Coucou ! Me revoilà avec une nouvelle fic.

Elle sera plutôt longue, et je posterais régulièrement (j'ai pas mal d'avance en tout cas).

Pairing : HP/DM

Rating : M

Et tout est à J.K Rowling. Sauf bien évidemment (et heureusement pour elle ^^') l'histoire, qui n'est

pas là par hasard. Ça arrive parfois (souvent) que des événements de notre vie inspire des écrits,

et également une chouette série que j'ai regardé récemment. D'avance désolée, elle est non corrigée.

Oh et, le titre, 20 Mai. Mon anniversaire, aujourd'hui, et donc une date cruciale dans cette fic.

Résumé : Parfois, il arrive que la vie nous joue un tour, sans prévenir.

Dans ces cas là, il faut être sûr d'avoir quelqu'un sur qui compter.

Harry va devoir choisir. "Les dés sont jetés, mais rien n'ai joué."

Des sujets sérieux, mais un langage qui se veut décontractant.

Bonne lecture.


BADABOUM !

-Et merde !

Harry Potter leva un regard lourd de reproches en direction de son -adorable- filleul.

Celui-ci, bien que très occupé à empiler le plus de jouets possibles les uns sur les autres, daigna lui accorder toute son attention.

-C'est un gros mot ! Lui dit-il les sourcils froncés.

Pour seule réponse le brun se releva en grognant. Et dire qu'il venait de manger la moquette pour une stupide et ridicule peluche en forme d'hippogriffe, que lui-même avait eu la bonne idée d'acheter.

-Pourrais-tu enfin ranger tes affaires et ne pas les éparpiller dans mon salon ? Demanda-t-il le plus poliment possible.

Téo lui fit une moue suppliante, celle dont il avait le secret, avant d'hausser les épaules.

-Mais je m'amuse bien chez toi Oncle Harry !

Ledit Oncle leva les yeux au ciel, de toute façon il n'avait jamais eu aucune autorité sur ce gamin. Ce n'était pas maintenant que cela allait changer.

Alors il souffla d'exaspération et quitta son salon transformé en salle de jeu cataclysmique.

Il se retrouva dans la cuisine pour se faire un café bien serré. Son regard se posa sur la gazette du matin même, et il ne savait toujours pas s'il devait en rire ou en pleurer.

Trois sorciers ivres arrêtés pour attaques verbales envers un Auror.

Harry ricana nerveusement, il avait fallu que ça tombe sur lui ! Ses pensées divaguèrent vers l'entrevue plutôt rapide qu'il avait eu la veille au soir avec les hommes imbibés d'alcool quand on frappa à la porte.

-J'y vais ! hurla Téo avec un bruit de pas précipités.

Quelques secondes plus tard, Hermione entrait dans la cuisine, son fils sur ses talons. Elle avait un air grave -que Harry détestait- plaqué sur le visage.

-Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

-Bonjour, dit Harry jovialement, je vais bien et toi ?

-Oui je vais bien, souffla-t-elle agacée, mais tu n'as pas répondu à ma question.

Hermione poussa gentiment Téo vers l'autre pièce en lui exigeant de rassembler ses affaires, puis se tourna vers son meilleur amie, les poings sur les hanches.

-Et pourquoi le devrais-je ? Je n'ai pas coutume de raconter toutes les…

-Sauf quand cela te concerne directement, coupa-t-elle, et il y avait Téo avec toi Harry !

Le brun sembla tout à coup s'intéresser de très près à la tasse qu'il triturait entre ses doigts. Il avait redouté ce moment. L'interrogatoire. Pas l'officiel, qui s'était d'ailleurs, très bien déroulé, mais celui de la mère hystérique qu'il avait à l'instant en face de lui.

-Il va bien, et tu sais parfaitement que je l'ai protégé, affirma-t-il sur un ton qui se voulait rassurant.

Hermione laissa ses épaules retombées puis s'assit sur la chaise de bar à côté de lui.

