Auteur: Moi, Ooka', pour vous servir!

Titre: "Puceaux !"

Disclamer: Bon, je le répète encore une fois, mais BNHA est à Kohei Horikoshi... Merci à toi mec si tu passes par là, t'es un vrai génie.

Rating: T pour langage fleuri et quelques scènes matures bien qu'implicites.

Genre: Romance, Humour

Note: Bonjouuuuuur les copains! Comme vous le voyez on ne m'arrête plus, le Kiribaku dirige ma vie maintenant et me voilà de retour avec comme annoncé sur ma bio le chapitre 1 de "Puceaux!" une fic que j'ai commencé tout récemment et qui est, avouons-le, un bon gros crack. C'est vraiment pas prise de tête, je voulais juste me marrer en écrivant ça, et j'espère que ça vous fera le même effet. Pour ce qui est du nombre de chapitres, là par contre je suis dans le flou total, j'étais d'abord partie pour trois mais comme d'hab' il s'avère qu'il y en aura en fait bien plus. Donc affaire à suivre, je vous tiens au courant quand j'en saurai plus. Sur ce je vous laisse, et je vous souhaite une bonne lecture!

Enjoy!


Chapitre 1 :

« Bon, alors, t'es d'accord ou pas ? »

La voix était agressive, comme toujours, impatiente. Face à Eijiro, Katsuki se tenait le buste droit, les bras croisés, sa posture fière dénotant cruellement avec son expression faciale : les joues rougies par la gêne, le regard fuyant vers le bas, les lèvres retroussées et les crocs dehors prêt à mordre comme pour se défendre. Sur ses avant-bras, ses doigts se crispèrent. Il posa les yeux sur le garçon en face de lui, son regard noir demandant une réponse. Eijiro déglutit.

Ce matin lorsqu'il s'était levé, il s'était attendu à absolument tout, mais pas à ça. La matinée avait été normale, banale, voir barbante. Il s'ennuyait à mourir dans le cours d'anglais de Mic auquel il ne comprenait pas un mot. Lorsque la sonnerie avait retentit, il l'avait vécu comme une libération. Enfin, il allait pouvoir se dégourdir les jambes et aller se remplir l'estomac ! Mais c'était sans compter sur Katsuki qui l'avait empoigné par le bras et traîné jusque sur le toit sans dire un mot. Là, il l'avait brusquement jeté en avant, le carmin se rattrapant tant bien que mal contre le mur, plus largué que jamais -pourquoi il avait l'air furax comme ça?- avant de se poster en face de lui, son air le plus meurtrier aux traits.

« Faut qu'j'te parle.

-Ah oui ?... » Avait-il répondu, la voix peu assurée. Il ne se souvenait pas de l'avoir contrarié ces derniers jours, il ne comprenait pas trop son attitude.

Il avait était un peu moins inquiet pour sa peau lorsque de la colère, l'expression du blond explosif était passée à une gêne palpable. Son instinct d'ami fidèle avait repris le dessus avant même qu'il ne s'en rende compte :

« T'as un souci, mec ? Il s'est passé un truc ? »

Les prunelles furieuses qui l'avaient fixé lui hurlaient de se taire et de le laisser parler. Ce qu'il fit.

Un silence, puis un long soupir ennuyé.

« Bon. Je…»

Katsuki avait passé une main dans sa tignasse cendrée, regardant ailleurs, derrière Eijiro. Ses yeux parcoururent le paysage urbain quelques secondes avant qu'ils ne reviennent à lui.

« Sors avec moi.

-Pardon, quoi ? »

Un nouveau soupir, rageur cette fois. Il pouvait presque entendre le grondement qui naissait au fond de sa gorge.

« T'es bouché ou quoi ? Je te demande de sortir avec moi, connard ! »

Voilà à quoi ils en étaient rendus. Eijiro le fixait comme si sa mise à jour système avait planté en plein processus. En face de lui, Katsuki s'impatientait, ses tics nerveux et ses joues en feu trahissant son embarras. S'il avait pu lui mettre un pain pour le réveiller... D'ailleurs, qu'est ce qui l'en empêchait ?

