Salut à tous ! Cela fait longtemps que je n'ai rien écrit, j'ai d'ailleurs perdu le fil de la majorité des fics que je suivais, mais me revoilà avec un premier chapitre d'une nouvelle histoire. Cela me fait très plaisir de poster à nouveau ! :)
Disclaimer: Rien n'est à moi, l'univers et les personnages appartiennent à Isayama.
Rated : T qui évoluera sûrement en M.
Précision importante : L'intrigue de cette fic prend place quatre ans après la fin du chapitre 90, donc risque de spoil majeur si vous ne regardez que l'anime ! Je m'inspire dans une certaine mesure des événements ayant lieu des chapitres 91 à 103 (le dernier scan parut à l'heure où j'écris cette introduction) mais je compte écrire une fin alternative indépendante du canon. C'est notamment un moyen de proposer une interprétation du mystère des Titans et des Ackerman, et puis je voulais écrire sur Mikasa et Rivaille (mi otp) vu que la conclusion de SNK approche et que j'ai bien peur que ces deux là ne s'adressent plus la parole avant la fin du manga.
Pour celles et ceux qui ne s'en souviennent plus, l'Institut de recherche en chimie titanique de Mahr (Titan biology Research Society en anglais) est une organisation dédiée à l'étude du peuple Eldiens et à la recherche de la véritable nature des Titans. Je pense qu'il y a pas mal de trucs intéressants à exploiter avec ça. Bref je me tais, et je vous souhaite une bonne lecture !
L'Institut de recherche en chimie titanique de l'Empire de Mahr.
Un des plus grands complexes de la planète. Un monstre froid de métal informe, assemblage menaçant de rouages immenses, de colonnes et de cheminées qui ne semblaient jamais vouloir cesser de cracher leur fumée noire. Des émanations qui venaient masquer tout semblant de lumière, des vomissures de suie immondes qui les recouvraient d'un voile âcre semblable à un linceul.
Et toi qui trouvait que l'intérieur des Murs puait la mort, regarde en face de quoi tu te dresses aujourd'hui.
L'usine qui leur faisait face était effectivement un géant. En comparaison les Titans semblaient minuscules, en comparaison les monstres grotesques semblaient ridiculement accessibles. Dérisoire. C'était le bon temps songeait Rivaille, celui où il n'y avait pas tellement besoins de réfléchir, il suffisait simplement de découper la chaire encore et encore, de frayer son chemin jusqu'à une nuque anonyme. Mais aujourd'hui aucune de ses lames ne seraient assez acérées pour sectionner le métal de la forteresse et découvrir les secrets qu'elles renfermaient. Aucune de ses lames ne pourraient de toute façon trancher un Empire, sa force ne serait jamais suffisante pour faire plier une planète entière. Ils étaient foutus et cette mission d'infiltration ne changerait rien. Tu t'es battus tout ce temps, tu les as tous vu mourir, tout ça pour crever ici la gueule ouverte. Putain d'ironie. L'amertume emplissait en lui son poison insidieux, sa bouche envahie d'un goût aussi âcre que les relents de suie. Comment aurait-il pu être optimiste ? Il ne l'avait jamais été. L'ennemi avait toujours été trop grand.
Trop grand pour lui seul en tout cas. Mais après tout ils étaient deux aux commandes aujourd'hui.
Derrière le tintamarre assourdissant des rouages en action, derrière la cacophonie métallique de l'usine, son ouïe fine pouvait effectivement distinguer le pas de Mikasa qui approchait. La démarche de la jeune femme était discrète, tendue, et bientôt elle émergea des ombres avant de se glisser sans un mot à ses côtés. Il capta un instant ses traits tirés par la fatigue et l'éclat terni de ses yeux noirs avant de rediriger son attention vers l'Institut. Ce n'est pas le moment de se lamenter merde, concentre-toi sur la mission.
- « Je n'ai rien relevé d'inhabituel. – commença Mikasa d'une voix enrouée - Ils fonctionnent en trois huit, la prochaine relève de la sécurité aura lieu comme prévu à 22 heures. » – elle marqua un court arrêt, avant de lui poser ce qui n'était pas vraiment une question : « C'est pour ce soir, n'est-ce-pas ?
- Oui. On n'a plus assez de temps devant nous, il faut agir vite. » – confirma le Capitaine en hochant lentement la tête.
Rivaille s'adossa nonchalamment contre le parapet de béton pour faire face à la jeune femme sans ne savoir quoi ajouter. Ni l'un ni l'autre n'était un stratège avisé, leur plan d'action restait basique et laissait une large place à l'improvisation, il n'était donc pas nécessaire de revoir les détails l'opération. Il n'avait pas non plus besoins de lui rappeler qu'ils allaient devoir se salir les mains. Contrairement aux autres gamins stupides de son ancienne escouade, Mikasa l'avait toujours su. Et puis ça faisait maintenant plusieurs années qu'elle n'était plus sa subordonnée, ce genre de rappel aurait définitivement été déplacé.
