Fic Chrno Crusade
Titre : L'histoire se répète…encore
Genre : Général
Etats-Unis, 25 Juin 2005 :
« Souris Rosa ! »
L'interpellée se tourna vers ses parents, une expression boudeuse sur la figure. Pourquoi sourire ? Pour elle, la situation ne lui permettait pas. La jeune fille se contenta de soupirer avant de se retourner vers la vitre pour continuer de voir le paysage défiler à toute allure.
Rosa Christopher venait de fêter ses seize ans. Assez grande, elle avait des cheveux blonds pâles, légèrement ondulés qui lui descendaient jusqu'aux omoplates et de grands yeux bleus azurs. Elle était vêtue d'un débardeur bleu clair qui faisait ressortir la couleur de ses yeux et d'un pantacourt gris foncé qui lui arrivait à la hauteur des mollets. A ses pieds, elle portait des tennis violettes qui commençaient à dater d'au moins deux ans.
Du point de vue extérieur, Rosa pouvait être considérée comme jolie même si, bien sûr, elle ne le pensait pas.
Voilà plus de trois heures qu'elle roulait en voiture avec ses parents, vers l'état du Michigan. Pourquoi ?
A cause du déménagement. Ses parents avaient eu la mauvaise idée, selon la jeune fille, de vouloir quitter l'état du Missouri pour celui du Michigan. Et tout ça pourquoi ? Pour habiter dans un ancien orphelinat miteux où avait, soit disant, vécu durant un laps de temps, deux des membres de la famille Christopher. Seulement, c'était il y un peu plus de soixante-dix ans…
« Tu te rends compte ? S'était exclamé son père avec enthousiasme, on va vivre dans l'une des demeures où habitaient nos ancêtres !
-Ancêtre, ancêtre…l'un des deux était quand même ton grand-père alors ne les traite pas d'homme des cavernes…Avait répliqué Rosa, en levant les yeux au ciel.
- Oui, pardon c'est vrai. Ton arrière grand-père Joshua était quelqu'un de vraiment bien…Ta grand-mère Azmaria aussi d'ailleurs…quant à ton arrière grande-tante, je n'en sais rien, Grand-père ne m'en parlait que très rarement…
-Tu crois que c'est le moment de me raconter ta vie ? Avait soupiré la jeune fille visiblement guère intéressée.
- Rosa ! Un peu de respect je te prie ! Et sois un peu plus enthousiaste, c'est tout de même une chance de vivre dans un tel endroit et…
-Tu parles ! Vivre dans un vieil orphelinat datant d'il y a plus de cent ans et qui est sur le point de tomber en ruines, c'est pas vraiment la joie selon moi !
-Nous ferons quelques rénovations, après je suis sûr que tu adoreras cet endroit !
- Pas même dans mes pires cauchemars ! » Avait marmonné l'adolescente, sarcastique.
Rosa avait bien tenté de convaincre ses parents que ce déménagement était bidon et tout ça mais en tant que mineure, elle n'avait pas eu son mot à dire et avait été forcée de suivre ses géniteurs, pour son plus grand malheur.
Et maintenant, la voilà, assise à l'arrière d'une voiture, les fesses en compote et les jambes engourdies avec une douleur en bas du dos dû au fait qu'elle n'avait pas changé de position depuis plus de deux heures. Elle grimaça et chercha une position plus confortable. Une fois que cela fut fait, elle appuya son coude contre le rebord de la fenêtre et cala sa tête dans sa main, laissant le haut de sa tête reposer contre la vitre. De cette manière, elle sentait les vibrations du moteur en marche. Bercée par ces remous, elle s'endormit profondément pour le reste du voyage…
Ce furent quelques coups frappés à la vitre contre laquelle elle était blottie qui la réveilla. Rosa se redressa, la bouche pâteuse et grimaça de nouveau, mais de douleur cette fois. Son dos lui faisait super mal ! Elle se tourna en direction de la fenêtre et aperçut son père qui lui souriait et lui faisait signe de descendre. Elle s'exécuta, impatiente de mettre enfin le pied à terre.
L'adolescente manqua de se casser la figure à cause des fourmis qu'elle avait dans les jambes mais elle se rattrapa en se servant de la voiture comme support. Elle attendit que son sang reprenne une circulation normale avant d'esquisser plusieurs petits pas, puis la jeune fille se tourna vers ses parents.
« Nous sommes arrivés, chérie ! » Lui lancèrent-ils, d'un ton joyeux en désignant un point derrière Rosa.
Celle-ci se retourna, s'attendant au pire et resta bouche bée devant l'imposante bâtisse qui lui faisait face dès à présent. Elle crut tout d'abord qu'il s'agissait d'une église à cause de la tourelle qui se dressait seule vers le ciel, mais en fin de compte, le terme « manoir » ou « château » lui parut plus approprié dû à la largeur du vieil orphelinat. Il devait mesurer cent soixante-quinze mètre de longueur pour au moins cent quarante de hauteur ! Impressionnée, elle avisa toutes les fenêtres qu'il y avait. Il devait y avoir au moins vingt ou trente pièces dans cette bicoque !
Ensuite, Rosa embrassa du regard le jardin. Il semblait illimité. Elle pouvait apercevoir une forêt tout au fond de la prairie…oui prairie, elle ne voyait pas d'autres mots pour qualifier ce…jardin tellement il était immense !
Et encore, elle n'avait pas fait le tour de la bâtisse !
La jeune fille se tourna vers ses parents qui la regardaient en souriant.
« On est riche ? » Fut ce qu'elle demanda tout d'abord, avec un air hébété.
