Hello !
Je reviens avec cette petite histoire en deux parties pour la St Valentin !
C'est une histoire toute douce, entre Padma Patil et Olivier Dubois, dont je poste la première partie aujourd'hui et la seconde demain. Pour cette histoire, pas de lemon, mais beaucoup de douceur, de gaffes et de quiproquo ...
J'espère que cette première partie vous plaira, voici le résumé :
D'un côté, Olivier Dubois pourrait dire qu'il a réussi sa vie. A 32 ans, il est un des meilleurs joueurs de Quidditch international, son visage est à tous les coins de rue, il possède plus de maisons qu'il n'en a besoin, et connait une foule de jeunes femmes aussi belles qu'intéressantes.
De l'autre côté, il y a Padma, qui assume sa petite vie de médicomage, est bénévole à ses heures perdues, et gère difficilement la vie amoureuse plus que tumultueuse de sa soeur pour oublier le désert de la sienne.
Entre Padma et Olivier, ce n'était pas un coup de foudre. Ils ne se connaissaient pas à Poudlard, ils ne se sont pratiquement jamais vu, mais pourtant, ils sont fait l'un pour l'autre.
Encore faut-il qu'ils soient d'accord !
Bonne Lecture !
La jeune femme indienne soupira en retirant sa blouse. Elle venait de faire une garde de dix-huit heures et n'avait qu'une hâte, se glisser sous son plaid sur le canapé avec un bon chocolat chaud et un bon plat Grec. Elle se changea et ferma son casier, tout en saluant ceux qui venaient prendre la relève. Elle sortit de Saint-Mangouste et se rendit dans son restaurant grec préféré, à seulement deux rues de l'hôpital. Elle était aux urgences depuis un an et demi, et ne s'y faisait pas. Elle était loin du calme du service de magico-pédiatrie et de l'aile psychiatrique de l'hôpital. Elle maugréa contre elle lorsqu'elle s'aperçu qu'à cette heure-ci, quatre heures du matin, le restaurant était fermé. Des fois, elle se disait que qu'elle devrait se montrer un peu moins douée pour pouvoir retourner dans des services plus calmes. Elle détestait les urgences.
Epuisée, elle finit par rentrer dans son petit appartement situé au rez-de-chaussée d'un immeuble en périphérie de Londres. Quand elle ouvrit la porte, un chat roux vint se frotter à ses jambes en miaulant. Padma déposa ses clés à l'entrée et attrapa le chat dans ses bras :
- Je t'ai manqué hein ? Allez, t'as bien mérité une petite gourmandise !
Elle reposa le chat et d'un coup de baguette fit sortir des placards un bol de lait. Elle se souvint qu'elle devait changer la litière, et le fit par magie, tout en remplissant le bol de croquet de son chat. En baillant, elle attrapa le courrier accumulé sur sa terrasse. Il y avait deux publicités pour des pizzas, une lettre des impôts et trois de ses parents. Elle soupira et ne les ouvrit même pas. C'était sûrement encore des invitations à des repas, pour lui présenter de riches célibataires indiens. Padma n'avait pas l'énergie d'ouvrir ces lettres aussi énervantes. Enfin, avec délice, elle se glissa sous sa couette pour faire une longue nuit de douze heures.
Olivier s'étira dans son lit, et se résolu à se lever. Il était midi passé, et son ventre réclamait son dû. Il se leva et traversa son immense appartement d'Oxford Street, jusqu'à son frigo. Il l'ouvrit et marmonna en constatant l'ampleur du vide du meuble. Il sortit un post-it et laissa un mot pour sa femme de ménage pour qu'elle aille faire les courses. Olivier se glissa sous la douche aux multi-jets. Il avait vraiment la belle vie, sauf quand son frigo était vide. Mais il était trop occupé pour se préoccuper de ce genre de détails banals. Il finit par sortir de son appartement. Une chance qu'il y avait beaucoup de restaurant autour de chez lui. Il s'arrêta pour un brunch, dans une enseigne où il était habitué, et s'installa à sa place habituelle. Alors qu'on lui servait une assiette bien garnie, Christophe et Tirésias s'incrustèrent à sa table, comme s'ils étaient invités :
- Salut vieux ! Tu participes ce soir au match amical contre les Faucons ?
Olivier repoussa les mains de ses coéquipiers de son assiette en fronçant les sourcils :
- C'était pas Loubrowsky qui devait jouer ce soir ?
- Si, mais il est complètement bourré, le coach veut pas de lui ce soir. Alors, t'es partant vieux ?
Olivier hésita. C'était sa seule soirée de repos depuis des semaines. Christophe renchérit sur Tirésias :
- T'es le meilleur joueur, et tu sais que les Faucons sont des idiots ! Aller mec, tu ne vas pas nous laisser tomber !
Olivier accepta en soupirant. C'est vrai qu'il avait quand même envie de ridiculiser une fois de plus ces idiots de Faucons. Il finit son brunch et suivit ses partenaires jusqu'au stade pour s'entraîner.
Padma rangea ses courses dans son frigo, alors que son chat se frottait contre ses jambes. Elle le caressa et lui dit :
- Non Eustache, je t'ai déjà nourri, tu ne m'auras pas deux fois !
Elle attrapa son chat, un paquet de nouilles chaudes, et s'installa sur le canapé avec son courrier :
- Alors, quand est-ce que je dois aller voir papa et maman pour qu'ils m'étalent le bonheur et la réussite de Parvati ?
Demanda la jeune femme indienne à son chat. Elle parcouru son courrier et fronça les sourcils :
- Ils ne peuvent pas comprendre que la société a évolué ? Je suis médicomage, je n'ai que vingt-sept ans, j'ai encore le temps de me trouver un époux et de faire des enfants !
Maugréa Padma en finissant ses nouilles. Elle alluma sa télémagic, quand un hibou toqua à sa fenêtre. En soupirant, elle éteignit l'objet et se leva pour récupérer la lettre. Elle l'ouvrit et protesta :
- Ah non, je suis pas d'accord ! J'ai fait mon service hier, ils n'ont pas le droit de me demander de remplacer MacLesgen ! Cet idiot me le payera ! J'avais prévu une super soirée avec toi Eustache !
