Hello ! Voici une nouvelle histoire. J'espère qu'elle vous plaira.

PinkCassy.

Résumé : Perdu dans un monde désormais mort, Naruto a perdu toute envie de vivre. Alors quand le Kyûbi lui offre une alternative qui lui permettrait de sauver les siens, il n'hésite pas. C'est maintenant en tant qu'Uzugake d'Uzushio qu'il va devoir jouer les héros. Time Travel.

Disclaimer : Naruto revient à Masashi Kishimoto est Cie. L'intrigue est toutefois la mienne.


C'est une promesse de Kage : je sauverai le monde.

Chapitre 1

La première chose qui vint à moi alors que je reprenais enfin conscience, fut un désespoir si profond que je me demandai un instant comment je pouvais être encore vivant. Mes tripes se tordaient dans mon ventre et me causaient une souffrance difficilement descriptible tandis que ma gorge et mes poumons semblaient avoir cessé de jouer leur fonction vitale. Agonisant tant physiquement que mentalement, j'avais l'impression d'étouffer alors que les souvenirs rejaillissaient dans ma mémoire.

La Mort était une Faucheuse cruelle et sans morale, et pour laquelle la justice et de l'équité étaient des valeurs très largement corrompues. Elle m'avait ravi tous mes proches, un par un, ne laissant derrière elle qu'un carnage de corps, de larmes et de douleurs. Je leur avais échoué, à tous. J'avais promis que je vaincrais, que je me battrais jusqu'à mon dernier souffle mais j'avais perdu et ma déchéance avait causé la fin de ce monde.

Triste Hokage que je faisais. Enfant, j'avais été ignoré, haï par la population de mon village mais j'avais toujours eu l'espoir de leur montrer ce que je valais vraiment en devenant le chef de Konoha. Et qu'avais-je semé au final ? Ils m'avaient fait confiance après ma lutte contre Pein, ils m'avaient nommé Rokudaime après que grand-mère Tsunade soit tombée sous la main de Madara. Ils avaient cru en moi, ils m'avaient considéré comme leur sauveur et je n'avais rien fait pour les détromper. Même quand j'avais perdu Sakura et Sasuke, même quand sensei était parti vers les rives blanches en me sauvant la vie lors d'une bataille particulièrement difficile. J'avais su à ce moment-là que tout était perdu, mais je n'en avais jamais rien montré. J'avais menti à la population, leur jurant que nous, Kage de toutes horizons, mettrions fin à ce conflit sanglant et meurtrier. Je n'avais pas su tenir ma parole, j'avais bafoué mon nindo de la pire manière. Mes promesses n'avaient pas été tenues.

-Naruto, souffla une voix rocailleuse dans mon esprit. Ce n'est pas ta faute.

-Ça l'est, répondis-je alors qu'une larme triste et amère coulait sur ma joue sale et pâle. Je n'ai pas réussi à vaincre Madara et le Jûbi avant qu'il ne soit trop tard.

Les yeux brûlants, je regardai le monde qui m'entourait avec une souffrance si grande dans mon cœur que respirer me parut l'une des tâches les plus ardues qui m'eurent jamais été confiées. Suna n'était plus qu'un désordre de feu et de sang. Le sable que j'avais appris à aimer après la migration de mon peuple vers cet endroit plus sûr était gorgé de notre fluide vital dans une quantité si grande qu'on put douter qu'il fut d'une belle couleur dorée un jour.

À côté de moi se tenait le cadavre encore frais de mon dernier ami humain. Son bras perdu par un jutsu de feu de cet ancêtre Uchiha de malheur, il n'était toutefois pas un désastre ensanglanté comme la plupart des autres victimes. Son corps était cependant tordu dans une position qui ne pouvait pas être naturelle et sa bouche était encore ouverte pour crier son agonie au reste du monde tandis que ses yeux écarquillés étaient le reflet d'une incompréhension que j'avais moi-même ressentie mainte fois par le passé : comment un tel carnage avait-il été possible ?

-Nous avons échoué Gaara, annonçai-je tristement à mon égal alors que ma voix rauque traduisait les douleurs que je ressentais dans ma gorge enflammée. Nous avons gagné la bataille, mais pas la guerre. Pardonne-moi de ne pas avoir su vaincre à temps.

