Hello tout le monde

Je reviens vers vous avec un petit one-shot. Je n'en oublie pas mes autres fics, je suis juste très occupée depuis quelques semaines. Mais bientôt mon rythme de travail devrait être plus cool et j'aurais du temps à y accorder. Peut-être même ce week end, mais là je ne peux rien promettre.

J'espère que ce texte va vous plaire. Je vous souhaite une bonne lecture !


Première nuit

Ne pas bouger. Ne surtout pas bouger. A peine respirer. Au moindre mouvement, tout serait fini. L'autre risquait de se réveiller et alors…

Il aurait peut-être pu s'éloigner discrètement. Oui, voilà, il avait simplement à lever son bras et rouler sur le côté. Ni vu, ni connu. Jamais personne n'aurait à le savoir. Une solution si simple… Mais il en était incapable. Il ne pouvait pas bouger. Comme paralyser.

Comment était-ce arrivé ? Il n'en avait aucune idée. Hier soir il s'était couché dans le lit qu'il partageait avec Lui pendant que son meilleur ami s'installait dans le lit double face au sien avec la deuxième moitié de l'infernal duo. Bien sûr cette disposition n'avait rien à voir avec le plan de base. Mais les choses avaient changées, il avait fallu évoluer. Alors il en était là, à s'allonger dans son lit prêt de Lui. Il se mettait le plus près possible du bord pour être sûr de ne pas le toucher pendant la nuit et tâchait de trouver le sommeil. Et voilà… Lorsqu'il s'était réveillé ce matin, il n'était plus du tout dans son coin, mais tout près de l'Autre. Trop près. Son torse contre son dos, son bras l'enlaçant. Avait-il fait ça dans son sommeil ? Certainement. Et maintenant, que se passerait-il si son compagnon se réveillait et se rendait compte qu'il était dans ses bras ? Il flipperait. Oui, aucun doute. Alors il devait bouger avant que ça n'arrive. Enlever son bras et s'éloigner de cette peau qu'il avait longtemps désirée. Mais il ne pouvait pas. C'était si… agréable. Le sentir contre lui. Sa peau, les mouvements de son torse suivant sa respiration, les battements de son cœur. Il en avait envie depuis si longtemps.

Ne pas bouger. Ni s'éloigner, ni caresser cette main qui se trouvait sous la sienne. Ne pas nicher son nez dans ses cheveux. Ne pas poser ses lèvres sur son cou. Juste rester là, sans rien faire qui risquerait de le réveiller. Son deuxième bras était engourdi et son nez le démangeait mais hors de question de faire le moindre geste. Pas encore.

Combien de temps est-il resté allongé là, tenant celui qui partageait son lit dans ses bras ? Il n'en avait aucune idée. Il en était encore à se poser la question quand un bruit provenant du deuxième lit de la chambre fit accélérer les battements de son cœur. Blaise et Ron se réveillaient. L'un des deux n'allait pas tarder à se lever et à le découvrir ainsi… Non… Ils ne devaient pas… A contrecœur, le prince des Serpentards releva doucement son bras, quittant le contact de cette peau envoûtante, et se tourna loin de lui. La nuit était finie.

Première journée

Draco s'installa devant le miroir. Il semblait fatigué. Il semblait triste. Et peut-être un peu perdu. Les choses avaient été tellement rapides. Il y a encore peu il dormait encore dans son manoir, avec ses parents, sa fiancée dans la chambre à côté de la sienne.

Et aujourd'hui il était dans la salle de bain du QG de l'ordre du Phoenix. Comment était-ce arrivé ?

Pendant toute son enfance il avait obéit à son père et à sa mère. Il avait été l'enfant parfais. On lui avait demandé d'être le représentant de la famille, l'image de ce qu'il devait être, le miroir de ses parents. Il avait tout fait pour qu'ils soient fiers de lui. Etre le premier à l'école, être le premier au quidditch, haïr le survivant. Même s'il est vrai qu'il n'y était pas toujours parvenu, il avait tout fait pour remplir son rôle. Il avait éloigné les autres, n'avait que de rares amis, s'était fait détesté par la moitié de l'école, et vénéré par l'autre.
Il s'était souvent demandé jusqu'où il était prêt à aller pour leur plaire. Et jusque-là il avait tout encaissé sans broncher. Les réunions de magie noire, supportant la vision de ses hommes et femmes torturées. Ses fiançailles avec une femme qu'il n'aimait pas. Son rôle dans cette guerre à laquelle il ne comprenait rien.