Résignée, Padma enfila sa veste, remis des croquettes à son chat, et verrouilla la porte de son appartement pour transplaner. Elle adorait son boulot, mais des fois, elle préférerait faire autre chose que d'avoir une vie uniquement concentrée sur son boulot.
Padma grogna en arrivant à l'hôpital. Il n'y avait personne aux urgences pour l'instant, pour une raison bien précise : il y avait un match de Quidditch dans quelques heures, ce qui signifiait un flux important d'idiots en tout genre. A peine arrivée, elle ordonna de préparer les lits, les potions pour les idiots ivres, les baumes cicatrisant pour ceux qui se battraient, et de libérer les machines pour ceux qui auraient des accidents stupides. Elle se prit une barre de céréales à la machine automatique et un café au caramel avec une couche de lait à la cafétéria – qui était étonnamment bonne. Elle allait avoir besoin d'énergie pour supporter tous ces idiots et la longue nuit qui l'attendait.
Olivier arrangea son casque et vérifia ses protections. Ses coéquipiers entrèrent à leur tour, pas tout à fait en retard, mais pas non plus en avance contrairement à lui. Il s'exclama :
- Je vais m'échauffer !
- Vas-y Dubois, on sait que tu supportes pas de voir nos corps irrésistibles !"
Plaisanta Tirésias, alors que le concerné lui balançait en souriant un souaffle. Il enfourcha son balai et commença à s'échauffer tranquillement, avant que ses coéquipiers ne viennent petit à petit le rejoindre. Puis, le coach les appela et leur fit un topo : ce n'est qu'un match amical, pas de coups bas, pas de risque ou de frime inutile, et surtout, gagner le match. Puis, ils s'envolèrent sur le terrain, prêts à mettre le feu aux gradins.
Padma reposa son magazine. Le match n'était toujours pas finit, et elle n'aimait pas attendre et se sentir inutile, alors qu'elle pourrait manger de la glace dans son canapé avec son chat. Enfin, ils reçurent un hibou : le match n'était pas finit, mais suspendu à cause d'un accident et d'une bagarre entre les joueurs. Padma soupira de dépit. Ça voulait dire l'arrivée imminente de joueur de Quidditch, et eux, c'étaient bien les pires, toujours à vouloir se battre, avec leur petit air supérieur et arrogant, sans parler de leur préoccupation de ne surtout pas avoir mal - ils étaient tous toujours très douillets en plus - et d'être remis sur pied dans la minute pour retourner se casser la gueule avec leur balais. Elle prit un second café, et souffla, attendant avec sa mauvaise humeur les premiers "blessés".
Aux alentours de 21h30, les premiers joueurs arrivèrent. Il s'agissait Faucons de Falmouth – ça se finissait toujours à l'hôpital avec eux – et des Vagabonds de Wigtown, deux équipes connues pour se détester. Padma soupira en voyant un premier joueur avec la jambe formant un angle improbable, parce qu'elle trouvait ça stupide d'avoir organisé un match amical entre les deux équipes qui se détestaient sûrement le plus en Angleterre. Elle confia le joueur au service d'orthopédie, et orienta un deuxième joueur sacrément amoché au visage vers un magicoscanne, pour s'assurer qu'il n'ait aucune lésion interne. Trois autres joueurs arrivèrent, et agacée, elle s'exclama :
- Par le caleçon de Merlin, mais combien y en a-t-il ?
- En tout, il y a sept joueurs blessés Madame …
Répondit un brancardier. Padma ne sut pas si c'était parce qu'elle allait devoir s'occuper de sept crétins ou parce qu'il l'avait appelé « Madame », mais elle se sentit d'un coup encore plus de mauvaise humeur. L'avant-dernier joueur arriva, et elle décida qu'elle s'occuperait du dernier joueur puisque ce dernier n'avait besoin que de quelques points de suture. Padma gérait d'une main de maître les urgences, et elle savait que beaucoup parlait en bien de l'organisation qu'elle avait imposée ici en seulement un an et demi. Les urgences, c'était son territoire. En soupirant, elle rejoignit son box et le prépara pour son futur patient. Elle n'avait jamais voulu s'occuper des urgences, pour de nombreuses raisons. Tout d'abord, elle n'aimait pas l'agitation et la panique constante dans ce service. Ensuite, elle avait eu l'ambition de devenir chirurgien, et de se spécialiser soit en obstétrie, soit en cardiologie, des spécialités pointues, loin du généralisme qu'elle faisait aux urgences. Mais elle n'avait pas eu le choix, parce que la cardiologie n'était pas recommandée à cause du trop grand nombreux d'experts en cardiologie, et l'obstétrie n'était pas enseignée en Angleterre – Padma n'avait à l'époque pas les moyens de partir dans un autre pays pour faire sa spécialisation. Et puis, lors de son internat, tout le monde avait été bluffé par sa capacité à gérer d'une main de chef ce service si difficile à organiser, et c'est tout juste si Zélia Derwent en personne – la directrice de St Mangouste – n'était pas venue la supplier d'accepter le poste de chef des urgences. Depuis près d'un an et demi, elle passait sa vie à courir d'une urgence à une autre, dirigeant et répartissant tout et tout le monde.
