Chapitre 1: Les yeux rouges
« -Merde ! »
James Sirius Potter évita de justesse le sort que son père lui avait envoyé. Le rayon jaune passa à quelques centimètres de son visage et l'endroit où il se trouvait quelques secondes plus tôt prit une jolie couleur carbonisée.
« -C'est pas juste ! Je n'ai plus de baguette ! » cria t-il dans une vaine tentative de stopper son père. Mais c'était peine perdue. Au moment où il prononçait le mot « baguette », le rocher derrière lequel il se s'était caché explosa, et celui que l'on nommait depuis plus de 20 ans « le survivant » le stupéfixia sans ménagement. James pouvait sentir son regard pesant alors qu'il tentait par tous les moyens de trouver un moyen de se libérer de l'emprise du sort.
« -Tu ne vas pas y arriver fiston. » La voix de son père était sourde et froide, ce qui consistait un fait inhabituel lorsque l'on savait que Harry Potter ne s'était jamais départit de son air doux et chaleureux en présence de ses enfants. Sauf peut-être les fois où lui et Albus, son jeune frère, s'étaient montré un peu trop présomptueux, impolis, et/ou imprudents. James cessa de se remémorer son tendre passé et pensa plutôt à son présent, voire à son futur qui risquait d'être fortement compromis s'il ne parvenait pas à faire revenir son père à la raison. Il se concentra donc sur son père, et sur la scène terrifiante à laquelle il était en train d'assister :
Harry Potter se rapprochait lentement de lui, et un sourire qu'il ne lui connaissait pas se dessinait sur son visage.
« -Laisse- moi te dire une bonne chose, fiston. » il appuya presque avec ironie sur le dernier mot. « J'ai longtemps attendu ce moment… veux-tu savoir pourquoi ? » lui demanda-t-il en faisant tourner sa baguette entre son majeur et son pouce.
James se dit que c'était, comme dans les films moldus qu'il regardait étant enfant, le moment ou le méchant dévoilait son plan alors qu'il pensait le héros à sa merci. Juste avant que celui-ci ne se délivre et le batte. La seule différence ici, reposait sur le fait que James n'avait rien d'un héros et qu'il doutait de parvenir à briser le sort. Il pensa également que s'il avait le choix, oui, il aimerait comprendre pourquoi son père lui en voulait autant, et aussi comment il faisait pour lui parler sans ouvrir la bouche. Car la voix de l'ancien héros de guerre paraissait en effet sortir directement de son cerveau à lui, lui lacérant le crâne, comme si elle entrait dans le seul but d'imprimer à jamais ses mots dans son esprit.
Comme au ralentit, il vit l'homme se pencher à son oreille et dire, ou plutôt penser d'une voix doucereuse :
« -Bien sûr que tu veux savoir pourquoi. » Il se releva et le força à le regarder droit dans les yeux. Ses dents se serrèrent et James put voir les jointures de ses doigts blanchir alors qu'il serrait d'avantage sa baguette. Le jeune homme déglutit difficilement. Il avait le sentiment que son père ne répondrait jamais à cette question. Il eut raison. Alors que l'homme levait sa baguette pour lancer à son adversaire le sortilège de la mort, James Potter crut voir une lueur rouge dans les yeux déments qui continuaient à le fixer.
-Avada kedavra !
Ce matin-là, James eut autant de mal à se réveiller que la fois ou lui et ses amis avaient décidé de fêter la victoire de l'Angleterre à la coupe du monde Quidditch. Ce qui n'était pas peu dire, puisqu'il avait ce soir- là but presque autant que Hagrid (qui était supposé officiellement les accompagner, et officieusement les surveiller, Ginny Potter avait été claire sur ce point). Hagrid qui était, rappelons-le un demi-géant…
Le jeune homme se leva donc difficilement et se laissa guider par l'odeur de bacon qui venait de la cuisine. Il s'assit à table entre son frère et son père, pendant que sa mère le saluait d'un baiser sur la joue.
« -Qu'est-ce qu'il y a mon chéri, tu as passé une mauvaise nuit ? » lui demanda sa mère en passant sa main dans ses cheveux.