Eijiro avait peut-être lu dans ses pensées, aussi, il se ressaisit, tirant sur son col de chemise du bout du doigt. C'est lui où il faisait diablement chaud, aujourd'hui ?

Son regard se fixa sur Katsuki. L'espace d'un instant, il se perdit sur les détails de son visage. Sa peau fine, claire, impeccable, ses cheveux blonds qui retombaient sur son front, ses prunelles vermeilles qui le fixaient avec un regard meurtrier sous ses sourcils froncés jusqu'à l'arrête de son nez. Merde, concentre-toi ! Il attend que tu lui répondes, là ! Il prit une inspiration. Alors qu'il allait parler, il bloqua de nouveau. Il venait de lui demander de sortir avec lui, là ? Quoi ? Il n'en revenait pas.

Non, le problème ce n'était pas qu'il soit un autre garçon ou quoi que ce soit du genre. De toute façon, il avait toujours été attiré par les mecs. Mais Katsuki ? S'il avait cru que déjà, il était plutôt tourné de ce côté là lui aussi, et ensuite, qu'il s'intéressait à lui... C'est ça, il n'en revenait pas.

Au fond de lui, la décision avait été prise dans la seconde. De tous les gars de la classe, Katsuki était le plus canon, y'avait pas à tortiller. Combien de fois il s'était surpris à laisser ses yeux parcourir son corps dans les vestiaires... Non, il s'égarait, là. Bref. Il lui plaisait, et depuis le début. Mais sans se poser la question, il l'avait rétrogradé au simple rang de fantasme à temps partiel sans même penser à tenter sa chance. L'annonce du blond lui faisait l'effet d'un choc.

De son côté, Katsuki, qui n'entendait résolument pas les tribulations mentales d'Eijiro en face de lui commençait à perdre patience. Merde, il était déficient mental ou quoi ? C'est pas si compliqué ! C'est oui, ou non, mais pas le peine de réfléchir cent trente ans ! Il allait vraiment finir par le mériter, ce pain.

Puis Kirishima brisa le silence :

« Oui ! Euh... Oui, ouais, carrément ! »

Ce fut quasi-invisible, mais Bakugo eut un soupir de soulagement. Le carmin continua :

« Euh... Mais, pourquoi ? Enfin j'veux dire, pourquoi moi ? Je te plais ?

-Non, j'ai choisi par dépit, imbécile. Mais bien sûr que oui ! T'es vraiment con, putain. »

L'insulte eu au moins le mérite de faire rire Eijiro.

Voilà comment, en cette belle fin de matinée, il devenait officiellement le petit ami de son fantasme perso, sans même avoir eu à lever le petit doigt. La vie était clémente, parfois.

§§§

Deux jours entiers étaient passés depuis la discussion que Bakugo et Kirishima avaient eue sur le toit du lycée. Lorsqu'ils étaient retournés en classe, le large sourire et l'air béat qu'arborait Eijiro avait presque inquiété ses camarades. Denki, humoriste dans l'âme, avait largué la bombe :

« Ben alors mec, pourquoi tu fais c'te tête ? Il t'a fait une pipe ou quoi ? »

Des ricanements. Sans le savoir, il venait d'enfoncer encore plus le clou et même aujourd'hui Kirishima se demandait comment il avait réussit à retenir Katsuki pour qu'il ne commette pas un homicide sur le blond un peu trop lourdingue.

Leurs débuts avaient été terriblement maladroits, tellement que c'en était risible. Le premier soir, ils s'étaient rendus dans la chambre de Katsuki pour faire ce que tout couple fraîchement formé faisait généralement : un premier baiser, séquence inoubliable et première pierre à l'édifice d'une relation amoureuse.

Pour le coup, ça avait été mémorable.

