Septembre 2015
Bonjour à tous ! Alors, La vie n'est pas un jeu est le deuxième opus de la "saga" que je nomme Les Liens Eternels. Cette saga, divisée en plusieurs fics, est l'histoire des Maraudeurs et de Lily Evans, leurs années à Poudlard jusqu'au 31 octobre 1981. La vie n'est pas un jeu raconte la 4e année de nos protagonistes. Il y a un premier opus : Entre amis, cinq prologues qui relatent quelques événements majeurs qui se passent avant La vie.
Rapide résumé de Entre amis : Lily a découvert la magie grâce à Severus Rogue, mais les deux meilleurs amis ont été séparés à leur Répartition à Poudlard. Sirius est envoyé à Gryffondor et se dresse peu à peu contre ses parents, notamment grâce à sa cousine Andromeda et d'autres que l'on reverra dans cette fic. Remus a révélé 'accidentellement' à ses amis qu'il était un loup-garou, mais ceux-ci l'ont accepté et essayent de devenir des Animagi grâce à lui. Lord Voldemort a frappé un grand coup, son premier, en ravageant un orphelinat londonnien - le sien étant jeune - mais la population sorcière ne sait pas encore que c'est lui.
J'ai commencé la publication de cette fic en 2008 et l'ai terminé en 2009. A l'heure où je vous écris ce mot, nous sommes en septembre 2015 et déjà quatre fics constituent cette saga. La vie n'est pas un jeu raconte donc la 4e année des Maraudeurs et de Lily, puis Leave it behind raconte leur 5e année, et The Gentlest Feeling, 6e année, est actuellement en cours d'écriture. Il y aura également une fic pour la 7e année et une pour le Post-Poudlard jusqu'au 31 octobre 1981. Pour plus de renseignements, je vous invite à lire mon profil.
Si je réécris ma note d'auteur c'est pour vous préciser que la merveilleuse Zod'a du duo d'auteurs Eve et Zod'a a généreusement et récemment corrigé cette fanfiction, tout comme elle a corrigé Entre amis. J'ai déjà mis en ligne la version corrigée d'Entre amis, et voici celle de La vie n'est pas un jeu. On la remercie très fort, sa correction fait une grande différence ! Et puis tant qu'à faire je lui fais de la pub, allez voir les fics d'Eve et Zod'a, je les adore !
Voilà, j'espère que ce premier chapitre vous plaira et que vous aurez envie de lire la suite, voire de laisser un petit commentaire ? Même si cette fic est finie depuis 2009 je lis vos reviews et j'y réponds sans faute ! Ah, et sachez que si vous n'en avez pas envie vous n'avez pas besoin de lire Entre amis pour comprendre cette fic-là, ce qui est important je le réexplique dans La vie quand j'en ai besoin.
Bonne lecture !
Titre : La vie n'est pas un jeu
Résumé : 4e année. Des amourettes compliquées aux solides amitiés, des moeurs changeants à la terreur, des coups-bas aux meurtres... Tiens ? Et un rapprochement entre deux Gryffondors ? - La vie n'est pas un jeu, Potter - On n'a que 15 ans, Evans. On a le temps d'y penser.
Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à JKR, sauf quelques OC et quelques évènements.
Dernière petite chose : Chaque chapitre débute par une petite note en italique, prononcée par un des protagonistes. Je ne précise jamais lequel, parfois c'est évident, parfois non, parfois même ça concerne plusieurs protagonistes. Vous vous y ferez à ces notes :).