-Je sais…murmura-t-elle. Tu es même la personne en qui j'ai le plus confiance pour ça, mais…j'ai eu peur c'est tout.

Harry posa une main réconfortante sur le bras de son amie avec un demi-sourire.

-C'était très rapide, et je t'assure que Téo n'a pas eu le temps d'être choqué.

-Maman ! Cria le petit garçon en revenant en trombe dans la cuisine. Il faut que je te raconte !

Hermione l'attrapa sur ses genoux et l'encouragea à continuer d'un hochement de tête.

-Hier, Oncle Harry a catapulté des méchants ! C'était trop fort !

Le brun rougit sous le regard mi-amusé mi-irrité d'Hermione.

-Ensuite, continua Téo en faisant de grands gestes, ils étaient tous parterre et Oncle Harry les a fait disparaître ! Et tout ça sans baguette !

-Ah oui ? Dit-elle attendrie devant le comportement émerveillé de son fils.

-Par contre, je n'ai rien entendu, lança Téo l'air frustré. Oncle Harry a bouché mes oreilles !

Harry apprécia la précision de son filleul car il reçut un geste reconnaissant et rassurée de la part d'Hermione.

-Il a eu raison, certifia-t-elle. Tu peux m'attendre dans l'entrée ? J'arrive.

Téo acquiesça et vint embrasser Harry sur la joue.

-A bientôt Oncle Harry ! Je reviens vite t'inquiète !

L'ancien Gryffondor lui envoya un clin d'œil amusé.

-Dès ce soir il va me réclamer de revenir chez toi, pouffa Hermione dès qu'il fût parti, qu'est-ce que tu as de plus que nous hein ?

-Je suis beaucoup trop gentil, avoua Harry dépité.

-Oui et tu catapultes des méchants comme dans les livres, continua la brune en souriant.

-Assurément, c'est mon métier.

-Je te remercie d'avoir pensé à lancer un sortilège pour qu'il n'entende rien, dit Hermione en redevenant sérieuse.

-J'ai toujours eu un très bon prof, dit-il en la désignant. Le tout c'était de penser que je n'étais pas seul, mais avec un petit garçon qui est trop jeune pour entendre de telles paroles.

Hermione regarda ses ongles, tout à coup mal à l'aise.

-Qu'ont-ils dit Harry ?

-Humpfs…quelques obscénités telles que « Hey Potter ! Il est à toi ce gamin ? Ne me dis pas que tu as enfin tiré ton coup ? » ou encore « Comment tu as fait espèce de pédale ? » ou…

-Oh ! J'en ai assez entendu, coupa Hermione sidérée.

-Je pense qu'il faudrait qu'on me voit de temps en temps accompagné, pour qu'on me décolle de cette…réputation, assura Harry d'un air détaché.

-Et puis quoi encore ! Tu fais ce que tu veux de ton cul ! Ce n'est pas une bande de dégénérés infectes et puérils qui doivent changer tes habitudes !

Harry écarquilla les yeux devant le langage familier qu'employait rarement Hermione.

-Certes…Mais je ne suis pas une pédale et…

-Et alors ! Vociféra-t-elle. Peu importe ce que tu es, tu as toujours été le premier à ne pas prendre en compte les avis des autres.

-C'est-à-dire, que depuis Poudlard, je n'ai pas eu trop le choix…admit l'ancien Gryffondor.

-Justement, ce n'est pas aujourd'hui que tu vas écouter ce que dit la presse ou trois alcooliques. Tu n'as que 27 ans, la vie conjugale peut encore attendre !

-Dit une fille qui a un mari et bientôt deux enfants.

-Ce n'est pas pareil, murmura la brune en rougissant légèrement, avec Ron on a eu la chance de se trouver il y a des années…Et cela viendra prochainement pour toi, j'en suis convaincue. Il n'y qu'à voir les milliers de fans qui te courent sans arrêt après…

-Tu sais ce que je pense de ça Herm', je…

-Oui « tu ne veux pas de quelqu'un qui est avec toi pour ta célébrité » , récita-t-elle. Mais il y en a ! Regarde, si moi je n'étais pas avec Ron, je…et bien…

-Tu aurais bien voulu de moi ? Dit Harry plein d'espoir.