D'abord, Katsuki et lui s'étaient assis en tailleur sur son lit, face à face l'un de l'autre. Gênés, il avaient laissé passer quelques secondes à regarder ailleurs, attendant tous les deux que l'autre fasse le premier pas, puis Eijiro avait pris sa main dans les siennes. Katsuki l'avait regardé bizarrement mais s'était ravisé, comme s'il se disait mentalement que maintenant qu'il sortait avec quelqu'un, il allait devoir être un peu moins sauvage. C'était le cas.

D'un à-coup, le carmin s'était rapproché. Pas beaucoup, mais de quelques centimètres, leurs genoux se touchaient presque. Intérieurement, Katsuki bouillonnait. Il se faisait littéralement envahir de centaines de milliers de questions. Quoi ? C'est maintenant ? Genre, il va m'embrasser là ? Est ce qu'il embrasse bien au moins ? Et moi, j'embrasse bien ? Merde, je sais pas !

Sans qu'il ne l'ai vu venir, la main d'Eijiro avait quitté la sienne pour se poser sur sa joue, et son visage s'était rapproché du sien. Leurs lèvres n'étaient plus séparées que d'un ou deux centimètres, leur souffle se mêlaient, leurs corps étaient tout proches.

S'en fut trop pour Katsuki qui, se sentant submergé -c'était trop soudain, il était pas prêt putain!- lui envoya un coup de boule. Sur le moment, il n'avait pas trouvé mieux. Eijiro fit un bond en arrière, se tenant le front de ses deux mains.

« Aïe ! Merde, Katsuki, pourquoi t'as fait ça ?! Putain, t'as la tête vachement dure ! »

Pendant que Kirishima se plaignait, frottant son front pour faire passer la douleur -pourquoi il n'avait pas activé son alter aussi?- Bakugo se sentit soudainement très con. C'était quoi, cette réaction ? Comme si c'était son genre de fuir ! Il n'écouta que son instinct, saisi son visage entre ses deux mains et posa brutalement ses lèvres contre celles d'Eijiro sans réfléchir plus.

Le baisé avait été court, quelques secondes seulement, juste leurs lèvres scellées l'une contre l'autre. Ça n'avait pas été très doux ni romantique, mais un peu brusque. Voilà, c'était fait, ils avaient eu leur premier baiser ensemble.

Katsuki recula, passant le bout de ses doigts sur ses lèvres. Eijiro quand à lui le regardait, un peu largué mais surtout impressionné :

« Mec... C'était tellement viril !

-La ferme ! »

Il avait rougi comme un dingue et l'avait ensuite foutu dehors sans préavis, appuyant le dos contre sa porte, le regard dans le vague, encore un peu perdu lui aussi.

C'était… C'était pas mal.

§§§

La journée du lendemain avait été des plus banales, excepté le fait que Katsuki ait la constante et désagréable impression d'avoir les yeux d'Eijiro dans son dos à longueur de temps. Plusieurs fois dans la matinée il s'était retourné vers lui avec un regard noir mais cet abruti n'avait pas l'air de comprendre les menaces. Au bout de la cinquième fois, même Aizawa l'avait engueulé pour qu'il arrête de se retourner, l'affichant devant la totalité de la classe qu'il se serait fait un plaisir de fumer. À peine la sonnerie de la pause de midi et deux avait retenti que Bakugo avait empoigné Kirishima par la cravate pour le traîner dans le couloir. Il allait lui faire passer l'envie de le fixer sans arrêt comme ça !

Une fois qu'il furent assez éloignés de leur salle de classe, Katsuki se retourna brusquement vers le roux :

« Putain, Eijiro ! T'arrêtes de me fixer comme ça ? Tu me casses les couilles ! Même le prof m'a engueulé à cause de tes conneries ! »

En face de lui, le principal intéressé se cachait derrière sa main, masquant piteusement le grand sourire qui lui mangeait la moitié du visage.

« Et ça t'fais marrer, en plus ? Rugit Katsuki en le saisissant par le col, Eijiro posa ses deux mains sur ses épaules.

