FANTASMES
Genre : Smut / Romance
Shipping : Ryo x Kaori
Période : Quelques mois après la fin du manga.
Disclaimer : Avant que vous ne me fassiez des remarques, cette histoire est une adaptation pour CH d'une ancienne fanfic que j'ai écrite il y a plus de dix ans pour le fandom de Detective Conan. Je trouvais que la situation pouvait aussi se prêter au couple RK donc j'ai décidé de tenter le défi de le transposer au monde de CH. Le pakkuri (la copie) est donc entièrement assumé. J'espère que les dialogues ne font pas trop raccommodage. Et que vous aurez du fun à la lecture. C'est écrit sans aucune prétention.
Merci a Drin76, Lexine et SandyStorm pour votre soutien.
Note : La fic suivante contient plusieurs scènes de sexe explicite alors si vous avez moins de dix-huit ans ou que ce genre de scènes vous incommode, veuillez interrompre votre lecture dès maintenant. Ou alors prenez vos responsabilités. Merci encore.
Par ailleurs, votre vie ne me regarde certes pas mais un conseil tout de même, ne faites pas comme les personnages de cette fic. Dans la vraie vie, mettez des capotes !
Partie 1
Il faisait une chaleur étouffante à Tokyo en ce début d'après-midi de juillet. Après avoir vidé un nouveau carton de livres pour les ranger dans les étagères du bureau de la bibliothèque, je m'étais rendue dans la cuisine pour en sortir une bouteille de thé glacé et quelques verres. City Hunter n'avait pas énormément de travail ces derniers temps et nous avions donc décidé de faire un peu de tri dans les nombreux ouvrages rangés dans cette pièce. Ryo s'était généreusement porté volontaire pour accomplir cette tâche après avoir vu apparaitre une de mes massues « Fureur du Ciel » quand je lui avais suggéré cette activité alors je n'allais pas m'en plaindre. Sans vraiment le laisser paraitre, il manifestait quelques imperceptibles traces de douceur à mon attention depuis que nous étions revenus du mariage de Miki san et d'Umibozu san, mais surtout… depuis que nous étions devenus plus que des partenaires l'un pour l'autre… Il avait suffit de quelques mots, d'une fleur et de regards échangés les jours qui suivirent notre retour pour que tout bascule un soir sans vraiment prévenir…
Pour le moment, nous ne l'avions pas officialisé auprès de nos amis. Nous avions décidé d'un commun accord qu'ils l'apprendraient bien assez tôt, alors autant nous accorder du temps, histoire de nous habituer un peu à la situation… Car seules de petites choses avaient changé entre nous. La plupart étaient des détails très subtils que seuls les gens qui nous connaissaient parfaitement pouvaient avoir remarqués. Mais l'ensemble de ces petits changements n'étaient visibles que dans le cadre de l'intimité. Nous sommes avant tout japonais donc les marques de tendresse et d'affection, nous ne les manifestons généralement pas en public.
Je déposai les verres sur un plateau et emportai celui-ci en direction de la bibliothèque. En pénétrant dans la pièce, j'aperçus la silhouette de mon partenaire, debout derrière le bureau. Il venait visiblement de rentrer et semblait absorbé dans la lecture d'un document posé devant lui.
- Oh, salut, me lança-t-il vaguement d'un ton détaché.
- Tu es rentré tôt aujourd'hui dis donc. Serait-ce l'appel du travail qui te fait entendre raison ?
Je m'avançai vers un petit meuble sous la fenêtre et y déposai le plateau.
- Idiote. Je suis juste passé au vidéo club et j'ai pris des nouvelles auprès de Ken...
- Et tu as loué encore combien de vidéos pornos ?
- … Mais aucune ! Qu'est-ce que tu vas imaginer ? s'empressa-t-il de se justifier une expression de malaise sur le visage.
Je venais de m'avancer en direction du nettoyeur indigné quand je retirai de sous le bureau un sac en papier marron contenant trois cassettes vidéo avec des noms sulfureux : « Makiko, la pucelle du train », « Les dessous de la clinique Saito » et « Kabukicho Bunny soap land selection ». Tout un programme ! Une massue de 10000 tonnes envoya l'intéressé faire connaissance avec les lattes neuves du parquet pendant que je confisquai cette dernière trouvaille.
Les stores étaient à moitié tirés car le soleil tapait directement sur cette partie du bâtiment dans l'après-midi. Et comme nous n'avions malheureusement pas assez de revenus pour acheter une climatisation neuve, le bureau se transformait inévitablement en fournaise à cette époque de l'année. A qui la faute aussi ? A toujours dépenser notre argent dans les établissements peu fréquentables du Kabukicho cela n'avait rien d'étonnant. Je m'apprêtai à servir deux verres de thé glacé quand j'entendis la voix de Ryo m'appeler :
- Kaori, viens voir un peu par ici. J'ai quelque chose à te montrer.