Son père et sa mère se regardèrent, amusés avant de lui répondre :
« La fondation Hendric rapporte assez d'argent pour qu'on ai pu acheter Seventh Bell, oui… »
Rosa hocha lentement la tête. Elle savait que son père était le directeur d'une fondation crée par son arrière grand-mère, Azmaria, mais elle ignorait en quoi elle consistait. Elle demanda plutôt :
-Seventh Bell ?
-C'est le nom de cet ancien orphelinat.
-Ah… »
L'adolescente se retourna vers le « château » pour pouvoir le contempler de nouveau.
Mais elle entendit le vrombissement d'une auto et se tourna pour voir qui cela pouvait bien être. Ses parents devaient le savoir car ils se dirigèrent vers le nouveau venu, un homme d'environs quarante ans à l'embonpoint proéminent.
« Rosa, si tu veux, tu peux aller explorer la maison pendant que nous réglons quelques affaires avec l'agent immobilier…
-Han han, pas de problème », répondit la jeune fille en marchant vers l'orphelinat.
Mais elle s'arrêta devant la porte. Son cœur battait la chamade sans raison. Cette chaleur qu'elle sentait monter et ses tremblements qui la parcouraient, étaient ce de l'excitation ? Oui, sans doute.
Rosa tourna le battement de la porte et celle-ci s'ouvrit en grinçant.
« Hum, il faudra huiler cette porte… »Pensa la jeune fille en pénétrant lentement à l'intérieur de Seventh Bell. Devant elle se trouvait un grand escalier et pouvait voir qu'il y avait deux escaliers qui menait à l'étage.
Il y avait également plusieurs portes alignées de part et d'autres du grand escalier, mais Rosa s'en fichait : elle voulait d'abord voir le premier étage, le reste attendrait, après tout, elle avait tout son temps…
Joignant le geste à la pensée, elle grimpa vivement les marches du premier escalier, puis du deuxième et s'arrêta devant un long couloir. Là aussi il y avait pleins de portes mais Rosa ne s'y attarda pas. Pendant au moins une heure, elle inspecta tout le manoir et se perdit plusieurs fois, il faut bien l'avouer (XD). A la fin elle revint à son point de départ, en sueur mais plutôt contente. Elle pensa aux orphelins qui vivaient là, il y a des années : ils avaient dû être heureux dans une maison aussi grande !
Soudain, elle se dit qu'elle avait oublié de visiter un endroit : le grenier, s'il y en avait un.
Sûrement, les grandes maisons comme ça ont toujours un grenier ! Poussant un énième soupir, elle regrimpa les escaliers jusqu'à ce qu'elle arrive au dernier étage (Seventh Bell comptait deux étages, je précise XD). Là, elle réinspecta minutieusement tout l'étage à la recherche d'une porte ou d'une trappe susceptible de mener à l'endroit qu'elle cherchait. Elle finit par la trouver au bout d'une vingtaine de minutes en ouvrant une porte qui débouchait sur un vieil escalier en bois. Prudemment, elle monta les degrés qui grinçaient dangereusement et finit par arriver dans une salle de taille moyenne, pleine de poussière et toiles d'araignée, qui sentait le renfermé. Elle n'avait pas dû être aérée depuis longtemps !
Partout, il y avait de vieux cartons, ouverts pour la plupart, et qui semblait contenir pleins de choses…
Avec un sourire de petite fille découvrant ses cadeaux un matin de Noël, Rosa entreprit de déballer les cartons. Qui sait, peut-être qu'elle découvrira des trucs intéressants ?
Dans le premier carton, elle découvrit un ours en peluche tout miteux et un album photo aux images jaunis par le temps. Elle le feuilleta. Sur la majorité des photos qui étaient en noir et blancs, il y avait trois personnes, un jeune homme qui semblait être prêtre, et deux jeunes femmes aux cheveux blonds (c'était difficile à dire, les photos étant comme je l'ai dit, en noir et blanc) dont l'une semblait malade. Rosa laissa ses doigts glisser sur ces visages souriants. Ces personnes semblaient heureuses, mais pourtant, la jeune fille devinait de la tristesse au fond de leurs yeux.
Rosa déposa doucement l'album photo au sol, pressée de découvrir les autres merveilles que devaient contenir les cartons. Elle tomba sur plusieurs grosses araignées qui se précipitèrent dans plusieurs recoins de la pièce après avoir fait hurler de peur la jeune fille blonde.
Pestant contre ces #&* !! d'arachnides, Rosa déballa le dernier carton du grenier après en avoir fait de même aux autres après n'avoir rien trouvé d'intéressant pour elle.
Elle y découvrit d'autres peluches, des poupées en porcelaine aux vêtements qui tombaient en lambeaux et tout au fond de la boîte, elle en ressortit un pendentif.
Enfin non, ce n'était pas un pendentif, c'était une montre à gousset maintenue par une chaîne fine mais solide. Le cadran était cassé.
Les trois aiguilles, celle qui indiquait l'heure, l'autre qui montrait les minutes et la dernière qui comptait les secondes, étaient toutes arrêtées sur le chiffre douze.
« Bizarre, songea Rosa en tournant et retournant la montre entre ses doigts. Cette montre à gousset avait quelque chose d'étrange, sans qu'elle ne sut dire quoi.
« Bah, on s'en fiche, ce n'est qu'une montre. Je demanderai à papa de m'emmener chez un horloger pour la faire réparer, car après tout, ça peut m'être utile ! »
Elle esquissa un sourire en serrant la montre dans sa main, puis estimant que ses parents risquaient de s'inquiéter de ne pas la voir revenir, elle descendit l'escalier du grenier plus tous les autres pour rassurer son père et sa mère sur le fait qu'elle ne s'était pas enfuie ou quoi que ce soit dans le genre…