Note de Zod'a : Alooooors... J'avoue que je sais pas du tout quoi mettre dans cette note, je crois que le but c'est de vous donner envie de lire cette fic mais est-ce que j'ai vraiment besoin de vous lister des arguments ? Non parce que franchement est-ce que je me ferais chier à corriger cette histoire si je ne l'avais pas adorée au préalable ? ... Bon, je vais quand même essayer : je ne sais pas si vous avez lu "Entre amis", le premier tome de cette histoire, mais en tout cas ce tome-ci est clairement différent. Les personnages ont bien vieilli et on se fait une meilleure idée de leur caractère, des relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres, de la guerre qui se déroule en dehors du château... Chaque personnage, que ce soit Lily, les maraudeurs, ou les OCs, n'est pas oublié et a son mot à dire dans l'histoire. Bah du coup, tout comme pour "Entre amis", c'était encore une fois un vrai plaisir de corriger cette fic, j'ai redécouvert certains persos que j'avais snobé quand j'avais treize ans parce que tout ce qui m'intéressait c'est que James se tape Lily, et puis, plus rigolo, je me suis bien marrée à certains endroit quand malilite faisait des fautes bidons comme "il lui prit son poux" au lieu de "il lui prit son pouls" ou encore "pourrirez-vous" à la place de "pourriez-vous". Ça, ça n'a pas de prix.
Voilà, en espérant vous avoir donné envie de lire si vous en êtes toujours là (J'aurais pu faire mieux en vous disant qui fait quoi et qui baise avec qui mais je ne voulais pas vous spoiler), et si oui, je vous conseille grandement de lire ensuite les autres tomes de cette saga parce que ça ne fait que dépoter davantage et c'est de mieux en mieux écrit et puis y'a du James et du Lily et des maraudeurs et des Ocs topissimes donc c'est cool. Prenez bien soin de vos tulipes mes petits gars !
La vie n'est pas un jeu
1. Amitié sur-développée et égo sur-malemené
On était... très proche. On se disait presque tout, on s'amusait comme des folles, on s'entendait super bien, on se soutenait. Il y avait des disputes, bien sûr. Mais c'était comme si nous nous étions, en quelques sortes, trouvées... On se comprenait, vraiment, on se complétait. Et puis... il y avait, des fois, ce petit « truc», entre nous. Qu'est-ce que c'était exactement, je n'en sais rien, mais ce petit quelque chose, et bien... Il faisait toute la différence. En vérité, c'était comme magique.
Il y avait une rue. Sombre et froide, étroite. Il y avait des pavés noirs, glissants. Du froid, de la brume, un peu partout. Et ses pas qui résonnaient sur la pierre. Ces bruits réguliers qui lui martelaient peu à peu le cerveau, lui rappelant qu'il n'y avait que cela pour briser ce silence oppressant...
Elle ne cessait de jeter des regards autour d'elle, se retournant parfois, craignant qu'on ne la suive autant que d'être paranoïaque. Le froid lui mordait les joues, la nervosité faisait trembler ses mains, l'angoisse lui serrait sa gorge, la peur lui dévorait le ventre...
Et soudain, ce bruit, ce cri, ce quelque chose qui fend l'air, ce murmure effrayant, cette douleur, partout, dans tout son corps... Le noir. Complet. Le néant. Plus rien.
Rien.
Je me réveillai en sursaut, le dos trempé de sueur, les mains tremblantes. Affolée, je scrutai l'obscurité autour de moi, mais ma vue s'habitua peu à peu, je pus me détendre en reconnaissant ma propre chambre. Je respirai plusieurs fois profondément, et me calmai enfin.
Soupirant, je me laissai retomber sur le matelas dans un bruit sourd, me demandant ce que pouvait bien signifier ce rêve étrange. Pas que moi, Lily Evans, n'avais jamais fait de rêves complètement fous, comme tout le monde, je vous rassure, mais... jamais de si réel ni de si terrifiant. Je tentai de me rassurer en me disant que ce n'était « qu'un rêve comme les autres », une nouvelle façon de cauchemarder que je n'avais juste jamais expérimentée avant.
Je jetai un coup d'œil à la fenêtre, et vit la lune brillante dans un ciel d'un bleu un peu clair : le soleil allait se lever dans une ou deux heures, l'aube n'était pas loin. Regardant autour de moi, j'eus un sourire en contemplant les deux formes allongées sur des matelas à même le sol.