Interrompant mon mouvement, je refermai rapidement la bouteille et fit demi-tour en direction du bureau. Mon partenaire me regardait arriver un petit sourire au coin des lèvres. Il avait une main derrière le dos et s'appuyait de l'autre sur le bureau en face de lui. Son front et ses tempes étaient déjà recouvertes de fines perles de sueur à cause de la moiteur ambiante. Je croisai les bras en arrivant à sa hauteur sachant parfaitement que son sourire me cachait quelque chose.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je à moitié amusée par ses manières.
Ses yeux se posèrent alors sur le papier devant lui.
- C'est au sujet de la dernière affaire que j'ai traité. Regarde, tu as oublié de noter quelque chose dans le dossier.
Je me penchai alors sur la fiche dont j'avais rédigé le rapport quelques semaines plus tôt et commençai à chercher ce qui pouvait y faire défaut.
- Mmm, quel genre de chose ai-je oublié de...
CLIC !
- ! ?!
Au moment où j'entendis le cliquetis métallique et que je sentis le contact froid contre mon poignet, je réalisai que je venais vraisemblablement de me faire piéger. Oubliant le dossier, je tournai lentement la tête dans la direction de Ryo et aperçut ce dernier qui me détaillait, un sourire triomphant sur le visage. Je baissai alors mon regard le long de mon bras gauche et y découvrît avec stupéfaction la chaine de métal qui m'emprisonnait. Bien évidemment, l'autre extrémité de cette chaine était reliée à son poignet droit...
- A quoi tu joues ? demandai-je soudain embarrassée.
- Ça ne se voit pas ? Si je te dis « le gendarme et le voleur » ça peut t'aider ?
- Ryo ! protestai-je devant son air taquin. Arrête de dire n'importe quoi. Et puis d'abord, où as-tu trouvé ce truc-là ?
- Je l'ai emprunté à Saeko, répondit-il avec cette même expression satisfaite. Elle n'était pas très d'accord au début mais j'ai trouvé des arguments infaillibles et elle a fini par me les céder.
Ce qui voulait dire en d'autres termes qu'il avait emporté ces menottes avec lui sans autre forme de procès. Il était indéniable que Saeko serait dans une colère noire lorsqu'elle réaliserait que son outil de travail avait disparu après la visite du nettoyeur numéro un de Shinjuku qui n'en faisait qu'à sa tête. A ce moment précis, je n'avais aucun mal à me mettre à sa place.
- Franchement Ryo, tu es un vrai gamin, dis-je alors en soupirant. Quel besoin avais-tu de vouloir utiliser ces menottes ?
- Ben quoi, répondit-il une expression indignée sur le visage. Ça ne te rappelle pas des souvenirs ?
- Que... ?
- Attends, souviens toi de ces quelques jours que nous avons passé chez Misako collés l'un avec l'autre à partager de nombreux moments intimes : le canapé, la douche à tour de rôle, et même les toilettes…
- C'est... C'est différent ! protestai-je vivement, les joues rougissantes. Déjà, c'était un accident cette fois-là ! Et puis sérieusement, quelle idée de vouloir à nouveau nous rendre prisonnier l'un de l'autre comme ça ? Si quelqu'un nous surprenait, tu imagines ce que les gens pourraient penser ?
- Idiote ! J'ai les clefs cette fois-ci. Et cette fois-ci, pas de chien pour venir nous les manger.
Il avait dit cela en agitant une petite paire de clefs de sa main libre.
- Personne n'aura l'occasion de nous surprendre puisque je pourrai nous libérer quand je le voudrai.
Comprenant sans difficulté que je n'aurais pas le dernier mot sur cette histoire-là aujourd'hui, je finis par me taire. Je sentis alors un bras s'enrouler autour de ma taille et m'attirer fermement contre son torse. Alors que son souffle commençait à me balayer doucement la nuque, je lui reprochai :
- Ryo ! Arrête s'il te plait. Nous sommes en pleines heures d'ouverture. Si un client arrive maintenant, on va vraiment avoir des problèmes.
- Bon voyons, d'abord les clientes n'arrivent pas directement chez nous puisque c'est toi qui filtres les demandes. Et puis, c'est clair qu'avec les deux affaires qu'on a eus en quatre mois, on a vraiment de quoi s'inquiéter pour ça. Te moquerais-tu de moi Kaori-chan ? Ou chercherais-tu une excuse pour te défiler ?
