Bonjour ou bonsoir tout le monde!
Me revoici avec un nouvel OS!^^
J' espère qu' il vous plaira! Il est un peu différent de ce que j' écris d' habitude! Les lemons sont un peu plus hard et j' emplois des mots ou expressions un peu plus crus par moment! Je préfère vous prévenir avant toute lecture! LOL!^^
Alors Régalez-vous... :p
The journey of two souls meant to be...
Résumé: Bella quitte sa famille pour partir à l' aventure. Elle a déjà un plan dans sa tête mais sur la route qui la mène dans le Nevada tout ne va pas se dérouler comme elle le voulait alors qu' elle rencontre un ténébreux garçon qui part lui aussi réaliser son rêve. Va-t-elle aller au bout de sa route? (All Human. Jella.)
POV BELLA
Au volant de ma Chevrolet, je réfléchissais tout en regardant les paysages défilés. Je venais de partir de mon Minnesota natal et je me rendais dans le Nevada. Nous étions au mois de juillet, il faisait très beau et chaud malgré que nous étions dans le nord de l' Amérique. J' étais partie de bon matin et sur un coup de tête laissant derrière moi ma famille, mes amis et mon boulot. J' en avais marre de toujours faire ce qu' on me disait. Ma famille me dictait ma conduite sans me donner la chance de me découvrir moi-même. Mes amis étaient d' un ennui mortel et mon boulot d' été en tant que serveuse dans un bar branché de la ville ne me satisfaisait pas. J' avais donc tout plaqué et je me retrouvais seule sur cette route maintenant déserte. Je n' avais aucun remord pour le moment et quand mes parents auraient trouvé mon explication en rentrant de leur travail respectif, il serait trop tard pour mon père de donner l' alerte générale pour me stopper. Celui-ci était flic et n' hésiterait pas à me faire arrêter par ses propres collègues! Ç' avait été frustrant toute ma vie d' être la fille du Shérif Swan. Je ne pouvais pas bouger le petit doigt sans que mon père en soit informé. Je devais mieux que quiconque respecter les règles. Charlie, mon père, était dur et ne me laissait rien passé. Une petite incartade et j' avais le droit aux pires scènes qui pouvaient exister me punissant pendant des mois s' il fallait pour me faire comprendre que j' avais mal agit. Ma mère n' osait pas prendre ma défense de peur d' empirer les choses. Charlie n' était pas violent mais avait un très fort caractère et ne se laissait jamais marcher sur les pieds par quiconque et pas même par ma mère! J' avais donc décidé de prendre ma vie en main. Par n' importe quel moyen!
Je ralentissais légèrement la vitesse de ma voiture, j' avais passé la frontière de l' état, je me trouvais alors dans le Dakota du Sud...