Gaara avait été la dernière personne debout à mes côtés. Toujours là pour m'épauler, c'était lui qui m'avait proposé de migrer dans son village quand Konoha était finalement tombée sous les assauts du Jûbi. Bon et juste, il avait accueilli les miens comme s'ils avaient été les siens et nous avions dès lors gouverné en tandem, cherchant toujours un moyen efficace de subvenir aux besoins de toute la population et de la protéger en même temps. Il fallait cependant croire que deux Kage, même réunis dans une lutte commune et amis depuis l'enfance, n'avaient jamais eu la moindre chance de toute façon.

-Il n'y a plus personne à protéger Kurama, énonçai-je à la boule de poils qui logeait dans mon estomac. Tu es le dernier être à qui je tiens qui est encore en vie, 'ttebayo.

Cela n'avait pas été dans mon intention initiale d'être une « guimauve », comme me l'aurait si gentiment fait remarquer Kiba s'il avait été encore en vie, mais je n'avais personne d'autre à qui me confier. Le Kyûbi avait peut-être été la source de beaucoup de mes malheurs, mais nous avions appris à nous comprendre et à nous apprécier. Nous n'étions probablement pas les meilleurs amis de cette planète, mais nous étions des camarades, des coéquipiers dans un monde chaotique.

-Il n'y a plus de menaces, affirma-t-il doucement. Et je ne sens aucune présence humaine dans les environs.

Une simple constatation, elle aussi. Elles étaient loin nos disputes quotidiennes et nos insultes colorées. Le massacre de tant de gens, même pour un être supposé être l'incarnation de la haine, était de trop. Nous étions faits pour vivre en société, même les Bijûs quoique puisse en dire mon locataire, et être seuls nous laissait un goût terrible en bouche.

-Le silence est troublant, déclarai-je en soupirant. On n'entend plus que le vent...

Ces rues avaient autrefois résonné de cris d'enfants et de conversations animées, même quand les combats faisaient rage au dehors. Alors me retrouver dans cette ville fantôme où les bruits ne se limitaient plus qu'à de la tôle froissée et du sable en mouvement, était une expérience très étrange.

Fermant les yeux, je sentis la fatigue m'accabler. Mon corps brisé frémissait encore mais la perte conséquente de mon sang me rendait léthargique. Mon cœur ayant quelques ratés, je compris sans en être plus perturbé que cela que je mourrais si je ne faisais rien.

-Je meurs. Veux-tu que je te libère ? demandai-je au démon renard dans mon esprit.

Car je le ferais s'il le souhaitait. Je le lui avais promis il y a longtemps, même si la lutte que nous avions mené aurait du être couronnée de succès. Il était un être vivant, pensant, capable de sentiments et il méritait sa liberté. Il n'était plus un désordre de pensées psychotiques de toute façon et qui aurait-il bien pu blessé si cela avait tout de même été le cas ?

-Il n'y a plus rien non plus pour moi ici, me répondit-il avec une apathie qui ne lui ressemblait pas. À quoi cela me servirait-il d'être seul pour le reste de l'éternité ? Je deviendrai fou de douleur et d'amertume.

C'était vrai. Ce n'était pas humain de le laisser comme ça sans personne à qui parler. Je n'aurais pas souhaité qu'on me condamne ainsi.

-Je suis désolé Kurama, m'excusai-je pour être la cause de sa future mort. Nous allons donc rejoindre les nôtres aux rives blanches...

Je n'eus pas de réponse de sa part mais je n'en attendais pas à vrai dire. Me concentrant sur mon environnement, je sentis mon sang nourrir le sol du village en ruines. J'aurais pu survivre malgré mon épuisement de chakra si je l'avais vraiment voulu. Une cautérisation, un bandage et tout aurait été bon, mais je ne voulais plus vivre. À quoi bon rester si on était seul, s'il n'y avait plus personne avec qui partager sa vie ?

Le temps s'écoula lentement, uniquement rythmé par le bruit du vent et par la nuit tombante. N'ayant plus assez de force pour ouvrir les yeux, j'entendis avec un certain étonnement la question que me posa mon ami à fourrure.

-Si nous avions la possibilité d'avoir une autre chance, la prendrais-tu ? m'interrogea-t-il.

C'était une bonne question, admis-je. Si je le pouvais, changerai-je ce qu'il s'était passé ? Oui, probablement. Rien ne pourrait être pire que la fin de ce monde. Mais c'était une pensée vaine et sotte. On ne pouvait pas changer l'Histoire si elle avait déjà été écrite.

-Probablement, avouai-je. Mais je ne pourrais le faire de toute façon. Nous ne sommes pas des Dieux, 'ttebayo. Il faut se rendre à l'évidence.

