Disclaimer : Rien à moi, tout à JKR (dommage…)

Rating: T, pour l'instant.

Genre : Univers alternatif.

Résumé: La belle et riche comtesse Narcissa Malefoy s'éprend d'un jeune musicien orphelin, Harry Potter. Mais un drame survient et elle est contrainte de solliciter la protection de son oncle, l'inquiétant Lord Voldemort, qui s'intéresse à son tour de très près au jeune homme…

NDA : Bonjour à tous ! Moi qui m'étais jurée de ne pas récidiver, me voici lancée dans une nouvelle fic (j'entends d'ici ricaner mes anciens lecteurs… ! ). Cette fois, il s'agit d'un univers alternatif, et les personnages évoluent dans un monde sans magie. On est donc très loin de l'œuvre originale de JKR…

Avertissement: Vous trouverez dans cette histoire le récit d'une relation homosexuelle avec une part importante de non-consentement. Vous voilà prévenus...

CHAPITRE UN

Je suis la plus heureuse des femmes. Ce soir, tout en me promenant dans les salons illuminés du manoir au bras du beau lord Parkinson, je m'extasie une fois de plus sur la splendeur de ce qui m'environne.

Des regards nous suivent, emplis d'admiration et d'envie, on s'incline respectueusement sur notre passage et derrière nous, l'air bruit de mille chuchotements excités …

Oui, je suis une femme accomplie, une femme comblée. Cette demeure appartient à mon mari, lord Lucius Malefoy, l'homme le plus riche et le plus craint du comté, et tous ces prestigieux invités sont là pour honorer notre nom.

Mon époux et moi formons un couple parfaitement assorti et irréprochable à tout point de vue. Toujours bien accordés, nous nous entendons à merveille pour gérer intelligemment notre patrimoine, mettre en valeur le domaine et organiser des réceptions si magnifiques que leur renommée surpasse celle des fêtes royales. Plus important encore, mon mari me laisse entière liberté de mener ma vie selon mon bon plaisir, et si, de son côté, il collectionne les maîtresses, je ne suis pas en reste. Cependant, l'un comme l'autre, nous veillons à ne pas salir notre nom et garder sauve notre réputation.

Dans la salle de danse, j'aperçois mon fils Drago en grande conversation avec son meilleur ami, Blaise Zabini, jeune aristocrate d'origine italienne. Autour d'eux se pressent plusieurs jeunes filles, pauvres petites oies blanches cherchant par tous les moyens à attirer l'attention des jeunes gens qui, bien sûr, feignent l'indifférence. Parmi elles se trouve la fille de mon cavalier, la coquette et stupide Pansy Parkinson. Je sais qu'elle espère épouser Drago, et je crois savoir qu'il n'est pas opposé à cette union, mais je suis bien incapable de dire s'il est amoureux d'elle. Mon fils n'a pas pour habitude d'exprimer ses sentiments. De même qu'il extériorise rarement ses émotions…

Avec un léger pincement au cœur, je suis bien obligée de reconnaître que ce garçon n'a pas évolué comme je l'aurais souhaité... Pourtant, à dix-sept ans, il est beau, élégant et raffiné. Eduqué par les meilleurs maîtres et promis à un brillant avenir, il constitue un excellent parti pour une jeune fille bien née comme l'est Pansy. Mais à force de voir le moindre de ses désirs se réaliser au prix d'un battement de cils ou d'un claquement de doigts, il est devenu monstrueusement sûr de lui et arrogant. Sur ce point, Lucius n'est pas de mon avis et c'est un des rares sujets de discorde entre nous. Quoiqu'il en soit, le mal est fait, et je ne changerai plus la personnalité de ce garçon…J'ai renoncé depuis longtemps à m'intéresser à lui.

Everett Parkinson me conduit plus avant dans la salle de bal au parquet brillant. Avec un sourire charmeur, il me propose de danser une gigue à ses côtés, et j'accepte de bon cœur. Cet homme est amoureux de moi depuis longtemps, mais pour l'instant, je m'amuse à le faire languir. Il ne me plaît qu'à moitié. C'est un vieil ami de Lucius, il a dix ans de plus que moi, et malgré tous ses efforts pour paraître jeune, il n'est guère séduisant à mes yeux. Mais comme c'est un homme important et qu'il mène une cour acharnée en me couvrant de cadeaux, je ne peux l'éconduire aussi facilement.