POV JACOB
ça faisait deux jours que je roulais ne dormant pas beaucoup. C' était dangereux, je devais l' admettre mais je voulais avancer. Je trouverais bien un môtel le long de la route pour ce soir. Mes maigres économies ne me permettraient pas de dormir tous les soirs dans des chambres d' hôtel même les moins chers. Je devais tenir jusqu'en Californie avec ce que j' avais. J' avais tout plaqué! Voulant faire autre chose de ma vie que de travailler comme vendeur à tout faire pour une petite boutique de location de moto-neige, raquette et autres loisirs et sports d' hiver d' une petite ville du nord du Michigan. Ma famille et moi-même étions de Grand Rapids mais j' avais voulu mon indépendance et donc je m' étais éloigné de la maison et l' opportunité de ce travail m' avait plu et convenu jusqu' à maintenant. Certes, j' étais vraiment l' homme à tout faire dans ce magasin mais j' avais maintenant plusieurs cordes à mon arc. Je mécaniquais les moto-neige quand il y avait besoin, je réparais les raquettes à neige et les skis comme personne. J' arrivais même à pouvoir partir en excursion avec des randonneurs. Ma forme physique était un avantage, j' étais très sportif!Mais voilà, j' en avais marre de végéter, je rêvais de choses peut être irréalisables mais j' avais des rêves! Je voulais devenir quelqu' un; je ne savais pas trop qui, ni comment, ni quoi mais j' avais des aspirations. Je voulais gagné de l' argent; je voulais mettre les miens à l' abri et je ne voulais pas à avoir à me poser de question en me levant le matin de savoir si je pourrais payer mes factures. Je rêvais aussi de rencontrer quelqu' un de bien; une fille intelligente, belle et sensuelle; une fille qui effacerait de ma mémoire mon ex petite amie qui venait de me briser le coeur de la plus horrible des façons. Je l' avais effectivement prise en flagrant délit avec mon meilleur ami dans mon lit! J' étais censé faire une randonnée en moto-neige de cinq jours mais celle-ci avait été écourtée parce que l' un des randonneurs avait eu une crise cardiaque. J' étais donc rentré plutôt ce jour là et je les avais surpris! Evidemment, ils avaient essayé de se défendre mais moi, je ne les avais pas écouter! Mon poing avait atterri sur le nez de Paul le lui brisant et j' avais prié Angela de récupérer ses affaires et de ne plus jamais mettre les pieds chez moi. Je m' étais lamenté pendant deux jours enfermé dans cet appartement à me souler pour oublier; c' est Seth mon petit frère qui était venu me déloger. Je crois que cette histoire avait été le déclic pour mon envie de changement de vie. J' y avais pensé souvent mais à chaque fois je refusais de partir dans ma tête parce qu' il y avait Angela. Aujourd' hui, elle n' était plus là et j' étais sur la route dans ma Cherokee Chief en direction de la Californie. Mais j' avais encore du chemin, je venais juste de passer la frontière du Dakota du Sud...
POV BELLA
Même si mon père ne mettrait pas longtemps pour me retrouver, il connaissait beaucoup de monde et du fait de son métier il pourrait se mettre en relation avec les différents commissariats de police des différentes villes que je traverserais mais il n' aurait pas la possibilité de m' arrêter déjà parce que j' étais majeur et parce que j' avais bien l' intention de respecter les règles de conduite. Pas d' infraction était égal à pas d' arrestation et pas de papa qui doive venir vous chercher pour vous ramener à la maison. Dans tous les cas, j' avais pris ma décision, je me rendais à Las Vegas et rien ne me ferais changer d' avis. Je ne sais pas encore ce que je ferais une fois là-bas, mais j' avais déjà une chose de prévu. Je pensais que je trouverais bien du travail en tant que serveuse pour commencer et après on verrait sur place. Je conduisais à présent tranquillement. Je m' arrêterais probablement ce soir dans un môtel en bordure de route. Il faisait chaud encore alors je profitais pour rouler encore un bon moment. La route était déserte et s' étendait à perte de vue. Pas une âme ne semblait vivre par ici. Je regardais ma jauge à essence parce qu' il fallait que je prenne garde à ne pas tomber en panne et surtout que je m' arrête à la première station service que je croiserais. Je montais le son de mon poste quelques bonnes chansons sortaient de mon engin qui datait du siècle dernier. Ce qui était marrant c' était que j' avais toujours eu la trouille de partir seule à quelque part et là, je voyageais sur des routes où il n' y avait pas une ville à l' horizon pendant des kilomètres et bien sûr pas une seule âme qui vive. En tout cas, j' espérais que mon antiquité de Chevrolet m' amènerait à bon port. J' avais hâte d' arriver dans le Nevada même si j' avais peur. Ma vie allait prendre un tournant et même si j' y avais bien pensé, je n' étais pas sûre de la solution mais pour le moment c' était ce qui me motivait et c' était ce à quoi je pouvais me raccrocher.