- Crétin !
Mais Ryo continuait à promener ses lèvres gourmandes le long de mon cou. A mesure qu'il remontait vers le lobe de mon oreille, je me sentais envahie par de doux frissons qui parcouraient tout mon corps. J'aurais très certainement pu céder à la soudaine tentation qui s'emparait de moi si je n'avais pas entendu à cet instant un bruit familier en provenance des escaliers.
- Arrête donc ça, repris-je à moitié en murmurant. Il y a quelqu'un qui est en train de monter ici.
- Mais bien sûr, me répondit-il d'un air incrédule.
- Je t'assure que c'est vrai. J'ai entendu du bruit dans le couloir.
Mais le nettoyeur n'était visiblement pas prêt à m'écouter. Il continuait à promener ses mains de manière insouciante le long de mes hanches et de mon dos. Cette fois, je l'empoignai fermement au niveau des bras pour tenter de l'arrêter mais je ne faisais physiquement pas le poids face à lui et a son entêtement. Il s'interrompit un bref instant et se mit à me fixer intensément, de ce regard qui vous dit « Vas-y, essaie pour voir ? ». Il ne me restait qu'une seule chose à faire. Je fis donc mine de me rendre enfin docile et quand je le sentis relâcher la pression sur mes poignets, je réussis à me dégager et cherchai à m'emparer de la clef qu'il avait rangé dans la poche de sa chemise. Mais il fut plus rapide que moi. Il bloqua mon bras sans difficulté dans les airs tout en me lançant son petit air de défi.
- Kaori !...
C'est à ce moment-là qu'on frappa à la porte de l'appartement. Nous sursautâmes tous les deux.
- Excusez-moi ? Fit une voix de femme derrière la porte.
Mais la surprise avait rendu nos réactions confuses. Alors que je cherchai désespérément à m'emparer de la clef des menottes, Ryo était occupé à bloquer chacun de mes mouvements.
- Ryo, protestai-je une fois de plus d'une voix à demi-étouffée.
- Tais toi ! Et laisse-moi faire, répondit-il de la même façon. Tu verras, tout se passera bien. Fais-moi juste confiance.
Et sans me laisser le temps de répondre, il attira un des cartons de livres derrière le bureau et m'obligea sans douceur à m'y asseoir. Je trébuchai maladroitement en arrière et retombai sans élégance sur la caisse de livres en poussant un petit cri aigu. La porte venait de s'ouvrir et une femme était en train de pénétrer dans la bibliothèque. Je la vis s'arrêter un instant et tourner la tête dans notre direction. D'après l'expression de son visage, ma soudaine exclamation l'avait surprise. A ma gauche, Ryo s'était confortablement installé dans son fauteuil et s'efforçait de maintenir son poignet droit sous le bureau tandis qu'il avait repris ses airs habituels de poseur pour accueillir la cliente. Je ne savais pas ce qu'il avait en tête. Mais une chose était sûre, nous étions dans de beaux draps...
La femme nous jaugea un moment du regard et décida de s'approcher du bureau. Elle devait avoir le milieu de la vingtaine et était extrêmement belle et élégante. A en juger par la qualité de ses vêtements, elle devait être issue d'un milieu relativement aisé.
- Mokkori chan ! fit Ryo des petits cœurs à la place des yeux.
- M. Ryo Saeba ? demanda-t-elle d'un air un peu pincé.
- C'est moi même, répondit mon partenaire une expression lubrique sur le visage. Que puis-je pour votre service ?
- ... Je m'attendais à quelqu'un de plus… sérieux…
La femme semblait évaluer l'homme qui se tenait devant elle. Sa mine semblait à la fois étonnée et suspicieuse.
- Vous êtes vraiment le nettoyeur City Hunter ? demanda-t-elle en s'arrêtant sur la tenue de Ryo.
- Oui, c'est bien nous. Mais je vous en prie, asseyez-vous.
Elle hésita un bref instant mais finit par obtempérer. Comme elle semblait toujours sceptique, un court silence s'installa durant lequel je concentrai tous mes efforts à ne pas bouger ma main gauche d'un millimètre. A cause de la chaleur moite, la cliente s'épongea le front à l'aide d'une petite serviette. J'étais certaine qu'elle attendait quelque chose de notre part. A ce moment-là, une sorte de claquement sonore résonna dans la pièce. Je tournai la tête en même temps que notre invitée et réalisai qu'il s'agissait des glaçons qui étaient en train de fondre dans la bouteille de thé. Je fus soudain envahie par un profond sentiment de honte car je n'étais absolument pas en mesure de pouvoir servir les rafraichissements alors que la cliente n'attendait visiblement que ça. Je baissai alors les yeux pour éviter de croiser le regard critique de cette femme et me mit à pester intérieurement contre les idées saugrenues de mon petit ami. Ce dernier, reprenant un air un peu plus sérieux, se décida alors à intervenir.