Le match avait assez bien commencé, malgré les tensions. Durant la première dizaine de minutes, il n'y avait rien à signaler en particulier. Les Faucons étaient un peu agressifs, mais rien d'étonnant les concernant. Même s'ils menaient 30 à 20, c'était assez calme, et même les supporters, qui d'habitude mettaient le feu aux poudres, semblaient assez détendus. Enfin, c'est ce que pensait Oliver, jusqu'à ce qu'un cognard frôle de peu l'attrapeur de l'équipe des Vagabonds, délibérément envoyé en signe de provocation de la part de l'autre équipe. Le jeu continua à bien se dérouler durant encore précisément six minutes et vingt-trois secondes, avant que les Faucons ne commettent simultanément une faute sur le gardien, n'envoient un cognard sur les fans des Vagabonds et n'essaient de faire tomber Tirésias de son balai en lui rentrant dedans. Il a fallu moins d'une minute pour que tout le monde descende de son balai et se saute dessus. Olivier n'était pas pour la bagarre, surtout pas avec ces crétins de Faucons qui profitaient de n'importe quelle occasion pour se battre. Mais le balai de Tirésias était vraiment bien abîmé, et il savait que son coéquipier et meilleur ami n'en démordrait pas tant qu'il n'irait pas à l'hôpital. Las, et repensant à sa bêtise d'accepter de jouer le match alors que c'était son soir de repos, le jeune poursuiveur se lança à son tour dans la bagarre, essayant de séparer ses coéquipiers de l'équipe adverse. Foutu Faucons, toujours à foutre le bordel !
Olivier arriva le dernier à l'hôpital. Malgré son entaille à la jambe et son arcade ouverte, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour ses coéquipiers. Leur gardien – McGregor – avait fait une grosse chute et sa jambe était salement amochée. Et d'après ce qu'il avait vu, Tirésias s'était bien fait amocher durant la bagarre. À St Mangouste, on le fit léviter jusqu'à un box, où déjà une jeune médecin attendait. Sa longue chevelure noire était retenue en arrière par une pince, et il lut sur sa blouse son nom « Dr Patil ». Tout de suite, il la trouva jolie, avec sa peau brune, ses grands yeux noirs en amande, mais il regretta son air beaucoup trop sérieux. Encore plus lorsqu'elle plissa le nez et lui tendit une potion :
- Buvez ça, c'est contre la douleur.
- Je suis Olivier Dubois, je joue pour les Vagabonds, mais vous devez me connaître ?
Elle l'ignora royalement, jetant un sortant de désinfection sur ses instruments, et il rajouta pour crâner :
- J'ai pas besoin de la potion, j'ai pratiquement pas mal …
- La potion, c'est pour ne pas avoir mal quand je vous recoudrai. Buvez-là, ça évitera que vous vous évanouissiez. Et dépêchez-vous, vous n'êtes pas mon seul patient !
La jeune femme semblait passablement énervée, et elle croisa les bras sur sa poitrine pour lui signifiait qu'elle attendait après lui. Il lui fit un clin d'œil et avala la potion, avant de demander :
- Vous n'êtes pas une grande fan de Quidditch vous, n'est-ce pas ?
Elle ne lui répondit pas, passant sa baguette au-dessus de son entaille à la jambe, et il l'adora. C'était rare qu'une fille le traite avec autant d'indifférence, voire même du mépris, et c'était terriblement excitant d'essayer de la faire craquer. Il était lassé de toutes ces hystériques qui ne voyaient en lui qu'un joueur de Quidditch superstar, c'était agréable de rencontrer quelqu'un qui se moquait de sa notoriété. Après tout, il était sûrement ici pour plusieurs heures, autant flirter avec cette jolie jeune femme. Quoi que, en y repensant, elle lui disait vaguement quelque chose. Peut-être avait-il déjà couché avec elle, et son méprit venait du fait qu'il ne l'avait pas reconnu ? Pour en être certain, il demanda :
- Est-ce que vous êtes aussi frigide parce que vous êtes du genre vieille fille, ou parce que j'ai déjà couché avec vous et je ne m'en souviens manifestement pas ?
Il sut qu'il avait gagné parce qu'elle tressaillit. Enfin, c'est ce qu'il crû, jusqu'à ce qu'elle lui adresse un sourire presque sadique et prenne une aiguille et un fils pour le recoudre, tout en déclarant :
- Je crois qu'on ne va pas attendre que l'anesthésie fasse effet …
Dun coup de baguette, elle commença à le recoudre, et le joueur de Quidditch dû serrer les dents. Elle n'avait pas menti quand elle avait affirmé que c'était très douloureux. Elle lui fit huit points de suture, et quand elle lui appliqua un baume pour accélérer la cicatrisation, il réattaqua :
- Vous n'avez pas répondu à ma question. Est-ce qu'on a déjà couché ensemble ?
Cette fois-ci, elle lui fit une moue amusée et répliqua :
- Si vous avez couché avec une fille qui me ressemble, ça doit être ma sœur jumelle, et ça ne m'étonnerait pas le moins du monde. Et oui, je vous connais, parce que j'étais à Serdaigle et ma sœur à Gryffondor, et vous étiez déjà la star du Quidditch à Poudlard, même si vous aviez trois ou quatre ans de plus que nous.
- Dans ce cas, on pourrait arrêter le vouvoiement ?
Proposa le jeune homme, surpris de ne pas avoir reconnu une des jumelles Patil – en effet, il se souvenait vaguement d'une nuit avec l'une d'entre elle. La jeune femme ne répondit pas et s'occupa de son arcade, grâce à des potions et quelques sorts. Elle se releva quand elle eut fini, et annonça en retirant ses gants :
- Normalement, tout est bon, on va te garder en observation pour la nuit, et normalement, tu devrais sortir demain matin. Si tu as besoin de quelque chose, appuie sur le bouton.
Indifférente au joueur de Quidditch, elle se dirigea vers la sortie pour aller voir où en était son service avec les autres joueurs, mais Dubois l'interpella :
- Hey ! Patil ! Dis-moi au moins ton prénom !
- Pourquoi faire ?
- Pour que je me souvienne la prochaine fois qui est la gentille jumelle qui me soigne, et qui est la méchante jumelle qui me harcèle !
Le docteur ne pût s'empêcher de sourire, et elle finit par lâcher :
- Padma. Ma sœur, c'est Parvati. Et j'espère ne plus jamais avoir à te soigner !