Les paysages du Dakota du Sud étaient variés, les montagnes étaient présentes au loin alors que des plaines vertes s' étendaient à perte de vue. De gros nuages commençaient à se former au dessus des hauteurs, des nuages gris. Allait-il y avoir de l' orage? Possible. Il paraitrait qu' il y en avait beaucoup par ici. Bon, c' est vrai qu' il faisait chaud et lourd, la moiteur de mon corps me l' indiquait alors peut être qu' un orage rafraîchirait un peu l' air ambiant. Finalement, ce serait peut être un bien. Sauf que j' étais en voiture et que j' avais une sainte horreur des orages! Le ciel grondait déjà alors que les nuages presque noirs maintenant étaient encore loin. Je regardais le long de la route, il n' y avait pas un endroit pour s' abriter, c' était désespérant. Rien! Pas une cabane, pas une station service, pas de restaurant routier. Absolument rien! J' espérais avoir atteint un endroit plus vivant avant que la colère des Dieux n' éclate...
POV JACOB
Je roulais inlassablement sauf que je sentais la fatigue me gagner. La route était d' un morne ce qui n' arrangeait rien. Des heures de conduite m' attendaient encore, je le savais mais j' avais hâte d' être à destination pourtant je devrais avoir peur de la réalité parce qu' après tout, une fois arrivé là-bas qu' est-ce que j' allais bien pouvoir faire? J' étais complètement dingue et je m' en rendais compte! Je n' avais rien au bout du chemin. Pas de boulot, pas d' endroit où dormir, pas de repères! Mais c' était ce qui faisait que c' était excitant! Et de toute façon, il était trop tard pour faire demi-tour, j' avais débarrassé mes affaires de mon appartement qui avait déjà trouvé repreneur et il était hors de question que je squatte chez quelqu' un et surtout pas chez mon frère! J' avais ma fierté! Et de toutes manières, je n' avais jamais été ce genre de type qui revient en arrière dès la première grosse difficulté. Justement, j' étais tout le contraire, j' étais un battant presque plus déterminé qu' un chat patientant pour becqueter sa proie!
Il fallait que je m' arrête cinq minutes ou alors j' allais avoir un accident c' était sûr. Je me garais donc sur le bord de la route et descendis de ma voiture. Je m' étirais longuement, la fatigue et le fait d' être dans la même position depuis des heures m' avait légèrement engourdi. J' inspirais à pleins poumons l' air saturé par la chaleur et le goudron entrain de fondre. La poussière volait de ci de là, le vent s' était levé légèrement au début puis un peu plus fort à présent. De gros nuages arrivaient doucement de l' horizon et s' apprêtaient à lâcher leur trop plein d' humidité! Mince! C' était bien ma vaine! Je bus rapidement un café que j' avais préparé dans une thermos et je me dépêchais de reprendre le volant voulant à tout prix devancer l' orage qui arriverait plus vite que prévu le ciel faisait déjà parler de lui...