« -Oui Jamesie, qu'est-ce qu'il y a ? » James grogna. Pourquoi fallait-il qu'Albus s'y mette dès le matin ? « Tu as fait un vilain rêve ? Ce sont les exams qui t'inquiètent, et tu ne trouves pas le sommeil ? Ou alors… peut être que ça n'a rien à voir ? Peut- être que c'est à cause… d'une fille ? » dit-il avec un sourire goguenard, sachant très bien que depuis Poudlard, la vie sentimentale de son frère se résumait au néant.
James soupira bruyamment et mordit dans sa tartine à pleine dent. Il ne savait pas pourquoi, mais depuis quelques temps il ne prenait même plus la peine de répondre aux sarcasmes de son frère. Cela avait surement un rapport avec le fait qu'il se sentait épuisé même après une bonne nuit de sommeil, alors qu'il était persuadé de ne pas avoir fait le moindre cauchemar. Peut-être irait-il voir Victoire, sa cousine qui finissait ses études de médicomagie, afin qu'elle lui donne une potion de sommeil sans rêve. Juste au cas où.
En attendant, et après avoir pris le temps de discuter avec son père des prochaines vacances de noël qu'ils passeraient au Terrier (le fameux pudding de Mamie Molly…), et, moins réjouissant, de ce nouvel assassin qui faisait la une de La Gazette du Sorcier, il monta rapidement dans sa chambre et se prépara pour aller en cours.
James Potter avait décidé, à sa sortie de Poudlard deux ans plus tôt, de suivre les traces de son père et de devenir un à son tour auror. Son frère Albus avait choisis la même voie que lui et l'avait rejoint un an plus tard à l'Institut Supérieure de Magie (que la plupart des élèves appelaient « la Mine » en raison du fait que l'Institut se trouvait sous terre). C'était là que se retrouvaient les étudiants de Grande-Bretagne et d'autres pays qui souhaitaient continuer leurs études, et ce, quel qu'en soit le domaine. Ainsi, leur cousine Rose avait décidé de faire des études de Potion (ce qui était une très mauvaise idée avait dit oncle Ron, qui lui ne semblait pas particulièrement aimer cette matière), et Roxanne, la fille d'oncle Georges et tante Angie, qui avait le même âge que James avait préféré continuer l'étude des créatures magiques. Hugo et Lily, les plus jeunes de la famille Weasley/Potter étaient tous les deux en 6ème année, à Gryffondor et piaffaient d'impatience à l'idée de se retrouver à la Mine.
Enfin prêt, James transplana dans Hyde Park et se dirigea vers les toilettes publiques les plus proches. Ayant vérifié qu'aucun moldu ne l'observait, il souleva la plaque d'égout qui se situait derrière le petit bâtiment, respira un grand coup et sauta dans le vide, qui se transforma rapidement en un grand toboggan de pierres. Après quelques minutes qui lui parurent une éternité, il atterrit en douceur sur le sol poussiéreux et grimpa dans un des vieux wagons qui se trouvait devant lui. Il desserra le frein, et comme s'il était dans une vraie mine, son petit wagon descendit à toute allure les rails creusées à même la roche pour l'amener finalement jusqu'à une petite plateforme qui se trouvait être la place centrale de la Mine. Je déteste ce moyen de transport, se dit James, légèrement nauséeux. Autour de lui, les élèves arrivaient de partout, leurs wagons sortants à toute vitesse des multiples tunnels qui creusaient la roche.
« -James, ma poule ! » La dite poule se retourna pour voir la tête de son meilleur ami à quelque mètres de lui. Celui-ci se montrait peu discret et lui faisait de grands signes pour qu'il le rejoigne. James soupira. Encore.
« -T'as une sale tête. Tu sais que t'as une sale tête ? » lui demanda Matt comme s'il parlait à un enfant de huit ans. « Tu devrais te détendre mon chou, te reposer et prendre une bonne nuit de sommeil », dit-il en passant un bras sur ses épaules.
« -C'est ce que j'ai fait ! » dit James irrité. « Mais en ce moment, je ne sais pas pourquoi, j'ai beau me reposer pendant des heures, ça ne change rien. Je suis crevé. » Matt fixait son ami d'un air inquiet. C'était vrai que depuis un certain temps, James avait l'air exténué. Il choisit cependant de ne pas l'inquiéter d'avantage et de reprendre son rôle de benêt.