Sur le premier, Lyra dormait paisiblement sur le dos, ses cheveux noirs et ondulés éparpillés, sa joue reposant contre l'oreiller, sa main repliée devant son visage. Sur le deuxième, on ne pouvait voir le visage de Liana ; elle s'était endormie sur le ventre, ses bras croisés sous sa tête, seuls ses cheveux blonds dépassant. Je m'assis complètement et contemplai mes deux meilleures amies.
Ça faisait quoi, trois ans que nous nous connaissions ? Un petit peu moins que nous étions amies, deux ans qu'elles étaient de plus en plus chères à mon cœur... Trois ans qu'on apprenait peu à peu à se connaître, qu'on se supportait, qu'on vivait ensemble. Trois ans que Liana apprenait tant bien que mal le russe avec Lyra ; que je désespérais de faire réviser aux deux autres leurs cours dans les règles de l'art. Deux ans qu'on passait une partie des vacances chez l'une ou chez l'autre. Un an qu'on se rendait à Pré-au-Lard ensemble.
Bien sûr, tout avait commencé en première année, à Poudlard. Enfin, les débuts avaient été difficiles. Une vieille dispute entre Eileen Rogue et Tristan Harper - la première, ex-apothicaire, avait vendu des années plus tôt une potion aux parents du deuxième, qui les avait involontairement tués. Sauf qu'Eileen était la mère de mon meilleur ami, Severus Rogue, et Liana Harper avait soutenu son père. Sans même chercher à me connaître, Liana m'avait méprisée dès le premier jour. Quant à Lyra, elle était si secrète, regrettant tellement sa Russie quasi-natale...
Malencontreusement, à Poudlard, Severus et moi, on s'était éloigné peu à peu. L'un Serpentard, l'autre Gryffondor ; l'un désireux de faire bonne figure dans une maison intransigeante, l'autre plutôt naïve, ne se doutant de rien ; l'un qui essayait, à contre-cœur, de s'éloigner un peu de l'autre, et l'autre pour qui l'un était son seul point de repère dans un monde si étrange ; l'un qui n'avait pas bougé lorsque Mulciber avait fait tomber l'autre pour prendre la place à ses côtés, et, sur le sol, l'autre qui avait essayé de retenir ses larmes...
Oh, tout avait fini par s'arranger. J'avais pardonné la « trahison » de mon meilleur ami, qui s'était fait respecter au fil des années par ses camarades verts et argents sans me laisser tomber pour de bon. Mais pendant que les choses allaient progressivement mieux entre lui et moi, d'autres situations avaient changé. Même si elle avait fait ça plus par pitié qu'autre chose, Liana s'était peu à peu rapprochée de moi, pour me consoler - et aussi me montrer à quel point tous les Rogues étaient des pourris, je pense. Elle était devenue ma confidente en ce qui concernait le « serpent aux cheveux gras », comme elle l'appelait affectueusement.
On s'était découvert toutes les deux des points communs, on commençait à réellement s'apprécier, et on se rapprochait même des autres filles de notre chambre. Et un beau jour, Liana avait découvert qu'une de ses colocataires parlait couramment russe ; elle avait alors supplié Lyra pendant de longues semaines, lui demandant de lui donner des cours particuliers.
Voilà comment avait commencé une amitié qui allait, j'en étais sûre, durer looongtemps : une dispute, une langue étrangère, un dortoir commun, et accessoirement un hibou enragé - mais ceci est une autre histoire... Les années passèrent, et on pouvait sans problème se décrire comme « meilleures amies ». Enfin, et ça je ne le savais pas encore, cette amitié serait le témoin de pas mal de choses étranges qui se produiraient cette année...
Retombant sur mon matelas en soupirant, je sus que j'étais incapable de me rendormir. J'attrapai alors un livre au pied de mon lit - ma chambre restait un vrai foutoir, pour ne pas faillir à ma réputation - et je commençai ma lecture. C'était la fameuse Histoire de Poudlard. Je ne la connaissais pas par cœur, mais j'aimais bien la relire parfois, une façon de me replonger dans l'univers de mon école, la rentrée à Poudlard étant dans deux semaines.