POV BELLA
Les éclairs zigzaguaient le ciel à présent! L' orage était terriblement menaçant. Ma vieille Chevrolet tanguait légèrement sous les rafales de vent. J' avais levé le pied de l' accélérateur et allumé les phares de la voiture. La noirceur du ciel apparaissait de plus en plus. Les premières grosses gouttes retentirent fortement sur le pare-brise et formaient un bruit sourd en venant marteler le capot. La radio se coupa par à coups et grésilla toute seule alors j' éteignis le poste ce qui me dérangeait parce que je voulais suivre les nouvelles afin de savoir si cet orage ne deviendrait pas une tornade. C' était pas le moment. Je pris mon téléphone portable dans mon sac à côté de moi et regardais si toutefois j' avais du réseau au moins je n' aurais pas été seule au monde et j' aurais pu joindre quelqu' un s' il y avait un problème. Mais hélas, le téléphone était en mode urgence, il ne captait rien. Pas de réseau! Là, j' avouais que je n' étais pas très rassurée. Bientôt, mes essuie-glaces étaient presque insuffisants pour dégager l' eau qui s' abattait sur nous. Les cieux grondaient tout ce qu' ils pouvaient. A présent, il faisait presque nuit et l' orage était déchainé, il était juste au-dessus de ma tête et il était effrayant. Je n' en menais franchement pas large! Les éclairs zébraient de plus belles le ciel. Mon pied tremblait sur l' accélérateur et remontait petit à petit ce qui faisait que je ne roulais vraiment plus très vite! Je ne voyais plus rien et je ne pouvais plus voir si il y avait un endroit pour m' abriter. Je me posais la question de savoir si je ne devais pas m' arrêter sur le bord de la route en attendant que l' orage passe mais j' avais peur qu' il dure des heures, il n' avait pas l' air de vouloir cesser et de vouloir partir plus loin. Alors que je réfléchissais à la meilleure solution la foudre s' abattit non loin de moi! J' en eus un énorme frisson même si je savais que dans ma voiture j' étais plus ou moins protégé lorsque celle-ci hoqueta. Ah non pas ça! Pas maintenant! Ma Chevrolet brouta énergiquement. Je regardais le compteur kilométrique qui ne cessait de descendre puis la jauge à essence, j' avais plus de la moitié du plein, le voyant d' huile clignotait. Oh non! C' était mauvais signe. De la fumée s' échappa du capot malgré la pluie incessante qui brouillait la vue à juste quelques centimètres. Je perdais de la vitesse très rapidement si bien que je dus prendre la décision de me garer sur le bas côté de la route afin de ne pas être en danger. Les quelques derniers mètres parcourut par ma voiture furent sous le son de son agonie! Puis elle cala. Et moi je me tapais la tête contre mon volant! Après quelques minutes à retrouver mes esprits, j' essayais de redémarrer mon tacot, sans succès. Je m' agaçais de plus en plus et l' orage lui continuait à gronder. Plus qu' une solution, je devais sortir et regarder si je ne pouvais pas faire quelque chose pour faire repartir ma caisse! Mais j' en doutais. Seulement, j' étais coincée au bord d' une route désertique avec apparemment pas une âme qui vive mais aussi pas une voiture qui passait non plus! Je regardais à nouveau mon téléphone, toujours aucune barre m' indiquant que je captais un réseau! Je soufflais un grand coup et sortis de la voiture. Aussitôt le vent s' engouffra dans celle-ci et j' eus du mal à tenir la porte pour en descendre. Puis, mes cheveux volèrent dans tous les sens puis se collèrent quelques secondes plus tard sur mon visage et le reste de mon corps complètement trempés par la pluie qui redoublait d' intensité! En quelques minutes j' étais déjà trempée! Je me précipitais alors à l' avant de ma Chevrolet et déclipsais l' attache du capot. Je dus maintenir celui-ci fortement à deux mains pour ne pas qu' il soit arraché par le vent. Je réussis tant bien que mal à l' accrocher et je regardais vite fait l' état du moteur. Malheureusement, je n' y connaissais strictement rien aux pannes mécaniques, ni au moteur d' ailleurs! Ça fumait encore à certains endroits. Je tentais de regarder l' état de quelques tuyaux mais ça ne servait à rien et de toute façon je n' avais pas d' outils pour réparer la moindre panne. J' entendis alors un léger vrombissement autre que celui que le ciel nous lançait en écho. Mais malheureusement encore une fois, je ne fus pas assez rapide pour me jeter sur le bord de la route et de faire signe au conducteur et puis de toute façon, on ne voyait pas à un mètre! Je retournais la tête dans mon moteur et soufflais dépitée en refermant le capot, j' avais bien compris que je n' aurais pas le choix que d' attendre la fin de l' orage et qu' une âme charitable me trouve et m' aide quelque peu. Le véhicule que j' avais entendu était passé sans même s' arrêter. Je remontais dans la voiture transit par le froid et par mes vêtements mouillés.
