Alors... Que puis-je dire ? J'ai vu le film, j'ai adoré littéralement Jack Frost et j'ai eu envie d'écrire sur lui.
Résultat, je vous présente cette histoire ! :D
Aussi non, bonne lecture !
Frosty Pumpkin
Halloween, qui n'aimait pas cette fête ?
Le trente-et-un octobre, les gens se déguisaient et allaient sonner aux portes pour obtenir des sucreries. Et, le cas échéant, jeter un sort.
Cependant, Halloween n'avait pas toujours été ainsi. Au début, ce jour avait été consacré à un être de légende, un homme dont le nom était connu de tous.
Jack O'Lantern.
L'Irlandais qui avait su tromper le Diable plusieurs fois et qui s'était retrouver à errer comme une âme en peine avec un navet évidé à la main contenant un charbon donné par le Mal incarné.
Qui n'avait pas entendu parler de lui ?
Cependant, il y a un monde entre les légendes et la réalité.
Notamment le fait que les gens ont l'étrange manie d'évider des citrouilles le jour d'Halloween. Ou le fait que tous soient convaincus que Jack O'Lantern est un homme...
Eh oui, le célèbre ivrogne était en réalité une femme. Et pas n'importe laquelle !
Une éternelle jeune femme à la peau pâle comme la neige et les yeux sombres comme une nuit sans lune, aux cheveux (autrefois blonds comme les blés) rouges comme le sang des damnés et qui n'avait plus touché une goutte d'alcool depuis sa malédiction. Voilà ce qu'était réellement Jack O'Lantern.
D'ailleurs, son vrai nom était Jacqueline (Jackie) O'Lanter.
Comment le sais-je ? Probablement parce que cette sublime jeune femme (qui erre sur les continents comme une âme en peine et sans jamais pouvoir tirer son coup) avec un navet à la main n'est autre que MOI.
Eh oui, cela fait des siècles que je me tape le rôle d'un ivrogne avare et égoïste, me faisant ridiculiser chaque 31 octobre et étant ignorée le reste du temps...
Oh ? Je vois que ce que je raconte ne vous intéresse pas et que vous voulez partir... Soit ! Faites ce que vous voulez, je ne peux vous l'en empêcher.
Mais, si je vous disais que cette histoire contenait de l'amour, du sexe (enfin, si les enfants ne nous écoutent pas...) et de l'action. Et Jack Frost.
N'oublions surtout pas la vermine qui est responsable de mon célibat forcé depuis des siècles...
Parce qu'à chaque Halloween, ce gamin ose se pointer sous mon nez et utilise tout ce qui lui passe par la tête pour faire échouer mes plans.
La fois où je me suis déguisée en dame de la haute société lors de la Guerre de Trente ans ? Mes sous-vêtements furent gelés sur ma peau-même et mon prétendant (un soldat pas très dégourdi qui avait plusieurs coupes dans le nez) avait eu ses mains ankylosées par le froid durant les trois heures qui suivirent...
La sexy voyante lors de la Renaissance ? Ma boule (qui ne me servait à rien si ce n'était à vérifier l'état des dents de mon interlocuteur) fut recouverte de givre et le courtisan qui était venu réquisitionner mes services (et moi les siens après notre petite séance de voyance) partit en hurlant que c'était un signe du diable...
Voyons ! J'ai rencontré le Diable et je peux vous assurer que jouer avec la glace n'est pas du tout son passe-temps favori ! À vrai dire, il préfère le sang et les flammes...
Et n'oublions même pas l'année juste après la Renaissance française, alors que je me promenais dans une ville américaine quelconque avec le futile espoir de trouver une conquête pour un coup d'un soir, sans gêner personne, une boule de neige fusa et me frappa au visage de plein fouet.
J'entendis clairement un éclat de rire rauque et me tournai vers le responsable, mes yeux sombres étincelant de colère.
- Jack Frost, susurrai-je haineusement.
- Stingy Jack, rétorqua gaiement le garçon qui flottait paisiblement à quelques centimètres du sol.
Je retroussai mon nez avec agacement et vérifiai que les pans de ma lourde robe noire (étant un esprit d'Halloween, je ne pouvais porter que des vêtements sombres...) ne touchaient pas le sol. La dernière fois que j'avais fait l'erreur de porter une robe longue en présence de Jack Frost, j'en avais subi les lourdes conséquences. Croyez-moi, il n'y a rien de plus honteux que de devoir se dévêtir devant votre Némésis en pleine rue commerçante (à la Renaissance qui plus est) alors que ce dernier rit aux éclats.
- Que je sache, répondis-je finalement en reculant légèrement et en vérifiant que ma lanterne était toujours dans ma sacoche en velours rouge. Je n'ai jamais senti mauvais. Aucun de mes prétendants ne m'en a fait la remarque...
- Pour cela, remarqua Jack la Vermine Glacée en s'approchant prestement, Il faudrait d'abord que tu aies des prétendants, Drunk Jack...
Touché.
J'étrécis mes yeux et plongeais ma main dans la sacoche en velours pour en sortir rapidement ma fidèle lanterne-navet. Les orbes bleu glacier de mon opposant s'élargirent de surprise et il se dépêcha de mettre son bâton tordu devant lui alors qu'une violente rafale de feu démoniaque surgissait de l'ouverture de mon arme.
- C'est malin, siffla joyeusement le gamin en virevoltant dans les airs avec la grâce d'un flocon. Tu aurais du faire attention à la date, Old Jack !
