Fanfiction

Chapitre 1

La journée avait été belle. Une magnifique journée de novembre qui serait sans doute suivit d'autres belles journées.

Les enfants du quartier jouèrent longtemps dans la rue cet après-midi du 2 novembre 1983.

Les équipes avaient rapidement été faîtes, 5 contre 4. L'équipe la moins nombreuse avait Andrew Smith, « Andy », avec eux. Il était le plus vieux du groupe, mais également le plus grand et le plus rapide. Même à 8 contre 1, Andy aurait pus gagner.

Ses cheveux couleur paille sautait régulièrement sur sa tête tandis qu'il courrait après le ballon. Il l'attrapa au vol avant de foncer vers le camp adverse.

Leurs éclats de voix, encourageant Andy ou essayant de le déstabiliser, retentissaient dans toute la rue, jusqu'à une maison non loin de là, blanche.

Si Andy avait levé la tête à ce moment là, il aurait pus voir qu'il était observé. Il aurait alors éclaté de rire et aurait couru jusqu'à la maison où il aurait été accueillit par une orangeade, comme d'habitude quand il regardait vers la maison des Winchester.

Sauf que ce jour-là, le soleil tapait vraiment fort, et ses yeux étaient couverts d'une fine pellicule humide. Il dû cligner plusieurs fois des yeux pour la faire disparaître, sans succès. Il finit par se diriger vers l'ombre, s'asseyant sur le trottoir, repliant ses jambes trop longues sur le côté, jusqu'à ce que les cris de sa mère, Jodie Smith, ne l'appel pour lui annoncer que le dîner était servit.

Il partit alors vers sa maison à toute allure, voulant arriver le plus rapidement possible : il avait vu son père sortir le barbecue, et ne voulait pas se retrouver avec de la viande froide comme l'été dernier, quand il avait décidé qu'après tout, 5 minutes de plus ou de moins à finir la partie n'allait pas lui gâcher son repas. Seulement, il n'avait pas de montre, à ce moment là.

Derrière la grande fenêtre de la maison des Winchester se trouvait une femme approchant de la trentaine, préparant le repas du soir en regardant distraitement les enfants du quartier, souriant à leurs exclamations de joie.

C'était une très belle femme aux cheveux blonds et bouclés et aux yeux bleus. C'était sans aucun doute l'une des plus belles femmes du quartier, peut-être même la plus belle.

Elle jeta un coup d'œil derrière elle, vers le petit garçon assit à la table du salon, ses cheveux blond foncés lui tombant devant les yeux tandis qu'il dessinait. Elle sourit affectueusement avant de se laver les mains, et une fois sa tâche finie, de remettre son alliance à sa place.

Elle passa ensuite une main dans les cheveux du garçonnet, se penchant pour voir ce qu'il dessinait, et lui embrassa la joue en le tenant du bout de ses longs doigts fins.

- C'est très joli, Dean, murmura-t-elle, et il tourna la tête pour lui adresser un magnifique sourire.

A ce moment là, elle se rendit compte que dans quelques années, ce ne serait plus à elle qu'il adresserait ce sourire, mais à des adolescentes qui glousseraient de plaisir en rougissant. Ce serait un très beau garçon, et son sourire ferait des ravages.

A cette pensée, elle sourit, même si son cœur se serra. Dean n'avait que 4 ans, mais déjà, elle sentait que ce moment fatidique où elle arrêterait d'être la femme de sa vie approchait à grand pas.

- Je reviens, d'accord ?

Il ne répondit pas, reportant son attention sur sa feuille.

Elle monta rapidement les escaliers et se rendit jusqu'à l'une des trois chambres de la maison, s'approchant du berceau trônant près de la fenêtre.

- Sammy ? Bébé ? C'est maman…

Elle tendit ses bras, y calant confortablement son fils.

- Tu as bien dormis Sam ?

Sam répondit à cette question par une sorte de gazouillement avant de se tortiller en ouvrant la bouche, donnant l'impression qu'il souriait.

- Tu as faim, Sammy ? C'est l'heure de manger, continua-t-elle tout en sortant de la chambre et en parcourant le couloir en sens inverse.

Dean n'était plus sur sa chaise quand elle revint dans le salon, mais elle ne s'en inquiéta pas outre mesure. Il devait sans doute être remonté dans sa chambre, ou alors partit aux toilettes.

Elle installa son dernier né dans sa chaise haute avant de sortir du frigo son dîner, et de, avec de longues minutes de patience, lui faire tout avaler, ce qui se révéla être une tâche difficile.

- Allez, Sammy, s'il te plait… tu es un grand garçon, tu as 6 mois aujourd'hui… tu peux bien ouvrir la bouche n'est-ce pas ?

Elle lui offrit alors le sourire qu'elle réservait à ses deux fils, et Sam obéit.

Le combat fini, elle le ramena dans sa chambre, avant de partir chercher Dean. Il était grand temps pour lui également de dîner.

Il était dans sa chambre, allongé sur la moquette bleu ciel, jouant avec ses petites voitures de toutes les couleurs, les alignant les unes derrière les autres, faisant une longue file silencieuse.