-Cela ne fait aucun doute ! Rougit t-elle doublement, mais…tu ne le dis pas à Ron, termina-t-elle dans un chuchotement à peine perceptible.

-Non, promit Harry en riant.

-Maman tu viens ! Appela Téo oublié dans l'entrée.

Hermione fit une brève accolade à son ami et rejoint son fils, le laissant désespérément seul.

oOo

-Tu es vraiment un abruti Malefoy !

-Je t'emmerde Zabini !

Drago se retourna abruptement dans son lit miteux, faisant face au mur.

-Pourquoi avais-tu besoin d'insulter Potter ? Demanda-t-il dans son dos.

-J'en crevais d'envie, depuis longtemps !

Blaise grogna.

-Ah oui ? Et on se retrouve dans une cellule dégoûtante parce que môssieur a désiré soulager ses envies !

-Je te rappelle que j'étais complètement bourré.

-Et moi j'étais largement assez conscient pour comprendre ce que tu lui as dit. Et on-est-dans-la-merde-jusqu'au-cou.

-Arrête de tout dramatiser, je vais nous faire sortir de là en deux temps trois mouvements.

Théodore, resté silencieux jusqu'à maintenant, ne voyait pas les choses de cet œil.

-Au cas où tu l'aurais oublié, dit-il dédaigneusement, c'est Potter qui nous a arrêté, il s'arrangera pour qu'on croupisse ici le plus longtemps possible.

-Surtout quand il verra que c'est toi ! Insista Blaise.

-Je pense qu'il a reconnu sa voix, dit Théo.

-Et moi je n'en suis pas certain, contredit Drago.

-C'est vrai qu'avec l'alcool, même ta voix perd toute sa dignité.

-La ferme Nott.

-C'était vraiment une idée absurde cette sortie.

-On va pourrir ici.

-Oh mais vous faîtes chiés ! Je vous dis qu'on va bientôt sortir, affirma Drago en attrapant la couverture trouée pour la jeter à l'autre bout de la cellule.

-Il vaut mieux pour toi Malefoy, déclara Nott hargneusement, car c'est à cause de toi qu'on est là.

oOo

-Donc vous ne voulez pas porter plainte ? Dit le directeur des Aurors, incrédule.

-C'est bien cela.

Sturgis cligna des yeux plusieurs fois, il savait son meilleur élément généreux, mais là il tombait des nues. Sur le terrain il se montrait dur et convainquant, mais quand il s'agissait de la condamnation, il perdait toute crédibilité.

-Vous ne feriez pas un bon juge, ne put s'empêcher de dire le supérieur.

-C'est pourquoi je suis Auror, reconnut Harry sans comprendre.

-Bien, dit Sturgis en repliant le dossier d'un geste machinal, nous allons donc de ce pas libérer Messieurs Zabini, Malefoy et…

-Qu'est-ce que vous dîtes ? coupa Harry les yeux écarquillés.

-Je disais que nous allions donc relâcher les coupables ! Répéta l'homme aux traits fatigués.

-Zabini, Malefoy ? C'est ce que vous avez dit ?

-Tout à fait, ainsi que Monsieur Nott.

Harry se laissa lourdement retombé dans son siège, les sourcils froncés.

-Pourrais-je les voir, dit-il au bout d'un moment.

-Naturellement, concéda le directeur des Aurors, un sourire carnassier aux lèvres. Revenez ensuite dans mon bureau, pour…me faire part de votre décision.

Harry hocha la tête et sortie sans un mot.

Deux minutes plus tard, il entra dans le quartier des gardes à vue, strictement gardés par trois matons que Harry salua rapidement, puis il se retrouva bientôt devant la cellule qui l'intéressait. L'éclairage était très précaire mais il reconnut facilement les trois silhouettes, qui dormaient à présent comme des bébés.

