Démission
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C'est une histoire très hard qui mélange le drama/angst, ainsi que le hurt/comfort.
Je ne sais pas comment décrire cette fic, c'est surtout un OVNI.
Mais WARNINGS, c'est assez violent et malsain par moment.
J'ai longuement hésité à la publier sur ffnet.
(En fait, j'hésite toujours...)
Mais, encore une fois, je me suis souvenue que personne ne me lit, donc je me suis dit : « Va crever ! » et voilà...
La sœur presque jumelle de cette histoire se trouve sur mon site AO3 (avec toutes les autres fics inédites) mais j'ai dû modifier plein de choses pour pouvoir la poster ici...
Bref, pour les plus téméraires : Bonne lecture !
(Un grand merci à ma pauvre Bêta Litany Riddle. Qui connaît les deux versions de cette atroce histoire !)
Disclaimer : tous les personnages appartiennent à Eric Kripke à la CW, etc. Je ne détiens aucun droit sur cette série et n'en tire aucun profit. À part peut-être mon plaisir personnel. Et, personnellement, j'aimerais me faire plaisir avec Mick...
…
Chapitre Un
...
Mick Davies voulait démissionner et quitter les Hommes de Lettres. Depuis sa dernière enquête avec les loups-garous et le fait qu'il avait laissé Eileen Leahy vivre alors qu'elle venait de tuer un collègue à lui, Mick n'était plus apprécié dans son entourage professionnel. Et il commençait à réprouver son allégeance à ce fameux « Code » monstrueux.
En réalité, il voulait démissionner depuis un moment, mais jusqu'alors il ne s'en sentait pas le courage. Après tout, il devait sa vie à Dr Hess et à Kendricks Academy pour ne pas être mort dans les rues de Londres dans lesquelles il errait lors de son enfance. Puis un jour, quelque chose le fit basculer dans son choix.
Mick dormait au Bunker. Il devenait un apprenti chasseur avec les Winchester, passant le plus clair de son temps avec eux. Tout se passa ainsi durant de longues semaines, puis un jour tout bascula...
…
C'était une matinée au demeurant normale. Les Winchester s'occupaient d'une nouvelle chasse et Mick se porta volontaire pour faire quelques recherches dans la bibliothèque du Bunker. Dean, quant à lui, resta au salon pour pianoter sur son ordinateur afin de savoir exactement dans quelle ville ils devraient tous partir. Ce fut à ce moment-là, qu'il reçut un e-mail. Au départ, il prit le message pour un spam. Mais, en l'ouvrant, il comprit bien vite son erreur. Non, ce n'était pas un spam et plus il lisait le mail, plus son cœur s'emballait de rage.
C'était une liste, avec des photos et des documents comme preuves en pièces jointes. Une personne anonyme venait de lui envoyer la confirmation qu'Arthur Ketch avait assassiné la jeune fille sorcière que Sam et Dean avaient sauvé quelques mois auparavant. Ainsi que les soldats survivants qui avaient enlevé les Winchester sur les ordres du Gouvernement Américain. Eux et tant d'autres victimes, qui n'étaient pas tous des monstres. Ils étaient pourtant tous morts. De la main de Ketch mais... Sur les ordres de Mick. Et Dean voyait les photos des meurtres en question, ainsi que les rapports écrit par Mick, qu'il avait tapé sur sa vieille machine à écrire et dont les feuilles avaient été scannées pour être envoyées de façon anonyme. Un des documents datait de la fois où Castiel et Mary s'étaient alliés à Ketch et Mick pour faire évader Sam et Dean de la base secrète américaine qui les avait retenu prisonniers pour avoir enlevé le Président. Ledit Président possédé par Lucifer, à l'époque.
Le regard rempli de haine de Dean se bloqua sur quelques phrases du dossier de Mick, et qui disait :
« Et grâce à ça, les Winchester sont de retour. Pour le meilleur ou pour le pire. C'est vrai qu'ils n'ont pas fait le ménage, mais c'est à ça que sert Mr Ketch. Tous ceux au courant de la petite histoire d'assassinat de Sam et Dean ont été pris en charge. Aux yeux du Monde, ça n'est jamais arrivé. La dernière chose qu'il nous faut c'est un Gouvernement suspicieux qui pose des questions. Quant à progresser avec les chasseurs américains, bonne nouvelle : nous avons recruté Mary. »
Dean ferma son ordinateur avec fracas. Il se leva et se dirigea vers la bibliothèque.
…
Durant plus d'une heure, Mick croula sous le poids de tous les livres étalés sur la table. N'en pouvant plus, il fit une pause et se leva pour ramener quelques bouquins sur les étagères. Il était temps de changer les encyclopédies et de se dégourdir les jambes.
