Auteur : kaneda26

Origine : YuYu Hakusho

Genre : Yaoi

Disclaimer : Ils ne sont pas à moi.

Couple : Hum... Kurama et Hiei bien que ce soit vraiment pas joyeux et mention de Kurama et Kuronué.

Note : Vous en avez marre d'un Kurama gentil tout plein ? Très bien mais c'est à vos risques et périls…

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THE SHADOW

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Chapitre un

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Comment ai-je pu être aveugle à ce point? Pourquoi je n'ai pas compris? Pourquoi je ne comprends jamais?

Pourquoi je n'ai pas réalisé qu'un effleurement de mes lèvres...

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Il y a une cave sous le domaine de Genkai. Et je suis le seul à en connaître l'existence.

Je pense que Genkai elle-même ne savait pas qu'elle était là.

La cave est plus ancienne que le reste de la maison, elle devait faire partie de la demeure précédente sur laquelle le domaine a été construit.

Moi-même, je l'ai découvert complètement par hasard.

Une de mes plantes a besoin d'infiltrer ses racines à une grande profondeur. Et j'ai su alors qu'il y avait un espace vide sous la maison.

Ensuite, ce ne fut pas bien difficile de trouver une voie d'accès en récupérant des vieux plans.

L'entrée se situe dans une des chambres. Et je n'ai eu qu'à la proclamer mienne.

Etant donnée que ce n'est ni la plus grande, ni la mieux orientée, ça n'a posé aucun problème.

Je l'ai envahie au maximum de plantes.

De un, ça décourage ceux qui voudraient y entrer.

De deux, comment deviner que derrière un pan de fleurs grimpantes se cachent en fait de vieux escaliers vers cette cave.

J'appelle cela une cave, mais ça s'apparenterait plutôt à un labyrinthe sortie tout droit d'un sous-sol de prison médiévale.

Depuis que Genkai a légué son domaine à Yusuke, j'ai pris soin de préparer cet endroit.

Une cellule sert à mes expérimentations, à mes mélanges médicinales aussi bien curatifs que mortels. Dans une autre, je fais pousser de nombreuses plantes aux propriétés particulières.

Et dans une troisième…

Dans la troisième, il y a Hiei.

Depuis quelques jours, il est là. Presque une semaine.

Et je descends les marches éclairées par une plante lumineuse.

Je m'arrête pour contrôler la croissance de mes plantes. Elles sont parfaites. Je vérifie que j'ai bien la dose d'essence de fleur dont j'ai besoin.

Et je pénètre dans la troisième cellule.

Les yeux qui me fixent sont rouges de haine.

J'entends un bruit de chaîne qui roule sur le sol de pierres.

J'éclaire la pièce.

Il pose un bras sur ses yeux, ébloui. Alors, je baisse un peu la luminosité.

« Bonjour, Hiei. »

Son regard me dit combien il me déteste. Ses lèvres s'entrouvrent mais aucun son n'en sort.

Je m'approche, m'installe sur le sol à côté de lui.

Et immédiatement, ses mains sont sur mon cou, tentant de m'étrangler.

Je me dégage avec facilité.

L'essence de fleur que je lui ai injectée fait encore légèrement effet, le rendant aussi faible qu'un nouveau-né, anéantissant complètement ses pouvoirs.

Ainsi que sa faculté de parler.

Il tend encore les mains vers mon cou. Je les bloque entre les miennes et je me penche pour y poser quelques baisers.

Il a du cogner dans les murs car ses doigts sont en piteux état. Et il a tiré sur sa chaîne car son poignet droit est blessé aussi.

Je lui injecte à nouveau de l'essence de fleur. J'espère que le dosage est bon. Car si je me trompe, il se peut qu'il ne retrouve jamais ses pouvoirs.

Ses yeux papillonnent un peu, la drogue vient de le sonner.

Je profite de cette apathie pour enlever la chaîne et lui nettoyer sa blessure au poignet.

Cette fois-ci, je prends bien soin de faire un bandage qui empêchera le métal de mettre sa chair à vif.

Je soigne aussi ses doigts. Avant qu'il ne soit à nouveau lucide, je pose mes lèvres sur les siennes. Hier, il m'a mordu la lèvre inférieure. Ca m'a servi de leçon.

Je glisse ma langue dans sa bouche, dominant l'échange et il est encore trop amorphe pour résister.

C'est décevant. Ce n'est pas l'abandon dont il faisait preuve avant, se laissant aller à mes baisers, y répondant avec passion.