Après s'être assurée que tous les joueurs de Quidditch étaient soignés, Padma s'autorisa à faire une pause. En plus d'être agités et donc difficiles à gérer, les joueurs de Quidditch lui posaient encore plus de problèmes parce qu'ils n'arrêtaient pas de la draguer, et qu'il fallait presque faire des calculs pour les mettre dans des chambres suffisamment éloignées entre les deux équipes. Sa rencontre la plus éprouvante fut avec McGonagall – l'arrière petit-neveu de la directrice Minerva -, un joueur qu'elle retrouvait dans son service à chaque fois que son équipe des Faucons avait un match. Depuis plus d'un an, il la draguait avec acharnement à chaque hospitalisation, et l'oubliait dès sa sortie. Une fois, elle avait même accepté un rencard avec lui, il lui avait posé un lapin, et la fois d'après, quand elle l'avait revu, il ne s'en était même pas souvenu. Elle détestait vraiment les joueurs de Quidditch. Et Malcom Junior McGonagall. Et Olivier Dubois, qui avait couché avec sa sœur, alors qu'elle, ça faisait des mois qu'elle n'avait pas été intime avec un homme. Elle rejoignit la salle de repos et s'endormit durant une petite heure pour récupérer.
Lorsqu'elle se réveilla, elle reprit immédiatement du service. Il lui restait encore cinq heures avant la fin de son service, et cette fois, elle pourrait passer au grec, il serait ouvert. Elle fit un rapide tour de ses patients : McGo dormait, deux de ses coéquipiers étaient déjà sortis, un Vagabonds était aussi sorti, le batteur des Vagabonds était installé dans une chambre où il passerait sûrement la semaine, et son patient Tirésias Collins rendait visite à son autre patient, Olivier Dubois. Dès qu'elle entra dans la chambre de Dubois, celui-ci la taquina :
- J'ai toujours affaire à la gentille jumelle, ou la jumelle maléfique a piqué un costume d'infirmière ?
- C'est toujours la gentille jumelle, mais elle peut aussi devenir méchante. Et ce n'est pas un costume, c'est ma blouse de docteur.
Pendant qu'elle vérifiait les constantes de son patient, elle entendit Tirésias dire :
- Elle est mignonne, tu la connais ?
- On était à Poudlard ensemble, et j'ai couché avec sa jumelle …
- Mignonne, et en plus, elle a une jumelle, tu me la présente ?
Elle vit Olivier faire semblant de lui donner un coup, ce qui les fit rire tous les deux. Elle leva les yeux au ciel. Même ça, un ou une meilleure ami(e), elle n'avait pas le temps. Elle s'adressa alors à Collins :
- Vous ne devriez pas être dans votre chambre ?
- Message reçu, j'y retourne !
S'exclama-t-il gaiment, comme s'il était en pleine forme – ce qui était presque le cas, les potions avaient vraiment bien fait disparaître les tuméfactions sur son visage. Olivier en profita pour plaisanter :
- Tu veux rester seule en tête à tête avec moi ?
- Ne rêve pas Dubois ! Je suis soumise au secret médical, je ne peux pas t'examiner en présence de ton coéquipier.
Il se laissa faire pendant qu'elle écoutait les battements de son cœur et testait ses réflexes, mais il ne pût s'empêcher de demander :
- Qu'est-ce qui se passerait si je te proposai un rencard ?
- Demande à McGonagall, ce serait un non catégorique.
- McGonagall ?
S'étonna l'ancien Gryffondor, mais il comprit après quelques secondes qu'elle faisait allusion au joueur des Faucons, et non pas au vieux professeur de métamorphose et directrice de Poudlard. Surpris, il insista :
- Cet idiot t'a déjà proposé un rencard ?
- Oui, comme toutes les fois où il atterrit aux urgences depuis un an.
C'était frustrant, parce qu'elle se contentait de répondre simplement et brièvement, sans jamais donner de détails. Olivier ne pouvait pas le nier, la jolie docteur lui plaisait vraiment beaucoup, avec son indifférence manifeste et son visage chaleureux et lumineux. Il décida de ne pas lâcher l'affaire :
- McGonagall n'est qu'un crétin qui ne pense qu'à se battre. Pourquoi tu refuserais un rencard avec moi ?
- Hormis à cause de ton incroyable égo de joueur pro de Quidditch ?
Demanda dédaigneusement Padma, tout en remplissant le dossier de son patient. Olivier haussa les épaules, un peu dépité :
- Je n'ai pas un égo si surdimensionné. Sincèrement, en oubliant le fait que je suis un joueur de Quidditch, pourquoi tu refuserais de sortir avec moi ?
Tout en finissant de remplir le document, Padma soupira. Il était vraiment coriace – et mignon, mais il fallait qu'elle néglige ce point – alors autant mettre les choses au clair pour s'en débarrasser :
- Premièrement, tu as couché avec ma sœur. Deuxièmement, tu es un joueur de Quidditch, donc imbu de ta personne, qui croit que tout le monde rêve de sortir avec lui, ce qui est faux. Troisièmement, tu es le genre de mec qui recherche uniquement une relation d'une nuit, et ça ne m'intéresse pas. Quatrièmement, est-ce que tu t'es une seule fois demandé si j'étais célibataire ou en couple ? Cinquièmement, j'ai autre chose à faire que de me faire poser un lapin par un idiot qui ne se souviendra même plus de qui je suis dans deux jours. Je continue ou tu me laisses tranquille ?
Pour le coup, Olivier était littéralement bouche-bée. D'accord, elle avait de bons arguments. Mais il avait quand même le droit de tenter sa chance, non ? Alors que la jeune urgentiste allait quitter la chambre, il l'interpela pour la retenir :
- Hey, Padma ! Je vais te prouver que tu as tort !
- J'aimerai bien voir comment !
Marmonna la jeune femme pour elle-même, et Olivier ne s'en aperçut même pas. Il rajouta :
- Je vais te faire la cour, une fois sorti d'ici, jusqu'à ce que tu cèdes. Et sache que je ne recherche pas des histoires d'une nuit et que je ne vais ni t'oublier ni te poser un lapin.
- C'est ce qu'on verra Dubois.
Elle sortit sans attendre une seconde de plus. Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'Olivier avait pris sa décision. Cette fille lui plaisait, et c'était son nouvel objectif : la faire céder.