Plus tard dans la matinée, je m'activais aux fourneaux. Je n'avais pas réussi à me rendormir, et avais décidé de succomber à ma nouvelle passion : la pâtisserie. Pour le petit-déjeuner, gaufres, crêpes, muffins, brioches, viennoiseries... Bon, je ne savais pas ce qui était comestible ou non, je lisais à peine ce qui était marqué dans le livre de cuisine... À priori, c'était pas si mauvais que ça, mes meilleures amies s'étant jetées sur la nourriture.
On bavardait de nos projets pour la journée, quand un son retentit dans le salon. « C'est nous ! » chantonna une voix féminine. Je reconnus tout de suite la voix de Susan Harper, la mère de Liana, et me penchait immédiatement vers mon amie.
- Vingt mornilles qu'elle est avec Solène.
- Vingt que c'est mon père, répondit-elle en souriant.
On n'eut pas longtemps à attendre, et je perdis mon pari. Susan n'était pas accompagnée par la mère de Lyra, mais bien par son mari, Tristan Harper. Liana reprit la manie de sa mère et chantonna « J'attends ton fric, euh » avant de plonger dans son chocolat chaud.
- Salut ma chérie, sourit Susan en se penchant vers sa fille pour l'embrasser sur le front.
- Qu'est-ce que vous faites là ? demanda-t-elle tout de suite, avant de se reprendre devant le regard sévère de son père. Bonjour.
- Il faut que je parle à Sarah, répondit sa mère. Tristan m'accompagnait juste, Valery lui tape sur les nerfs depuis que tu es partie.
J'échangeais un regard avec Lyra. On savait très bien toutes les deux à quel point la sœur de notre amie pouvait être chiante, quand elle s'y mettait.
- Maman s'est levée y'a pas longtemps, j'ai entendu du bruit dans la salle de bain, dis-je à Susan, qui hocha la tête. Servez-vous, j'ai fait ça de bon cœur.
- Sans demander à être payée, en plus, rigola Lyra.
- C'est très bon, ma chérie. Quoi, Tristan, tu ne- Sarah, enfin, je te cherchais !
Ma mère venait d'entrer, encore un peu endormie, mais sourit à la vue de son amie. Amie qui s'empara d'une tasse, la remplit de café bien noir tout en grimaçant - elle détestait le café -, la fourra dans la main droite de Mrs Evans, se saisit de sa gauche et la kidnappa dans le salon.
Je levai les yeux au ciel devant les pitreries de la mère de ma meilleure amie. Je jetai un œil à son père, lisant la Gazette du Sorcier qui venait d'arriver avec une mine inquiète.
- Mauvaises nouvelles ? » Il regarda sa fille en tentant de sourire, peine perdue.
- Rien d'alarmant, le Ministère ne donne toujours aucune info à la Gazette en ce qui concerne l'orphelinat ravagé d'avant les vacances.
- C'est classé Secret Défense, ou quoi ?
- Exactement. Seules deux équipes d'Aurors et quelques Langues-de-plomb s'en chargent. Je n'en fais pas partie, Liana, si c'est ce qui t'intéresse. Je ne sais pas plus ce qu'il se passe que vous.
- C'est vraiment n'importe quoi, s'énerva Lyra. On s'est tous inquiétés, l'année dernière, même à Poudlard, quand il y a eu tous ces enlèvements. On a tous été traumatisés par cette histoire d'orphelinat. On se pose autant de questions que les autres.
- Je sais que c'est frustrant, mais en même temps, ça se comprend, continua Tristan Harper. On en parlait avec les Bones, hier. Si le journal décrivait vraiment la façon dont avance cette enquête, peut-être que les coupables pourraient s'en servir, mieux se cacher et faire disparaître encore d'autres traces. Rien ne nous dit qu'ils ne lisent pas le journal comme vous et moi.
- Vous êtes déprimants à parler de ça dès le matin, ronchonnai-je.
J'étais tellement contente que cette matinée commence si bien. J'avais appliqué le proverbe « Le jour appartient à ceux qui se lèvent tôt », fait des gâteaux mangeables, Susan était toujours aussi rigolote...