POV JACOB
Conduire sous la pluie vous réveillait, j' étais plus qu' alerte. On ne voyait rien, j' avais bien diminué ma vitesse mais je ne voulais pas m' arrêter alors je faisais attention le plus possible. C' est orage était terrible, ça craquait de partout. Franchement, ce n' était vraiment pas un temps à mettre un loup dehors! [;)] Je venais-je crois bien-de dépasser un véhicule sur le bord de la route, je ralentis et tentais de visionner dans mon rétroviseur. Je vis vaguement une forme plutôt féminine pencher la tête la première sous le capot de la voiture. A priori, elle devait avoir un problème. J' étais passé vraiment assez vite quand même malgré que j' avais levé le pied et je ne voulus pas freiner comme un crétin au risque de glisser! Mes pneus n' étaient pas forcément en bon état, et je voulais en un quart de seconde prendre la décision de m' arrêter ou non. Si je lui venais en aide, j' allais forcément ralentir mon métronome intérieur qui avait déjà calculé approximativement mon jour d' arrivée en Californie. Mais si je ne l' aidais pas, je culpabiliserais de l' avoir laissé au bord d' une route déserte et de ne pas savoir ce qu' il serait advenu d' elle et ça me mettrait mal à l' aise. C' était une fille et j' étais quelqu' un d' assez galant. Et apparemment, elle avait l' air d' être seule. Je soupirais un grand coup, ma bonté d' âme aurait un jour ma peau! Je fis demi-tour avec mon véhicule et rebroussai chemin à vitesse lente pour ne pas la manquer, on y voyait toujours rien! J' arrivais à sa hauteur et fis à nouveau un demi-tour pour venir me garer devant elle. Je coupais mon moteur et je descendis de la voiture afin d' aller à sa rencontre. Apparemment, elle était remontée dans sa camionnette. Je toquais au carreau et je la fis sursauter. En un rien de temps, j' étais trempé. Elle ouvrit légèrement sa fenêtre mais s' empressa de fermer la sécurité de sa portière.
«-Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur mais je suis passé en voiture et je vous ai vu regarder votre moteur. Etes-vous en panne? Demandai-je alors qu' elle avait l' air légèrement apeuré.
-Oui, ma voiture a calé toute seule et de la fumée est sortie du capot et mon voyant d' huile s' est mis à clignoter.
-C' est pas bon signe! Lui dis-je en faisant une grimace. Mais je peux regarder si vous voulez comme cela on pourra aviser après.
-Vous vous y connaissez en mécanique? Me demanda-t-elle.
-Oui un peu, lui dis-je en souriant.
Elle attendit un instant avant de réaliser probablement que j' étais sa seule chance de repartir d' ici, de cette route déserte.
-Allez-y, me dit-elle en tirant sur la manette qui ouvrait le capot de sa Chevrolet.
Je jetais un oeil au moteur alors que le vent et la pluie ne cessait toujours pas et j' avais même l' impression que ça s' amplifiait. Je tirais la jauge d' huile et vis une drôle de couleur qui n' annonçait pas une bonne nouvelle. Je regardais un peu partout, tirait sur les courroies et autres mais à mon avis vu l' odeur et la couleur de l' huile, je pensais plutôt que la dite Chevrolet était au bout de sa vie et qu' elle n' avait pas trouvé mieux que de l' exprimer par un joint de culasse probablement. Le moteur avait l' air de ne pas l' avoir bien vécu en tout cas! Il n' y avait malheureusement plus grand chose à faire. Soit il fallait la faire dépanner et le moteur à changer, soit... ben soit cette fille abandonnait son vieux tacot ici, ce qui impliquait que je devais la prendre à mon bord et la déposer à un arrêt de bus dans la première ville que nous croiserions! Tout cela ne m' arrangeait guère, en plus prendre une fille dans ma voiture c' était pour moi l' Enfer assuré dans l' habitacle! Ma tranquillité aux oubliettes, elle ne ferait que probablement papoter ou me dire que je roule trop vite! En plus, je voulais m' arrêter le moins souvent possible mais avec une nana, on était sûre de faire des pauses pipi et douche toutes les trois secondes! Voilà que la situation m' irritait mais je n' avais pas vraiment le choix maintenant que je lui étais venu-en partie-en aide, je ne pouvais pas la laisser là alors que sa voiture avait rendu l' âme. Je soupirais d' exaspération et marmonnais.
