HI !

Après avoir dévoré tout ce que je pouvais sur le Johnlock français j'ai décidé de me lancer. Ça reste un tour de chauffe, pas vraiment poussé. Je n'ai pas l'impression de pouvoir réellement maîtriser les personnages, ni même de pouvoir innover alors que tellement de choses ont déjà été publiées. Puis bon, passer après les supers auteurs (grosse pensée pour Nauss, si tu passes par là) qui peuplent ce fandom ça n'aide pas X)

Sinon, comme d'hab, Sherlock et John sont à Sir Arthur Conan Doyle, version BBC, je ne gagne rien.

POV John.

La brise londonienne glaçait son front, trempé de sueur après sa course effrénée au travers de la capitale. Il s'était arrêté pantelant, le souffle beaucoup trop court pour une si petite course poursuite. Il n'avait suivit Sherlock que sur une centaine de mètres avant qu'une effroyable quinte de toux ne le cloue contre un mur à cracher ses poumons. Un vertige le prit alors qu'il essayait infructueusement de faire entrer de l'air dans son organisme. Sa cage thoracique toute entière le brûlait, des tâches sombres brouillaient sa vue et il n'eut que le temps de s'appuyer un peu plus contre le mur avant que ses genoux ne cèdent. Les larmes perlèrent à ses yeux quand une nouvelle toux lui arracha la gorge, l'empêchant encore de respirer. Ce n'est qu'après d'interminables secondes qu'il put enfin avaler une goulée d'air, en essayant vainement d'apaiser sa respiration anarchique. A genoux dans une flaque d'eau marâtre, il passa une main lasse sur son front pour y chasser la sueur, constatant avec énervement que sa température était bien trop élevée pour son bien. Merde. Surement une putain de grippe. Pas étonnant pour la grisaille froide d'un décembre londonien mais foutrement handicapant dans la course au bandit. Bandit qui ne l'avait d'ailleurs pas attendu, tout comme Sherlock qui lui collait au train. John soupira, avant de se relever tant bien que mal alors que ses poumons semblaient refuser de coopérer. Une fois debout il dut encore s'adosser au mur pour compenser ses genoux mal assurés, le souffle tremblant. Un sourire cynique étira ses lèvres alors qu'il songeait à la piètre image qu'il devait renvoyer, ainsi affalé contre un mur dans un quartier sordide, les jambes trempées et le visage pourpre de fièvre.

Bon Dieu, à quel moment avait-il merdé au point de ne pas se rendre compte qu'il couvait une grippe ? À bien y penser surement entre l'homicide de la vieille aux chats et l'affaire du cuisinier intoxiqué. Ouais ça devait être ça. Sherlock ne lui avait pas laissé une minute de répit, ils avaient parcouru la ville en tout sens pendant des jours, sans jamais prendre plus de quatre heures de sommeil consécutives. Si le rythme ne posait pas de problème apparent au détective consultant il n'en allait pas de même pour le docteur, qui regrettait amèrement ses vingt ans. Et d'ailleurs, comment Sherlock avait-il fait pour ne pas remarquer son état ? Ah oui, question éminemment stupide : le travail avant tout, le reste de monde on verra plus tard.

Soupirant, John se redressa. Au moins les murs ne tournaient plus autour de lui. Il essaya de se repérer. Merde. Dans quelle putain de ruelle avait-il atterrit ? Seul Sherlock pouvait encore s'y retrouver dans ces méandres. Sauf qu'il n'était pas là. Chier.

Agacé mais inquiet, John puisa dans ses vielles ressources de soldat pour faire face avec calme, sérénité, maîtrise de soi et oh putain qu'il en avait ras-le-bol. Il se remit à marcher dans la direction qui lui semblait bonne, en espérant trouver le détective avec, pitié, le criminel ligoté à ses pieds. Ouais, avec un peu de chance il n'aurait pas à se battre. Ou à argumenter avec un flic de Scotland Yard. Et Sherlock serait aimable, lui attraperait un taxi avec son aisance habituelle et foutrement pas normale, et se tairait, et le laisserait dormir pendant douze heures, sans violon, ni explosion, ni trou dans le mur, ni litanie de 'Je m'ennuie' alors qu'il revenait tout juste d'une enquête. Avec un peu de chance. Putain qu'il avait trop de fièvre pour croire cela possible.

Il s'essuya le front avec sa manche, pesta quand il la retira trempée de sueur, et déboucha finalement sur une grande avenue. Et, Oh miracle !, Sherlock était là, Lestrade aussi, comment diable avait-il fait pour le rattraper ?, le bandit déjà en voiture. Le brun se pavanait fièrement, insultant Anderson, la mine réjouie. Bien. Le docteur subirait peut-être un peu moins si le sale gosse se défoulait sur un autre. Il boitilla vers Sherlock, pressé de rentrer enfin au 221b. Dormir. La promesse d'une bonne nuit de sommeil, oui il n'était que 16 heures merci, sonnait comme l'angélus céleste dans son esprit abruti de fièvre et de fatigue.