Je romps le baiser. Ses yeux s'entrouvrent. Et il me sourit. Lentement, ses bras se lèvent pour entourer ma nuque et il se serre contre moi.

Il a oublié où il est, ce que je lui ai fait.

Il me pousse et je vacille à peine sous son coup. Le sourire a disparu, il vient de se rappeler.

Et les yeux couleur de sang me regardent comme si j'étais le pire démon qui soit. Et il n'est pas loin de la vérité.

Il me hait, il me déteste. Hiei ne parle pas beaucoup parce qu'il suffit de savoir lire son regard. Tout y est. Et j'ai envie de lui.

J'enfouis la tête dans son cou, il essaie de me repousser. Je pose des baisers sur sa peau, je remonte, j'effleure le lobe de son oreille de mes lèvres.

Je connais son corps par coeur, je sais où toucher, où embrasser pour le faire gémir.

Juste effleurer au début, puis lécher et enfin mordiller le lobe de l'oreille droite. Et il va gémir.

Sauf qu'il n'émet aucun son. L'essence de fleur! Evidemment, il ne peut pas.

Il martèle mon dos de ses poings. Mais je ne sens rien.

Je veux ses lèvres. Je relève la tête.

De la peur? Je lis de la peur dans les yeux rouges. Mais j'ai tellement envie de lui. Je ne sais même pas pourquoi il m'excite de la sorte.

Ses lèvres articulent des « non » successifs. Tu n'as pas toujours dit ça, Hiei.

Les larmes ont envahi ses yeux mais il les empêche de couler en battant plusieurs fois des paupières.

C'est vrai, tu n'es plus mon amant maintenant.

J'ai beau être descendu bien bas, je ne peux pas te faire ça.

Parce que j'ai fini par t'aimer un peu, un petit peu après toutes ces années.

Je pose un baiser sur ta tempe et me recule.

Hiei se recroqueville sur lui-même. J'ai transformé ce fier guerrier en un être faible, vulnérable. Et mon côté yohko en est satisfait. Mais Shuichi hurle à l'intérieur.

Je ne veux pas l'écouter. J'ai été patient. J'ai attendu des années. A cause de ses sentiments humains, je me suis attaché à des personnes. A ma mère, à Yusuke, Kuwabara, Botan et les autres.

Et à Hiei.

Ne pas y penser. Je ne suis pas loin de mon but. Je ne dois pas reculer.

Je récupère le sac que j'avais descendu. J'en sors de quoi manger et le dispose sur la table.

Puis je pose quelques vêtements propres sur le lit improvisé, juste un matelas sur le sol et une serviette. La chaîne est assez longue pour lui permettre d'utiliser la douche et les toilettes installées dans un angle de la pièce.

Les épaules de Hiei sont agitées de soubresauts. Il pleure. C'est pathétique. Mais ça me fait mal.

Ca ne devait pas se passer comme ça.

Mais quand il relève la tête, je me rends compte que c'est un rire nerveux qui l'agite.

C'est étrange, ce rire sans aucun son.

Ce rire pour ne pas pleurer. Parce que c'est ça, Hiei?

Il se calme, il pose un regard dénué d'émotion sur moi.

Son avant-bras repose nonchalamment sur son genou. Je me demande toujours pourquoi sa beauté me frappe autant, je ne suis pas amoureux de lui, je ne l'ai jamais été.

Je le rejoins et il me laisse le prendre dans mes bras.

« Je suis désolé, Hiei. Je suis vraiment désolé. »

Il ne me répondra pas. Il ne peut pas me répondre.

Quand je le lâche, je sais que je n'existe plus pour lui.

L'indifférence rend ses yeux ternes.

Je remonte les escaliers rapidement après avoir fermé la cellule à double tour. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai une boule dans la gorge qui m'empêche de déglutir.

Quand j'arrive dans ma chambre, le rideau de fleurs retombe sur l'entrée de la cave. Et je me précipite vers la fenêtre.

Quelques bouffées d'air me font le plus grand bien.

Je n'ai pas à être nerveux, j'atteindrais bientôt mon but. Je le retrouverais.

C'était une erreur de succomber au charme de Hiei mais j'ai été seul pendant si longtemps que je n'ai pas réussi à résister.

Mais ce n'était que sexuel, mes sentiments n'ont pas changés. Ils sont toujours pour toi, Kuronué. Je vais te retrouver, bientôt.

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A suivre...