-Désolé, mais je pouvais pas m'en empêcher. J'arrêtais pas de repenser à hier en te voyant et…

-Aaah ! Tais-toi ! »

Katsuki l'avait lâché et s'était retourné, lui faisant dos pour cacher son visage qui commençait déjà à chauffer. Eijiro pencha la tête sur le côté, perplexe.

« Ben quoi ? Qu'est ce que j'ai dit ?

-Ne parle pas d'hier !

-Pourquoi ? C'était bien pourt… »

Bakugo s'était de nouveau retourné en un éclair pour poser sa main sur sa bouche.

« Un mot de plus et j'te fume ! »

Ses joues et ses oreilles étaient littéralement en feu. Putain, comment Eijiro pouvait parler de ça aussi calmement ? Le simple fait d'y penser lui foutais le tournis ! Apparemment, le carmin dut remarquer son embarras, il repoussa sa main en riant :

« Quoi, attends, me dis pas que t'es gêné ?

-Boucle-la ! Te marres pas, putain ! »

Mais c'était trop tard, le bas du visage caché par son avant bras, Kirishima n'arrivait même plus à se contenir.

« Désolé, mais tu m'fais trop rire, tu devrais voir ta tête…

-Si tu fermes pas ta grande gueule je te jure que je t'explose. »

Le ton soudainement glacial de Bakugo eut au moins le mérite de le calmer un peu. Eijiro se redressa, appuyant son dos contre le mur.

« Pardon. J'essaierai de plus te fixer en cours, promis.

-Je te demande pas d'essayer, mais de plus le faire du tout !

-J'peux rien te promettre, là. Il haussa les épaules, se décollant du mur. On va manger ? Je crève la dalle.

-Hé ! Cette conversation n'est pas terminée ! Mais Eijiro avait déjà commencé à avancer.

-Ramènes-toi ! »

La suite de la journée s'était déroulée sans grand incident majeur, hormis le fait qu'Eijiro s'était récolté une claque derrière la tête dans les vestiaires après que Katsuki ait de nouveau senti son regard se promener un peu trop sur lui à son goût, à l'incompréhension générale des autres garçons de la classe.

Après le cours de Super Héro 101, les élèves étaient retournés aux dortoirs et la nuit était tombée sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Assis au bureau de sa chambre, les coudes posés sur la table et se tenant la tête entre les mains, les yeux d'Eijiro faisaient des aller-retour entre son manuel de cours et son cahier désespérément vide. Décidément, il avait vraiment un gros problème avec l'anglais. Le crayon qu'il tenait en équilibre entre sa lèvre retroussée et son nez tomba sur le sol lorsqu'il soupira, déconcerté. Trop dur ! Il n'y arriverait jamais, du moins pas tout seul.

Il se pencha en arrière et regarda l'horloge pendue à son mur. Neuf heures et quart. Katsuki devait encore être réveillé, normalement. Il prit appui sur la table pour faire reculer sa chaise, saisit son cahier et son manuel, se pencha pour ramasser son crayon qui avait roulé un peu plus loin, se leva et sortit de sa chambre. Il n'avait qu'un pas à faire, à peine, et il se retrouvait devant la porte de Katsuki, son voisin de gauche. Il avait une sacrée chance qu'il soit si près, maintenant qu'il y pensait. Jusque là, ça s'était avéré bien pratique lorsqu'il bloquait sur ses devoirs, mais maintenant il n'avait qu'à ouvrir sa porte pour aller le rejoindre si jamais il avait besoin d'autre chose.

Il ricana à l'idée et frappa trois coups contre la porte. Des rayons de lumière filtraient par en dessous, si tout allait bien il était à l'intérieur. Quelques secondes passèrent avant qu'il n'entende des bruissements, accompagnés de bruits de pas, et la porte s'ouvrit. Eijiro afficha un grand sourire, tenant ses cahiers en évidence devant lui.

« Tu peux m'aider ? J'suis largué.

-Ça m'aurait étonné aussi. » Soupira Katsuki en se décalant pour le laisser entrer.

Eijiro le gratifia d'un large sourire, passant la porte avant que le blond ne la referme derrière lui.

« Bon, c'est quoi le problème ?