-Bien joué, Black! Il y a que toi pour te retrouver dans ce genre de situation!
Je claquais le capot et me dirigeais à nouveau à la fenêtre de la fille.
-Je vous informe que votre voiture a rendu l' âme! Lui signifiai-je. Je pense que vous avez fait un joint de culasse si ce n' est pas carrément une culasse tout court, il y a de la limaille dans votre huile moteur et une couleur qui n' est pas en rapport avec celle d' origine. Votre moteur en a souffert et à mon avis ce n' est pas réparable, à moins que vous vouliez changer votre moteur tout court.
Elle me dévisagea d' un air complètement affolé et ne comprenant pas un traitre mot de ce que je lui disais. J' avais oublié que les filles et la mécanique ça faisait deux!
-Oui mais je ne peux pas rester ici, ni laisser ma voiture là, au bord de la route et comment je vais faire? Je dois me rendre dans le Nevada, dit-elle paniquée.
-Du calme, du calme! Si vous voulez je peux vous amener jusqu' à la prochaine station service et là vous demanderez s' il y a un garage dans le coin pour vous dépanner.
Je la vis blanchir encore plus et bientôt une légère colère pointa le bout de son nez sur son visage.
-Non, non, c' est impossible! Ma voiture va redémarrer, elle ne peut pas me faire ça, pas maintenant.
Effectuant le geste à la parole, elle essaya de redémarrer sa voiture mais rien ne se produisit. Elle s' acharna dessus alors que je vis des larmes coulées sur ses joues. Elle s' énerva alors et descendit de sa Chevrolet me poussant au passage avec sa portière. J' étais trempé jusqu' aux os mais quand je la vis devant moi, le fait d' être mouillé passa au second plan. Je déglutis à la vision de cette enchanteresse. Je ne l' entendais même plus, elle pleurait et gesticulait en même temps et moi je n' avais qu' une seule envie c' était de la prendre dans mes bras et de l' embrasser. Je la détaillais tranquillement alors qu' elle paniquait. Son visage d' ange qui recélait des yeux magnifiques couleur chocolat, de jolies pommettes colorées pêche, une bouche qui tendait à la tentation bien rosée. Je continuais mon analyse et me mordit la lèvre inférieure au sang lorsque mes yeux se posèrent sur son corps, d' abord sur sa poitrine que son débardeur blanc et mouillé ne laissait plus aucun doute sur la forme, ni même sur la taille, chose qu' elle n' avait pas dû se rendre compte. Puis sur ses belles courbes de hanches fines qui supportaient un petit short en jean délavé et usé qui laissait finalement place à de jolies jambes légèrement hâlées. Elle était divine. Elle était guère plus âgée que moi si ce n' est moins. De taille minuscule enfin avec moi c' était difficile de ne pas trouver une fille petite, j' avoisinais le mètre quatre vingt dix! J' étais toujours sur la planète Mars quand elle se prit le visage dans ses mains et se mit à sangloter en même temps qu' elle parlait de police ce qui me fit sursauter et reprendre mes esprits.
-... Et puis il est hors de question que mon père sache où je suis parce qu' il enverrait de suite la police pour me ramener à la maison et je ne veux pas... dit-elle entre deux crises de larmes.
-De quoi? Balbutiai-je.
-Non rien, n' écoutez pas ce que je dis, je raconte n' importe quoi, je panique c' est tout! Me répondit-elle.