- Dean ?

Celui-ci releva la tête, un air interrogatif dans ses grands yeux verts.

- C'est l'heure de manger, Dean.

Il se leva, et elle lui tendit la main qu'il prit avec empressement. Ils descendirent l'escalier comme ça, main dans la main, sans un mot, jusqu'au salon où leurs 2 assiettes les attendait.

- Papa sera là quand ? fini par demander le garçon après trois bouchées.

- Bientôt. Il doit rester au garage un peu plus longtemps, mais il sera là pour te lire une histoire, tu verras.

- Promis ?

- Promis.

Cela dû suffire à Dean car il tourna la discussion vers un autre sujet, son sujet préféré quand ce n'était pas l'heure à laquelle allait rentrer son père : Sam.

- Et quand est-ce qu'il pourra marcher ?

- Bientôt.

- Bientôt comment ?

- Bientôt.

Il souffla de frustration, prenant une moue que sa mère trouva adorable, avant d'insister.

- Demain ?

- Non. Dans un peu plus longtemps.

- Après demain ?

- Non plus, sourit-elle. Il faut attendre qu'il ait un an, environ.

- Et quand est-ce qu'il aura un an ?

- Dans pas longtemps. Tu verras.

- On pourra jouer ensemble après ?

- Evidemment.

- Et il sera toujours joufflu ?

- Ca, j'en doute, rie-t-elle franchement. Tu n'as pas à t'inquiéter. Je suis sûre que vous vous amuserez bien, tous les deux.

Elle se releva, enlevant l'assiette de la table, pour la poser dans l'évier.

- Dean, chéri, va mettre ton pyjama, lave-toi les dents, et après, rejoins-moi ici, d'accord ? On ira dire bonne nuit à Sammy.

Il disparut aussitôt à l'étage et elle en profita pour faire la vaisselle, sans prendre la peine de finir son dîner. Elle n'avait pas très faim, ce soir là, et était plutôt fatiguée. S'occuper de Sam et Dean une journée entière, et seule, n'était pas ce qu'elle aurait pus appeler des vacances.

- C'est bon.

- Alors, on y va.

Elle le prit dans ses bras et l'emmena jusqu'à la chambre de son Sam.

- Allez, dis bonne nuit à ton frère.

D'un geste de la main automatique à présent, elle appuya sur l'interrupteur, éclairant la pièce. Elle posa Dean sur le sol qui courut jusqu'au berceau de son frère, posant ses pieds entres les barreaux avant de se pencher vers le bébé, déposant un baiser sur ses joues rebondies.

- Bonne nuit Sam.

Sa mère se pencha elle aussi, passant une main sur la tête de Sam, caressant ses cheveux duveteux.

- Bonne nuit mon amour.

Elle lui embrassa le front, avant de se redresser.

- Dean ?

Celui-ci se retourna à l'appel de son nom, avant de sauter sur ses pieds.

- Papa !

Il courut le rejoindre et son père le prit dans ses bras en riant. C'était un bel homme de type méditerranéen, aux cheveux noirs et aux yeux sombres.

- Mon chéri… alors, qu'est-ce que tu en dis, ton frère serait capable de jouer au football, tu crois ?

- Non, pas encore.

- Non ?

Sa mère sortit de la chambre en posant une main sur le bras de son mari.

- Tu t'occupes de lui ?

- D'accord.

Il sentit Dean poser sa tête dans son cou, ses cheveux lui chatouillant la peau, et il le sera contre lui en lui caressant le dos.

- Dors bien Sam.

Il ressortit en éteignant la lumière avant de conduire Dean jusqu'à sa chambre. Il tira les couvertures, laissant son fils s'installer confortablement avant d'attraper un livre posé sur la table de nuit et de s'installer sur le matelas en prenant le moins de place possible, et commença à lire l'histoire.

Ce ne fut que lorsque Dean s'endormit, après de longues minutes de papillonnement des yeux dans l'espoir de rester éveillé pour entendre la fin de son conte, que son père quitta la chambre, après lui avoir déposé un baiser sur le front, repoussant les mèches les plus longues, souriant affectueusement.

- Dors bien, Dean, murmura-t-il avant de sortir de la chambre.

Il alla jusqu'à sa chambre, où se trouvait sa femme, allongée dans le lit conjugale. Elle ne se redressa pas lorsqu'il entra dans la pièce, et il comprit qu'elle dormait.

Ce fut les gémissements de Sam qui la réveilla. Elle ouvrit doucement et difficilement les yeux, observant quelques secondes les lumières rouges qui bougeaient sur « le téléphone », comme l'appellait Dean, avant d'allumer sa lampe de chevet.

- John ? murmura-t-elle en se retournant, passant une main là où aurait dû se trouver son mari.

Elle soupira avant de sortir du lit, et de parcourir le couloir obscur. Elle bailla avant d'entrer dans la chambre de Sam. Elle ne vit que le dos de la personne qui se trouvait devant le berceau, et passa une main devant ses yeux en murmurant.

- John… il a faim ?

- Chut…

- D'accord.