Et pourtant il n'avait pas l'impression d'être à plaindre. C'était son rôle, c'est tout. Son chemin était tracé depuis sa naissance. Et il n'était pas le seul à devoir agir ainsi. Il savait que Blaise avait vécu la même chose et avait traversé les mêmes doutes. Mais ils avaient continués.

Il y a quelques semaines les choses avaient changées. Il avait atteint ses limites. Blaise aussi. Ce massacre, c'était trop pour lui. Ces enfants… Ils n'avaient rien fait, rien demandé à personne. Leur seul crime avait été de naître moldu. Il ne pourrait plus jamais effacer de sa mémoire leurs regards apeurés, leurs cris alors que les doloris pleuvaient dans tous les sens. Draco n'avait aucune envie de participer à ce jeu macabre, mais son père le regardait. Alors, comme toujours, il avait fait ce qu'on attendait de lui. Et après ça il s'était enfui avec son meilleur ami.

Ils ne savaient pas où aller. Ils ne pouvaient trouver refuge chez aucun de leurs amis. Tous étaient devenus des mages noirs ayant prêtés allégeance au Seigneur des Ténèbres. Et eux étaient des traites. Il y avait bien Pancy, sa fiancée, qui elle aussi avait toujours éprouvé des doutes envers leur sois disant destinée. Mais elle vivait au manoir Malefoy. Alors hors de question d'aller la retrouver…

Il n'y avait qu'un seul endroit. Ils n'avaient plus le choix. Ils devaient rejoindre le groupe qui s'opposait à Voldemort. Alors ils étaient allés trouver Severus qui les avait conduit au square Grimmault. Au début ça avait été difficile, mais finalement ils avaient été plutôt bien acceptés. Ici aussi ils avaient un rôle à jouer. Un rôle qu'ils n'avaient pas vraiment choisi mais c'était toujours mieux qu'avant.

L'ancienne maison des Black était devenue une vraie fourmilière. Il y avait des sorciers dans chaque recoin. Il n'y avait plus une seule chambre de libre. Alors on les avait mis avec Harry et Ron. Les Serpentards dans un lit, les Gryffondors dans l'autre. Et Ron et Blaise s'étaient rapprochés et il avait fallu s'adapter. Depuis, chaque nuit il dormait avec le Survivant, celui que tout le monde ici adulait et protégeait. C'était difficile mais il faisait avec. Du moins jusqu'à cette nuit.

Devant son miroir, l'ancien prince de Poudlard soupira. Jamais il n'aurait imaginé finir ici. Etre une sorte d'agent double, comme Severus. Mettre sa vie en danger pour protéger le monde moldu et le monde sorcier. Mais c'était bien… Si, c'était bien.

Patiemment Draco remis son masque en place. Le seul visage que les autres devaient voir. Le regard froid et détaché. La coiffure impeccable. Le petit sourire narquois qui va bien. Voilà, il était prêt à affronter une nouvelle journée.

Deuxième nuit

Draco était seul dans son lit. Ce soir Harry n'était pas venu se coucher. Il était très certainement parti s'amuser un peu avec sa petite amie, Ginny. Si madame Weasley avait très clair sur le partage des chambres et des lits, elle ne pouvait pas empêcher les amoureux de se retrouver en cachette certains soirs dans le grenier pour passer du temps en tête à tête.

Ce n'était pas la première fois depuis qu'ils dormaient dans la même chambre que son compagnon disparaissait pendant quelques heures une fois tout le monde couché. Il avait toujours éprouvé une certaine gêne à cette idée, mais ça c'était avant d'avoir pu le toucher. A présent, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une intense jalousie à l'idée que cette femme puisse elle aussi le toucher, et même de façon plus intense que lui la nuit dernière.

Ne pouvant trouver le sommeil, il ne put qu'attendre le retour du brun en regardant le plafond. Dans le lit voisin, il entendait son meilleur ami dormir. Sa respiration calme marquait le temps qui défilait. Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer ce qu'Harry et Ginny faisait au même instant. C'était une vraie torture qu'il s'infligeait mais il ne pouvait rien faire pour s'en empêcher. Son esprit tournait tout seul, l'empêchant de respirer.