Ce fut à ce moment-là que Dean entra dans la pièce, sans frapper, scrutant l'Homme de Lettres. Le sang commença à bouillir dans ses veines. La haine s'empara de lui. Une colère noire, incontrôlable. D'un ton furieux il hurla à plein poumon.
- MICK !
Ce dernier sursauta.
- Dean ?
Mick découvrit que le frère semblait en proie à une agitation intérieure, son visage rouge de rage l'inquiéta.
- Dean ? Est-ce que tout va bien ?
Pour toute réponse, le Winchester se jeta littéralement sur l'anglais, l'attrapa par le col de sa chemise pour le traîner contre le mur du fond. Le reste se passa affreusement vite, surtout pour Mick lorsque sa tête heurta le mur dans un affreux bruit. Dean n'attendit pas que l'anglais se défende, il commença par lui assener trois ou quatre crochets du droit d'affilé. Les jointures de ses mains se mirent à saigner contre les tempes de Mick. Ce dernier, complètement sous le choc, ne put que lever son bras pour essayer de se protéger du Winchester. Sans succès.
Mick se mit à crier, à le supplier d'arrêter, mais le chasseur continuait de faire pleuvoir les coups sur lui. Comme ce dernier avait déjà le visage en sang, Dean cogna de sa main gauche dans l'abdomen de sa victime, touchant ses côtes avec fracas. L'anglais était maintenant à l'agonie, pourtant Dean l'accula dans un coin, entre deux murs pour le frapper encore et encore. Mick cria.
…
Les hurlements alertèrent Sam et Mary, qui débarquèrent à toute vitesse dans la bibliothèque.
- DEAN !
Sam se rua vers son frère. Dean était justement en train d'agripper le bras droit de Mick, qui espérait encore pouvoir se défendre. Puis, un atroce bruit d'os qui craque se fit entendre et l'anglais hurla de douleur. Mary s'allia à Sam pour arracher Dean de sa victime. Le cadet tenait fermement Dean dont la férocité ne tarissait pas. Mary, quant à elle, s'agenouilla aux côtés de Mick, dans un sale état et essaya tant bien que mal de le rassurer. Elle leva la tête vers son aîné.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! s'écria-t-elle.
Dean, rouge de fureur, expliqua.
- J'ai reçu un mail anonyme qui prouve que Mick est impliqué dans la mort de la petite sorcière que Sam et moi avons sauvée ! Et le massacre des soldats américains qui nous ont pourchassés dans la forêt ! Ceux-là même que Ketch et lui ont juré de ne pas toucher ! Ketch a tué tout le monde, pas que des monstres, mais des Humains aussi et sur les ordres de Mick ! J'ai lu le rapport qu'il a écrit, il se fout de notre gueule depuis le début !
Sam et Mary découvrirent à leur tour cette triste révélation. Néanmoins, le cadet respira un bon coup en grondant.
- Et, au lieu de nous en parler, tu as décidé de tabasser Mick à mort... ?
L'aîné lui jeta un regard noir tandis que Mary tenta de relever Mick qui agonisait.
- Viens avec moi, je vais t'emmener à l'hôpital.
…
Mick resta à l'hôpital pour passer la nuit en observation. Mary repartit au Bunker pour briefer ses fils et violemment sermonner Dean. Les docteurs venaient de faire des points de suture sur le visage de l'anglais, ils firent également dégonfler son œil au beurre noir et s'occupèrent ensuite de ses deux côtes fêlées et de son poignet droit cassé. Ils lui mirent d'abord un plâtre et lui donnèrent une bonne dose d'antidouleurs et de calmants.
Le lendemain, Mick se réveilla un peu groggy par les médicaments et la douleur. Il resta toute la matinée au lit. Après le repas de l'hôpital, il devait quitter la chambre. L'anglais remit ses vêtements de la veille, où le col de sa chemise était encore maculé de sang. Une infirmière aida le jeune homme à enfiler son haut, passant son bras plâtré dans la manche et mettant l'écharpe de l'hôpital autour de son cou pour tenir son poignet, en faisant attention de ne pas lui faire mal. Une fois habillé, il descendit dans le hall d'entrée de l'hôpital. Il découvrit avec embarras que Sam, Dean et Mary l'attendait. Mick se bloqua sur place, lorsqu'une des femmes de l'accueil appela derrière son ordinateur.
- Monsieur Davies ?
Mick retourna en arrière. La standardiste donna la facture des soins à l'anglais dont la mine s'attrista. Il glissa le papier dans la poche intérieure de sa veste, puis il marcha à pas lents vers les chasseurs. Mary jeta un regard triste à Mick, puis révéla pour calmer les esprits.