-C'est l'anglais.

-Encore ? Grogna Katsuki, on l'a bossé ce week-end ! Si tu me dis que t'as déjà tout oublié je te tue.

-Non, mais attends, il leva ses deux mains en face de lui pour prouver son innocence, c'est les nouveaux trucs qu'on a vu aujourd'hui, j'ai rien compris.

-Évidemment, vu que t'as passé l'heure à me mater ! Râla Katsuki en le fusillant du regard.

-Mais non ! »

Kirishima tenta de se défendre, en vain. Il savait lui-même qu'il était coupable. Bakugo finit par soupirer, agacé.

« Bon, assied-toi. On va pas y passer la nuit. »

Eijiro tira la chaise pour s'asseoir à son bureau, et pendant qu'il cherchait dans son manuel la page de ce foutu exercice, Katsuki posa une main sur la table, se penchant derrière lui. Lorsqu'il sentit son souffle contre sa nuque, un frisson le fit se crisper.

« C'est pas bon, pensa-t-il, je vais jamais arriver à me concentrer si il reste aussi près. »

Bizarrement, d'un autre côté, il n'avait aucune envie qu'il s'en aille. Une fois le manuel d'anglais ouvert à la bonne page, Eijiro se tendit sur sa chaise, son stylo agrippé fermement entre ses doigts. En plus de son souffle contre sa nuque, il commençait à être envahi des effluves corporelles du cendré. Merde, depuis quand est ce qu'il sentait aussi bon ? Une odeur de caramel… Il se frappa mentalement à cette pensée, se forçant à se concentrer de nouveau mais c'était peine perdue. Il fit pivoter sa chaise de quelques centimètres en direction de l'autre garçon.

« Je peux t'embrasser ?

-Quoi ? Tu te fous de moi ? Concentre-toi !

-J'peux pas, soupira le carmin, tu sens trop bon et… Aïe ! »

Katsuki l'avait coupé dans sa phrase d'un coup sur la tête. Eijiro se frotta le crâne en gémissant.

« Arrête de me frapper !

-Et toi, arrête de chercher ! Bosse, j'ai aucune envie de passer la nuit sur un putain d'exo d'anglais. »

Kirishima soupira en se remettant dans l'axe du bureau. Bakugo souffla à son tour -décidément, ils n'arrêtaient pas ce soir- et pointa du doigt une ligne sur le cahier, reprenant plus calmement.

« Tu dois conjuguer les verbes quand tu vois que la phrase est au passé. C'est pas compliqué, tout est écrit, t'as juste à lire. »

Ou traduire par « t'es vraiment con pour rien comprendre, même un môme de six ans ferait mieux », mais dit gentiment.

De son bras tendu à travers le bureau pour atteindre le manuel, les yeux d'Eijiro remontèrent sur son épaule, son buste, son cou, son visage. Il le détailla quelques instant, s'attardant sur ses prunelles rouges cachées sous ses longs cils sombres, la courbe parfaite de son nez et de ses lèvres. L'anglais pouvait aller se faire voir. Cette fois, il se retourna complètement, l'attrapa par le t-shirt pour l'attirer vers lui mais Katsuki perdit l'équilibre lorsqu'il le tira. Son bras mal appuyé sur le bureau le lâcha et son corps fut emporté vers l'avant. Il bascula lamentablement, se rattrapant tant bien que mal à ce qu'il avait en face de lui.

Eijiro et la chaise.

Bam.

« Aïe, putain ! »

Le cendré s'était vautré de tout son poids sur le carmin, l'écrasant au passage entre son buste et le dossier de la chaise, dangereusement retenue en équilibre par le bureau derrière eux. Katsuki était furieux. Il explosa :

« Bordel, Eijiro ! À quoi tu joues ?! Il posa des yeux furieux sur la main du carmin qui le retenait par la taille, t'en profites en plus ! J'vais te tuer !