Il claqua sa main contre les barreaux et fit sursauter les individus -ce crétin de Zabini en tomba même de son lit-.

-Par Merlin ! C'est quoi ce bordel !

-Ton pire cauchemar, la fouine, lança Harry d'une voix menaçante.

-Potter.

-Lui-même.

-Qu'est-ce que tu veux, dit finalement Drago d'une voix calme.

Il plissa les yeux, mais il ne pouvait voir qu'une ombre avec, sur le dessus, une épaisse touffe de cheveux en pagailles.

-Je viens voir les personnes que j'ai arrêté hier, sans leur capuche, lança-t-il encore plus sereinement.

Drago trouva ce timbre de voix plutôt effrayant. Malgré tout, il se leva pour se poster juste derrière la porte. Il put ainsi voir que le regard accompagnait parfaitement le ton inquiétant. Harry le dévisagea de bas en haut et retint un rire narquois devant l'accoutrement de l'ancien Serpentard. Ses cheveux, si habituellement impeccables, était dans un désordre colossal, et sa barbe de trois jours lui enlevait tout son côté aristocrate monsieur-j'ai-un-balais-dans-le-cul. Quant à sa robe, elle était froissée et tâchée, non vraiment, c'était ironique à voir.

-Qu'est-ce que tu regardes comme ça, le balafré, tu n'as rien d'autre à faire ?

-Là tout de suite, non, pas que je sache, avoua Harry légèrement moqueur, j'admets que la vision me plait assez.

-Profites-en, maugréa Drago, la vengeance est un plat qui se…

-Qui se mange froid, oui oui Malefoy, mais à ta place, je n'aggraverais pas mon cas.

-Il vaut mieux pour toi qu'on sorte de là, menaça Drago entre ses dents.

Au fond de la cellule, Blaise hésita à venir éclater son soi disant meilleur ami contre le mur le plus proche. Théo l'encouragea à se lever pour calmer le jeu.

-S'il vous plait les gars, dit-il en écartant les bras en signe de paix, est-ce qu'on ne pourrait pas parler comme des gens civilisés ?

-Autant demander à Loufoca d'être seine d'esprit, ricana Théo.

-La ferme Nott ! Firent Drago et Blaise en cœur.

-Bien, dit Zabini en s'adressant à Drago, tu ne pourrais pas te comporter un peu mieux, s'il te plait.

Le blond ne s'avait pas si le regard de Blaise était suppliant ou s'il voulait dire « si tu ne te calmes pas, je t'étripe » mais il se tourna de nouveau vers sa Némésis dans l'espoir que celle-ci serait compréhensible.

-La moindre des choses, dit Harry en fixant Drago dans les yeux, serait que tu t'excuses.

L'ancien Serpentard s'étouffa avec sa salive. Blaise lui administra de grandes tapes dans le dos.

-Alors là ! Hurla-t-il en toussant encore à moitié, plutôt crever !

Harry haussa nonchalamment les épaules.

-Bon, dit-il d'une voix indifférente, dans ce cas ma décision est prise.

Il commençait à partir quand Blaise poussa des gémissements désespérés.

-Hey ! On a rien fait nous ! Tu ne vas pas nous laisser là ! Il faut excuser Drago ! Il ne sait pas ce qu'il dit !

Le brun revint sur ses pas. Il s'adressa à Zabini en ignorant royalement Drago.

-Comment ça « on a rien fait nous » ? Ce n'est que la fouine qui m'a parlé hier, n'est-ce pas ?

Le noir jeta un rapide coup d'œil à son meilleur ami en se mordant la lèvre. Celui-ci s'était brusquement retourné pour lui lancer un regard plein de défi et de mise à l'épreuve.

