C'est ma première fanfiction, alors soyez indulgents, par pitié…
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Roy baissa les yeux sur sa valise. Il culpabilisait de la laisser ainsi. Quelques jours plus tôt, il lui avait fait part de son intention de rejoindre l'armée et l'avait suppliée de ne rien dire à son père. Il savait bien comment il aurait réagi. Elle souriait, mais il la connaissait suffisamment pour sentir sa tristesse.
-Bon, et bien… Bonne chance, monsieur Mustang…
Encore. Elle l'appelait encore comme ça. Depuis quatre ans, elle n'avait jamais voulu l'appeler Roy.
-Merci, mademoiselle Riza.
Du coup, pour la taquiner, il l'appelait ainsi. Roy inspira profondément et fit volte-face. Il se mit en marche et fut soudain arrêté par deux bras fins qui l'entourèrent. Il sentit quelque chose sur son dos. Elle y avait posé sa tête.
-Vous reviendrez, n'est-ce pas…
Son cœur se déchira.
-… monsieur Mustang ?
Pas un appel. Pas une plainte. Une supplique. Mustang sentit sa résolution faiblir. Non ! Non, il ne devait pas abandonner son rêve pour ça ! Il reviendrait, de toute façon. L'alchimiste saisit doucement la main de celle qu'il aimait.
-Je reviendrais. Je te le jure.
Les deux bras resserrèrent brièvement leur étreinte puis se retirèrent.
-Bon, alors… Au revoir…
Elle avait parlé si bas qu'il l'entendit à peine. Il serra les dents. Il se retourna vivement et la prit dans ses bras. Il s'écarta légèrement d'elle pour l'embrasser. D'abord doucement, puis avec toute sa passion. Lorsqu'ils se séparèrent, il posa son front contre le sien et murmura :
-Je t'aime, mademoiselle Riza.
Il la lâcha, attrapa sa valise et partit, la laissant sur le perron et maudissant sa lâcheté.
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Roy se secoua. Ce n'était pas le moment de ressasser de vieux souvenirs. Pas en pleine date. A côté de lui, Karine sourit et se pendit à son cou.
-A quoi tu penses, Roy ?
-A toi, bien évidemment, répondit-il avec un sourire charmeur.
Karine gloussa. Roy dissimula une grimace. Pourquoi tombait-il toujours sur des idiotes qui ne savaient que glousser bêtement ? Pourquoi ne tombait-il jamais sur des femmes fortes, avec un rire doux et léger qu'elles ne sortent pas à longueur de temps, qui savent quand être sérieuses et quand se relâcher, qui… Il interrompit le fil de ses pensées en constatant que la femme qui lui venait à l'esprit en même temps que cette description était son cher lieutenant. Il devait oublier son amour pour elle, oublier que ses sentiments étaient tout à fait réciproques, l'oublier… Foutues lois de fraternité… Il ne pourrait jamais avoir la femme qu'il aimait désespérément, la femme parfaite pour lui, parce qu'un foutu imbécile avait imposé de foutues lois stupides ! La voix de sa date le sortit de ses envies de meurtre.
-Roy ! Puisqu'on est ensemble, tu ne voudrais pas au moins m'embrasser ?
Ah bon, on est ensemble ? songea Roy. Il se pencha néanmoins vers elle pour poser ses lèvres sur les siennes, dans un baiser sans émotion, qui la contenterait malgré tout. Mais, encore une fois…
-Merde !
Mustang la repoussa brusquement. Putain ! Mais ça le poursuivrait jusqu'à la fin de sa vie, ou quoi ?
-Roy ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Karine le regardait, les yeux écarquillés de stupeur. Roy recula. Cette fois, il en avait marre ! Tant pis pour sa date, c'était trop dur.
-Rien ! Rien, laisse tomber. Au fait, on est pas ensemble.
Il lâcha ces mots puis s'enfuit à toute vitesse. Il arriva chez lui hors d'haleine. Il avait couru jusqu'ici sans s'arrêter. Ses lèvres le brûlaient et l'image de mademoiselle Riza tournoyait dans sa tête.
