà?, s'étonna Neville en haussant les sourcils. Mais ils ne l'avaient pas embauché pour la prochaine saison?
-La saison commence en Mars, de plus, il y a les entraînements avant.
-Oh, fit simplement Neville. Désolé, je n'ai jamais été versé Quidditch.
-Pour quelle équipe joue t-elle déjà?, demanda Luna.
-L'équipe de Philadelphie si me rappelle bien, répondit Ron en réfléchissant.
-Si elle se débrouille bien, elle pourra se faire embaucher à Chicago, c'est la meilleure équipe, non?, ajouta Blaise en questionna du regard Ron.
-Je crois, personnellement, je préfère nos joueurs. J'aime pas trop les Américains, ils sont plus brutaux dans leur jeu, ça me rappelle les Serpentards."
Blaise exprima un signe de protestation qui fut étouffé par la nourriture dans sa bouche.
"C'est à cause de Flint, expliqua Drago après un coup d'oeil moqueur vers Blaise. À chaque entraînement, c'était: "Allez-y, foncez dans le tas! Faites-les tomber de leur balais!"
-Ceci explique tout, soupira Ron sur un ton cynique. De toute façon, c'est d'ordre général, vous êtes des vrais brutes.
-À l'extérieur, rectifia délicatement Drago. Dans la Salle Commune, nous sommes entre nous, nous sommes plus courtois. Même si nos parents se détestent entre nous, nous nous respections, et évitions de nous battre.
-Sauf Crabbe et Goyle, compléta Blaise avec un sourire et en piquant avec sa fourchette, une part de sa pizza.
-Ce sont des exceptions ces deux-là. Après tant d'années à les fréquenter, je me demande encore comment ils ont pu passer dans les années supérieures.
-Nous aussi, fit Ron en soupirant. Avec..."
Il se tut. Drago savait de qui il parlait: Potter. Après cinq années d'absence, ils avaient toujours du mal à en parler, observa t-il en voyant Hermione poser la main sur le bras de son mari, Neville parut gêné, et Luna continuait de manger comme si rien n'avait changé.
"Harry, compléta Blaise pour Ron.
-Oui, on en parlait parfois, se reprit Ron. Goyle est toujours vivant, non?, rajouta t-il en regardant Drago, le teint toujours un peu pâle.
-Oui, à Azkaban.
-Je n'ai jamais su comment Crabbe était mort, remarqua Neville tout en portant un bout de pizza à sa bouche
-Je l'ai tué, répondit Drago en crispant sa mâchoire alors que Neville lâchait sa fourchette dans un tintement sonore.
-Quoi?, fit Hermione. C'était toi?
-Eh ouais, souffla Drago en se repoussant contre le dossier de sa chaise. C'était moi.
-C'est bizarre, ça m'étonne pas, prononça Ron, le regard au loin. Hé, vous savez quoi? Smith a pissé dans son froc lors de son duel contre moi!
-Smith? Zaccharias Smith?, questionna Blaise, les yeux interrogateurs mais avec un grand sourire.
-Quel idiot!", soupira Hermione en levant les yeux au ciel tandis que Blaise laissait apparaître un sourire éclatant.
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Le jour s'était levé depuis longtemps lorsque Drago ouvrit les yeux, un rayon de soleil éclairait sa chambre. Il s'étira tel un chat, et se mit debout, grattant ses cheveux, et baillant à s'en tordre la mâchoire. Il marcha jusqu'à la salle de bain et prit une douche bien chaude. Le jeune homme se prépara un petit déjeuner bien copieux malgré l'heure tardive. Il se prépara rapidement et sortit de son appartement, évitant Mrs Cartridge qui sortait son chien, et s'engagea dans la petite ruelle sombre. Il transplana dans une autre ruelle remplie de poubelles. Grommelant, il en sortit et se dirigea vers une maison d'aspect sinistre dont la simple vue lui donnait le sourire. Drago toqua à la lourde porte en bois, et attendit patiemment qu'on lui ouvre. La porte s'ébranla dans un grincement, et Severus Rogue apparut derrière, sa silhouette austère et sombre lui donnant un charisme effrayant. Cependant le Maître des Potions se fendit d'un sourire chaleureux en voyant qui se tenait devant sa porte.