-Je…euh…

-C'est mignon que tu ne veuilles pas le balancer, reconnut moqueusement Harry, mais je ne suis pas sûr qu'il réagirait ainsi à ta place…Depuis quand Malefoy a un cœur ?

Drago serra les poings mais se retint de tous commentaires, quand il sera sortie de là, il ira tuer Potter. En attendant, s'il voulait quitter cette endroit puant, il n'avait pas le choix…

-Je m'excuse…dit-il le plus doucement et difficilement possible.

Harry, déjà sur le point de repartir, fit brutalement volte face. Il haussa un sourcil devant la tête baissée et -légèrement- honteuse de Drago.

-Qu'est-ce que tu as dit ? Fit-il avec une lueur d'étonnement dans les yeux.

-Ne m'oblige pas à le répéter ! Cingla Drago.

-Je n'ai pas bien entendu !

-Je-suis-désolé, souffla-t-il entre ses dents.

Le brun arbora un sourire satisfait et quitta le quartier sans même un dernier regard pour les prisonniers.

oOo

-Téo, vas te laver les dents puis te coucher, dit Hermione avec un sourire tendre pour son fils.

-Oui maman, répondit celui-ci en descendant de la chaise.

Ron fronça les sourcils devant le visage éteint de sa compagne, qui s'accentua quand Téo quitta la pièce.

-Qu'est-ce qui ne va pas ? Dit-il d'une voix hésitante. Je sais que tu as eu peur pour hier mais il ne…

-Je m'inquiète pour lui, souffla-t-elle si doucement que Ron n'était pas sûr de comprendre.

-Je crois que Téo va bien.

-Il ne s'agit pas de Téo, je sais qu'il supporte bien tout cela, je parle de Harry.

-Harry ? A quel sujet ?

-Il porte un fichu masque en ma -en nôtre- présence, j'en suis certaine, continua la brune le regard dans le vide.

Ron s'approcha de sa femme pour lui caresser le dos.

-Que veux-tu dire ?

-Il se sent seul, Ron, dit-elle comme si c'était une évidence.

-On lui a proposé plusieurs fois de prendre le petit appartement à l'étage, il n'a jamais voulu Hermione…

-Je sais, tu le connais aussi bien que moi, il ne voudra jamais avouer qu'il est mal.

Ron passa une main dans ses propres cheveux.

-C'est évident, admit-il, il est beaucoup trop têtu pour ça. Je…je vais essayer d'en parler avec lui, ok ?

Hermione acquiesça avec un petit sourire peu concluant.

oOo

-Zabini ! Nott ! Levez-vous ! Vous êtes libres.

-QUOI ? Vociféra Drago en attrapant deux barreaux de la cellule. Et moi ?

-Je regrette Malefoy, dit le maton avec aucune once de culpabilité dans la voix, toi tu restes ici.

-Vous plaisantez j'espère ?

Le gardien approcha son nez à quelques centimètres du sien et lui arbora un regard noir.

-Est-ce que j'en ai l'air ? Cracha-t-il.

Drago recula et leva les yeux sur ses deux amis qui le regardaient d'un air désolé.

-Non les gars, vous n'allez pas me laisser…

-Ils n'ont pas le choix Blondy, allez magnez-vous ! Lança un autre gardien.

Après plusieurs secondes, Blaise et Théodore obéirent.

-On te sortira de là, murmura Zabini en passant près de Drago.

-HEY ne partez pas ! Je n'ai rien fait de mal ! Hurla-t-il alors qu'ils étaient tous les quatre déjà loin. Gardien ! GARDIEN !

Un autre homme, sur place en permanence, ne tarda pas à venir voir ce qu'il se passait.

-Qu'est-ce que tu as à crier comme une fille Malefoy !

-Je veux voir mon avocat ! C'est mon droit ! Immédiatement !

-Ton transfert a lieu demain, tu le verras sur place, dès ton arrivée. Tu donneras son nom tout à l'heure à…

-Attendez, mon transfert ? Dit-il nerveusement.