Heureusement, des éclats de rire qu'on entendait depuis le salon me remontèrent quand même le moral, ma mère et ma marraine semblaient bien s'amuser.
Et oui, ma marraine... Pour tout vous dire, Sarah Evans est aussi la marraine de Lyra, et Solène Carlson celle de Liana, nos trois mères sont meilleures amies. Aussi liées que le sont leurs filles. C'est une longue histoire...
Notre amitié, à Liana, Lyra et moi, n'a pas vraiment commencé à Poudlard, mais il y a quatorze ans de cela. Nos parents étaient déjà amis, on habitait à quelques maisons de différence. Oui, même si mes parents étaient moldus. D'ailleurs, Susan et Solène étaient moldues également, seuls leurs maris, Tristan et George, étaient sorciers.
Mais un jour, nos parents apprirent par le Ministère de la Magie qu'ils étaient en danger, pour une raison qu'on ignorait encore, un groupe de sorciers voulait notre mort. L'affaire fut heureusement vite réglée par les Aurors, et notre mémoire effacée, ordre du Ministère. Enfin, celle de nos parents et de Pétunia, ma sœur, alors âgée de quatre ans. Nous lancer le sortilège d'Amnésie alors que nous n'avions que deux ans n'aurait servi à rien, vu que nos pouvoirs et notre cerveau n'étaient pas encore assez développés.
Mes parents déménagèrent à Surrey, nous y habitons encore aujourd'hui, et les Carlson s'exilèrent en Russie, un rêve du chef de la famille. Les Evans ayant « oublié » l'existence de la magie, ce fut donc une véritable surprise lorsque je reçus ma lettre. Je me liai d'amitié avec Lyra et Liana à Poudlard, persuadée de les rencontrer pour la première fois là-bas.
Nous nous sommes vus pendant les vacances d'été qui suivirent notre première année, avec Nicole, une amie de notre dortoir, Lyra et sa mère, Liana et ses parents, ma mère et moi. Sauf que Tristan eut un curieux air de déjà-vu en rencontrant ses anciennes amies et leurs filles, et ne crut pas à une coïncidence lorsque, discutant entre adultes, ils découvrirent tous qu'ils habitaient au même endroit des années plus tôt, et avaient même été à peu de choses près de se rencontrer.
Poussé également par le fait que ses souvenirs de l'époque des premières années de sa fille étaient toujours un peu troubles dans son esprit, Tristan Harper fit une enquête et découvrit la vérité. Les six adultes redemandèrent à ce qu'on leur rende la mémoire - Pétunia refusa, ayant prit en grippe tout ce qui était magique depuis mon départ à Poudlard -, se relièrent d'amitié, et passèrent même plusieurs fois dans leur ancien quartier, histoire de se remémorer de vieux souvenirs.
Depuis ce jour, Liana, Lyra et moi profitions du plaisir d'avoir retrouvé nos marraines, et de voir que nos familles entretenaient d'excellents rapports.
Comme tous les ans depuis sa première année à Poudlard, James Potter invitait ses amis à passer quelques jours chez lui, pour les grandes vacances d'été. Grâce à un fameux stratagème qu'avaient mis en place Charlus et Dorea Potter, des cousins à son père, Sirius Black, son meilleur ami, y passait même quelques semaines (1). Peter Pettigrew et Remus Lupin, ses deux autres amis proches, avaient bien sûr étaient invités pour la troisième année consécutive.
Comme toujours depuis sa naissance, les Potter, les McKinnon et les Londubat étaient voisins et s'entendaient très bien. Les enfants, Marlene McKinnon, Franck Londubat et James Potter avaient presque été élevés ensemble, et leurs parents étaient de très bons amis. Par conséquent, si les amis de James voulaient passer du temps avec ce dernier, ils devaient aussi quelquefois supporter sa presque sœur et son presque frère.