-Aïe, arrête de bouger comme ça, on va tomb…

-J'm'en fous ! Lâche-moi ou je t'en colle une, sale profiteur ! »

Il agrippa à son tour Kirishima par le col mais fut stoppé dans son élan par trois coups secs qui semblaient provenir de la chambre d'à côté. La voix de Shoji traversa le mur :

« Oh, c'est pas bientôt fini ? Vous faites trop de bruit ! »

La remarque fit rougir Eijiro qui l'imagina dans un tout autre contexte. Il sentit la pression sur son buste peser moins lourd, Katsuki se redressant après avoir fusillé du regard le mur d'où venait la voix comme si ça pouvait arranger quoi que ce soit. Il s'assit sur les jambes d'Eijiro et son poids fit balancier, la chaise retomba sur ses quatre roues dans un cliquetis métallique. Bakugo fit face au carmin. Dans cette position, il le dépassait de quelques centimètres.

« T'as entendu, têtes d'orties ? Tu fais trop de bruit.

-C'est toi qui arrêtes pas de gueuler !

-À cause de tes conneries ! »

Kirishima se gratta la joue du bout de l'index avant de croiser de nouveau son regard.

« Excuse-moi. Mais maintenant qu'on… Enfin qu'on est… Ensemble, quoi, j'ai juste envie de laisser aller mes envies sans les contenir, tu vois. »

Bakugo le fixa une seconde.

« C'est à dire ? »

Eijiro soupira. Il aurait préféré qu'il comprenne tout de suite. Et après il osait le traiter d'abruti ! Il avait un peu honte de dire ça de vive-voix…

« Ce que je veux dire, c'est que ça fait longtemps que je… Il inspira. Allez, Eijiro, tu peux le faire ! Sois un homme ! Que je fantasme sur toi, et maintenant ça devient réalité alors je veux plus me contenter de l'imaginer !

-Ça fait trois jours qu'on sort ensemble, calme tes ardeurs. »

Le ton glacial de Katsuki le calma immédiatement. Un gémissement canin s'échappa d'entre ses lèvres :

« Mais Katsuki…

-Pas de 'mais' qui tienne ! Ou tu bosses, ou tu sors d'ici.

-Est ce que je peux au moins dormir avec toi ce soir ? »

Katsuki se frappa le front du plat de la main. Il le faisait exprès ? Il lui demandait ça sérieusement ? Au vu du regard de chiot suppliant que lui lançait son petit-ami, on aurait bien dit que oui. Il inspira.

« Non.

-Oh, allez ! S'il te plaît ! Je serai sage !

-Parce que tu crois que je vais gober ça ?

-C'est promis ! Tu pourras me jeter dehors à coup de pieds si ça te chante si jamais je fais quoi que ce soit de déplacé. »

Le cendré sembla examiner la proposition. Il se prit le bas du visage dans la main, réfléchissant, quand il sentit l'emprise d'Eijiro se resserrer sur lui. C'est vrai, il était toujours assis sur ses jambes.

Il se releva et alla s'affaler sur son matelas.

« Ok, mais t'as plutôt intérêt à avoir bouclé tes exos dans le quart d'heure sinon tu jartes. »

Il n'eut pas le temps de le voir venir que Kirishima s'était jeté sur lui à la manière d'un chien un peu trop joyeux pour son propre bien.

« YES ! Merci !

-Putain, Eijiro ! Arrête ! T'es pire qu'un clebs ! Lâche-moi ! »

Alors qu'il le tenait tant bien que mal éloigné, trois coups retentirent de nouveau contre la cloison. Le pauvre Shoji devait vraiment commencer à péter un câble avec le boxon qu'ils foutaient. Eijiro finit par se calmer et retourna s'asseoir au bureau pour finir ses exercices d'anglais qui, miraculeusement, furent terminés en moins de cinq minutes. Il ferma son cahier dans un claquement et se retourna fièrement vers lui.

« C'est bon ! »

Katsuki, qui avait pris un comics le temps qu'il finisse, releva la tête.