Enfin la porte s'ouvrit et le Gryffondort entra dans la pièce. Il l'entendit enlever ses vêtements dans un coin de la pièce et enfiler son bas de pyjama avant de rejoindre leur lit. Le poids de son corps fit grincer le matelas alors qu'il s'allongeait prêt de son ancien ennemi. Il ne lui fallut que quelques minutes avant de s'endormir.

Draco resta sans bouger un long moment. Il tenta de se maîtriser, de rester sur son coin du matelas, mais c'était plus fort que lui. Il voulait de nouveau sentir sa peau contre la sienne. Et il dormait. Harry devait être épuisé après sa journée à s'entraîner et sa première partie de nuit à faire il ne savait que trop bien quoi avec sa petite amie. Il n'allait pas se réveiller si facilement. Doucement il s'approcha de ce corps qui lui faisait tellement envie. En mesurant le moindre de ses gestes il passa un bras par-dessus son nouvel ami et approcha son torse de son dos. Il ne fallait pas le réveiller. Surtout pas. Ne pas être trop gourmand. Ni le caresser, ni l'embrasser. Ne pas trop approcher son visage de son cou pour que son souffle ne vienne le réveiller. Mais même sans se coller à lui il pouvait sentir l'odeur de Ginny. Il sentait comme elle. Son souffle se coupa de nouveau. Il aurait dû s'éloigner. Cette odeur ne faisait que lui rappeler ce qu'il venait de faire. C'était trop dur. Il devait bouger, retourner à sa place.

Harry bougea dans son sommeil. Dans un réflexe, il attrapa la main de la personne qui l'enlaçait. Ses doigts trouvèrent ceux du prince et leurs mains s'unir. Draco ferma les yeux. Il resterait là.

Troisième nuit

La respiration de Draco était calme et régulière. Son nez lui chatouillait le cou et il sentait son souffle contre sa peau. Ça faisait trois nuit que le blond le tenait contre lui pour dormir. Trois nuits qu'il s'imaginait qu'Harry dormait à point fermé.

La toute première fois, il est vrai que le brun était endormi lorsque le blond l'avait pris contre lui. Lorsqu'il s'était réveillé et qu'il avait senti son corps contre le sien, son premier réflexe avait été de se dégager. Mais il avait eu peur de le réveiller. Alors il n'avait pas bougé et avait simplement profité de sa présence.

Harry avait toujours fait ce qu'on attendait de lui. Pendant ses années à Poudlard il avait cru pendant un temps qu'il agissait de son propre chef. Et pourtant, avec le recul, il avait fini par comprendre qu'il avait toujours été plus ou moins manipulé. Des indices avaient été semés pour le pousser à suivre le chemin qu'on avait tracé pour lui.

A présent que la guerre était lancée il comprenait qu'il n'avait été qu'un pion. Son lien avec Voldemort faisait de lui le seul être capable de le vaincre définitivement. Ça lui donnait un statut particulier, un destin auquel il ne pouvait s'échapper.

Ginny ne l'aimait pas seulement pour ça. Ginny l'aimait aussi pour lui-même. Ça l'avait attiré. Et il était le Survivant. Il devait montrer qu'il restait de l'espoir malgré tout. Et quoi de mieux pour montrer que ce monde n'était pas fini que de s'afficher avec une belle jeune femme à son bras ? Et au début il l'aimait lui aussi. Avec le temps ses sentiments s'étaient émoussés. Il n'y avait pas vraiment d'excitation dans leur relation. C'était… confortable. Comme un point fixe dans cette folie. Et elle l'aimait.

Sentir le corps de Draco, s'était différent. C'était une chose à laquelle il avait toujours plus ou moins pensé. Souvent il s'était demandé ce que cela ferait d'être dans ses bras. Maintenant il le savait. Et il ne voulait plus que ça s'arrête. Alors il ne bougeait pas, faisait attention à sa respiration pour lui donner l'impression qu'il continuait de dormir.

