Bienvenue au début de ma nouvelle fiction ! J'avais pourtant dit que je ne ferai pas d'autres fictions sur Death Note mais me voilà de retour je n'ai pas pu résister. Je me suis rappelée à quel point Mello avait été apprécié dans ma précédente fiction et ça m'a donné envie d'en écrire une avec lui. J'espère retrouver quelques un(e)s de mes ancienn(e)s lecteurs/lectrices et j'espère leur faire plaisir en commençant cette histoire. Pour faire bref, c'est une histoire qui va essentiellement tourner autour de la mafia et un peu du Death Note. J'aimerais vous prévenir que j'utiliserai du vocabulaire assez cru car les thèmes abordés seront la violence/maltraitance/manipulation (et oui c'est pas trop joyeux généralement chez eux). Mon OC sera aussi très différent de mon premier. Je vous souhaite maintenant une bonne lecture, en espérant que vous apprécierez ce premier chapitre d'introduction ! :]


CHAPITRE 1 : MONTAGNES RUSSES

-S'il vous plait, laissez-moi vous inviter à dîner !

J'essayai de ne pas lever les yeux au ciel mais c'était plus fort que moi. Combien de fois lui avais-je pourtant répété ? Je n'avais plus la force ni l'envie de compter. Il aurait dû le comprendre depuis tout ce temps. Lui et moi n'avions rien en commun.

-Impossible.

-Je souhaite juste pouvoir discuter avec vous et faire votre connaissance ! insista-t-il désespérément.

Aucun homme ne souhaitait juste discuter. Rien que de m'imaginer avec lui me donnait des nausées. Je fronçai les sourcils, agacée de son comportement. Je n'avais pas retenu son nom ni même le service dans lequel il travaillait. Son visage n'avait rien de charmant, son corps non plus. Ses lunettes faisaient ressortir son côté introverti et peu sûr de lui, tout ce que je détestais chez un homme. Je ne comptais pas mâcher mes mots. Je voulais lui faire comprendre une bonne fois pour toute.

-Écoute, répondis-je lassée, je n'ai pas envie de te donner ta chance. Tu es insignifiant et tu ne possèdes rien qui m'intéresse. Maintenant, laisse-moi respirer et ne vient plus jamais m'adresser la parole.

Je le bousculai pour continuer mon chemin. Je n'avais aucun remord, aucune peine. Puis lorsque je tournai la tête vers les escaliers, je l'aperçus. Aussi beau et imposant qu'un Dieu, Light Yagami. Ce lieu était sa maison et il en était l'ultime dirigeant. Cet homme était mon type d'homme. Il avait le charisme, le pouvoir, l'argent. Pratiquement tout le monde savait que j'avais postulé pour être à ses côtés. Mon rêve s'était réalisé depuis deux ans déjà.

-Bonjour Monsieur Yagami, m'empressai-je de dire en m'abaissant.

-Bonjour Mademoiselle Aoki.

Son sourire était craquant, voir éblouissant. Il possédait une aura que personne ne pouvait ignorer. Malheureusement, Monsieur Yagami s'éclipsa d'une seconde à l'autre. Le simple fait qu'il avait retenu mon nom me rendait heureuse. Je réalisai alors bêtement que je ne m'étais toujours pas redressée. Ignorant les quelques regards moqueurs, je regagnai rapidement mon bureau.

Mon travail consistait à accueillir les clients, à les aider et à répondre à leurs appels. La banque dans laquelle je travaillais était la banque la plus réputée de tout le pays. Une situation qui embêtait beaucoup la concurrence. Néanmoins, l'entreprise avait encaissé une fâcheuse nouvelle récemment. L'assistante de Monsieur Yagami était décédée. Elle avait disparu du jour au lendemain, sans prévenir personne et sans laisser de trace. Au bout de quelques mois de recherches qui ne donnèrent aucun résultat, elle avait été annoncée comme morte aux informations. La presse en avait immédiatement profité pour lancer une rumeur au sujet de nos conditions de travail. Conditions qui auraient pu jouer en faveur de la mort de cette femme. La vérité était évidente. Cette rumeur était fausse. Je le savais. Il n'existait meilleur supérieur que Monsieur Yagami.