Au plus grand soulagement de Padma, tous les joueurs - à l'exception du gardien des Vagabonds – quittèrent l'hôpital au matin, et quand elle rentra chez elle, le grec était ouvert. Bref, la journée se finissait mieux que ce qu'elle avait commencé.
Durant la semaine qui suivie, Padma se trouva très tranquille. Elle ne recroisa qu'une seule fois Olivier, le jour de la sortie du gardien de son équipe, et comme à son habitude, McGonagall ne donna plus signe de vie. Elle remonta bien les bretelles de MacLesgen aussi, et le signala à la direction puisqu'elle avait quand même dû faire une garde de presque vingt-huit heures, ce qui lui valut une semaine de repos bien mérité.
Elle se dit qu'elle était chanceuse parce qu'elle ne reçut pas de beuglante de ses parents quand elle prétexta devoir travailler pour justifier son absence au prochain repas de famille – il y en avait un par mois, sauf circonstances exceptionnelles. Non pas qu'elle n'aimait pas voir ses parents, non, le problème venait d'ailleurs : Parvati. Sa sœur s'évertuait à la faire passer pour une ratée. Elle avait tout de suite été embauchée comme secrétaire au Ministère, dans le département des transports magiques, ce qui avait fait la fierté de leur parent. Non, après tout, c'était mieux de commencer tout de suite à travailler, sans plan d'avenir, quelle idée de faire neuf ans d'études pour sauver des vies ! Du coup, Parvati avait le temps de sortir et de rencontrer des hommes – comme Olivier Dubois par exemple – contrairement à Padma qui n'avait pas eu de relation sérieuse depuis trois ans, après sa rupture avec Justin Finch-Fletchley. En plus, sa sœur faisait croire à ses parents qu'elle avait des relations sérieuses, elle les laissait même croire qu'elle se marierait et fonderait une famille d'ici peu. Mais Padma savait que c'était faux, parce que Parvati ne faisait qu'avoir des histoires de quelques jours, profitant de sa jeunesse. Sa jumelle avait même l'audace et le culot de participer aux rencontres organisées par leurs parents pour rencontrer un prétendant. Du coup, Padma se sentait blâmer, constamment harcelée par ses parents pour savoir quand elle leur présenterait un bon parti avec lequel elle fonderait une famille. Ce n'était pas que Padma n'en n'avait pas envie – elle rêvait d'avoir une famille et de faire un beau mariage – mais elle n'avait ni le temps ni la tête à ça. D'où ses efforts pour éviter chaque confrontation avec ses parents et sa sœur.
Elle pensa être chanceuse, jusqu'à ce qu'elle reçoive un immense bouquet de fleurs à l'hôpital. Toutes ses collègues s'extasièrent devant, et Padma se contenta de soupirer d'exaspération en lisant la carte : « Je t'avais dit que je ne t'oublierais pas aussi facilement ! Accepte un dîner avec moi, Olivier ». Elle ne répondit pas et tenta d'oublier le jeune homme.
Olivier tint sa promesse. Chaque semaine, il faisait livrer à l'hôpital des fleurs, des sucreries et même une fois, pour la St Valentin, une peluche géante. Cela faisait presque six semaines que ce manège durait, et même si la jeune femme ne lui avait jamais répondu, il ne désespérait pas. Il avait décidé qu'il irait la voir en personne si elle ne lui répondait pas avant la dixième semaine.
En attendant, il avait été occupé avec sa carrière, de nombreux entraînements et beaucoup de pub avec ses sponsors. Il se savait sur la pente descendante. A presque trente-trois ans, il commençait à être vieux pour la profession, et surtout, il se savait proche de la retraite. Ce qui ne le dérangeait pas plus que ça, puisqu'il avait des projets. Après sa retraite, il comptait bien continuer d'être dans le milieu du Quidditch, il hésitait encore entre testeur de balai ou entraîneur d'équipe de Quidditch, mais il préférait laisser le destin faire : il saisirait les opportunités quand elles se présenteraient. Et puis, la retraite, c'était bien, parce qu'il pourrait enfin fonder une famille. Quand il avait commencé sa carrière pro, il avait délibérément choisi de faire une croix sur la famille, et ça ne lui posait pas de problème. Mais à présent, en bon trentenaire qui ne savait même plus quoi faire de sa fortune, il rêvait de se marier et d'avoir des enfants, en bref, une vraie vie de famille. Il s'en était aperçu deux ans plus tôt, lorsqu'il avait été invité chez Harry et Ginny Potter : leur maison respirait la vie, à travers les cris des enfants, les gestes d'affection et de tendresse des époux, et l'odeur de la cuisine. Dans son appartement, il ne s'était jamais servi de la cuisine, le seul bruit provenait de sa chaîne hi-fi, et hormis sa femme de ménage, les filles ne restaient pas plus d'un jour ou deux. C'est pour ça que lorsqu'il avait croisé le chemin de la jolie Patil, si distante et froide à son égard, il avait décidé de tenter le tout pour le tout. Elle était jolie, visiblement pas stupide, et s'il voulait avoir la moindre chance avec elle, il faudrait qu'il lui sorte le grand jeu et lui propose plus qu'une relation courte et instable. Il ne disait pas qu'il se marierait avec elle, mais peut-être que s'il apprenait à la connaître, ils pourraient avoir une vraie relation de couple.
La neuvième semaine, elle ne lui répondit pas plus que les semaines précédentes. Ce qui l'énervait passablement, compte tenu du fait qu'elle ne semblait même pas vouloir lui donner une chance. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était de la revoir justement, durant cette neuvième semaine. Encore une fois, c'était la faute de son imbécile de meilleur ami, Tirésias, qui l'avait convaincu d'aller passer la soirée au restaurant N&D, le plus en vogue du moment. C'était sans compter sur le fait que Marcus Flint, joueur des Crécelles de Kenmare et rival de toujours d'Olivier, avait eu la même idée. Pire encore, il était accompagné de Sabrina Carpenter, sublime mannequin américaine et la dernière relation sérieuse d'Olivier. Bref, un mélange explosif, qui avait conduit à un duel entre les deux hommes, finissant par un aller simple à St Mangouste.