Il m'ennuie…Ma vie m'ennuie. Moi qui me pensais heureuse à la vue de tant de magnificence, je comprends soudain que je suis lasse de cet apparat, de cette pesante étiquette, de toute cette assemblée de flatteurs hypocrites aux visages si lourdement maquillés qu'on peine à reconnaître leurs traits sous la couche de fard qui les recouvre…

D'où me vient donc ce soir ce brusque désenchantement ? Mon destin n'est-il pas pourtant le plus merveilleux auquel une femme puisse aspirer ?

Nous dansons, et je ne laisse rien paraître de mes états d'âme. Je sens qu'Everett n'est pas le seul à me regarder avec des yeux pleins de désir. Beaucoup d'hommes ici aimeraient gagner les faveurs de la comtesse Narcissa Malefoy. En passant près d'un des grands miroirs qui ornent les cheminées, je vérifie que ma coiffure tient en place et j'inspecte rapidement mon visage. L'image que me renvoie le miroir me remplit de satisfaction. A trente-cinq ans, je crois pouvoir dire que je suis plus belle, plus jeune, plus élégante que toutes les femmes de vingt ans ici réunies. Enchantée de me trouver si séduisante, je chasse mon inexplicable mélancolie et ris à une des plaisanteries légères de mon cavalier, secouant avec naturel les boucles blondes qui s'échappent de mon chignon savamment construit.

La musique m'emporte dans son tourbillon. Nous nous rapprochons de l'orchestre. Je regarde les musiciens, soudain étonnée de leur entrain et de la qualité de leur son. Je n'ai jamais été déçue par leurs prestations, mais ce soir, ils me paraissent particulièrement en forme.

Mon attention est alors irrésistiblement attirée par l'un d'eux. Il s'agit d'un tout jeune homme que je n'ai jamais vu, ou que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent. Il joue du violon aux côtés d'un grand rouquin qui doit avoir l'âge de Drago et qui appartient forcément à la famille Weasley. Contrainte de tourner sur moi-même pour accompagner mon cavalier, je quitte des yeux le jeune violoniste, mais dès que l'occasion se présente, je me remets à l'observer.

Ses cheveux noirs, épais et quelque peu en désordre, encadrent un visage mince aux traits harmonieux. Il a la peau claire et pourtant légèrement mate, une de ces peaux qui, malgré leur pâleur, brunissent rapidement au soleil, une peau aussi lisse que celle d'un jeune homme issu de la noblesse. Tandis qu'il joue, les mouvements de ses bras, de ses mains et de ses doigts fins sont à la fois souples, nerveux et précis. Ses sourcils noirs, bien dessinés, sont froncés par la concentration. Je le vois lever les yeux vers le chef, et là, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. Car si son visage gracieux avait attiré mon attention, son regard extraordinaire me plonge dans un abîme de confusion. Il a les yeux les plus beaux qu'on puisse imaginer. De là où je me trouve, je ne peux distinguer leur couleur, mais leur forme et la lumière qui les habite me ravissent et m'envoûtent presque instantanément.

-Vous êtes bien songeuse, ma chère, susurre Parkinson à mon oreille. Quelque chose vous a troublée ?

-Je trouve l'orchestre au mieux de sa forme, ce soir…, dis-je d'un ton insouciant en m'arrachant à regret à la contemplation du jeune musicien.

-Bah…avec les honoraires que vous leur versez, ils n'ont guère de mérite. Reconnaissez que vous et votre époux êtes de merveilleux bienfaiteurs pour tous ces artistes qui, sans vous, traîneraient dans le ruisseau…

-Sans doute, sans doute…mais nous ne pouvons, avec notre seul argent, insuffler en eux plus de talent qu'ils n'en ont par nature…

-Vous avez la chance d'avoir Arthur Weasley à votre service. Ses fils sont tous des musiciens de qualité, mais j'ai entendu dire qu'ils pouvaient être d'un caractère difficile ?

-Je laisse à mon époux la gestion de ces contingences…d'ailleurs, ce n'est pas lui qui s'en occupe directement, mais notre intendant, Argus Rusard. Je le soupçonne d'être un peu trop réticent à dénouer les cordons de la bourse. Si nous voulons conserver à nos côtés des musiciens aussi brillants que la famille Weasley ou Remus Lupin, il nous faut les soigner…

Parkinson part d'un petit rire sceptique.

