Samedi
Par la Halfeline
Atelier de la Lanterne Fringante de janvier 2008
Sur le pairing imposé : Dr Cox/JD
Avec le thème imposé : Samedi
JD se douilletta dans la chaleur accueillante de son lit. On était samedi. Et comme tous les samedis, JD s'offrait le luxe d'être réveillé en douceur par la clarté caressante de quelques rayons de soleil. Il gigota veulement pour se retourner, doublement pris en sandwich entre son matelas moelleux, son édredon, le traversin qui lui calait le dos et la queue de l'écureuil en peluche géant qu'il gardait toujours serrée contre lui. Aaaah... le samedi était sa soupape, le jour qui faisait que la semaine méritait d'être vécue. Le jour où il n'était pas tiré de ses quatre heures de sommeil quotidiennes par la sonnerie impitoyable de son réveil.
JD sursauta en entendant biper l'objet éponyme par lequel personne n'était censé le solliciter ce jour-là. Il sortit une tête ébouriffée de la mêlée de choses moelleuses à laquelle il s'était incrusté, non sans répugnance, et tituba jusqu'au pantalon bleu de son uniforme de médecin, qu'il avait balancé la veille au soir dans un recoin de l'appartement. Il saisit l'appareil et lut:
Cox : Besoin d toi ici Jenny bouge toi les fess
JD blêmit.
T'as rien entendu, se dit-il aussitôt.
Oui, mais, si c'était une urgence?
- Je dormais profondément, j'ai eu une dure semaine. Mon biper était resté dans les toilettes avec mon pantalon, je ne l'ai pas entendu, forcément.
- ... Ce serait quand même étonnant que le Dr Cox me dérange pendant mon jour de repos sans raison valable. C'est un homme sage.
- Mouais, il m'a quand même tiré les cheveux devant tous les nouveaux internes l'autre jour, juste parce que je ne savais pas répondre à sa question. Ce type est un sadique!
- Bon, sage et sadique dans ce cas... Et j'avoue d'ailleurs que ça avait quelque chose d'assez polisson... Toute la question est de savoir si tout ça légitime cette violation éhontée de mes conditions de travail!
Comme à l'accoutumée, JD s'était mis à dialoguer avec lui-même au beau milieu de son appartement, luttant contre sa voix intérieure qui essayait toujours de le sortir du droit chemin en lui rappelant la vision du monde qu'avaient les gens ordinaires. Courageusement, il enfila son pantalon, se couvrit vaguement du reste de son accoutrement de médecin et, une tartine entre les dents, s'apprêta à sortir.
Il avait à peine ouvert la porte qu'il tomba nez-à-nez avec le Dr Cox, planté précisément sur le seuil, sans sa blouse blanche, mais avec les bras croisés insatisfaits que JD lui connaissait si bien.
- Une minute et trente-quatre secondes, tu m'impressionnes, Bizut! Débita-t-il. C'est que ça progresse de jour en jour ces petites choses!
JD était resté hagard, les cheveux dressés par le sommeil et le saisissement.
- Dr Cox ? J'vous croyais à l'hopital, qu'est-ce qui se passe et d'abord qu'est-ce que vous faites chez moi un samedi à huit heures du matin? Carla vous a pas dit que le samedi Bambi bulle?
- Seigneur! S'exclama simplement son mentor. Bizut, le jour où tu seras capable de ne pas regretter une oncette de ta poussinière et de te jeter à corps perdu sur ce qui représente ton travail, tu seras vraiment un homme.
- Quoi ? Demanda simplement JD en réponse, interloqué.
Cox retroussa ses babines sur un sourire crispé et assuré.
- Depêche-toi, Nancy, je t'emmène manger une glace, conclut-il en saisissant JD par les cheveux pour l'entraîner dehors.