Et comme tous les étés depuis donc trois ans, les six adolescents avaient décidés de jouer au Quidditch. Mais ils avaient énormément de mal à constituer les équipes, et ne parvenaient pas à se souvenir de la manière dont ils s'étaient répartis l'année précédente. Deux d'entre eux envenimaient particulièrement les choses.
Sirius soupira en regardant la jeune fille de treize ans en face de lui qui le défiait du regard. « Marlene, j'ai rien contre toi, c'est juste que quite à choisir entre James et toi pour être dans mon équipe de Quidditch, je préfère prendre James ! C'est mon meilleur ami.
- Et faire connaissance avec d'autres, ça t'as pas effleuré ? cracha-t-elle.
- On se connaît depuis deux ans ! Et il est super fort en Quidditch, je fais aussi ça pour gagner !
- Merlin, ce n'est qu'un jeu, Sirius ! Et t'es sûr » elle le coupa dès qu'il eut ouvert la bouche « que tu fais pas ça plutôt parce que je suis trop jeune ? »
Etrangement, Sirius vira cramoisi, mais James ne sut jamais pourquoi, il préféra prendre les choses en mains. « Arrêtez de vous bagarrer, c'est bon, j'ai eu une idée. Franck, Marlene et moi contre Remus, Sirius et Peter. Ceux qui habitent ici contre les Maraudeurs, et comme on doit faire des équipes équilibrées, je vais dans la première équipe.
- Merci James, enfin quelqu'un qui a une bonne idée, soupira Remus en fixant Marlene et Sirius.
Il avait un regard dur, mais curieux, se demandant ce qui leur prenait, à tous deux, pour s'entendre aussi mal. Habituellement, même s'ils n'étaient pas vraiment meilleurs amis, leur relation restait tout à fait cordiale.
- Très bien, et l'arbitre ? intervint enfin Franck, le plus âgé de la bande, qui n'avait pour l'instant rien dit.
- Euh... On pourrait demander à ta cousine, Marlene ? demanda James.
- Mélissande est occupée, répondit sa quasi-sœur d'une voix toujours énervée, elle reçoit quelqu'un.
- Ah ? demandèrent en même temps James et Franck.
- Un garçon, Josh ou Todd, j'sais plus. Toute façon, c'est principalement pour ça qu'elle est venue chez moi, fit Marlene en haussant les épaules, pour pouvoir ramener des mecs sans se faire surveiller par ses parents.
Les deux jeunes hommes se jetèrent un coup d'œil, d'un air amusé, un chouïa jaloux, et... maniganceur de mauvais coup. Marlene leva les yeux au ciel : il était bien connu des trois enfants McKinnon, Londubat et Potter, que ces deux derniers trouvaient la fameuse cousine particulièrement séduisante.
- Bon, on commence ? On arbitrera nous-mêmes, fit Peter, un peu nerveux.
Il savait qu'il ne valait presque rien en Quidditch. La note tremblante d'anxiété dans sa voix n'échappa pas à Remus - super-ouïe de lycanthrope, sûrement - et il lui adressa un clin d'œil en guise d'encouragement. Peter fit une légère grimace d'impuissance qui fit rire son ami, et prit un balai qu'on lui proposait, un des nombreux que possédait le père Londubat.
- On n'a pas oublié quelque chose ? nota Sirius, les sourcils froncés, alors qu'au même moment, une autre voix retentit.
- MARLY ! criait-elle. Une jeune fille apparut alors dans leurs champs de vision, avec une grosse boîte dans les bras.
- Mél, répondit sa cousine en s'approchant d'elle.
- Vous avez oublié de prendre les balles, bande de débiles, s'esclaffa-t-elle en jetant un clin d'œil aux autres garçons.
Elle devait avoir dans les dix-huit ans, était très belle et le savait. Et l'état négligé dans lequel elle était - joues rosies, lèvres gonflées et rouges, chevelure sauvage, yeux pétillants, t-shirt mal-ajusté - la rendait encore plus sexy et attirante.
- Merci, marmonna Marlene. Josh est déjà parti ?
- Kevin est parti, oui. Je vous laisse, j'ai un rencard aux Trois Balais. Amusez-vous bien !