Midi sonna, je rejoignis hâtivement mes deux amies. Misa et Kiyomi. Deux filles avec lesquelles je m'étais liée d'amitié depuis plusieurs mois. Au début, j'avais eu de mauvaises impressions sur elles. Cependant, au fur et à mesure elles s'étaient ouvertes à moi. Elles n'étaient pas si méchantes comme le disaient les bruits de couloirs. Toutes les deux me saluèrent, souriantes. Nous nous dirigions alors vers le réfectoire. À notre table habituelle, je m'installai puis déballai mes affaires. Mon estomac criait famine.

-Quelle journée, soupira Misa.

-Je n'ai pas arrêté moi non plus, enchérit Kiyomi.

-Ne désespérez pas les filles, c'est bientôt le week-end.

Elles essayèrent de se remonter le moral malgré tout. Nous commencions à déjeuner puis à nous raconter nos matinées respectives. Kiyomi était visiblement celle qui en avait le plus bavé aujourd'hui. J'avais de la peine pour elle. Quant à Misa, elle était plus que ravie de nous détailler sa réunion avec le patron. D'après elle, il n'avait rien écouté de la discussion et avait passé son temps à la reluquer. Son pied avait même frôlé le sien. Elle en faisait sans doute un peu trop. En tout cas, j'aurai donné n'importe quoi pour être à sa place.

Notre conversation continua tout le long du repas. Rumeurs, potins et nouvelles. Nous étions les meilleures. Du moins, d'après nos collègues qui ne nous appréciaient pas beaucoup. Nous avions toujours le droit à des regards mauvais, des messes basses et des rires moqueurs particulièrement des femmes. Nous prenions ces choses à la rigolade parce qu'au fond nous savions qu'elles nous enviaient. Ces femmes étaient tout simplement jalouses et rêvaient de nous ressembler.

Je passai le reste de ma journée dans mon bureau. Placée à l'accueil, je n'avais qu'à sortir mon plus beau sourire aux clients et le tour était joué. Certains hommes d'affaires en profitaient pour me jauger de haut en bas alors que je les accompagnais à leur rendez-vous. J'avais pris l'habitude et maintenant je n'y prêtais plus attention. Cependant, un jour m'avait profondément marqué. Un homme, d'environ une quarantaine d'années, venait spécialement retirer de l'argent pour me voir. Un soir, en sortant du travail, il m'avait fait des avances. J'avais gentiment refusé son invitation. Malgré cela, il avait tenté de m'embrasser et de m'emmener de force dans sa voiture. L'entreprise n'avait pas eu d'autres choix que d'appeler la police.

-Mademoiselle Aoki ?

-Oui ? répondis-je en levant la tête.

-Vous êtes convoqué dans le bureau de Monsieur Yagami.

Une drôle de sensation parcourut tout mon corps. Je me levai immédiatement, angoissée de connaître la raison de ma convocation. Personne n'était demandé dans le bureau de Monsieur Yagami pour rien. Je suivis alors l'homme en silence. Une fois devant la porte, il toqua. J'inspirai profondément lorsque le brun nous indiqua d'entrer. J'ajustai ma robe ainsi que mes cheveux avant de faire le grand pas. Les jambes croisées, Monsieur Yagami patientait à son bureau verre à la main. Fêtait-il quelque chose ? Ses yeux intimidants rencontrèrent les miens. J'avais l'impression que tout mon monde s'effondrait.

-Je vous en prie, asseyez-vous.

Je m'exécutai précipitamment, ce qui déclencha un rictus de sa part. Il décroisa ses jambes puis se leva en direction de la fenêtre. Je n'avais pas de pressentiment particulier. Je ne me rappelais pas avoir commis une erreur récemment. Bonne ou mauvaise nouvelle, j'étais tout simplement heureuse de pouvoir le contempler d'aussi près.

-Avez-vous une idée de pourquoi je vous ai convoqué ?

