Voilà déjà quelques jours qu'Emma et Hook étaient revenus de leurs escapade "amoureuse" en mer, durant laquelle cette dernière eu comme une révélation, une de celle qui avait la fâcheuse tendance à bouleverser le quotidien et qu'on aimerait ne jamais avoir eu. Du moins, jusqu'au jour où la jeune femme, après une énième tentative de passer outre cette "révélation", réalisa son erreur d'avoir était rebelle. Elle ne pouvait se mentir une fois de plus et accepta une vérité qui l'imprégnait depuis longtemps mais qu'elle ne voulu voir que durant ses derniers instants. Depuis le premier jour de leur rencontre, elle s'était tout bonnement voiler la face. C'est donc déterminée à faire les choses bien, qu'elle rentra chez elle et se mit à écrire :

" Chère Régina,

La plupart du temps, les gens ne pensent qu'à chercher l'âme sœur, la personne avec qui ils partageront le reste de leur vie, en couple avec ou sans enfants. Mais certaines n'ont pas cette philosophie. Quand j'étais adolescente, mon "père" ou tout du moins celui qui a tenté de m'élever, disait que l'amour te tombait dessus, qu'il ne fallait jamais le chercher, que c'est "lui" qui viendrait à toi. Aujourd'hui mes véritables "parents" me diraient que l'amour, le vrai, c'est celui qui réunit les âmes sœurs qui, peut importe les obstacles à surmonter, finiront toujours par se retrouver. Cet amour là, nous rend fort, bien plus fort que toutes les magies de ce monde. Ce même amour, briserait la plus puissante des malédictions qui puisse exister.

Pendant plus de dix ans, j'ai cessé de chercher et je n'ai fait qu'attendre. J'ai bien cru pendant un certain temps, que Hook remplirait ce vide tapis au fond de ce cœur meurtri. Qu'il était l'âme sœur que je chérirais pour le restant de ma vie. J'ai cru qu'enfin je pourrais être heureuse et recommencer cette vie qui aurait dû être la mienne, cette vie que tu as détruite et avorté par le passé. Hors, tout ceci n'était qu'une illusion de plus... Une en laquelle j'ai voulu croire et fonder mes espoirs pour que cette dernière devienne réalité. Je l'aimais, du moins je croyais l'aimer. Mais sans le vouloir, tu m'as fait prendre conscience que tout ceci, toute cette histoire n'était qu'une pâle copie d'un vieux livre poussiéreux qui n'avait pas sa place dans ma vie. Que mon bonheur, ma seconde chance ne résidait en aucun cas en Jones. Après avoir entendu tes mots, m'avoir blessé là où cela faisait le plus mal, comme de l'acide rongeant vos os à petit feu, ma vision s'était subitement éclairée et mon regard sur l'homme aux guenilles de marin et à la main de fer, ne m'apparaissait plus comme le prince charmant sur son fidèle écuyer, mais comme une illusion imparfaite. Cette sensation au creux du ventre, ce bien être, cette plénitude qui m'envahissait ne lui était point destiné. La vérité était tout autre.

Cet amour est tellement contre nature, mais il m'était impossible de le nier. Ce n'était pas lui, mais bel et bien toi. Toi qui me faisais et fais, par un simple regard, perdre tout mes moyens. Toi qui me fais tant souffrir tout en me rendant, malgré tout, heureuse. Le problème ne résidait pas dans ma manière de t'aimer, mais plutôt de ce que tu représentais en générale.

Tu n'es pas " lui"...

Tu es "elle"...

Tu es l'ennemi jurée de ma « famille », la mère adoptif de mon « fils », la soi-disant Méchante Reine...

Tu es une femme et non un homme.

Je sais que ceci va à l'encontre de la philosophie du monde auquel tu appartiens, à l'encontre de celle de tout bon conte de fée qui se respect, mais comment puis-je me battre et avec quelles armes ? Pour un parfait bonheur, l'amour ne doit-il pas se mériter ?

Il n'y a pas si longtemps nous étions encore ennemies dans une trêve passagère dont mon fils jouait le rôle de drapeau blanc de par son existence. Pour le préserver, nous avons rangés nos fourches et nos torches, juste assez pour qu'il grandisse et comprendre ses sentiments qui nous dépassaient au plus au point. Mais au fil du temps, je me suis aperçu que les miens à ton égards arrivaient par vagues, secouant mon être tout entier jusqu'à en perdre la tête. J'en ai eu la conviction lorsque j'étais sur ce maudit navire qui tient au cœur de ce cher Jones. Ne vas surtout pas croire que je puisse t'en vouloir d'une quelconque manière, ou même de ses attaques insensées que nous avions l'une envers l'autres, car sans elles, je n'aurais sans nul doutes jamais cherché à te connaître, à comprendre que c'était seulement et uniquement toi.

Je regrette tout ce que je t'ai fais par le passé. Humiliée, rabaissée, rejetée par mon cœur qui ne souhaitait que t'effacer de ma mémoire. Je voulais que tu ressentes une toute petite part de ma souffrance. La souffrance que j'éprouve en sachant que mes rêves sont clos, en sachant que je ne pourrais jamais te prendre dans mes bras, te protéger et t'aimer comme tout homme serait libre de le faire sans s'inquiéter des regards insistants, des mépris et des insultes désagréables de la part des autres appartenant à ton monde créé de toutes pièces.Je te hais pour ce que tu me fais ressentir, pour ce que tu représentes pour moi mais en même temps, je me déteste de te haïr. Je voudrais que tout soit tellement plus simple, mais voilà, je te hais tout en t'aimant comme une folle. J'ignore comment, mais le fait est que pour une raison qui m'est inconnue, je ne peux me soustraire de cet amour qui m'obsède. J'aimerais tellement que mon amour soit réciproque, mais déplacer la lune s'avère être nettement plus facile, me semble-t-il ! Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit ceci, sans doute, qu'il est plus aisé de coucher ses sentiments sur papier que de faire face à la personne aimée et de devoir porter ce poids durant le reste de sa sombre vie.

Si cette lettre te parvient malgré tout, c'est que j'ai trouvé au fond de moi le courage et la force de t'avouer ce que je penses depuis toujours en silence. Cependant, j'attendrais qu'une seule chose de toi : que tu respectes mon choix ou tout du moins celui de mon cœur. Saches que jamais je ne t'oublierais, quoiqu'il advienne et peu importe ma triste fin, je renonce à « nous » pour que tu puisses vivre avec cet homme dont tu comptes les louanges et pour lequel ton cœur s'est éprit.

Je vous aime, Régina Mills.

Emma. "