Puis Lestrade le remarqua et sa mine devint visiblement inquiète. Il devait vraiment avoir l'air pitoyable. Il s'efforça de sourire, bonjour la grimace, et se dirigea résolument vers son collègue, bien décidé à partir, enfin. Mais Sherlock semblait en avoir décidé autrement. Il continuait d'importuner les inspecteurs, arrogant, sarcastique, diablement séduisant alors qu'il martyrisait Donovan. Rayez « séduisant ». Faute à la fièvre. John abattit un peu rudement sa main sur l'épaule de son colocataire, pas la patience d'être délicat. Le détective s'il fut surpris ne le montra pas, détailla son ami en une seconde, son regard froid enregistrant le front humide, les yeux rouges et la respiration sifflante, le jean trempé, la jambe raide et le léger tremblement de son corps. Pas comme s'il fallait être un génie pour voir qu'il était malade comme un chien. Même Lestrade l'avait déduit et, oui, c'était méchant, Sherlock déteignait sur lui. En tout cas le brun sourcilla à peine mais s'élança immédiatement sur la voie pour arrêter un taxi. Sans un regard pour le reste de l'assistance il attrapa John par le coude, le poussa dans la voiture toute juste garée et lui aurait bouclé sa ceinture si le docteur n'avait pas grogné qu'il n'était plus un enfant, avant de s'engouffrer à son tour dans l'habitacle. Une adresse énoncée d'une voix autoritaire et le taxi démarra en trombe sous les yeux ahuris des policiers.

John, ébahi, regarda son colocataire comme s'il s'était soudainement changé en dragon assis sur un tas d'or. Ce qui serait surement plus probable que l'élan d'attention improbable du génie. A moins qu'il ne veuille juste s'éloigner de la source de bêtise qu'était le commun des mortels. Ouais, ça devait être ça. Rassuré, il lâcha des yeux Sherlock, qui était toujours anormalement silencieux. Pas que John s'en plaigne. Juste qu'il redoutait le moment où son petit miracle éclaterait en mille morceaux pour le rendre à la pénible réalité. Bien résolu à profiter de ce calme inespéré il se rencogna sur la banquette, posant son front brulant sur la vitre délicieusement froide. Mais alors qu'il se détendait enfin, Sherlock décida de redevenir Sherlock.

-Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ?

John grommela, peu enclin à se faire remonter les bretelles.

-Tu aurais dû me prévenir. Je ne t'aurais pas laissé venir.

Surpris, le docteur releva la tête. Serait-ce une sorte de… Prévenance ?

-Malade tu m'es inutile.

Faux espoir. Toujours faute à la fièvre.

-M'inquiéter pour toi me ralentit. J'ai eu de la chance d'attraper Stuart, pour une fois que Lestrade m'a servi à quelque chose. Il m'a distancé alors que…

John avait arrêté d'écouter le monologue du brun à partir de « m'inquiéter ». A quel moment Sherlock avait-il développé la capacité de s'inquiéter pour quelqu'un d'autre ? Bien sûr, le détective tenait à lui. A sa manière. Mais il ne le montrait que très, très peu. Et le disait encore moins. La fièvre devait lui donner des hallucinations auditives.

-John tu ne m'écoutes pas !

-Hein ? Oh oui, désolé Sherlock.

Simple, concis et, pitié, du silence.

-Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? Je déteste me répéter, tu le sais.

Merde, loupé.

-Tu aurais pu le deviner, finit-il par répondre.

-Je ne devine pas John, tu le sais. Et j'étais sur une affaire. Je ne dois pas dissiper mon attention.

-Tu ne te gênes pas pourtant d'habitude. Tout pour être désagréable.

John grinça des dents. Il se savait injuste. Mais Sherlock pouvait être si horripilant. Et le mal de crâne qui menaçait de faire exploser sa tête ne l'aidait pas à rassembler sa patience. Et puis au moins Sherlock se la bouclait.

Merde. Pas normal. Le blond coula un regard de l'autre côté de la banquette. Le détective avait les yeux résolument tournés vers la vitre, les lèvres pincées. Vexé. Le docteur soupira. Même à moitié bouffé par la fièvre c'était à lui de faire le premier pas.

-Sherlock.

Mouvement à peine visible d'un sourcil brun. Bien.

-Je suis désolé. Même si je ne devrais pas. Mais j'ai de la fièvre. Donc je suis désolé.

-Ce que tu dis n'a aucun sens.

-La ferme.

Micro sourire suite à cet échange si habituel entre eux. Affectueux. Mission accomplie. Le brun ne ressemblait plus à un enfant boudant son père. Ses épaules s'étaient détendues, ses yeux s'attardaient maintenant sur John, étrangement chaleureux, cherchant à rattraper ce qu'ils avaient occulté durant l'enquête.