« -Allez mon grand, fais pas la gueule ! Tu sais ce qu'on fait aujourd'hui ? »
James releva la tête, intéressé « Non, qu'est-ce qu'on fait ? Pratique ? Théorie ? »
« -Pratique, darling ! »
James sourit franchement. Si les cours de théorie concernant les créatures dangereuses ou les mesures de sécurité (franchement, les mesures de sécurité !) avaient tendances à l'ennuyer profondément et/ou à l'endormir, les cours de pratique, eux suffisaient à lui rendre le sourire pour la journée entière. Ok, pour la matinée. Quelques minutes plus tard, Matt et James furent rejoint par Hector, et ils se rendirent tous les trois dans la salle d'entraînement des deuxièmes années apprentis aurors. Alors qu'ils allaient descendre le toboggan qui menait au couloir de leur salle, Matt eut une réaction excessive (comme d'habitude) et hurla dans l'oreille de James (comme d'habitude).
« -Eh, Jamesie ! Ce ne sont pas tes cousins là-bas ? » l'inconvénient, quand on vient d'une famille comme la mienne, se dit James, c'est qu'il y a toujours des cousins quelque part. Il secoua la tête et chercha des yeux les personnes que Matt pointait du doigt. En effet, il pouvait apercevoir à travers la foule d'élèves Dominique, Louis et Roxanne, ainsi que leurs amis, apparemment en pleine discussion. Il alla à leur rencontre, suivit par ses deux imbéciles de meilleurs amis. Roxanne fut la première à le voir et à lui sauter dessus.
« -James ! ça me fait plaisir de te voir ! Tu ne viens jamais à la maison, et tu n'es même pas venu fêter Halloween avec la famille pendant les vacances de toussaint ! » dit-elle avec une moue adorable. « En plus, rajouta-t-elle en haussant les sourcils, tu n'as pas pu voir les nouvelles inventions de mon père. »
« -Je sais Rox, mais ne t'inquiète pas ! Al m'a tout raconté, de long en large ! Et pour la soirée d'Halloween, tu n'as qu'à te plaindre à l'autre imbécile heureux, là, dit-il en montrant Matt avec son pouce.
-Comment ça ?
-C'est bien simple : Matt a pensé que ça serait marrant de voir si le maléfice de glue perpétuelle ne pouvait vraiment pas être défait. »
Louis sembla s'intéresser à la conversation et dit :
« -Et donc ?
-Il ne peut vraiment pas être défait. Mon pantalon collé à la chaise de son bureau en témoignera. » La petite assemblée explosa de rire, alors que James rougissait légèrement. Il avait quand même cru qu'il ne pourrait plus jamais bouger ses fesses de cette maudite chaise ! Ce fut le moment que choisit Al pour arriver, atterrissant lourdement sur son postérieur. Cinq secondes plus tard, une fille arriva tout aussi gracieusement et se releva en renversant l'intégralité du contenu de son sac par terre. Albus l'aida, repéra son frère et Roxanne, pendant que Matt inventait des théories farfelues quant à l'utilisation de la glue perpétuelle avec Louis, et qu'Hector draguait effrontément Dominique qui en avait le rouge aux joues. Un tableau normal, en somme, se dit James.
« -Salut Jamesie ! » lui dit Al en souriant de toutes ses dents, « je te présente Julie, elle est française, elle est perdue et elle suit les cours d'études des créatures magiques, en 2ème année. Roxane, tu pourrais peut être l'aider ? » il n'attendit pas sa réponse et courut vers les escaliers les plus proches, prétextant une envie pressante. La jeune fille, Julie, se rappela James, regardait encore l'endroit ou se tenait Albus quelques minutes auparavant, les yeux grands ouverts et un sourire incertain aux lèvres. Puis elle s'avança vers lui et lui demanda dans un anglais parfait, quoi qu'avec un léger accent :
« -Il est toujours aussi… élégant ? » Elle avait dit ça avec un air légèrement agacé, comme si elle ne supportait pas que la situation lui échappe. « Si tu savais ! » répondit James, « j'ai passé 19 ans a essayé de lui inculquer les bonnes manières, sans résultats. » Roxanne intervint et se chargea rapidement des présentations, avant de lui proposer de lui montrer sa salle, puisqu'elles partageaient toutes les deux les mêmes cours. Julie accepta avec joie, et le groupe se sépara, les deux jeunes filles ayant cours à la surface, alors que tous les autres ne pourraient profiter du soleil qu'une fois les leurs terminés.