Mikasa pour sa part commençait à s'agiter. L'impatience. Elle avait pourtant appris à canaliser sa force au fil des années, la jeune fille indisciplinée qui avait intégré l'armée avec pour seul objectif la protection obstinée d'Eren s'était ainsi subtilement muée en l'un des Capitaines les plus fiables des Bataillons d'exploration. Dans les moments critiques ses vieux travers reprenaient toutefois le dessus, son armure froide de stoïcisme se craquelait pour laisser entrevoir un cocktail explosif et potentiellement létal. Rivaille en avait déjà fait les frais, une fois lorsqu'il s'était brisé la cheville pour la sauver et l'autre lorsqu'elle avait bien failli lui ouvrir la gorge sur un toit qu'elle aurait aimé oublié. Mais tu ne l'as pas tué. Elle se pinça les lèvres de contrariété, les pensées commençait à se mélanger et cela faisait si mal au crâne. Les évènements du toit la renvoyaient à Eren et Armin, l'océan, tous ces gens qui -sans qu'elle ne sache trop comment- étaient devenus des amis à protéger, Rivaille, la malédiction d'Ymir, la mission, leur mission. Ce n'est pas le moment de divaguer, concentre-toi sur la mission.
L'avenir de leur peuple reposait sur la mission. Ou plus précisément d'après les informations que leur avait fournis Eren l'avenir des Eldiens reposait sur la mission. Hanji au contraire avait affirmé lors de leur dernière réunion que l'Assaillant était tout sauf fiable. La jeune femme pouvait encore se souvenir de la fureur du Commandant le jour où elle avait appris que l'espoir de l'humanité avait pris les devants, de l'amertume sombre d'Eren sur cette plage alors qu'il aurait pu être heureux, de la colère qui faisait trembler l'air, du ressentiment d'être haï pour le simple fait d'exister. Mikasa voulait croire en Eren, bien sûr qu'elle le voulait, et s'il leur affirmait que l'Institut était l'unique moyen d'obtenir des réponses sur le mystère des Titans et de libérer leur peuple alors elle irait les chercher. Le vide au creux de son ventre prenait cependant plus de place que jamais. Pourquoi es-tu parti Eren ? Pourquoi nous laisses-tu toujours en arrière ?
- « Du thé ? »
La voix grave presque rocailleuse de Rivaille la sortit brusquement de ses réflexions. Elle avait conclu que l'homme possédait une sorte de sixième sens car il semblait l'interpeler chaque fois qu'elle sombrait dans la morosité, à moins qu'il ne soit lui aussi réceptif à la mélancolie. Le Capitaine continuait pourtant de porter envers et contre tout les Ailes de la liberté en étendard, personne même pas elle ne pouvait nier qu'il était une source quotidienne d'inspiration.
- « T'as vraiment une gueule à chier Mikasa. Un peu de thé te ferait pas de mal. » - se sentit-t-il obligé de préciser puisque la réponse ne venait pas.
- « C'est d'accord. – grogna-t-elle de son style laconique caractéristique – De toute façon je n'ai pas vraiment le choix, avec le froid qu'il fait c'est le thé ou l'hypothermie.
- Tch. On a encore plusieurs heures d'attente et ça commence déjà à râler. »
Mikasa choisit de ne pas répondre et préféra observer Rivaille se débattre futilement avec le thermos. Les bouteilles isothermes étaient inconnues entre les Murs et faisaient ainsi parties des inventions singulières qu'ils avaient découvert depuis qu'ils avaient accosté à Mahr. En entendant Rivaille grommeler contre « les putains de nouvelles technologies », la brune ne put s'empêcher d'esquisser l'ombre d'un sourire moqueur. Il ne fallait sûrement pas en attendre plus d'un homme qui s'obstinait à combattre à l'épée et n'avait pas changé de coupe de cheveux depuis ses dix ans. Rivaille était froid, professionnel, terrifiant parfois, mais il pouvait aussi être drôle, volontairement ou non.
Rivaille. Leur relation avait toujours été complexe et il ne fallait pas qu'elle commence à penser à ça. Surtout pas. L'homme lui tendit finalement la capsule du thermos remplie de thé, elle la saisit vivement avant de laisser le liquide brûler à vif sa gorge encrassée par le charbon. La seule chose dont tu dois te rappeler c'est que vous formez une excellente équipe. Ils étaient le duo Ackerman, leur seul nom -sans qu'aucun des deux ne sachent véritablement ce qu'il signifiait- inspirait l'effroi, ils étaient le tandem le plus redoutable et redouté des Bataillons d'exploration.
Ils pouvaient réussir l'infiltration. Ils le devaient. Dans le cas contraire Eren déclarerait la guerre à Liberio, et c'était l'ultimatum que tous redoutaient. Malgré le thé chaud qui venait remplir son estomac, le vide dans son ventre ne cessait de s'agrandir tant et si bien qu'il en devenait douloureux. Si seulement ils n'avaient pas quitté l'île de Paradis, si seulement…
Tout avait commencé deux mois plus tôt.
L'exposition est volontairement courte et laisse pas mal de questions en suspens. Les prochains chapitres seront évidemment plus étoffés. J'essaierai de poster la suite rapidement, mais je pense que mon rythme de publication sera assez irrégulier. En tout cas n'hésitez pas à me laisser un commentaire pour me dire ce que vous en avez pensé, cela fait toujours très plaisir !