Mélissande parti avec un sourire éblouissant, elle s'amusait beaucoup des regards des deux amis exceptionnellement proches de sa cousine qui suivaient chacun de ses mouvements. Marlene se tourna vers ses coéquipiers et donna une légère taloche à Franck qui se mordait la lèvre inférieure.
- Hé !
- Arrêtez de la fixer comme des pervers.
Les garçons éclatèrent de rire, et le match commença enfin. James retrouva tout de suite son élément, et s'amusa à parer les attaques de ses meilleurs amis en compagnie de ses presque frères et sœurs. À Poudlard, il jouait en tant que poursuiveur et Marlene comme batteur. Franck et Remus se débrouillaient, l'un pour jouer avec eux tous les étés, l'autre adorant le balai et ayant une vivacité ainsi que des sens plus développés.
Sirius n'avait pas voulu se présenter dans l'équipe, mais il jouait quand même très bien : son père avait exigé qu'il prenne des cours avec un professionnel, à ses neuf ans, prétextant qu'un « Black ne devait se faire dépasser par personne en aucun domaine ». Peter, même s'il aimait bien voler et regarder des matchs, était complètement nul à ce jeu. On l'avait mit au poste de gardien.
Ils se contentaient du souaffle comme balle, par manque d'effectif, à trois par équipe. Le match se déroulait plutôt bien, ils s'amusaient tous beaucoup, rigolant énormément.
À part James, parce que c'était dans sa nature quand il s'agissait de Quidditch, et Peter, par crainte d'être ridicule, qui prenaient ça plutôt au sérieux. Et quand Marlene et Sirius se croisaient, ils essayaient plutôt de se faire des mauvais coups, du vol de souaffle aux coups de pieds bien placés, ce qui laissait les autres perplexes.
Cependant, principalement à cause de leur gardien, l'équipe de Remus, Sirius et Peter perdait largement face à l'équipe adverse. Sirius devenait de plus en plus sur les nerfs - Marlene en était grandement responsable - et parlait parfois sèchement à Peter. Cependant, après une heure de jeu où seuls James, Franck et Remus en profitaient vraiment, Pettigrew finit par hurler sur Sirius.
- C'est bon, je sais que je suis nul, pas la peine d'en remettre une couche ! Personne ne peut être aussi parfait que Mr Black, cracha-t-il avec dédain.
Et sur un « Lâche-moi, maintenant ! », Peter descendit de son balai et rentra à pas rageur vers la demeure des Potter. Le reste des Maraudeurs, même Sirius qui affichait une mine coupable, pensèrent à cesser le match et courir derrière leur ami. Ils savaient pourtant que le mieux pour Peter, c'était qu'il reste seul un moment.
Depuis trois ans qu'ils le fréquentaient, Remus, James et Sirius savaient que Peter n'était pas tout à fait l'aise. Premièrement, il manquait de confiance en lui et n'était pas aussi bon élève que ses amis. Deuxièmement, il s'effaçait souvent, et se sentait parfois dans l'ombre des autres. Tout ce qui faisait qu'il était moins bon qu'eux, comme le Quidditch, le rendait de mauvaise humeur.
Et ce n'était pas ce qu'il allait leur annoncer qui arrangerait les choses.
Le match se termina rapidement, et une demi-heure après la fin de celui-ci, le temps d'apaiser les cris de leurs estomacs affamés, les trois Maraudeurs se rendirent dans la chambre de James, où les quatre amis dormaient habituellement. Le quatrième était allongé sur son lit, regard fixé vers le plafond, les doigts entrelacés sur son abdomen, le faisant ressembler à un vampire.
Ses camarades n'osèrent d'abord pas le déranger, et au moment où ils allaient briser le silence, Peter ferma les yeux, et lança dans un souffle.
- Je suis un rat.
Une autre forme de silence apparut, surpris, et ses amis se lançaient des regards confus en attendant des explications. Peter se tourna vers eux, un air abattu au visage, et continua.