-Non Monsieur, dis-je en secouant la tête.

-Et bien, je vous ai choisi Mademoiselle Aoki.

Mon cœur loupa un battement. Je n'osais même plus cligner des yeux de peur que tout cela n'était qu'une illusion. Je lui demandai de répéter et il reformula ces mêmes mots. Il m'avait choisi. Son sourire en coin me montrait que je ne me trompais pas. Nous comprenions bien la même chose. Quelques jours plus tôt, nous étions une dizaine à avoir postulé pour cette place. Celle de sa nouvelle secrétaire. Emue jusqu'aux larmes, je cachai mon visage entre mes mains. Monsieur Yagami se déplaça lentement vers moi. Il me tendit un verre qu'il remplit de champagne. Nous trinquions à ma victoire et à mon nouveau travail.

-Il y a cependant un problème.

-Un problème ? répétai-je en manquant de m'étouffer.

-Oui, acquiesça-t-il d'un air triste. Je suis invité à une cérémonie très importante qui regroupe de nombreux potentiels clients. J'aurais besoin de quelqu'un pour m'accompagner.

-Est-ce-que vous me demandez d'être votre cavalière ? chuchotai-je sous le choc.

-Exactement.

Son sourire était charmeur. Le coucher du soleil faisait briller ces beaux cheveux. Ses yeux bruns changèrent de couleur, passant d'un brun foncé à un rouge sombre. Refuser ne traversa même pas mon esprit. Sans hésiter, je m'empressai de hocher la tête et d'accepter. Ma réaction l'amusa. Monsieur Yagami passa son bras autour de mes épaules puis m'accompagna jusqu'à la porte.

-À tout à l'heure, Mademoiselle Aoki.

La porte se referma. Je restai immobile, dos à elle pendant plusieurs secondes. Je ne réalisai toujours pas ce qu'il venait de se passer. Je souriais bêtement, m'imaginant à son bras lors de cette fameuse cérémonie. Et puis, j'avais surtout très hâte d'annoncer ma promotion à mes amies.

Après le travail, je rentrai à mon appartement. À peine la porte entrouverte, mon berger allemand me sauta dans les bras. Je lui donnai les grattouilles qu'il me réclamait avant de me laisser tomber sur le canapé. Je retirai le téléphone de ma poche puis composai le numéro de Kiyomi. J'avais un peu peur de leurs réactions mais si elles étaient réellement mes amies elles seraient contentes pour moi. Un poil rassurée, je patientai à l'autre bout de la ligne jusqu'à ce qu'enfin quelqu'un décrocha.

-Allô Rika ? Il est tard, tu as besoin de quelque chose ?

-Non je voulais juste discuter et t'annoncer quelque chose.

-Ah oui ? demanda-t-elle excitée. Qu'est-ce que c'est ?

-Et bien, commençai-je à la fois gênée mais fière, je vais devenir la nouvelle assistante de Monsieur Yagami.

Un silence. Un silence beaucoup trop long. Avant que je ne puisse relancer la conversation, Kiyomi avait déjà raccroché. J'essayai de la rappeler plusieurs fois mais je tombai directement sur la messagerie. Je le savais. Kiyomi n'avait jamais été mon amie et maintenant elle était jalouse de ma réussite. Je ricanai légèrement avant d'appeler cette fois-ci Misa. J'espérais vraiment me tromper à son sujet. À mon plus grand étonnement, elle décrocha tout de suite.

-Qu'est-ce que tu me veux ? grogna-t-elle à peine en ligne. Tu m'appelles pour m'étaler ton bonheur à la figure ?

-Pas du tout, rétorquai-je calmement. Je voulais simplement vous mettre au courant et non vous le cacher. Je pensais que vous seriez contentes pour moi. Du moins, je l'aurais été pour vous.

-C'est ça, s'énerva la blonde. Tu n'es vraiment qu'une égoïste qui ne pense qu'à toi-même. Dans cette l'histoire, c'est toi la fautive. Si tu étais réellement notre amie comme tu le prétend, tu aurais refusé.