- Nous sommes venus te chercher pour repartir au Bunker.
Comme Mick semblait angoissé à l'idée de prendre la voiture avec Dean, la maman le comprit et rajouta.
- Ça va aller, nous avons eu une longue conversation hier...
Elle jeta un mauvais regard vers son fils aîné qui ne broncha pas. Sam observa Mick et eut de la peine pour lui. De le voir là, se tenant devant eux avec son bras en écharpe, sa chemise encore ensanglantée, son œil noir et ses points de suture sur le visage.
Avant de partir, Mick dut faire un détour par la pharmacie de l'hôpital pour récupérer tous les médicaments que les médecins lui avaient prescrit pour sa convalescence. Puis, il suivit les Winchester jusqu'à l'Impala.
Dean et Sam devant, Mary derrière avec Mick. L'anglais regardait la route défiler devant ses yeux, l'esprit ailleurs. Le trajet le berça lentement et il finit par s'endormir.
…
Dean avait longuement médité sur sa conduite. Une fois que Sam et Mary avaient passé leurs nerfs et leurs indignations sur lui, il se remit en question. Il ne comprenait pas son propre comportement.
Bien sûr, il en voulait à Mick pour ce qu'il venait d'apprendre. Pourtant, comme Sam et Mary le lui avait bien fait comprendre : le mail était anonyme et Mick avait changé depuis cette époque. Une époque certes, pas si éloignée que cela. Mais l'anglais venait pourtant de renier sa seule famille pour rester du côté des Winchester et apprendre d'eux.
Dean savait que Mick n'était pas quelqu'un de mauvais, même le meilleur des Hommes de Lettres en réalité. Il apprenait vite et il était toujours de bonne compagnie. Que se soit pendant les chasses ou au Bunker. Ni Sam, ni Mary, ni même Dean n'avaient quelque chose à reprocher à sa conduite. Il se comportait toujours comme le parfait Gentleman anglais qu'il était.
Néanmoins, Dean avait explosé. Sans pouvoir se contenir. Il avait frappé sur Mick comme s'il avait tabassé tous les Hommes de Lettres Britanniques par son biais : Ketch, Toni, Dr Hess... Il comprit beaucoup trop tard son erreur. Beaucoup trop tard et il n'avait aucune idée de la façon de se faire pardonner.
…
Ils arrivèrent au Bunker et Mary réveilla en douceur Mick qui dormait à poings fermés. Ils quittèrent la voiture à pas lents pour rentrer dans la base secrète. Ils descendirent les marches et se dirigèrent tous vers le grand salon. Dean toussota et tenta de désamorcer l'ambiance pesante.
- On va commander à manger pour ce soir, tu veux te joindre à nous ?
Confus, Mick acquiesça d'un signe de la tête. Dean parut presque soulagé et parti chercher le flyer des hamburgers à faire livrer, qui était accroché sur le réfrigérateur. L'anglais s'apprêtait à quitter la pièce, lorsque Dean revint avec le papier à la main. Le reste se déroula de façon très étrange, lorsque le Winchester tendit le menu à Mick, il eut un mouvement de recul incontrôlé face au poing de Dean. Mick leva son bras gauche valide devant lui en faisant un pas en arrière. Mary, se dirigea lentement vers lui, pour le rassurer, pendant que Dean baissa son bras et recula à son tour. Le regard de Sam s'attrista mais il réussit à dire, à l'attention de Mick.
- Tu devrais te reposer dans ta chambre, en attendant ce soir...
Il accepta. Mary suivit Mick jusqu'au couloir et elle attrapa le flyer de Dean au passage pour choisir de quoi manger.
…
Une fois dans la chambre de Mick, Mary posa son sachet de médicaments sur sa table de nuit. Puis, face au visage déconfit du jeune homme, elle questionna.
- Est-ce que tu as besoin d'aide ?
Pour toute réponse, Mick attrapa une chemise propre dans son armoire et il tenta d'enlever l'écharpe autour de son cou pour changer de vêtements. Il poussa un râle de douleur, alors Mary se dirigea lentement vers lui.
- Mick ?
Il ferma les yeux pour contrôler sa respiration, son cœur battait la chamade, pourtant il répondit.
- Non, je vais me débrouiller.
De sa main gauche valide, il entreprit de déboutonner sa chemise propre et dépliée sans toutefois y parvenir. Mary souffla de tristesse et posa ses mains sur celles de l'anglais. Avec douceur, elle attrapa sa chemise qu'elle déboutonna sans problème, tout en confessant.
