Road Trip :
Anonyme POV
On pense que la vie est simple. On croit qu'il est aisé de vivre ses rêves et de poursuivre le but que l'on souhaite atteindre par-dessus tout. Mais combien d'entre nous finissent par abandonner et/ou s'arrêter juste par peur du résultat ?
J'ai forcé mon chemin à travers l'ensemble de mon adolescence et pourtant, rien n'est devenu plus facile pour moi. Je suis toujours aussi loin de mon rêve tout en sachant qu'aujourd'hui, je vais tenter de m'en approcher.
Narrateur POV
« Quinn, tu es arrivée, hurle Rachel à la seconde où la première franchit le pas de l'appartement.
— De toute évidence, oui, répond l'interpellée en allant quémander un câlin.
La petite brune se jette avec délice dans les bras en attente pour elle.
— J'avais peur que tu ne sois coincée sur la route, avoue-t-elle dans le creux du cou nu qu'est l'endroit exact où sa tête repose toujours.
— Et te manquer ? Jamais, tu sais que je préfère faire la route avec toi maintenant, chuchote la blonde dans les cheveux bruns.
Toutes les deux s'imprègnent de l'odeur, de la présence de la personne qu'elles tiennent dans leurs bras. Ces contacts sont si rare qu'elles ont appris à en bonifier le moindre morceau afin de créer à l'insu de l'autre des souvenirs pour les longues semaines sans se voir.
Aucune n'a encore osé l'avouer mais elles commencent à développer des sentiments plus forts que l'amitié du départ. L'université leur aura permis de grandir mais peut-être pas encore assez.
Elles s'écartent et Quinn observe l'appartement en chantier autour d'elle. Elle ne voit pas la moindre trace de bagages et cela l'inquiète un peu.
Comment sont-elles sensées retourner sur Lima si Rachel n'a rien préparé ?
— Es-tu prête ? interroge-t-elle quand elle ne voit pas de réponse à sa question.
— Oh oui, Kurt a fait tout ça, explique Rachel en pointant l'explosion de vêtements qui encombre le salon.
Elle pointe du doigt un petit sac si fin que Quinn ne l'avait même pas remarqué.
— Je prends ceci. Enfin, si c'est ok ? sonde-t-elle discrètement mais avec un peu d'appréhension.
Les yeux verts détaillent le minuscule petit bagage. Quinn se sent soudain un peu coupable d'avoir menacé Rachel de la laisser à New-York si elle ne voyageait pas léger. Elle ne s'attendait pas à être prise ainsi au mot. Peut-être qu'elle va devoir expliqué encore une fois le principe de l'humour entre amis.
— Euh … oui mais tu es sûre ? C'est vraiment tout ? s'enquit-elle malgré tout pas rassurée qu'il puisse y avoir un autre sac caché quelque part.
— Pourquoi ? C'est trop hein ? J'avais dit à Kurt que je ne devais prendre que le strict minimum, panique Rachel déjà occupée à marcher vers son bagage sans doute dans l'intention de le vider.
Quinn l'arrête d'une main sur son épaule et la devance pour porter le tout, non que ça soit très lourd.
— C'est parfait, Rach, assure-t-elle, je pense que nous devons y aller.
Elle baillerait bien un peu mais cela doit être carrément au-dessus de ses forces à l'heure actuelle.
— Tu conduis d'abord, ajoute-t-elle en sortant les clés de sa poche pour les tendre à la petite brune sautillante. »
Comment quelqu'un peut avoir autant d'énergie à quatre heures du matin stupéfie Quinn mais elle sait mieux que d'oser un commentaire. Elle a déjà reçu les power point sur une bonne alimentation, un sport régulier ET une étude productive. Elle ne pense pas pouvoir passer à travers un quatrième, pas en vie en tout cas.
Heureusement pour elle, Rachel est une conductrice sérieuse, peut-être même un peu trop et cela permet à Quinn de récupérer les quelques heures de sommeil qu'il lui manquait. La conversation qui suit est courte, amicale, … Elles n'ont pas beaucoup de choses à se dire depuis leur conversation Skype quotidienne et leurs sms journaliers sont devenus la norme. Il y a juste une chose qui reste entre elles, comme un fantôme du passé.
