Like a shining star

1er opus de mes 30 baisers autours du couple Draco/Hermione… Thème imposé n°7 : Superstar ! Situé quand vous voulez entre le 2ème et le 6ème tome… Je vous préviens, il est très court !

Il s'avançait, triomphant, rayonnant. Les rangs de vert et argent s'écartaient devant lui, formant une haie d'honneur vers la porte qui menait vers la salle commune des Serpentards. Les cris de triomphe des vainqueurs étouffaient les grincements de dents et les murmures pleins de ressentiment des perdants. Des mains inconnues lui frappaient l'épaule pour le féliciter. Les filles souriaient et le regardaient pleines d'adoration. Par Merlin ! Il n'y avait rien, rien dans le monde, qui puisse égaler ce sentiment de puissance que vous apportait la gloire d'être l'Attrapeur d'une équipe de Quidditch et de gagner le match ! Draco aurait voulu que cela dure pour l'éternité. Une ovation se fit entendre alors qu'il passait la porte. Marcus Flint s'avança vers lui depuis l'autre extrémité de la pièce. Il avait déjà prit une douche, ce qui n'était pas du luxe, et son visage aux traits épais reflétait sa satisfaction.

« Je suis fier de toi, petit », dit-il de façon à ce que tous puissent l'entendre. « Grâce à toi, la noble maison de Serpentard est en bonne voie pour remporter la coupe de Quidditch. Nous t'en sommes tous reconnaissants ! »

L'adolescent sentit une légère rougeur envahir ses joues pâles. Il se prépara à répondre, mais son interlocuteur fut plus rapide. Alors qu'il lui donnait une accolade virile, il en profita pour lui glisser dans la main un petit objet dur et, se penchant à son oreille de manière à ce que seul Draco puisse entendre, il ajouta : « Tiens, voilà pour toi. C'est une potion d'Euphorie que mon frère m'a envoyé du Chili… Complètement illégal, mais crois-moi, ça déchire ! » Il hocha la tête en signe de compréhension, mais l'autre s'était déjà éloigné en lui faisant un petit clin d'œil.

Profitant d'un instant de tranquillité, alors que tous les regards s'étaient de nouveau tournés vers Marcus qui prononçait un discours, il déboucha la fiole de verre brun anodin, et en avala le contenu. Le liquide avait un goût étrange, pas vraiment désagréable, un peu comme un médicament. Quelques secondes, Draco se demanda si son capitaine ne lui avait pas joué un mauvais tour… Et puis tout changea, mais tout restait pareil. Les couleurs étaient simplement plus vives, les contours et les visages plus nets, et la joie qui l'avait envahit depuis la fin du match se transforma en une frénésie telle qu'il n'en avait jamais connue jusqu'alors. Il ne peut retenir un cri de joie, qui, heureusement pour lui, coïncida avec la fin du discours de Marcus. Seuls ceux qui l'entouraient directement lui jetèrent un regard légèrement interloqué.

Il sortit de la salle commune pour faire partager son allégresse à l'ensemble du château. Comme pour mieux le soutenir dans ce mouvement, un petit groupe de supporter le souleva pour le porter en triomphant. Dominant la situation, une envie soudaine le prit d'entonner l'hymne de Poudlard, reprit par les Serpentards tous en cœur. Il avait vaguement l'impression de chanter terriblement faux, mais peu importait. Il était brillant, il était unique et exceptionnel !

Ils croisèrent un petit groupe de Serdaigles à la mine sombre. Dommage qu'ils ne puissent pas partager ce moment de gloire, pensa Draco. Bien sûr, c'est eux qui avaient perdu le match de la journée, mais il aurait tant voulu que tous puisse se joindre à lui. Alors qu'ils passaient devant la bibliothèque, il reconnut un village familier. C'était cette petite Sang-de-Bourbe qui traînait toujours en compagnie de Harry Potter et Ron Weasley, mais aucun des deux n'était en vue. L'adolescent aux cheveux blonds se souvint vaguement qu'il la détestait. Quel dommage. Mais, en ce jour de fête, tout était permit… Pourquoi ne pas faire la paix ? Pourquoi ne pas faire la fête tous ensembles ? Il fit signe à ceux qui le portaient de s'arrêter, et descendit tant bien que mal.

Il se dirigea vers elle, moitié marchant, moitié dansant, mais ses jambes semblaient incapable de s'arrêter. Elle le regarda s'approcher, sourcil froncés, une lueur méfiante sur son visage fermé, prête à attraper sa baguette au moindre mouvement suspect. Et lui qui ne voulait que partager son bonheur avec elle… Majestueusement, il la prit dans ses bras et la serra contre sa poitrine. « Nous sommes tous amis », lui dit-il, sa voix étranglée par des sanglots d'émotion. « Même toi et tes horribles petits copains… » Et pour solenniser ce pacte, il colla ses lèvres contre les siennes.

Elle eut une réaction étrange et inattendue. Au lieu de répondre à son étreinte, aussi émue qu'il l'était lui-même, elle se débattit de toutes ses forces, tentant de le repousser. Plein d'incompréhension, il la serra plus fort. « Professeur McGonagall ! Professeur McGonagall ! », appela-t-elle soudain, la voix étouffée et le souffle court.

Du coin de l'œil, il vit la silhouette ascétique du professeur de Métamorphose s'approcher alors que ses compagnons s'éparpillaient comme une volée de moineaux. « Monsieur Malefoy ! Lâchez Miss Granger immédiatement ! », ordonna-t-elle en se plantant devant le jeune couple, le mains sur les hanches.

Il relâcha à contrecoeur sa compagne qui se dégagea aussi vite qu'elle le pouvait, essuyant sa bouche d'un revers de la main. La vieille écossaise emprisonna le menton du Vert et Argent dans une de ses griffes et inspecta ses yeux. « Toujours le même cirque, ils finiront par tous y passer », grommela-t-elle. « Il faut absolument que ce trafic de potion cesse ! Monsieur Malefoy, votre détention prend effet immédiatement. »

En la suivant dans les couloirs, Draco ne put retenir un sourire béat. Tous les élèves finiraient par y passer ? Alors dans ce cas, tous militeraient comme lui pour un monde d'amour et de paix, même les pimbêches au sang impur comme Granger. Elle aussi serait touchée par cette grâce. Alors qu'il se remémorait les lèvres douces contre les siennes, son sourire s'élargit.