Lorsqu'on annonça à Padma que deux blessés allaient arriver, elle ne se douta pas une seule seconde que ce serait deux joueurs de Quidditch. Elle avait l'habitude de soigner des jeunes un peu échauffés par l'alcool qui se battent, des ivrognes qui se blessent tout seul, mais elle tomba des nu lorsqu'elle vit arriver Marcus Flint, avec son nez cassé, et Olivier Dubois. Sans hésiter – elle avait toujours détesté Marcus – elle confia le premier à MacLesgen, et s'occupa elle-même d'Olivier. Ce dernier avait l'épaule déboitée, quelques côtes cassées et Padma devait vérifier s'il n'avait pas une commotion cérébrale. Lorsqu'il s'aperçut que c'était elle qui s'occuperait de lui, il ne pût s'empêcher de plaisanter :
- Salut Padma ! J'avais l'intention de venir te voir, mais pas de cette façon …
La jeune femme ne pût s'empêcher de sourire, mais le calma très vite :
- Dubois, tu ferais mieux de ne pas faire le malin parce que je vais remettre ton épaule en place, et que c'est loin d'être une promenade de santé …
Elle lui montra sa baguette, pour lui faire comprendre qu'elle allait lancer le sort, et lui conseilla :
- Essaie de te détendre et …
Sans attendre, elle lança le sort. L'homme grogna fortement de douleur, mais ça passa bien vite. Il marmonna dans sa barbe :
- T'étais pas obligé de faire ça en traître …
- Arrête de bouger Dubois, il faut que je vérifie que tu n'aies pas une commotion cérébrale … D'ailleurs, comment tu t'es retrouvé là, avec Flint ? Personne ne m'a dit que c'était encore deux crétins de joueurs de Quidditch qui allaient arriver !
Elle fit rouler le brancard jusqu'à la « salle des machines », et il lui expliqua brièvement :
- On s'est retrouvé au même endroit au même moment …
- Et vous ne pouvez pas vous comportez comme des adultes ?
S'exaspéra la médicomage. Olivier fit la moue :
- C'était mon intention, jusqu'à ce que je réalise qu'il me provoquait ouvertement en faisant des blagues douteuses sur mon métier et sur le fait qu'il était avec mon ex …
- Ha, je vois.
Pour la première fois, Olivier fut surpris. Elle le comprenait ? C'était bien la première fois qu'elle semblait ne pas s'opposer catégoriquement à lui et ne pas le réprimer. Ils entrèrent dans la salle des machines, et Padma lui fit passer son scanne :
- Il faut que tu évites de bouger …
- Je ne bouge pas, à condition que tu me parles durant tout l'examen … Je suis un peu claustrophobe, ça m'angoisse d'être pris au piège dans cette grosse machine …
Comme à son habitude, Padma leva les yeux au ciel, exaspéré par le comportement enfantin du jeune homme. Elle lança la machine, et dit :
- Je ne sais pas trop quoi te dire …
- Parle-moi de toi.
- Ne bouge pas Dubois ! Sinon, il faut recommencer !
Le jeune homme se figea, s'arrêtant presque de respirer par peur de devoir recommencer à zéro. Soupirant de nouveau, la jeune femme accepta de parler un peu :
- Ok, donc, je bosse ici depuis cinq ans, depuis mon internat, mais je suis passée titulaire il y a un an et demi, et comme tu l'as constaté, je dirige le service des urgences depuis. Ça va sûrement couper ton intérêt pour moi, mais en dehors du boulot, je n'ai aucune vie. J'ai un chat, Eustache, et la dernière fois que je suis allée voir un film au cinéma, ça doit remonter au moins à dix ans. Je déteste le Quidditch, parce que je trouve ça absurde que des gens soient payés autant pour s'amuser et qu'ils aillent même jusqu'à se battre – c'est comme si on se battait pour une bataille explosive ! Tu connais déjà ma sœur, Parvati, ça doit faire des mois que je ne l'ai pas vue, parce qu'à chaque fois, elle me nargue avec sa soi-disant vie parfaite, et mes parents sont convaincus que j'ai raté ma vie. Et ça tombe bien, je n'ai plus rien à dire et l'examen est fini !
Soulagée de ne plus avoir à parler dans le vide, elle fit sortir Olivier de la machine et le reconduisit dans sa chambre. Sur le chemin, le joueur la taquina :
- Si tu pensais me faire fuir avec ton petit discours, c'est raté ma belle ! Au contraire, tu es bien plus intéressante que mes vagues souvenirs de ta sœur !
Padma ne dit rien, et se contenta de le laisser dans sa chambre, le temps d'aller chercher les résultats du scanner.
Pendant ce temps, bien que cette bagarre ait un peu contrarié les projets d'Olivier, il réfléchit à ce qu'il allait faire avec la belle indienne. Elle semblait moins hostile que la première fois, mais il n'était pas fou au point de lui proposer un rencard dès à présent. Non, l'idée, c'était de lui donner envie de mieux le connaître et de la faire sortir de sa coquille. Lorsqu'elle revint, elle lui annonça :
- Le scanner ne montre pas de commotion, mais comme la dernière fois, je préfère te garder en observation pour la nuit. Une infirmière va venir te donner une potion pour tes cotes, elles devraient être guéries dans trois ou quatre jours si tu prends bien la potion tous les jours. Tu as des questions ?
- Est-ce que tu serais capable de dépasser tes préjugés pour apprendre à connaître l'homme que je suis, ou c'est vraiment mort parce que je suis un joueur de Quidditch ?
Elle lui adressa un sourire timide et taquin, avant de quitter la chambre en disant :
- Ça dépend, c'est l'homme ou le joueur qui essaie de m'acheter avec des cadeaux ?
Olivier sourit. Il avait peut-être une chance avec elle finalement, tout n'était pas perdu.