-Heureusement que ce n'est pas vous qui êtes chargée d'administrer votre patrimoine, ma chère. Avec vos idées généreuses, vous auriez vite fait de dilapider toute votre fortune…

-Mais non, qu'allez vous penser là, mon ami ? Je ne suis nullement dépensière ! Seul le service de la musique pourrait m'entraîner à commettre quelques écarts… ! Je reconnais avoir un faible pour cet Art, et une certaine admiration pour ceux qui le servent avec génie…

J'ai fini ma phrase à mi-voix, et je ne pense pas que Parkinson l'ait entendue. Entre temps, la danse s'est terminée, et les musiciens prennent une pause bien méritée. Cela fait trois heures qu'ils jouent sans interruption. La plupart d'entre eux se lèvent, baillent et s'étirent plus ou moins discrètement avant de s'emparer des verres ou des chopes que leur tendent les serveurs.

Everett tente de m'entraîner en direction du buffet, mais je prétexte une fatigue passagère et je me laisse tomber dans un fauteuil. De là, j'ai une vue dégagée sur le grand salon et sur le groupe de musiciens en particulier. Pour me débarrasser de mon partenaire, je lui demande de m'apporter une coupe de champagne. Il s'éloigne aussitôt. Je cherche des yeux le jeune violoniste, et je ne tarde pas à le repérer à nouveau. Il se tient debout non loin de l'estrade, en pleine discussion avec deux des frères Weasley. Tous trois ont à la main une chope bien pleine.

Au cours des heures précédentes, échauffés par l'effort, les musiciens ont tout naturellement retiré leurs vestes et le garçon ne porte qu'une simple chemise blanche bouffant au dessus de sa culotte ajustée. Il est de taille moyenne, plus petit que Ronald, son immense camarade roux. Son corps me semble parfait, à la fois mince, vigoureux et joliment proportionné. Il rit, et de là où je me trouve, je devine des dents très blanches, une expression à la fois gaie et vaguement rêveuse. J'aimerais entendre le son de sa voix et surtout, surtout, voir ses yeux de plus près.

Mais qu'est-ce qui me prend ? Pourquoi ce garçon de l'âge de mon fils captive-t-il ainsi mon attention ?

J'ai toujours aimé admirer de beaux visages, de même que j'apprécie les œuvres d'art, les paysages splendides, la poésie, la musique qui me fait vibrer d'enthousiasme ou fondre de tristesse. Je suis à la fois une esthète et une personne sensible, n'en déplaise à ceux qui voient en moi un monstre de froideur. Il est vrai que je dissimule habilement mes états d'âme derrière un masque souvent neutre, parfois glacial. Pour inspirer le respect, une personne de mon rang se doit d'impressionner son entourage par sa fermeté et ne peut laisser apparaître une quelconque faiblesse.

Toujours très empressé, Everett m'a rejointe, porteur d'une coupe de champagne. Je m'en saisis en le remerciant d'un signe de tête. Si seulement je pouvais me débarrasser définitivement de lui ! J'ai aperçu, non loin du groupe de musiciens, deux de mes amies en compagnie de ma sœur, la perfide Bellatrix. A en juger par leurs airs de conspiratrices, elles sont très certainement toutes trois entrain de médire de la compagnie en général, et de moi en particulier. Je confie à Parkinson que s'il n'y voit pas d'inconvénient, j'aimerais aller les retrouver. Au lieu de partir à la recherche de ses propres amis et de me laisser tranquille, il prend mon bras et m'accompagne jusqu'à elles.

En me voyant approcher, elles se recomposent une expression beaucoup plus sérieuse et s'extasient hypocritement sur la beauté de ma tenue et de mon teint. Je pose à l'une d'elles une question sur sa robe et son couturier, devinant qu'elle sera intarissable sur ce chapitre et que j'aurai ainsi la paix pendant quelques minutes. En me plaçant dans le bon sens, je puis jeter l'air de rien quelques coups d'œil en direction des musiciens maintenant tout proches.

Le jeune violoniste brun est sur le point de vider le contenu de sa chope. Un de ses camarades lui tape familièrement sur l'épaule. Je les entends rire, échanger quelques propos enjoués, mais je ne parviens pas à isoler le timbre de voix du garçon au milieu du brouhaha ambiant. Arthur Weasley est resté assis derrière son clavecin et finit de boire un verre de vin rouge. A cet instant, le chef Remus Lupin frappe le pupitre de sa baguette, battant le rappel de ses troupes, et les musiciens cherchent autour d'eux un plateau sur lequel déposer leurs chopes.

C'est alors que le jeune homme aux cheveux noirs passe tout près de moi, et j'en profite pour capter son regard et plonger mes yeux dans les siens.