« Quoi, déjà ? Fais voir. »

Il avait bâclé, c'était obligé. Il n'aurait pas pu finir si vite sinon. Pourtant, Eijiro semblait fier de lui et lui tendit son cahier avec un large sourire. Katsuki l'ouvrit et parcourut les lignes des yeux pendant quelques secondes. C'était plutôt bon dans l'ensemble, il s'était juste planté deux fois mais à part ça, le reste était juste.

Il fut tenté de lui demander si, finalement, tout ça n'avait pas été un pur et simple stratagème qui n'avait pour but que de le faire chier, mais il était déjà dix heures passées et il avait sommeil. Il lui rendit son cahier et ferma sa bande dessinée pour la poser derrière lui.

« T'as foiré le deux et le six, sinon c'est bon. J'arrive pas à savoir si t'es con ou intelligent, en fait.

-Hé ! C'est pas très gentil, ça !

-La ferme, arrête de gueuler comme ça ou Shoji va encore nous faire chier. Viens là. »

Alors qu'il rabattait la couverture sur lui et qu'il se décalait contre le mur, il tapota la place libre sur le matelas à côté de lui. Une chance que les lits des dortoirs de High Alliance soient un peu plus larges que les une place standard. Eijiro n'eut pas besoin de se faire prier et quelques secondes plus tard, il se retrouvait sous les draps avec Katsuki, lové contre lui.

« T'es trop près.

-Si je me recule, je tombe par terre. »

Un soupir agacé retentit. Bon, il avait accepté après tout, il devait assumer maintenant. Ce qu'il pouvait être pot de colle quand même… Le blond tendit le bras pour éteindre la lumière et se rallongea sur le matelas. Les rayons pâles de la lune filtraient à travers les rideaux à peine tirés, se faisant se détacher la silhouette du carmin dans la pénombre. Il murmura :

« Je peux te demander un dernier truc ?

-T'es infernal.

-Ça veut dire oui ?

-Accouche !

-Je peux t'embrasser ?

-Encore avec ça ? Mais ça vire à l'obsession, là !

-Chut, moins fort ! Allez, s'il te plaît ! On sort ensemble non ?

-T'est chiant.

-C'est d'accord alors ? »

Katsuki grogna.

« Si tu veux, mais après tu me fous la paix !

-Ok, ok. Merci. »

Eijiro se rapprocha de lui. Il posa une main sur son épaule et approcha son visage du sien, glissant avec douceur ses lèvres sur les siennes. Contrairement au baiser qu'ils avaient échangé hier, celui-ci était beaucoup plus doux et moins précipité. Agréable, même. Il se décolla quelques secondes plus tard, un large sourire sur le visage.

« C'était bien ?

-… C'était pas mal. »

Eijiro ricana. Il prit la main de Katsuki dans les siennes.

« Je t'aime.

-Qu…? Dors ou je t'assomme, bordel ! »

Katsuki se bénit mentalement d'être dans la pénombre pour qu'Eijiro ne puisse pas voir son visage qui avait viré du beige clair au rouge brique en l'espace de deux secondes. Un coup sur la tête pour le carmin plus tard, ils finirent par s'endormir tous les deux dans les bras l'un de l'autre après avoir tourné et retourné pour trouver enfin une position confortable.

Alors qu'il sombrait, le cendré se fit la réflexion que c'était peut-être ce côté collant qui lui plaisait chez Eijiro. Ça le rendait… Attendrissant. Il lui fallait au moins ça pour combler le reste, de toute façon.

À suivre…


Et voilà! Alors, qu'en dites vous? Vous aimez bien? J'espère que oui, si c'est le cas en tous cas n'hésitez pas à m'envoyer une petite review pour me donner votre avis, ça me fait toujours énormément plaisir même si c'est juste deux ou trois petits mots :)

Contrairement à Success, je suis assez rapide pour écrire les chapitres de cette fic, je vous donne donc rendez vous samedi prochain, le 24, pour le chapitre 2 qui est tout beau tout prêt et qui n'attend plus que vous.

Sur ce, je vous souhaite un bon week-end et bon scan de BNHA à ceux qui vont le lire!

A bientôt! :)