- Je suis rentré ici, et je me suis exercé pour ma forme d'Animagus. Après tout, c'est la seule chose que j'arrive à faire sans me sentir minable, vu que c'est difficile. Je me suis beaucoup concentré, et... » Avec un gémissement de désespoir, il tomba en arrière, son dos rebondissant sur le matelas.
Les trois autres comprirent enfin ce qu'il voulait dire, mais ne savaient toujours pas comment réagir. Remus se retenait de sourire et s'empêchait de se dire que la situation les aurait bien fait rire en d'autres circonstances, tout en essayant de trouver un moyen de réconforter Peter. Après avoir échangé un coup d'œil, James et Sirius évitaient de se croiser du regard pour ne pas éclater de rire.
- Je, hum, je vais chercher du chocolat, parvint à dire James d'une voix étranglée. Ça te fera du bien, Pet'.
- Je t'accompagne, murmura Sirius avec un sourire.
Tous deux fermèrent la porte, marchèrent quelques secondes, puis ils cédèrent à la tentation. Seuls dans la chambre, Remus et Peter sourirent légèrement en entendant leur rire presque hystérique.
- Au moins, ils ont eu assez de décence pour ne pas le faire devant moi, chuchota Peter.
- Allez, Peter, c'est pas grave. Y'a des choses que tu sais faire et d'autres pas.
Il regarda Remus avec un air dubitatif. « L'harmonica. Tu es le seul à jouer d'un instrument.
- T'es presque un virtuose de la batterie, Rem', fit-il en levant les yeux au ciel.
- Je fais qu'agiter les bras.
- Je fais que souffler dans un petit tube en métal.
- Sirius et James ne font rien.
- Trop paresseux. Ils feraient des merveilles s'ils s'y mettaient.
- On a le choc' !
De très bonne humeur, les deux autres garçons ouvrirent brutalement la porte, et lancèrent à leur ami déprimé l'objet de son salut.
- Tu sais, commença timidement James, c'est pas si grave...
- Un rat. UN RAT, James ! Toi, tu peux parler, tu vas être un cerf, Sirius un chien, et Remus un loup-garou sanguinaire !
Remus grimaça au « sanguinaire », terme qu'il n'aimait pas trop employer. « Arrête, euh...
- Tu peux te défendre avec tes bois, Sirius avec ses pattes, et l'autre j'en parle même pas ! Vous me boufferiez en moins de deux.
- T'as des dents et des griffes pointues !
- Et puis, le « rat-goût », c'est pas vraiment mon plat préféré, sourit Black.
Potter ne put se retenir et éclata de rire, alors que les deux autres secouaient la tête, affligés.
- Oh, c'est bon. Je m'en remettrai.
Peter paraissait gêné : il n'avait pas vraiment l'habitude de parler de ses complexes avec ses amis, ils n'étaient pas des garçons pour rien... « D'ailleurs » ajouta-t-il « Au lieu de plaisanter, toi, tu ferais mieux de nous expliquer pourquoi c'est devenu la guerre, entre McKinnon et toi ? »
Remus et James lui lancèrent un regard intéressé, alors que Sirius semblait le fusiller du regard. Pettigrew lui tira la langue, semblant répondre « Tu n'as que ce que tu mérites ».
Sirius soupira. La veille au soir, Marlene lui avait avoué avoir un petit faible pour lui, et avait même essayé de l'embrasser. Il avait été surpris, il n'avait que peu d'expérience avec les filles. Il l'avait repoussé, avec l'excuse qu'elle était trop jeune pour lui - excuse bidon, il le savait, elle n'avait qu'un an de moins que lui. Comment allait-il l'avouer à ses amis, qui se moqueraient de lui, et surtout à James, sur-protecteur envers la jeune fille ?
(1) : Cf Prologue 3 de "Entre amis".
Voilà, j'espère que ça vous aura plu. Un petit mot ? N'oubliez pas que les reviews motivent toujours... je vous rappelle que si vous avez pas compris quelque chose, dites le moi, posez moi des questions, je vous répondrais promis juré craché !
A très vite, je ferais mon possible !
malilite