Les élèves de 2ème année apprentis aurors étaient tous à la queue leu leu et attendaient plus ou moins patiemment leur tour pour se présenter devant l'épouvantard. Leurs professeur de Défense, Bob Bibendum, un homme grand et sec aux cheveux gras qui lui descendait jusqu'en bas du dos leur avait expliqué en long, en large et en travers pourquoi ils devaient se soumettre à cet exercice niveau 3ème année de Poudlard. Ils devaient, en temps qu'auror, être prêts à affronter leurs peurs, à les vaincre afin de réussir leurs missions. Blablabla…
« -Et vous penserez bien, bande de larves dégoutantes, à remercier les étudiants qui passent leur temps à faire bronzette au soleil - pendant que d'autres travaillent vraiment !-, qui nous ont capturé toutes ces créatures ! Allez-y bande de chiffes molles, qu'est-ce que vous attendez ? Attaquez ! »
Voilà qui ferait certainement plaisir à Roxanne, si elle savait la façon dont parle cet imbécile de ses études… se dit James, attendant son tour. La haine que ressentait Bibendum à l'égard des étudiants de la faune magique n'était un secret pour personne.
Lorsque James arriva en face de l'armoire, il était prêt. Du moins, le pensa-t-il. Parce qu'au moment où le meuble s'ouvrit, il laissa apparaitre la dernière personne à laquelle il s'attendait. Son père. James n'eut qu'une pensée lorsqu'il aperçut les yeux rouges et le sourire sans joie de son géniteur : merde !
La plupart de ses camarades -qui avaient reconnu son père- le regardèrent d'un air surpris et légèrement narquois. Alors comme ça le petit Potter avait peur de son papa ? Ridicule, devait-il penser ! De son coté, James ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait. Puis il vit son père se rapprocher lentement vers lui, de grandes étincelles vertes s'échappant de sa baguette. « Toi ! »James sursauta en entendant cette voix dans sa tête. « Toi, je vais te tuer ! »Il comprit que l'homme ne mentait pas. A ce moment-là, son sang se glaça dans ses veines, ses mains se mirent à trembler et il crut un instant qu'il ne pourrait pas tenir sur ses jambes. Mais qu'est-ce-que je fais là ? Il vit son père lever sa baguette, prêt à lui lancer un sort qui ne serait sûrement pas agréable, et, au moment où il pensait que partir en courant serait sans aucun doute la solution la plus approprié, il se souvint que ce n'était qu'un exercice. S'efforçant donc d'imaginer son père habillé et maquillé comme sa mère, il cria « ridikulus ! » aussi fort qu'il le pouvait. Le spectacle qu'il avait devant lui était sans doute la chose la plus drôle qu'il n'ait jamais vu : Harry Potter, le Survivant, l'Elu, respecté de tous et craint par d'autres, tentait désespérément de rentrer dans son armoire, honteux de sa tenue qui était subitement devenue très féminine. Les élèves autour de James rigolèrent un bon coup, avant que le Professeur Bibendum ne leur hurle de retourner au travail. James quant à lui préféra sortir de la salle. Il ne voulait plus suivre de cours aujourd'hui. Trop d'émotions pour la journée, se dit-il. Il voulait voir la véritable lumière du jour le plus vite possible et se dépêcha donc de rejoindre le wagon le plus proche de lui, après avoir monté une bonne centaine de marche.
« -James ! »
Laisser moi partir ! James se retourna néanmoins, pour se retrouver face à Hector et Matt qui semblait inquiets. « Est-ce-que ça va ? » Il tenta de prendre l'air le plus serein possible. « Oui ça va, merci. Je me sens juste d'humeur un peu…claustrophobe aujourd'hui! Envie subite de prendre l'air! » « On t'accompagne » lui dit Hector. « Et ce n'est pas négociable, Jamesie ! », crut-il bon d'ajouter lorsqu'il vit que James allait répondre quelque chose. Ce dernier grinça des dents. « Oui maman ».