- Et si vous nous disiez ce qui vous amène ici, Madame... ?
Ces mots semblèrent suffisants pour détourner l'attention de la cliente face à ce manque qui remettait en cause la qualité de notre accueil, car elle finit par nous donner son nom et le motif de sa consultation. Pendant quelques minutes, je me contentai d'écouter attentivement et de prendre note mentalement des éléments importants pour pouvoir les recopier plus tard dans un dossier approprié. La jeune femme avait obtenu l'adresse de la part de Reika et souhaitait demander un travail de protection rapprochée. Ryo – pour une fois - affichait une expression professionnelle et posait des questions très précises sur le travail à effectuer, ce qui semblait mettre un peu plus à l'aise notre interlocutrice. Puis au bout d'un moment, elle cita une adresse. Il y eu alors comme un blanc. Je vis soudain Ryo attraper un stylo et un bloc note de la main gauche et me le tendre en me disant sur un ton bourru :
- Kaori, note !
Je restai bouche bée quelques instants. Bien sûr, je comprenais parfaitement que Ryo se retrouve soudain embarrassé : il était droitier et par conséquent ne pouvait pas écrire sans dévoiler la paire de menottes. Mais il avait besoin de cette adresse. Pourtant à bien y réfléchir, rien ne l'empêchait de prendre des notes en utilisant sa main gauche. Mais un vague regard en coin me permit de d'entrevoir le sourire ravit qu'il arborait. Il était tout bonnement en train de se payer ma tête. J'aurais voulu lui rétorquer quelque chose violemment mais la crainte de faire le moindre bruit avec mon bras gauche m'en empêcha. Je gardai donc ma colère pour moi et me penchai sur le bureau pour griffonner les quelques informations que la femme venait de nous donner. Elle continua ensuite ses explications. Je gardai la pose au cas où je devais noter autre chose sur le morceau de papier. A la fois mi assise sur le carton et mi penchée sur le bureau, la position était relativement inconfortable mais je pris mon mal en patience. Puis, lorsque la consultation sembla toucher à sa fin, la cliente se mit à chercher un dernier document dans son sac pour le montrer à Ryo. Comme elle ne prêtait plus attention à nous, je tournai un bref moment la tête en direction de mon partenaire. Ce dernier avait le regard arrêté sur un point juste derrière mon dos... en bas... Lorsque je réalisai qu'il était en train de fixer d'une manière on ne peut plus ostentatoire mon postérieur, je ne pus me retenir de crier mon indignation :
- Ryo ! Qu'est-ce que tu es en train de faire ?!
Mais ma réaction fut si vive que j'en oubliai de maintenir ma main immobile. Le cliquetis métallique qui s'ensuivit alors résonna clairement dans toute la pièce. Avant même que je ne réagisse, Ryo m'avait saisi la main et tout en la maintenant fermement dans la sienne pour éviter que je ne la fasse bouger plus, et il m'adressa un regard de reproches à moitié amusé en me répondant :
- Arrête de crier comme ça, idiote !
- Ne me traite pas d'idiote ! Tu crois que je n'ai pas vu ce que tu étais en train de faire ?
- Et ? Puis-je savoir où est le problème ?
Il savait pertinemment bien que je ne pouvais pas exprimer à haute voix devant une cliente ce qu'il venait de faire. Je me contentai de lui répondre sur un ton particulièrement cinglant :
- Espèce de sombre crétin !
Notre invitée nous regardait maintenant d'un air interdit, se demandant visiblement quelle mouche pouvait m'avoir piquée pour que je hausse ainsi la voix. Mais Ryo ne se laissa pas démonter pour autant. Il se tourna alors vers elle, alors que ses doigts se mêlaient intimement aux miens, et lui dit comme s'il s'agissait de la chose la plus naturelle du monde :
- Ne vous y trompez pas. Nous sommes actuellement extrêmement attachés l'un à l'autre.
J'en étais mortifiée de honte. Pas seulement parce qu'il se permettait de révéler publiquement la nature intime de notre relation à une inconnue, mais aussi parce que les propos exprimaient de manière très claire la situation concrète dans laquelle nous nous retrouvions. Je sentais la chaleur envahir mes joues alors que je me promettais de lui faire payer d'une manière ou d'une autre cette insolence un peu plus tard dans la soirée. La pression de ses doigts se renforça alors nettement contre les miens.
A suivre…