L'échange ne dure qu'une demie seconde, mais j'en suis terriblement secouée. Je me détourne rapidement, répondant distraitement à une question de l'odieuse Rosalinda. Bien sûr, je n'ai rien laissé voir de mon trouble, et la conversation suit son cours, tandis que les premiers accords retentissent à nouveau dans mon dos.

Le garçon possède les plus beaux yeux verts qu'on puisse concevoir. Mais si moi, j'ai reçu son regard comme on reçoit un coup de poing, lui m'a croisée sans me voir. Certes, il ne sait probablement même pas qui je suis. Cependant, ma beauté aurait dû retenir son attention. Et ce constat amer fait naître en moi un sentiment diffus, mélange de déception et d'humiliation.

Je suis en plein désarroi. J'ai toujours pu obtenir tout ce que je désirais. Depuis que j'ai quinze ans, les hommes se pressent à mes pieds et je n'ai eu qu'à choisir parmi eux celui qui me plaisait le plus… Une fois lassée, je changeais d'amant, et personne ne semblait s'en offusquer. Je n'ai pas honte de dire que j'ai séduit des hommes de cinquante ans et d'autres qui n'en avaient pas dix-huit.

Ce soir, je prends soudain conscience d'une chose révoltante : je suis certes une dévoreuse d'hommes, mais seul l'accès à ceux qui sont du même monde que moi m'est autorisé. Ce garçon si charmant n'évolue pas dans ma sphère. Je n'ai guère d'espoir de pouvoir un jour l'approcher.

Pourtant Lucius, quant à lui, ne se gêne nullement pour mettre dans son lit les soubrettes ou les filles de cuisine qu'il trouve à son goût. De mon côté, il ne m'est jamais venu à l'idée de m'intéresser à un valet ou à un de nos inférieurs, mais je sais pertinemment que si l'envie m'en prenait, la chose ferait scandale. C'est toute la différence entre la condition d'un comte et celle d'une comtesse…

Ce jeune musicien… J'aimerais connaître son nom, mais même cette envie simple et innocente paraît difficile à satisfaire. Montrer de l'intérêt pour lui risque de me faire passer pour étrange, voire suspecte. Le monde des musiciens m'est inconnu. Je n'ai jamais frayé avec ces gens là, sauf avec Arthur Weasley, cet homme si débonnaire et indulgent qui m'a donné des cours de clavecin durant de longues années, et que j'ai honteusement maltraité, je le confesse maintenant à regret…

D'ailleurs, j'y pense…ce brave homme n'est certainement pas rancunier. Peut-être pourrais-je, grâce à lui, en apprendre plus sur ce mystérieux petit nouveau ? Et, qui sait, trouver un moyen d'entrer en contact avec lui ?

Comme une enfant, j'éprouve soudain une sourde jalousie à l'encontre de ceux qui côtoient librement ce jeune violoniste, ceux qui mangent avec lui, font de la musique en sa compagnie, reçoivent ses sourires, caressent ses cheveux, le serrent dans leurs bras…

Ces pensées m'occupent l'esprit tandis que nous reprenons la danse. Je suis toujours au bras d'Everett Parkinson, l'homme me promène victorieusement comme s'il exhibait un trophée de chasse. J'ai plaqué sur mon visage un sourire faux, mais soudain, cette comédie m'insupporte. Je n'ai qu'une envie : envoyer balader ce courtisan servile. Si je n'écoutais que mes désirs, j'irais demander à Remus Lupin de faire exécuter à son ensemble, pour moi seule, une suite du vieux Bach. J'irais m'asseoir face aux musiciens, je les écouterais avidement et je boirais des yeux l'un d'entre eux en particulier. Ensuite, j'inviterais le jeune homme à venir me parler et là…eh bien, nous ferions connaissance, et plus si affinités...

Moi qui croyais être libre, je m'aperçois que je ne suis qu'une esclave. Enchaînée par un ordre social, tenue par ma condition de femme…prisonnière de la bienséance et du qu'en dira-t-on…

Eh bien non, je refuse d'accepter cet état de fait ! Ce que je désire, je continuerai à l'obtenir, quoiqu'il en coûte à ma réputation. Même s'il me faut recourir pour cela à l'intrigue et à la ruse…

Ma vie a-t-elle ainsi quelque chance de devenir enfin un peu plus intéressante ?

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Vous êtes toujours là ? Tant mieux ! Hum…je sais, c'est un peu court, mais avant de me lancer plus avant dans cette histoire, j'ai besoin de savoir si le début intéresse quelques lecteurs… Dois-je continuer ? Si oui, dites-le moi en allant cliquer sur le petit bouton vert…