Je m'étranglais avec ma salive et baissais mes yeux pour réaliser avec mortification que j'avais été observée durant mon petit tout de passe-passe. Et que nous étions le 31 octobre...
- Une Sorcière, beugla un homme en courant comme si sa vie en dépendait.
Je soupirai et passai une main sur mon visage las. Ça allait être la cent-vingt-cinq-mille-trois-cent-quatrième fois qu'on allait me chasser et me brûler...
- MAUDIT SOIS-TU, JACK FROST ! beuglai-je en évitant de peu une fourche.
Enfin, il y avait eu pire. Notamment la fois où, quelque part en Europe, j'avais enfin réussi à séduire un homme et m'étais retrouvée dans le lit de ce dernier, sur le point de prendre (enfin) mon pied. Cependant, et alors que mon coup du soir avait commencé à me dévêtir et s'était arrêté pour embrasser mon ventre, quelque chose gâcha irrémédiablement l'ambiance.
À savoir une paire d'yeux bleu glacier qui flottaient juste au-dessus du lit de mon illustre inconnu.
- Qu'est-ce que tu fiches ici ? sifflai-je le plus doucement mais méchamment possible pour ne pas attirer l'attention de mon amant.
Pas envie qu'il me considère anormale et annule le tout. Je n'ai droit qu'à une journée par an pour parler et/ou toucher les humains et j'y tiens ! J'ai trois siècles de frustration à rattraper !
Le gamin aux cheveux blancs continua à flotter au-dessus du lit, ses grands yeux bleus continuant à m'observer silencieusement pendant qu'un léger sourire apparaissait sur ses lèvres pâles. Puis, alors que j'élargissais mes yeux avec horreur (et que j'avais totalement oublié le plaisir que me procuraient les lèvres de mon illustre inconnu), la vermine glacée tendit lentement sa main (pour bien faire durer son plaisir sadique) et finit par poser ses doigts sur la peau bronzée de mon amant.
Ce dernier sursauta vivement et je me tendis en sachant parfaitement ce qui allait suivre.
- Ah... haleta faiblement l'homme alors que Jack Frost gloussait sous cape. Aaah...
- Non, marmonnais-je tout en gigotant faiblement pour essayer de sortir du lit. Non...
Malheureusement pour moi, je ne fus pas assez rapide et me retrouvais face à l'illustre inconnu lorsque ce dernier éternua bruyamment. Me recouvrant de ce fait de morve...
- JACK FROST ! beuglai-je en saisissant ma lanterne qui avait roulé sous le lit et en essuyant précipitamment mon visage avec le drap. TU ES UN HOMME MORT !
L'esprit, que je n'hésiterais pas à qualifier de maléfique, s'en alla en volant par la fenêtre alors qu'il riait aux éclats et je restai sur le lit, encore enragée par les actions de la Vermine Glacée.
- Heu, hésita l'illustre inconnu qui allait le rester. Je ne m'appelle pas Jack...
J'ignorai le reste des faibles protestations de l'humain et me jetai par la fenêtre, me réceptionnant ensuite sur les dalles de la rue peu fréquentée (heureusement vu que je venais de tomber du cinquième étage...) avec classe. Je levai ensuite ma lanterne et plissai mes yeux en cherchant les cheveux blancs de ma Némésis.
Cependant, Jack était parti depuis belle lurette. Par contre, j'aurais du en faire de même car des doigts commencèrent à se lever pour me désigner et je soupirai tout en m'assurant que je tenais bien ma lanterne.
- Une exhibitionniste ! hurla une honnête citoyenne en partant en courant.
Je passai ma main libre sur mon visage encore renfrogné et poussai un grognement. Puis, toujours en maudissant Jack Frost, je lançai lanterne sur le sol et disparu au milieu de l'épaisse fumée que l'objet produisit.
Enfin, tous ces exemples s'étaient déroulés le soir d'Halloween. Mais n'allez pas croire que je me contentais d'être une victime sous les farces (pas amusantes du tout) de Jack Frost. Que nenni, je ne suis pas Jackie O'Lantern pour rien ! De ce fait, lorsque je n'étais pas visible pour le commun des mortels, il m'arrivait souvent (bon, d'accord, très souvent) de chercher la Vermine Glacée et de tout faire pour ennuyer ce dernier.
Comme la fois où il avait voulu débuter une bataille de boules de neige dans une école quelconque et que j'avais consciencieusement, depuis le toit du bâtiment scolaire, fait fondre chaque projectile.
Ou la fois où j'avais dégelé un lac alors que la Vermine Glacée y patinait...
Encore aujourd'hui, il m'arrivait d'en rire aux éclats lorsque je repensais au visage surpris de mon ennemi.
Néanmoins, malgré tous les exemples cités auparavant, je n'ai pas vraiment expliqué la relation qui m'unit à Jack Frost. Nous ne sommes pas amis, c'est évident. Mais nous ne sommes pas pour autant ennemis. Après tout, malgré le nombre considérable de fois que je l'ai chassé durant la veillée d'Halloween pour le cuire à point, je ne l'ai jamais réellement souhaité mort. Enfin... pas vraiment...
Pour être honnête, il faudrait tout vous expliquer depuis le début. Depuis cette soirée neigeuse où j'avais pris un garçon aux yeux bleu glacier effrayés par le bras et lui avais adressé la parole.
N'hésitez surtout pas à commenter ! Ça m'aidera à savoir si je dois publier ou pas la suite :D