-Ecoutez, je peux vous aider mais il faut me dire ce que vous voulez faire. Cette route est déserte et presque personne n' y passe. La preuve depuis que je me suis arrêté pas une seule autre voiture n' est passée. Alors, je ne voudrais pas vous laisser ici, c' est trop dangereux. Donc prenez une décision rapidement parce que la nuit ne va pas tarder à tomber et il faut nous mettre à l' abri, on est déjà trempés jusqu' aux os, il faudrait qu' on se sèche et qu' on change de vêtements.
-Mais qu' est-ce que je vais faire après? Me demanda-t-elle.
-On avisera mais pour l' heure, il faut se dépêcher de partir d' ici. Votre camionnette est morte, vous n' avez pas vraiment le choix maintenant que de me suivre.
-Je ne vous connais pas! Me signala-t-elle sèchement.
-Moi non plus! Lui rétorquai-je sur le même ton.
Elle me jaugea d' un air peu convaincu puis je la vis se reprendre.
-Ok. Je n' ai effectivement pas le choix que de monter avec vous en voiture.
-Très bien. Alors dépêchons-nous de ramasser vos affaires avant qu' un ouragan se lève.
La pluie redoublait d' intensité au moment où je finis ma phrase. La fille se dirigea donc à l' intérieur de sa voiture pour y prendre son sac et quelques affaires. J' attendais lui tenant la porte. Mes yeux traînèrent sur son arrière-train tendu parce qu' elle attrapait ses biens. Je soupirais intérieurement, bon sang, il ne fallait pas que je pense sinon j' étais perdu!
-N' oubliez pas les papiers de la voiture et tous ce qui vous concerne. Ne laissez rien, lui dis-je.
Enfin, elle se redressa. Elle avait enfouit tous ses papiers dans son sac fourre-tout.
-Vous n' avez pas de bagages? Lui demandai-je.
-Si sous la bâche dans le pick-up. Et prenez les deux jerricans d' essence en même temps. Ça peut toujours servir, me dit-elle.
-Ok.
Je m' exécutais faisant le plus vite possible même si ça ne changerait rien dans le fait que j' étais mouillé et que mes fringues à présent dégoulinaient d' eau. J' attrapais les trois sacs de la jeune fille et les mis dans le coffre de ma Cherokee. Ensuite, je transportais les deux jerricans à l' arrière aussi. Je retournais hâtivement à la camionnette et y arrachais les deux plaques d' immatriculation de la voiture. Comme ça pour le moment, personne ne saurait à qui appartient la voiture avant un petit moment. Je rejoignis la fille dans la voiture, elle tremblait de froid à présent. Nous étions trempés comme des soupes, je mis le chauffage en route. Je n' étais pas très à l' aise pour conduire avec mes habits mouillés. Je jetais des regards en coin à la fille assise à côté de moi. Elle grelotait, il fallait qu' on trouve un môtel où elle allait chopper une pneumonie.
-Vous n' avez pas un pull à mettre?
-Je pense que mes affaires son trempées et en plus ça ne servirait pas à grand chose de mettre du sec sur du mouillé.
-Il y a un sweat derrière. Vous pouvez le mettre.
-Et vous?
-ça va aller, ne vous inquiétez pas.
-Je... vous remercie mais je dois me déshabiller si je veux pouvoir me réchauffer et il est hors de question que je me dévêtisse devant vous.
-Je ne regarderais pas, c' est promis! Je regarde la route, ça vous va? Lui dis-je doucement pour la rassurer.
J' avais bien senti sa gêne. Elle me scruta un instant cherchant mon côté pervers probablement puis elle souffla parce qu' elle était vraiment gelée et qu' elle rêvait de pouvoir se pelotonner dans un bon pull au chaud, du moins c' était ce que j' avais lu dans son regard. Elle attrapa donc le pull à l' arrière sans encore me tendre ses petites fesses que mes yeux accrochèrent encore une fois. Je me secouais la tête un coup afin de reprendre le contrôle de mon esprit, celui-ci divaguait depuis que j' avais croisé le chemin de cette superbe fille...