-Sueur, regard moins concentré qu'à l'accoutumé : température d'un peu plus de 38 degrés Celsius, trop mais pas critique. Narines rouges et abimées par les frottements répétitif des mouchoirs, ce qui explique les bruits déplaisants mais récurrents que tu fais depuis une semaine. Jambe roide, tu as forcé pour me suivre, malgré ton état. Cela révèle-t-il une tendance au masochisme ? Je sais ça ne me concerne pas, ne fronce pas tant les sourcils. Vêtements trempés, tu es tombé ou plutôt tu t'es laissé tomber dans une flaque, ce qui ne doit pas arranger ton état.

-Élémentaire mon cher Sherlock, ricana John, malgré tout heureux d'avoir enfin l'attention complète de son ami, bien que les déductions soient aisées à faire.

-Ce n'était pas très compliqué effectivement. Tu aurais pu me rappeler à l'ordre, comme habituellement. Tu ne l'as pas fait, tu étais aussi absorbé que moi par l'enquête. Je ne suis pas plus fautif que toi et j'accepte tes excuses.

Le blond leva les yeux au ciel. La vérité sonnait comme le pire aveu de mauvaise fois qu'il n'ait jamais entendu. Mais Sherlock avouait être à moitié en faute, ce qui était déjà énorme. Et John était trop fatigué pour en demander plus. Il lui adressa un petit sourire et se renfonça sur le siège, prêt à profiter des embouteillages pour piquer un somme, quand l'autre énergumène commença à se tortiller. Après quelques acrobaties qui lui valurent un regard méfiant du chauffeur il arriva finalement à ôter son manteau, qu'il drapa sur les genoux du malade. Il l'examina une seconde, jugea son œuvre imparfaite puisqu'il remonta le pardessus jusqu'au menton de John avant de le coincer derrière ses épaules frissonnantes. Il eut un sourire satisfait qui parut la chose la plus incongrue et merveilleuse aux yeux du blond. Celui-ci sentait le manteau le réchauffer doucement, au moins tout autant que le regard attentif braqué sur lui, et bon Dieu était-ce de la tendresse de la part de Sherlock ? Il remercia la fièvre qui lui colorait déjà les joues sans quoi le détective aurait remarqué l'énorme fard qu'il était en train de piquer. Réflexion stupide. Sherlock l'avait remarqué. Comment aurait-il pu en être autrement alors que toute son attention était focalisée sur lui ? Un deuxième sourire fléchit la courbe de ses lèvres, bien goguenard cette fois-ci, alors que John effectuait une retraite stratégique en détournant le regard. Foutu détective avec ses foutus super-pouvoirs de déduction.

Le blond n'eut pas le temps de plus maugréer qu'une quinte de toux le secoua tout entier, le faisant se plier de douleur. La tête lui tourna et il se laissa retomber en sifflant, les poumons en feu. Il n'atterrit cependant pas sur la banquette usée mais dans les bras étonnement agréables de son colocataire qui s'était rapproché. John releva les yeux, surpris, pour tomber sur un visage inquiet mais sûr de lui. OK, cette journée était décidément bizarre. Et il n'était pas le seul à être malade, Sherlock devait aussi être atteint. Très atteint. Où était l'hosto le plus proche déjà ?

Faisant fi du trouble plus qu'apparent de John, le détective entreprit d'ajuster leur position. Il se colla contre le flanc du souffreteux pour le caler entre ses bras avant de rabattre le manteau sur leur deux corps. Le blond était incroyablement tendu. Avait-il déjà eu un contact aussi poussé et prolongé avec le cadet ? Non jamais. C'était tout à la fois gênant et plaisant, inédit mais déjà familier. Et il se surprenait à regretter de ne pas y avoir eu le droit plus tôt. De toute manière il était trop fatigué pour protester et il y avait des bouchons monstrueux, autant rester là. Mauvaise foi. En plus Sherlock avait encerclé sa taille de ses grands bras, l'empêchant de bouger. Et puis il était au chaud et c'était très bien pour lutter contre sa grippe. Donc il n'allait pas bouger mais plutôt s'appuyer plus lourdement contre son ami et même nicher son visage dans le creux du coup pale, histoire de dormir bien confortablement. Ouais, très bon programme. D'ailleurs Sherlock ne moufta pas, se contentant de promener son nez dans les mèches blondes, un tendre sourire obstinément accroché aux lèvres et que le docteur ne vit pas. La journée n'était pas si terrible que ça finalement…

Voilà donc pour ce premier OS.

J'aime bien imaginer John avec un langage ordurier, je trouve ça plus drôle. Qu'en pensez-vous ? Et question fondamentale: dois-je continuer sur ce fandom ou fuir ? XD

(Si vous avez des remarques sur le style/orthographe, je prends aussi ^^)

KISS !