"Drago, fit-il d'un ton posé. Je suis ravi de te voir.
-Moi de même, répondit Drago, une étincelle dans les yeux.
-Entre, ne reste pas planté là comme un stupide Gryffondor."
Drago entra en foudroyant du regard son parrain qui eut pour seule réaction de ricaner, puis eut la décence de l'inviter dans son salon.
"Quelque chose à boire?", proposa t-il.
Le jeune sorcier accepta un thé au jasmin, et s'installa dans le canapé. Severus ne tarda pas revenir, deux tasses fumantes et dégageant une odeur agréable.
"Il y a un moment que tu es venu, quel bon vent t'amène?
-Rien de spécial, j'avais envie de passer du temps avec toi, fit Drago en buvant une gorgée.
-Tu n'as pas l'air en forme, nota Severus en l'observant.
-Juste un peu fatigué, souffla Drago, évitant son regard inquisiteur.
-Toujours ce même boulot.
-Ouais. Et toi, comment vas-tu?
-Je pense que je vais bientôt prendre ma retraite en tant que professeur, c'est moins intéressant depuis que je n'ai plus Potter ou Longdubat à râler dessus."
Drago pouffa de rire, puis un silence s'installa.
"Comment a disparu Potter?", questionna soudainement Drago.
Severus lui jeta un regard soupçonneux.
-Pourquoi cette question?
-Simple curiosité, répliqua Drago en haussant les épaules.
-Il s'est volatilisé après mon procès, répondit Severus.
-Pourquoi tu le détestais?
-Je... À cause de son père. Il a passé son temps à m'humilier...
-Les Maraudeurs, devina Drago.
-Oui, fit Severus en hochant de la tête, le regard songeur.
-Tu as des nouvelles de Lupin?
-Je ne suis pas un proche de Lupin, répondit séchement Severus. Évite de parler de James Potter et de sa bande."
Drago abdiqua en levant les mains, et enchaîna sur autre chose.
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Il décida de rentrer chez lui vers minuit, les visites chez son parrain lui remontaient toujours le moral, et il était content d'avoir pris le temps d'aller chez lui. Au lieu de rentrer tout de suite, il se balada un peu dans le quartier de Severus. Il jeta un regard distrait vers la lune qui brillait dans le ciel, elle était pleine et ronde. Drago avait toujours préféré la lune au soleil, il n'aimait pas la chaleur de l'astre, et appréciait la lueur de la lune. Un craquement le fit se retourner en sursautant mais il ne distingua rien dans le feuillage sombre. Une seconde... Pleine lune... Minuit... Et merde. La conversation de la veille lui revint à l'esprit un peu trop tard. Il essaya de transplaner mais rien ne fonctionna, l'enfoiré avait posé des barrières anti-transplanage, un enchantement de qualité, constata t-il une nouvelle fois. Mais Greyback était sous sa forme de Loup-garou, ce qui voulait dire... Une masse lourde le projeta sur le sol et sa tête heurta violemment le trottoir. Bon sang, un Loup-garou l'attaquait et il réfléchissait à ça, abruti! Étourdi, il se releva, brandissant sa baguette quelqu'un bondit devant lui, faisant basculer la bête, Drago essaya de distinguer quelque chose mais ne réussit qu'à sentir quelque chose le griffant au bras gauche. Effrayé, il recula, buta contre le rebord du trottoir et tomba en arrière lourdement. Tout son corps protesta vivement et sa vision devint floue sous la douleur. Enfin, il y eut un glapissement et une énorme silhouette sombre s'enfuit. Un homme sortit de l'ombre et Drago le reconnut avec stupéfaction. Trop vite, les choses allaient trop vite.
"Potter?", réussit-il à dire avant de s'évanouir.
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Alors, alors? Un p'tit avis?