-Je ne vais certainement pas manqué une telle opportunité à cause de vous.

-Dans ce cas, Kiyomi et moi n'avons plus rien à te dire. Adieu, sale hypocrite ! Ah et au fait, tu devrais perdre un peu de poids ça te ferait du bien.

Misa raccrocha. Je restai silencieuse face à ses paroles puis un sourire vint se dessiner sur mes lèvres. Depuis tout ce temps, notre amitié n'avait été fondée que sur un intérêt commun. Aujourd'hui, j'avais réussi à me dépasser. J'étais meilleure, plus intelligente et plus jolie qu'elles. Je n'avais plus besoin de ces filles qui prétendaient vouloir mon bonheur. Tout ce dont j'avais besoin, c'était Monsieur Yagami. Il n'y avait plus que lui qui comptait.

J'essayai de ne plus penser à cette histoire et de me préparer du mieux que je pouvais. Je bouclai mes longs cheveux bruns. J'enfilai ma plus jolie robe. Rouge et moulante, laissant apparaître mes formes. Je dosai mon maquillage pour en faire un joli mélange. Du haut de mes hauts talents, je caressai Oslo pour lui souhaiter une bonne soirée puis quittai mon appartement. La voiture de Monsieur Yagami allait arriver d'une minute à l'autre.

Une limousine noire s'arrêta quelques minutes plus tard devant mon immeuble. J'avais le traque mais ce sentiment s'envola lorsque Monsieur Yagami baissa sa vitre pour me saluer. Il me jaugea de haut en bas, plusieurs fois. Cela ne me déplaisait étrangement pas. Le portier m'invita ensuite à entrer de l'autre côté passager. Être assise à côté de lui me procura des frissons. Nous échangions quelques formalités puis le brun ordonna de démarrer la voiture.

Nous arrivions un peu plus tard devant un grand bâtiment. Beaucoup de lumières, beaucoup de couleurs. Je n'avais jamais assisté à une telle cérémonie. Je pouvais reconnaître de loin quelques personnes de la haute société. Ils attendaient leur tour pour entrer. Je descendis de la voiture, éblouie par ce spectacle. Je posai à peine le pied au sol qu'un homme bondit de nulle part pour nous photographier. Je sursautai légèrement, ne m'attendant pas à une telle précipitation.

-Calmez-vous Mademoiselle Aoki, me murmura Monsieur Yagami. Tout va bien se passer alors profitez de cette soirée.

Il devait avoir un don. Je me sentis aussitôt détendue. Sa main attrapa la mienne pour la placer entre son bras. Je l'accompagnai ainsi jusqu'à l'entrée, dépassant tout le monde faisant la queue. Une fois à l'intérieur, mes yeux s'illuminèrent. La salle de réception était immense, bondée de petits amuse-bouches à grignoter et d'apéritifs. Un serveur traça immédiatement sa route vers nous et nous proposa du champagne. Il ne restait plus que deux verres sur son plateau. Monsieur Yagami en prit un puis me donna l'autre. Tandis que je sirotais ma boisson, mon hôte me présenta à ses amis. Sa main trouva sa place au creux de mon dos. Par amis je voulais dire connaissances. De vieux riches qui essayèrent aussitôt de flirter avec moi. J'étais forcée de sourire, pour faire bonne figure.

Au bout d'une heure environ, mon téléphone sonna. Un numéro inconnu s'afficha sur mon écran. J'appuyai immédiatement sur le bouton rouge, pensant que c'était certainement Misa ou Kiyomi qui essayait de me faire une mauvaise blague. Cela m'agaça finalement lorsqu'il sonna une deuxième puis une troisième fois. Furieuse, et surtout pour en finir une bonne fois pour toute, je m'isolai dans un coin pour décrocher.

-Allô ? répondis-je en colère.

-…

-Va te faire foutre Kiyomi.