Le blond ronfla doucement. Harry passa sa main libre sur son bras blanc et se mit à le caresser. Il devrait quitter Ginny. Il ne l'aimait plus. Et il devrait tenter sa chance avec cet homme. Ron l'avait fait avec Blaise et il devait reconnaître que jamais encore il ne l'avait vu aussi heureux.

Mais pas tout de suite. Il allait devoir attendre un peu. Demain, Draco allait devoir quitter le square Gimmault pour aller retrouver sa fiancée pour un échange d'informations. C'était risqué. Draco le savait. Ce n'était pas la première fois depuis son arrivée dans l'Ordre qu'il partait dans des missions à l'extérieur. Il ne pouvait pas se permettre de le déstabiliser maintenant. Mais bientôt. Oui, bientôt Draco et lui dormiraient vraiment ensemble. Ils s'enlaceraient de la même façon, mais plus aucun des deux n'hésiterait à faire ce qu'il désirait vraiment. Comme s'embrasser… Sentir la peau de son ancien ennemi était une chose, mais il voulait plus… Tellement plus.

Troisième journée

Assit sur son lit, Draco était seul dans la chambre qu'il partageait avec ses amis. Sa baguette entre les mains il se concentrait sur la mission qui l'attendait. Retrouver Pancy au lieu habituel, écouter ce qu'elle avait à lui dire, discuter un peu des plans du Seigneur des Ténèbres et de ce qu'il convenait de faire pour le contrer, puis rentrer. Il demanderait certainement quelques nouvelles de ses parents entre deux secrets dévoilés. Il devait bien reconnaître qu'ils lui manquaient.

La porte de la chambre s'ouvrit, le faisant sursauter. Tout le monde savait qu'il aimait être seul avant ses missions !

« Draco, il est l'heure. »

Le jeune homme se retourna. Harry se tenait là, devant lui. Il était magnifique, comme toujours, peut-être juste un peu plus pâle que d'habitude.

« Très bien, je suis prêt. »

Il se leva, rangea sa baguette et se dirigea vers la porte en tâchant d'esquiver le regard du brun. Depuis qu'il passait ses nuits contre lui c'était devenu une véritable épreuve que de le regarder en face.

« Tu n'es pas obligé de faire ça. »

« Quoi donc ? »

« Allez risquer ta vie pour nous. On ne vous mettra pas à la porte si tu refuses d'y aller. »

« Ce n'est pas la première fois… »

« Non mais… »

Harry ne trouva rien à ajouter. Il ne pouvait pas lui dire qu'il allait bientôt quitter sa petite amie pour lui… s'il voulait de lui bien sûr.

Draco eut un triste sourire en relevant la tête vers le visage de son compagnon.

« Le Survivant qui me dit de faire attention… C'est drôle… Alors que tu vas un jour devoir affronter le plus puissant des mages noirs. Je pense que tu n'as pas de conseils en matière de sécurité à me donner. »

Les deux hommes se regardèrent un instant, chacun refrénant son envie d'embrasser l'autre. Il était l'heure du départ.

Quatrième nuit

Harry s'allongea dans son lit. Il était seul. Il le resterait.

Dans le lit voisin il entendait les pleurs de Blaise et de Ron. Le premier pleurait son meilleur ami. Le deuxième venait soudain de prendre conscience que ça aurait très bien pu être son petit ami qui venait de disparaître.

Le Survivant lui ne pleurait pas. Il ne voulait pas pleurer. Ça aurait été comme admettre que c'était fini, que jamais plus il ne le reverrait. Il ne voulait pas perdre tout espoir. Pleurer c'était comme l'enterrer. Après tout, il n'était peut-être pas mort. Ce n'est pas parce que les mangemorts lui avait mis la main dessus qu'automatiquement… Ils pouvaient encore tenter de le retrouver…

Le Survivant se déplaça pour s'installer à la place de son ami. Son oreiller avait la même odeur que lui. Il le prit dans ses bras. Les larmes se mirent à couler.


Et voilà, j'espère que vous avez passez un bon moment, même si j'avoue que ce n'est pas très très réjouissant. Pour la fin, je m'arrête là et je vous laisse imaginer ce que vous voulez. Draco a disparut pour toujours ? L'Ordre le retrouve ? Harry laisse Ginny ? A vous de voir.

A bientôt !