- Je n'ai pas toujours été une super maman, pour Sam et Dean...
Mick lui jeta un regard interrogateur. La matriarche continua.
- J'étais une Femme de Lettres, tu le savais ? Bien sûr, tu connais nos dossiers... Mais John, mon mari, ignorait tout de ma vie de chasseuse et de Femme de Lettres. Il élevait nos enfants dans l'ignorance. Et, même si j'avais fait une croix sur la chasse, je continuais à poursuivre les monstres. De temps en temps. Et puis, je suis morte... Pourtant, quand je suis revenue à la vie, 30 ans plus tard, je me suis éloignée de Sam et Dean. Tout ça était trop pour moi. Jusqu'à ce que toi, tu viennes me convaincre de rejoindre les Hommes de Lettres. J'ai accepté, comme tu le sais. Aujourd'hui Sam et Dean sont des adultes. Ils ont bien évolué, ensemble, ils sont devenus les hommes que j'aurais voulu voir grandir. Mais, je n'étais pas là pour eux. Ni avant ma mort, ni après. Et je ne pourrais jamais réparer cette erreur avec eux...
Obnubilé par son histoire, Mick ne comprit pas vraiment que Mary l'aidait pour changer ses vêtements en faisant passer son plâtre d'une chemise à l'autre. La Winchester remit l'écharpe de Mick autour de son cou pour y glisser son poignet. Elle garda ensuite la chemise maculée de sang dans sa main, en avouant.
- Je n'ai pas toujours été une super maman, mais j'aimerais me rattraper. Malheureusement, c'est trop tard pour mes enfants. Mais toi, tu as le même âge que Dean...
Mick lui jeta un regard abasourdi en comprenant.
- Quoi, tu... ? Pourquoi moi ?
- Parce que tu as besoin d'aide, même si tu la refuses. Et que, contrairement à Sam et Dean, tu n'as jamais eu de parent.
Mick baissa les yeux. Mary se dirigea vers la table de nuit pour lui donner quelques médicaments pour soulager la douleur, puis elle le fit allonger sur le lit. Elle resta debout et passa sa main dans la poche de son jean pour sortir le flyer de Dean. Elle demanda pour changer de sujet.
- Alors, qu'est-ce que tu veux manger ?
Il esquissa un sourire.
- Peu importe. Commande pour moi, je sens déjà que les cachets font effet...
Il lutta quelques secondes contre ses paupières lourdes, puis il s'endormit. Mary le regarda avec peine avant de quitter la chambre, chemise sale et flyer en main.
…
Le repas se déroula dans une étrange ambiance. Dean en face de Mary, qui elle se trouvait à côté de Mick et lui en face de Sam. Heureusement que Mick était gaucher, mais comme il n'avait qu'une seule main de valide, la matriarche lui avait choisi une simple salade et quelques frites à picorer. Mais tous les yeux étaient braqués sur Dean, qui s'empiffrait d'un énorme hamburger en buvant son soda à la paille tout en faisant beaucoup de bruit. Sam et Mary esquissèrent une mine dégoûtée face à cette impolitesse mal placée, alors le cadet entama un début de conversation. Il toussota et posa son regard vers l'anglais.
- Alors Mick, tu vas quitter les Hommes de Lettres ?
- C'est le but, oui. J'attendais le bon moment pour faire ça proprement. Sans eux, je n'aurai ni argent, ni toit, ni travail, alors je dois penser à tout avant d'agir. Et je ne veux pas qu'ils s'en prennent à vous.
Mary sourit et questionna à son tour.
- Comment comptes-tu faire ?
- Oh, eh bien... Je voulais téléphoner à Dr Hess pour savoir s'il était possible de quitter le groupe. Je... C'est ma seule famille et je n'ai rien connu d'autre, jusqu'à maintenant.
Sam sourit tristement.
- Ta famille est creepy ! railla Dean la bouche pleine, en mastiquant de façon répugnante.
Sam et Mary lui lancèrent un regard noir tandis que Mick baissa la tête, la mine abattue.
…
Après le repas, Mary aida Mick à se mettre en pyjama en faisant attention à son bras. Elle lui ôta également sa montre ainsi que la chevalière bleue qu'il portait toujours à l'auriculaire de sa main gauche. Puis, il se coucha sur le dos et s'endormit en quelques minutes, malgré la douleur. La Winchester semblait réellement s'inquiéter pour lui. Le voyant, étendu là, avec son bras dans le plâtre et le visage tuméfié et ravagé par les points de suture, elle sentit une grande tristesse l'envahir. Elle l'observa un long moment avant de regagner sa propre chambre.
…
À suivre
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La suite lundi prochain !
Si vous le pouvez...