Padma se demanda pourquoi elle avait autant aimé discuter avec Olivier. Peut-être parce qu'elle était de bonne humeur parce qu'elle n'avait pas reçu de lettre de ses parents depuis trois jours, ou parce qu'elle avait posé des congés pour le mois prochain. Toujours est-il que discuter avec son patient avait été très agréable, et il avait marqué des points. Elle croisa un peu plus tard Tirésias – elle s'en souvenait depuis la dernière fois – venu au chevet de son meilleur ami. Elle finit sa nuit de garde, et avant de rentrer chez elle, contre toutes attentes, elle décida de passer voir son patient. Quand elle entra dans sa chambre, il était endormi. Elle en profita pour l'observer vraiment, chose qu'elle n'avait jamais faite depuis leur rencontre. Il avait de beaux cheveux bruns, partant dans tous les sens. Malgré sa carrure finement musclée de joueur de Quidditch, il avait un visage doux et chaleureux. Elle aimait bien sa fine barbe, c'était terriblement sexy, et elle se surprit à songer à acheter le calendrier des Dieux du Quidditch pour avoir une photo torse nu de lui. Elle secoua la tête, dépitée par ses pensées : « Non seulement tu es incohérente parce que tu es fatiguée, mais en plus ton abstinence ne te rend vraiment pas service ma pauvre … ». Elle sursauta lorsqu'il ouvrit les yeux et la fixa sans rien dire. Il semblait ne pas vouloir l'interrompre dans sa contemplation, et son regard plongé dans le sien était sérieux, comme s'il était en train de se passer réellement quelque chose entre eux. Après quelques secondes, Padma flancha et s'approcha :
- J'ai fini ma garde, je suis juste passée voir comment tu allais …
- Je vais bien.
- Bon, alors je vais te laisser …
Elle se tourna pour quitter la chambre, mais il l'interpela avant sa sortie :
- Padma, attend !
Elle se retourna, et malgré elle, s'approcha du lit.
- Tu sais, je ne voulais pas acheter ton affection avec mes cadeaux. Je voulais juste que tu saches que je ne t'avais pas oublié. Je pense toutes les semaines à toi, et je suis toujours impatient de choisir ton cadeau parce que j'imagine à chaque fois ta réaction – même si tu ne me réponds jamais alors que j'imagine à chaque fois que tu vas le faire. Et j'avais l'intention de venir te voir, la semaine prochaine, pour te proposer un simple café en tout bien tout honneur …
- Pourquoi tu me dis ça, Olivier ?
Le jeune homme haussa les épaules :
- Je ne sais pas, peut-être que j'espère toujours avoir une chance que tu acceptes de me connaître et je …
- D'accord. Jeudi, je finis ma garde à 15 heures.
Elle se détourna, non sans avoir noté le sourire du jeune homme, et rajouta avant de sortir :
- Et de préférence, soit entier, je déteste prolonger ma garde …
Mais Olivier était trop heureux pour noter le sarcasme. Elle avait accepté de lui donner une chance ! Et il la verrait en dehors de l'hôpital, c'était inouï. Lorsqu'il sortit deux heures plus tard, il ne pût s'empêcher de rabattre les oreilles de Tirésias avec elle, au point que son meilleur ami l'abandonna dès qu'il fut rentré chez lui, ne lui proposant même pas d'aller boire un verre pour fêter ça.
Padma aurait préféré oublier son moment de faiblesse, mais elle n'arrêta pas d'y penser. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'était pas sortie pour autre chose que des courses, qu'elle se demanda si elle savait encore comment faire. Elle passa aussi beaucoup de temps à réfléchir à ce qu'elle porterait – pourquoi, après tout, c'était un rendez-vous amical, rien d'autre. Elle ne se sentait pas encore assez à l'aise pour porter une robe, alors elle opta pour un jean noir et une jolie chemise en soie rouge – ça mettait toujours son teint en valeur. Elle qui ne portait jamais de talons, opta pour de simples bottines. Elle voulait absolument paraître à l'aise et décontracté avec Olivier, mais c'était beaucoup plus facile à dire qu'à faire. Heureusement, elle arrivait à ne pas penser à son rendez-vous quand elle était au travail, parce que ça la travaillait déjà bien assez quand elle était chez elle.
Elle eut l'impression que jeudi arriva bien trop vite, et pourtant, ses huit heures de garde passèrent aussi lentement qu'un cours d'histoire de la magie avec Binns. Lorsqu'enfin sa garde se termina, Padma fut prise de panique alors qu'elle se changeait dans les vestiaires. Et s'il ne venait pas ? S'il lui posait un lapin, comme McGonagall ? Elle souffla un bon coup, et quitta les vestiaires pour rejoindre l'entrée des urgences. Elle avait été stupide de penser qu'il ne viendrait pas. Elle ne pouvait pas le louper, nonchalamment appuyé contre le mur, un petit paquet dans la main. Merlin, il était encore plus sexy que dans sa blouse de patient, avec son jean moulant et son perfecto, et Padma rougit à cette pensée. Sans hésiter, il s'avança vers elle et la complimenta :
- Salut Padma ! Tu es encore plus jolie sans ta blouse !
Elle rougit encore, incapable de lui répondre comme si elle n'était qu'une adolescente timide, et elle se maudit mentalement de ne pas avoir le même courage que sa sœur. Le jeune homme ne se préoccupa pas de son manque de réponse, et il lui tendit la petite boite :
- J'avais déjà choisi ce que j'allais t'envoyer la semaine prochaine, j'ai préféré ne pas attendre. Comme ça, je pourrai te voir au moins une fois l'ouvrir !
- Ho, heu, ben, merci, mais il ne fallait vraiment pas …
- J'en avais envie. Vraiment.
Face au regard pétillant du jeune homme, Padma ne résista pas et ouvrit la petite boite : elle contenait un assortiment de sucreries de chez Zonko, et ça lui fit vraiment plaisir parce que ça devait faire des mois qu'elle n'en n'avait pas mangé. Le joueur sourit en constatant qu'il avait visé juste, et il expliqua :
- Je me suis douté que tu n'en n'avais pas mangé depuis longtemps. Et j'avoue, j'ai peut-être demandé à une infirmière qui m'a juré que tu tuerais pour des plumes en sucre. J'ai visé juste ?