Je jetai violemment mon téléphone dans mon sac. Quel âge avait-elle ? Je ne regrettais pas du tout d'avoir changé d'avis sur elle. D'un pas bien décidé, je m'apprêtais à retrouver Monsieur Yagami. Cependant, je me pétrifiai sur place en entendant une nouvelle fois cette sonnerie arriver jusqu'à mes oreilles. Je serrai les poings, laissant fuser mille et une insultes dans ma tête. Je n'allais pas me laisser gâcher ma soirée et je comptais bien le lui faire comprendre.

-Écoute moi bien sale jalouse, décrochai-je en furie, laisse-moi profiter de mon beau moment avec Monsieur Yagami sinon je te promets que tu vas...

-Va-t'en.

Un étrange frisson parcourut chaque passerelle de mon corps. Sans me laisser le temps de répondre, mon correspondant me raccrocha au nez. J'étais à la fois énervée mais très perplexe. C'était une voix d'homme, visiblement trafiquée. Était-ce une sorte de canular ? Et pourquoi devrais-je partir ? J'étais entrain de passer la plus belle soirée de ma vie.

Je rejoignis Monsieur Yagami en essayant tant bien que mal d'oublier cet étrange appel. Son sourire à lui n'avait pas disparu. Cela me rassura un peu. À ma plus grande surprise, il remarqua mon inquiétude et m'en demanda immédiatement la cause. Lui en parler ne ferait que l'ennuyer. Et puis, ce n'était qu'une simple supercherie pour me faire peur. Je décidai donc de changer de sujet et de lui parler de cette fameuse cérémonie. Moi aussi, j'avais des questions à lui poser.

-C'est vraiment très gentil de votre part de m'avoir invité.

-Ne me remerciez pas, ricana le brun, c'est un plaisir pour moi d'être accompagné par une si belle femme.

-Je vous retourne le compliment, souris-je le rose aux joues. Cependant, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Vous n'avez pas besoin de tous ces gens. Vous n'avez pas besoin d'imiter tous ces faux sourires. Vous êtes un des hommes le plus riche du pays. Alors, pourquoi ?

-Nous sommes ici Mademoiselle Aoki pour montrer que nous n'avons pas peur, dit-il d'un ton beaucoup plus sérieux, pour leur rappeler que nous menons le jeu.

-Le jeu ? répétai-je perdue. Et puis, de qui parlez-vous ?

Des questions sans réponse puisque Monsieur Yagami les esquiva en m'incitant à avancer vers un autre groupe de personnes. Je passai le reste de ma soirée à saluer des hommes importants. C'était ennuyant et très hypocrite de ma part. J'étais pourtant loin de regretter d'être venue. Malgré mon indiscrétion de tout à l'heure, Monsieur Yagami resta très amical avec moi. Il me faisait rire et me racontait différentes anecdotes sur différentes personnes. Tout se passait bien. Du moins, jusqu'à ce que quelqu'un me rentre dedans et me renverse son verre sur ma robe. J'essayai de garder mon calme mais mes yeux fusillèrent le coupable du regard. Face à ma colère, Monsieur Yagami tenta d'apaiser les tensions et décida finalement qu'il était temps pour nous de partir.

Une fois à l'extérieur, Monsieur Yagami passa rapidement un coup de fil. Il m'informa alors qu'il avait réussi à réserver une chambre d'hôtel. Je restai muette, étonné de savoir que je n'allais pas rentrer chez moi ce soir. Pourquoi ? Ce point d'interrogation ne resta pas longtemps au-dessus de ma tête. J'étais beaucoup trop heureuse. Monsieur Yagami devait simplement avoir envie de passer du temps en ma compagnie. Cette idée était loin de me déplaire. Au contraire, je ne pouvais rêver mieux.

Notre chauffeur nous amena jusqu'au pied de ce fameux hôtel. Luxueux et lumineux, comme je les aimais. Le brun passa son bras autour de mes épaules. Une femme à l'accueil nous dirigea jusqu'à nos chambres. Sur le chemin, elle discuta avec lui. Je n'écoutai pas vraiment leur conversation. J'étais plutôt fascinée par ces longs couloirs et ces gigantesques lustres qui les illuminaient. Je manquai de rentrer dans Monsieur Yagami lorsqu'il s'arrêta devant une porte. C'était certainement sa chambre. Je me retournai vers la femme, attendant qu'elle me montre la mienne. Cependant, elle avait déjà disparu. Mon cœur bondit à l'intérieur de ma poitrine en réalisant soudainement la situation.