-Oui, à la prison d'Azkaban.

oOo

Harry regardait le glaçon glisser dans son verre alors qu'il le secouait dans tous les sens depuis dix bonnes minutes. Il n'avait pas l'habitude de boire, et ce whisky pur feu était le plus fort qu'il n'ait jamais goûté. Sa tête commençait à tourner aussi vite que ce fichu glaçon qui ne voulait pas fondre. Année 1981. D'ailleurs il n'avait aucune idée de comment il avait atterri dans son placard, sûrement un cadeau d'une personne qui ne le connaissait pas assez pour savoir qu'il ne supportait pas bien l'alcool. En plus, il n'aimait pas du tout le goût.

Pourtant, il en avait ressenti le besoin, juste après la dernière visite à son supérieur. Le besoin, mais pourquoi ? Il n'avait rien à regretter. Les remords c'était pour les faibles. Il savait ce qu'il faisait. Il but le reste d'un coup sec et secoua vivement la tête en fermant fort les yeux pour ne pas recracher le liquide infecte.

-Harry tu es là ?

Celui-ci reconnut la voix de son meilleur ami et l'invita à entrer.

-Oui Ron, la porte est ouverte !

-Salut vieux, dit-t-il en envoyant un sort de séchage à ses vêtements trempés. Il fait un temps vraiment pourri !

-Tu n'as pas transplané ?

-Si, mais il pleut tellement fort que cette satanée flotte a eu le temps de me mouiller alors que j'étais devant ta porte. Bref, comment tu vas ?

-Ça va parfaitement, et toi ?

Ron lorgna la bouteille de Whisky et haussa les épaules comme si de rien n'était.

-Oh oui, le boulot, la famille, la routine toujours, dit-il en souriant.

Harry éclata de rire sous le regard subjugué de son meilleur ami.

-Je peux savoir pourquoi tu ris comme un cinglé ?

-C'est rien, dit-il en pouffant encore, tu en as de la chance.

-Qu'est-ce qui ne va pas Harry ? Dit Ron d'une voix perplexe.

Le brun baissa la tête puis se massa les tempes.

-Excuse-moi Ron, je sais pas trop…

-Ça ne te convient pas, ça…dit-il en désignant le verre d'un coup de menton.

-Comme tu dis, je n'aurais pas dû.

-Pourquoi tu l'as fait ? Tu n'aimes même pas ça !

-J'en sais rien, je te dis. Je suis un peu paumé en ce moment voilà tout.

Ron inspira profondément avant de regarder Harry droit dans les yeux.

-Hey, tu sais qui je suis ? Je suis ton meilleur pote tu piges ? Alors si ça ne va pas, tu peux tout me dire, c'est même fortement recommandé, lança-t-il d'un ton sûr, limite menaçant.

Le brun hocha la tête, puis hésita longuement avant d'ouvrir de nouveau la bouche.

-Je…je me pose de plus en plus de question sur ma vie.

oOo

Drago avait blêmi. Sa phrase resta coincée dans sa gorge un moment.

-Je vais aller à…Azkaban pour quoi ? Pour quelques insultes ! Ce n'est pas possible ! Appelez moi mon avocat je vous dis !

-Si vous étiez plus intelligent, Malefoy, dit le maton d'une voix lente, vous sauriez depuis longtemps qu'il ne faut pas s'en prendre à un homme de loi.

Sur ces mots, le gardien retourna à son poste bien plus loin.

-Mais…je…

Drago fourra sa tête dans ses mains, assis sur le sol de terre battue, et grogna pour lui-même :

-Potter n'est pas n'importe quel homme. C'est un homme mort.

oOo

-Quelles questions Harry ?

Ledit Harry ria légèrement.

-Tu as donc décidé de te convertir en Psychomage ?

-Pourquoi pas, dit Ron sur un ton faussement sérieux, veuillez vous allonger je vous prie.

Harry frappa amicalement l'épaule de Ron.

-J'ai 27 ans.