« Comment va Finn ? s'enquit Quinn après avoir aperçu un dinosaure.
Le silence est éloquent. Les mains de Rachel se crispent sur le volant. La réaction n'échappe pas à Quinn mais elle préfère ne rien dire tout de suite. Elle veut juste attendre et voir.
— Iiil … Jjje … euh
Le bégaiement est nouveau dans leur relation. Elles n'ont jamais hésité à tout se dire depuis qu'elles sont devenues amies. C'était une des conditions de Rachel. Quinn est surprise de voir à quel point elles n'ont pas tant changé que ça.
— Vous êtes de retour ensemble, déduit-elle de l'absence de réponse formelle.
Rachel se mord la langue, soudainement intéressée par l'extérieur de la voiture et en particulier ce qui se passe devant elle. Elle fixe avec abandon la voiture de devant.
— Nous avons rompu, avoue-t-elle dans le silence qui suit la chanson, je lui ai dit que j'avais quelqu'un d'autre.
— Ah. »
Quinn ne sait pas très bien comment prendre la nouvelle. Après tout, Finn était une menace visible, sérieuse. Qui peut être le nouveau prétendant de Rachel dont elle n'a jamais entendu parler jusqu'à maintenant ?
Il est midi maintenant. Elles n'ont pas beaucoup avancé, merci les rentrées de vacances et ces gens qui ne connaissent pas les trains. Quinn est fatiguée de conduire. Elle a relayée Rachel, il y a quelques centaines de kilomètres. Soudain, elle aperçoit quelque chose qui la tire de son hébétude.
« Rach ? Quel est le dernier délai pour toi devant être à la maison ? s'enquit-elle.
— Trois, quatre jours, j'imagine, réfléchit Rachel, pourquoi ?
— Que dirais-tu de prendre une petite pause des autoroutes ? demande-t-elle en montrant le panneau. »
Et c'est ce qu'elles font. Quinn quitte l'autoroute bondée et s'échappe à travers les petites routes. Le paysage est simplement magnifique. Elles savent qu'elles vont devoir s'arrêter à un moment mais juste à cette seconde, il y a un goût de liberté qu'elles n'ont plus ressenti depuis longtemps.
« Comment est-il ? finit par demander Quinn en craquant sous la pression.
Rachel observe la forêt à l'extérieur, essayant de comprendre ce qu'elle peut dire et doit taire, surtout à ce stade loin de toute civilisation.
— Elle est extraordinaire, murmure-t-elle.
Il lui a échappé comme chaque fois qu'elle repense à cette personne mais comme elle ne peut pas arrêter le sourire non plus, elle pense que c'est un moindre mal. Elle attend pour la réponse de Quinn.
— Je vais devoir la rencontrer, alors, relève Quinn sans montrer de difficultés à accepter que le Il soit devenu un Elle.
Rachel lève un sourcil en réponse, chose qu'elle a perfectionnée avec Quinn.
— Pour faire mon devoir de Meilleure Amie, s'indigne la blonde en se méprenant sur le coup d'œil.
— Ok, mais je ne pense pas que même toi, tu lui trouves quelque chose, affirme Rachel certaine d'elle.
— Décris-la-moi. »
Rachel accepte et pendant une heure dépeint une blonde dont le physique se rapproche de Quinn mais celle-ci ne se reconnait pas dans la description du caractère. Elle a trop de difficultés à admettre qu'elle puisse entrer sous la catégorie : gentille personne cherchant à répandre le bien autour d'elle en montrant l'incroyable réalisation des artistes qu'elle connait.
Quinn accepte, elle ne rentre tout simplement pas dans ce moule-là. Elle l'a appris il y a des années maintenant.
« Regarde, Rach, indique-t-elle subitement en arrêtant la voiture, c'est parfait.
Rachel arrête son monologue sur les qualités extraordinaires et observe le petit hôtel. Il semble assez rempli mais pour un soir, il peut valoir la peine.