-Vous êtes facilement impressionnable Mademoiselle Aoki.

-Excusez-moi, répondis-je gênée, c'est juste que je suis vraiment...

Ma phrase ne connut pas de fin. Je laissai tomber mon sac au sol, sous le choc. Mes yeux étaient grands ouverts. Mon souffle était coupé. J'aurais pu m'évanouir, comme n'importe quelle autre femme à ma place. Les lèvres de Monsieur Yagami étaient sur les miennes. Elles étaient si douces, si tendres. C'était sans réfléchir que je répondis à son baiser. Ses bras entourèrent ma taille et les miens son cou. Il poussa la porte, me collant à lui pour m'attirer dans la chambre. Les actions suivantes se déroulèrent trop rapidement pour que mon cerveau fasse barrière. D'un instant à l'autre, je me retrouvai allongée sur le lit. Monsieur Yagami était au-dessus de moi, il me regardait comme un trophé. Malgré mon envie pressante de lui déchirer ses vêtements, ma conscience se demandait si tout cela était bien raisonnable.

-Vous doutez ? me questionna le brun en souriant.

-C'est juste que tout se passe trop rapidement. Il y a encore quelques heures, je n'avais jamais eu de conversation avec vous. Et voilà que je me retrouve dans la même chambre d'hôtel que vous...

-Je vous ai toujours admiré de loin Mademoiselle Aoki. Je vous trouve magnifique et surtout très intelligente. Si je vous ai choisi, c'est parce que j'ai su voir ce qu'il y avait de bon en vous. Ensemble, nous pouvons récréer le monde.

-Le monde ?

-Il reste cependant une chose à me prouver.

-Qu'est-ce que c'est ? demandai-je toujours confuse.

-Prouvez-moi que vous avez confiance en moi, me chuchota-t-il dans l'oreille. Prouvez-moi que tout ce que vous possédez m'appartient. Rika…

Monsieur Yagami m'embrassa à nouveau, cette fois plus fougueusement. Entendre mon prénom sortir de sa bouche avait été comme une mélodie. Il arrivait à me dire les mots que je voulais entendre. Il avait raison. J'avais une confiance aveugle pour lui. J'étais sa chose, tout ce qui était à moi était à lui. Je ferai n'importe quoi pour lui prouver. Nos langues entrèrent dans une danse passionnante. Nos vêtements trouvèrent leur place dans un coin de la pièce. Je ne pouvais qu'admirer ce corps dont j'avais tant rêvé. Je pouvais enfin le toucher de mes propres mains. Cette nuit était une nuit qui restera gravée à tout jamais dans mon cœur.

Le lendemain matin, je me réveillai à l'intérieur de ses bras. Les yeux toujours fermés, je me collai contre son torse. J'avais passé l'un des meilleurs moments de ma vie. Telle une enfant, j'essayai d'entendre le cœur de Monsieur Yagami battre. Étrangement, je ne l'entendais pas beaucoup. Et puis, son doux parfum avait disparu. Une drôle d'odeur l'avait remplacé. Je ne sentais plus son souffle sortir de ses narines. Je décidai finalement d'ouvrir les yeux, peureuse. Je soupirai immédiatement en voyant que tout allait bien.

-Vous m'avez fait peur, ricanai-je nerveusement.

Les yeux de Monsieur Yagami étaient à moitié ouverts. Il était stoïque. Pendant quelques secondes, j'attendis une réaction de sa part. Il resta cependant immobile. Il ne clignait pas des yeux. Lorsque je reculai mes mains des draps, je remarquai qu'elles étaient imbibées d'une couleur rougeâtre. Paniquée, je retirai les couvertures. Je me retrouvai alors face à une réalité. Une réalité que je ne pouvais croire ni même imaginer. Monsieur Yagami n'était pas endormi, il était mort.