Ces quelques mots touchèrent beaucoup Padma. Personne ne s'était jamais donné autant la peine d'essayer de lui faire plaisir. Même Justin, après quatre ans et demi de relation, n'avait jamais fait quoi que ce soit pour lui faire plaisir – pas uniquement parce qu'il était radin, aussi parce qu'il se moquait de lui faire plaisir ou de connaître ses goûts. Elle le remercia, et ils quittèrent enfin l'hôpital, alors que de nouveaux patients arrivaient. Olivier lui proposa d'aller prendre un café dans un salon de thé cosy qu'il connaissait dans le centre de Londres, et Padma accepta, comprenant qu'il préférait passer incognito. Ils firent un transplanage d'escorte, et la jeune indienne découvrit le petit salon de thé caché au fond d'une ruelle peu engageante. Ils s'installèrent, et Olivier s'amusa quand la jeune femme commanda du thé et une grosse part de gâteau en se justifiant parce qu'elle n'avait pas pris de pause déjeunée. En attendant d'être servis, elle lui demanda :
- Comment tu connais cet endroit ?
- Tous les joueurs de Quidditch connaissent l'endroit. C'est là que la plupart des épouses se retrouvent en toute intimité. C'est une ancienne Harpie qui a créé ce salon, et c'est un secret bien gardé pour conserver notre tranquillité.
- Et tu m'emmène ici ? Au premier rendez-vous ?
- Tu détestes les joueurs de Quidditch, mais je sais que tu ne balanceras pas cet endroit à la presse. Et puis, tu es la gentille jumelle, non ?
La taquina-t-il, ce qui la fit sourire. On les servit, et Padma attaqua sans plus tarder son cheesecake aux cerises et au chocolat, sous le regard plus que surpris du jeune homme. Il n'avait jamais vu une fille manger sans complexes comme elle le faisait, et ça le conforta dans l'idée qu'elle était différente des autres. Ils discutèrent un peu, parlant surtout de la fin de la guerre, de leurs études, de Poudlard, et de leur carrière. Sans détour, Olivier avoua qu'il était proche de la retraite, et que même si le Quidditch lui manquerait, il était content d'envisager de nouveaux horizons. De son côté, Padma osa lui parler de sa déception d'être chef des urgences, alors qu'elle aspirait à se spécialiser en obstétrie, en cardiologie, voire même en psychiatrie. Prise dans l'élan, elle lui confia sa gêne vis-à-vis de sa sœur, qui menait une vie de croqueuse de diamants mangeuse d'hommes, tout en se faisant passer pour la parfaite fille qui respecte les traditions aux yeux de leur parent. Olivier commanda une autre part de gâteau tout en l'écoutant, et il finit par lui demander :
- Est-ce que tu es jalouse de la vie de ta sœur ?
- Non, pourquoi tu me demandes ça ?
- Parce que je suis d'accord avec toi. Ta sœur est hypocrite avec tes parents, et tu es beaucoup plus intéressante qu'elle. La preuve, je me souviendrai longtemps de toi, alors que je n'ai même pas retenu son prénom …
La jeune femme rougit, tout en se tordant les mains :
- C'est quand même assez gênant que tu aies couché avec ma sœur jumelle …
- C'est vrai, et si je pouvais effacer ça, je le ferai, je t'assure …
Elle finit son gâteau, et lui son thé, et après quelques protestations, elle accepta qu'il paye l'addition avant qu'ils ne quittent l'établissement. Il était presque dix-heures, et Olivier lui proposa de la raccompagner chez elle, ne voulant pas précipiter les choses en lui proposant d'aller chez lui. Elle accepta, et ils marchèrent jusqu'à son immeuble en discutant de l'actualité sorcière ou en riant de certaines inventions moldues – l'aïe-phone les faisait beaucoup rire, ces moldus étaient vraiment stupides d'utiliser un tel objet. Ils arrivèrent devant le modeste immeuble de Padma, et la jeune femme lui demanda :
- Qu'est-ce qui te fait sourire ?
- Je vais pouvoir t'envoyer un hibou directement chez toi maintenant, je serai plus obligé de passer par l'hôpital !
Elle rit, touchée par l'enjouement de son rencard :
- Tu n'es pas obligé de continuer à me harceler, tu sais ?
- Ça dépend ...
- De quoi ?
- Est-ce qu'il y a une chance que tu acceptes d'aller dîner avec moi ?
La jeune femme indienne fit la moue, faisant mine de réfléchir, alors qu'elle savait très bien qu'elle mourrait d'impatience d'accepter sur le champ :
- Peut-être bien que si je ne te revois pas à l'hôpital la semaine prochaine, et que tu décides de m'envoyer un hibou pour me le proposer, j'accepterai …
Il lui adressa un sourire si craquant, qu'elle ne résista pas et elle se pencha pour déposer un baiser sur sa joue, avant de filer dans son appartement. Elle avait passé un super après-midi avec lui, et elle avait hâte d'être à leur prochain rendez-vous. Olivier était charmant, drôle, galant et compréhensif, et elle ne doutait pas qu'il se retenait de lui répondre quand elle critiquait le Quidditch. Inconsciemment, elle avait hâte d'être au stade de leur relation où il n'hésiterait pas à lui répondre, provoquant des disputes stupides qui se termineraient en réconciliation sur l'oreiller. Ou alors, elle allait déjà beaucoup trop vite : ce n'était même pas un vrai rencard, et elle ne couchait jamais avant le quatrième – le troisième, c'est vraiment trop prévisible. C'est rêveuse qu'elle nourrit Eustache, avant d'aller se coucher en songeant qu'il faudrait qu'elle s'achète des nouveaux vêtements. Les siens devaient au moins avoir trois ans, ce ne serait pas du luxe.
Alors, qu'avez-vous pensé de cette première partie ? Je vous laisse deviner que la suite ne va pas forcément se passer comme prévu ...
A demain ;)