Il y eut un silence de quelques instants de sa part avant qu'il ne reprenne :

-Mais si je te disais que j'avais le pouvoir de nous offrir cette possibilité, qu'en dirais-tu ?

L'espoir était douloureux à entendre dans sa voix. Je ne pouvais croire à ce qu'il me disait mais le fait était qu'il le pensait vraiment alors je n'eus pas d'autre choix que de lui faire confiance. Qui eut cru qu'un démon voudrait tant sauver le monde ?

-Comment t'y prendrais-tu ? m'enquis-je alors que j'avais de plus en plus de mal à ne pas sombrer dans un sommeil éternel.

-Je ne peux pas te renvoyer dans ton ancien corps car ton jeune toi est vivant. Le paradoxe serait trop grand et vos deux consciences seraient écrasées. Mais je peux te permettre de prendre possession du corps d'un être humain mourant. Tu le remplacerais.

Stupéfié par la nouvelle, je mis quelques secondes à réagir. Voyager dans le temps était donc possible ? Et à la vue de toutes les morts dont j'avais été témoin, je savais pertinemment que le nombre de réceptacles potentiels pour mon âme était élevé.

-Pourrai-je choisir qui je deviendrai, 'ttebayo ? Et si le corps est mourant, ne devrai-je pas périr moi aussi ?

-Il est possible que tu meurs, m'informa le Kyûbi. Malgré mon chakra et les soins que je prodiguerai à ton nouveau corps dès notre arrivée, il se peut que tu n'y survives pas. C'est une probabilité qui n'est pas à négliger. Quant à ta nouvelle identité, j'y ai beaucoup réfléchi. Je pense pouvoir réussir à te ramener avant que tout cela ne commence, quand tes parents n'étaient encore que des enfants. Pour changer tant de choses, tu dois avoir une position importante dans la société, et vite. Pour cela je pense que t'offrir ce qui aurait pu être ton droit de naissance si tu étais né à une autre époque n'est peut-être pas plus mal...

Soupirant doucement, je réfléchis aux paroles de la boule de fourrure. L'espoir qui commençait à renaître en mon sein était grisant, mais je devais encore garder les pieds sur Terre. Si je perdais ma logique et ma raison maintenant, nous serions peut-être perdus pour toujours.

-Tes paroles sonnent bien, murmurai-je. Mais je ne les comprends pas toutes. Quel est donc le corps auquel tu as pu penser ?

-J'ai songé au défunt Uzukage, admit-il. Il est décédé lorsqu'Uzushio est tombée. Tu ne pourras peut-être pas sauver la patrie de ta mère, mais son ancien village et Konoha ont toujours été de très grands alliés grâce au mariage du Shodaime etde Mito. Tu pourrais aider les survivants à s'expatrier là-bas et Hiruzen étant un grand ami de Naotake Uzumaki, c'est-à-dire toi, il te sera plutôt aisé de lui faire part des menaces qu'encourent son village.

Si je devais bien reconnaître une chose à mon locataire, c'est qu'il était très loin d'être stupide. De plus l'histoire de Naotake résonnait en moi par la reconnaissance dont je faisais preuve. Il avait lui aussi perdu son village qu'il avait juré de protéger, et l'expatriation était une chose qui m'était bien connue désormais. N'avais-je pas moi-même conduit les miens à Suna où se trouvait mon fidèle ami Kazekage ? Il était étrange de constater à quel point cette vie serait semblable à la mienne à un point près : cette fois je vaincrais le mal avant qu'il ne nous détruise tous.

-Que dois-je faire ? demandai-je d'un ton somnolant à Kurama.

Une vague de soulagement qui ne m'appartenait pas me traversa tout entier, me faisant comprendre que le renard avait guetté avec beaucoup d'appréhension ma réponse. M'amusant du fait que l'un des démons les plus craints veuille sauver un monde qui l'avait pourtant rejeté, je sentis ma conscience s'effilocher davantage alors que la Grande Faucheuse s'approchait toujours plus près.

-Endors-toi et meurs, souffla avec gravité mon camarade de fortune. Je m'occupe de transporter nos âmes lorsque la vie quittera ton corps.

Ce n'était peut-être pas une réponse à laquelle je m'attendais, mais elle allait très bien tout de même. Remerciant celui grâce à qui je pourrais sauver mon peuple, je souris une dernière fois en laissant la mort me réclamer.

Jamais je n'aurais cru pouvoir être si heureux de mourir avant ce jour-là.


Une review ?

À bientôt.

PinkCassy.