Arrivés à la surface, ils eurent la bonne surprise de croiser Roxanne et Julie en train de débattre sur –semblait-il- l'origine du norvégien à crête blanche. Intéressant… se dit James non sans ironie.
« Qu'est-ce que vous faites là tous les trois ? » demanda Roxanne lorsqu'elle les remarqua. « Vous séchez déjà des cours ? Si tante Ginny savait ça James… »
« -Ce n'est pas ça ! » dit Matt en lui coupant la parole, ce qui, au vu du regard noir que lui lança Roxanne, ne plut pas à cette dernière. « Jamesie ne se sentait pas bien du tout, alors on s'est dit qu'un petit tour en surface devrait lui faire du bien ! »
Julie suivait l'échange, un peu en retrait, intimidée par la proximité qui liait ce petit groupe de personnes. Si elle avait bien compris, James et Roxanne étaient cousins, et ils se connaissaient tous depuis au moins le début du collège. Elle regarda ensuite le dit James, qui paraissait sur le point de s'évanouir, blanc comme un linge. « Tu devrais peut-être rentrer chez toi ou aller à l'infirmerie, non ? ». James parut surpris un instant, puis s'allongea dans l'herbe sans plus de cérémonie. « Non, ça va, je préfère rester ici et attendre que ça passe ». Il regardait Matt et Roxanne se disputer, puis demanda à Julie : « Et vous, qu'est-ce que vous faîtes là ? vous n'avez pas de créatures bizarre à capturer, de devoirs à rendre ? » sa voix semblait un peu amer lorsqu'il posa cette dernière question, remarqua Julie. Elle s'assit à coté de lui sans aucune gêne. « Il y a eu un problème avec les épouvantards que l'on a attrapé ? » James manqua de sursauter et se fit la réflexion que la jeune fille avait hélas oublié d'être bête. Il se contenta de répondre vaguement. « Ouais. » Julie attendit qu'il aille jusqu'au bout. « Il semblerait que la chose qui me fasse le plus peur au monde, c'est mon père. » la jeune fille haussa les sourcils, et réfléchit à ce qu'il venait de dire. Puis elle décida finalement que ce n'était pas à elle de lui remonter le morale, mais plutôt à ses amis, à savoir l'imbécile heureux qui se chamaillait gentiment avec Roxanne, et l'autre idiot qui lui souriait de toutes ses dents depuis maintenant –elle regarda sa montre- trois bonnes minutes.
« -ROXAAAAANNE ! » hurla t-elle sans prévenir, ce qui eut pour conséquence de faire sursauter James et Hector qui la regardèrent comme si elle était complètement folle.
« -QUOOOOI ? » répondit Roxanne en hurlant alors qu'elles n'étaient qu'à quelques mètres l'une de l'autre, détail qui ne manqua pas d'agacer James encore plus qu'il ne l'était déjà : son tympan gauche n'avait pas apprécié le fait d'être situé aussi près de Julie, qui représentait à ce moment là une nuisance sonore plutôt… désagréable.
« -Mais arrêtez de crier toutes les deux ! Vous allez rameuter tous les moldus du parc ! » Roxanne lui lança un regard à la fois amusé et faussement fâché.
« -Jamesie, sois mignon, laisse les adultes parler entre eux. Tu disais, Julie ? » Cette dernière regarda James d'un air condescendant avant de dire :
« -Tu avais promis de me faire visiter le Chemin de Traverse en fin d'après-midi, tu te souviens ? » elle avait dit ça avec une voix de petite fille à laquelle même James n'aurait pas pu dire non. Roxanne se frappa le front avec exagération « Mais oui c'est vrai ! Désolée Julie, vient, on y va tout de suite ! » elle alla vers elle et lui prit la main « vient, on va transplaner ensemble, puisque tu ne sais pas encore ou c'est ». Avant que les garçons n'aient pu esquisser le moindre geste, elles disparurent dans un crac sonore.
Enfin un peu de calme, se dit James.
Comme il se trompait.