-C'est un fait. Mais je t'en prie continues.

Harry lui administra un coup un peu plus fort.

-Hey, tu veux m'écouter ou pas ? Bon, j'ai 27 ans et j'ai quoi ?

-Le job que tu voulais ? Répondit Ron du tac au tac.

-Oui, c'est vrai, je voulais être Auror et je suis fier d'avoir obtenu ce poste, mais encore ?

-Les meilleurs amis les plus chouettes du monde ?

-Oui et tu sais très bien que j'en ai parfaitement conscience aussi, avoua Harry légèrement moqueur.

-Veux-tu parler de ta vie sentimentale chaotique ?

Le brun leva les yeux au ciel puis laissa retomber sa tête en arrière.

-Au moins, tu es direct.

-Disons que je ne suis pas Hermione, qui a tendance à vouloir tout prendre avec des pincettes, elle te protège comme une mère juive.

Le brun ria à la remarque de Ron. Puis il jeta un œil à sa propre mère, en photo sur la cheminée.

-Et je ne peux pas lui en vouloir pour ça, je n'en ai pas eu, alors je pense que c'est instinctif chez elle.

Ron cligna des yeux plusieurs fois.

-Certainement, mais je suis bien content qu'elle ne réagisse pas de la même manière avec moi, souffla-t-il.

Les deux amis burent leur café -tout récemment apporté par Harry- pendant une longue minute silencieuse.

-Tu as le temps.

-Comment ? Demanda le brun sortie de ses rêveries.

-Pour avoir une famille, tu as le temps, dit Ron en regardant ses pieds.

-Peut-être... Mais je n'ai pas un bon pré sentiment. Je commence à penser que Malefoy a raison.

oOo

Le lendemain, un mal de crâne perçant gâcha une bonne partie de la matinée de Harry. Il ne savait pas si c'était le whisky ou bien les sermons de Ron pour le convaincre que Malefoy avait tout faux. Probablement les deux. La prochaine fois il se contenterait d'un bon film comique.

A midi tapante, persuadé qu'un repas allègerait la douleur, il se rendit au self. Mais sur le chemin il croisa deux Aurors sous sa direction et un prisonnier tenu fermement par un sort. Ils se dirigeaient tout droit vers la zone de transplanage.

-Attendez une minute ! Appela-t-il en courant vers eux. Pourquoi je ne suis pas mis au courant de ce…Malefoy ?

Celui-ci lui lança le regard le plus menaçant et sinistre que Harry ait été donné de voir.

Un frisson parcourut toute sa colonne vertébrale, et pourtant, Merlin savait qu'il en recevait régulièrement avec ce travail.

-Davis ! Bon sang mais qu'est-ce que vous faîtes avec lui !

-On a l'ordre de l'escorter à Azkaban, boss.

-Et puis quoi encore ! L'ordre de qui ?

-Ordre du ministre, en personne, répondit l'autre Auror, McBell.

Harry écarquilla les yeux.

-Et je peux savoir pourquoi je n'en suis pas personnellement informé ? Malefoy aurait dû être relâché hier !

Drago haussa un sourcil, s'il n'avait pas été dans l'incapacité de parler -à cause de ces gros lourdeaux qui en avaient vite eu marre de l'entendre réclamer son avocat- il aurait pousser une exclamation de stupeur. Si Potter n'avait pas porté plainte contre lui…alors pourquoi partait-il à Azkaban. Drago savait juste une chose, ça sentait pas bon, ça sentait pas bon du tout.

-Ça, vous voyez avec Sturgis, lança McBell en attrapant Drago par le bras, en attendant on a une mission a effectué.

Harry laissa ses bras retombées, bouche-bée, il n'avait jamais eu affaire à une telle situation. Avant de disparaître de son champs de vision, Drago se retourna en lui lançant cette fois-ci un regard que Harry comprit comme étant désespéré.

oOo


En espérant que cela vous plait, si c'est le cas, à très bientôt :)

Vanille Fraise