Elle repartit en sens inverse, avant de s'arrêter pour tourner la tête vers la lampe en face de l'escalier qui clignotait. Elle fronça les sourcils avant de tapoter dessus, du bout de l'ongle, le faisant tinter. La lumière redevint normale.

Elle était sur le point d'aller se recoucher pour enfin profiter de quelques heures de calme lorsqu'elle entendit quelque chose d'anormal. Des voix lointaines provenant du salon.

Lentement, le cœur battant, elle descendit quelques marches, pour trouver la télévision allumée, son mari endormit devant.

Son cœur rata un battement. Elle se retourna brusquement et commença à remonter les escaliers en courant, le plus vite possible.

- Sammy !

Enfin, elle sauta au-dessus de la dernière marche, posant sa main sur le mur pour la faire avancer plus vite.

- Sammy !

Dean ouvrit doucement les yeux lorsque sa mère passa en hurlant devant sa mère, mais il les referma aussitôt, se retournant au monde des songes.

Elle fonça dans le couloir, avant d'arriver jusqu'à la chambre. Ses yeux s'écarquillèrent, et elle s'arrêta brutalement, les bras encore en l'air. Elle poussa un hurlement.

John ouvrit brutalement les yeux, tournant la tête, le cri encore là, bien existant.

- Mary ?

Il se leva aussitôt, évitant la table basse avec souplesse.

- Mary !

Il refit le même chemin que sa femme quelques secondes plus tôt, passa devant la chambre de Dean qui cette fois-ci était bien réveillée, avant d'arriver à la chambre de son plus jeune enfant.

- Mary !

Il regarda autour de lui, entendant seulement les gazouillis de son fils. Il n'y avait personne d'autre dans la chambre.

Le cœur battant, il s'approcha du berceau.

- Alors Sammy… ça va ?

Il vit alors quelque chose tomber sur le drap à côté de la tête de Sam, et il y posa sa main. Il sentit que quelque chose était tombée sur sa main. C'était un liquide. Un liquide rouge, comme ce qui était tombé sur le drap quelques secondes plus tôt. Et ça venait d'en haut.

Avec lenteur, il releva la tête, et ce qu'il vit le fit tomber à terre.

Sa femme était là, comme collée au plafond, ses cheveux blonds étalés sur le mur blanc, le regard fixe et vide, la bouche encore ouverte, sûrement dû au hurlement qu'il avait entendu, et d'une pâleur atroce. Et, plus grave encore, au niveau de sa poitrine, sa robe de nuit blanche était entièrement rouge.

- Non ! Mary !

Au même moment, des flammes jaillirent, comme si elles sortaient du corps sans vie de Mary, brûlant le plafond.

- Non !

Sam se mit à hurler et pleurer, mais John était incapable de faire le moindre geste, la bouche grande ouverte, le corps tremblant malgré la chaleur suffocante de la pièce, les larmes menaçant de déborder de ses yeux.

Enfin, les hurlements de son bébé parvinrent jusqu'à ses oreilles, et il se releva brutalement, le prenant dans ses bras, l'entourant de sa couverture.

Il sortit précipitamment de la chambre, et faillit heurter Dean qui se tenait dans le couloir, les cheveux en bataille, son pyjama froissé. Son père s'accroupit à sa hauteur et déposa Sam dans ses bras.

- Tu vas emporter ton frère dehors aussi vite que tu peux ! Te retourne pas ! Allez, va-y Dean, cours !

Celui-ci acquiesça rapidement, l'esprit encore un peu embrumé par le sommeil. Il descendit à toute vitesse les escaliers, manquant de tomber en entraînant son frère dans sa chute, mais s'agrippa à la rampe et sauta les dernières marches, avant de foncer silencieusement jusqu'à la porte d'entrée.

Ses jambes lui faisaient mal, et ses bras aussi, son frère n'arrêtant pas de gesticuler tout en pleurant, et il eu dû mal à ouvrir la porte, la poignée se trouvant bien au-dessus de sa tête.

Il y parvint tout de même et sortit à toute vitesse, ses pieds nus claquant sur le sol. Si la journée avait été chaude, la nuit, elle, était glaciale. Il frissonna, avant de s'arrêter dans sa course à la hauteur de la fenêtre de la chambre de son frère, et il put voir derrière les rideaux de la lumière orange, qui semblait bouger.

Soudain, ses pieds quittèrent le sol, et avant d'avoir comprit quoi que ce soit, il se retrouva dans les bras de son père, qui courait.

- Allez, venez !

La fenêtre explosa brutalement, envoyait un jais de flammes hors de la maison.

Cela rappela à Dean les bougies sur son gâteau d'anniversaire. Elles brillaient exactement pareil.

Ensuite, tout fut confus pour lui. Il ne comprit pas vraiment ce qu'il se passait autour de lui. Il s'en fichait. Il se contentait de fixer les flammes contre lesquelles se battaient les hommes avec ces drôles de casques, une épaisse couverture autour de lui, s'empêchant du mieux qu'il pouvait de frissonner.

« Oui, pensa-t-il alors. C'était comme les bougies d'anniversaire. »

Chapitre 2