POV BELLA
Heureusement qu' il était passé par là, bien que ça ne me plaisait guère de me retrouver dans la voiture d' un inconnu, je devais admettre qu' il venait de me sauver. J' étais prête à galérer, je le savais et je me doutais que ma voiture avait rendu l' âme aussi. Ma crise de larmes tout à l' heure m' avait remis les idées en place. A présent, il fallait que je trouve une solution, je ne pouvais pas embêter pendant des jours ce mec. Il avait déjà été sympa de s' arrêter et de me proposer de m' emmener jusqu' à la première station service qu' on trouverait. Je grelotais, j' étais mouillée, mes vêtements trempés et bien sûr pas de quoi me changer illico. Il avait monté le chauffage lui aussi était détrempé. Il me proposa son sweat sec, je fus septique avant tout, il fallait que je me déshabille devant lui et je n' étais pas prête à le faire mais j' avais froid et si je ne me réchauffais pas rapidement c' est à l' hosto que je finirais. Je le regardais durement et je ne vis pas trace de perversion dans son regard. Bon, ça ne voulait rien dire mais de toute façon, je n' avais pas vraiment le choix. Je me mis dos à lui alors et enlevais mon débardeur qui tomba lourdement à mes pieds et enfilais le sweat qui sentait bon le mélange de lessive et d' odeur voir de parfum masculin. Je me calais au fond de mon siège en soupirant un peu plus à l' aise bien que mon short était toujours trempé, lui. Je tirais alors sur le pull celui-ci était tellement grand que j' aurais pu m' en faire une robe alors je décidais d' enlever le reste de mes vêtements mouillés et me mis en boule dans le sweat.
-Merci, lui dis-je avec un timide sourire.
-De rien, me répondit-il. Au fait, je m' appelle Jacob.
Il me tendit la main. Après un quart de seconde d' hésitation, je lui répondis.
-Je suis Isabella Swan mais je préfère qu' on m' appelle Bella.
-Enchanté alors Bella Swan, me dit-il avec un grand sourire.
Je le détaillais un peu bien qu' il est l' air d' être plutôt joli garçon, il avait l' air d' un chien battu, il faisait même presque pitié tellement il était dans un état lamentable avec toute cette pluie qui nous avait rincé de la tête aux pieds et je ne devais guère être mieux de toute façon... et tout ça par ma faute. Je n' étais pas aveugle quand même au point de ne pas voir qu' il avait l' air bien battit, son tee-shirt lui collait à la peau et dessinait ses abdos qui je devais bien l' avouer n' avaient pas l' air dégueulasse! Il m' interrompit dans mes pensées un peu déplacées quand il me montra une borne lumineuse qui signalait un môtel à quelques kilomètres. Enfin. Je me voyais déjà sous une bonne douche bien chaude.
Les quelques kilomètres jusqu' à ce môtel me parure durer des heures, j' étais éreintée par la route mais aussi par le temps et par mon stress dû à la panne de ma voiture. J' avais vraiment cru que j' allais devoir y passer des jours sur ce bord de route. Je remerciais le ciel d' avoir mit Jacob sur ma route.
POV JACOB
Alors qu' elle se changeait pour enfiler mon sweat et d' être au sec, je me surpris à me rincer l' oeil dans mon rétroviseur droit. J' avais été étonné de faire ce genre de chose, ça n' était pas mon cas habituellement mais j' avouais franchement que cette fille était ravissante et qu' elle pourrait m' attirer. Non! Rectification, elle m' attirait! Sans remord, je l' épiais à travers la glace du rétro. Et quelle vision! Wahou! J' en déglutis! Il fallait que je me calme où elle s' apercevrait qu' elle me faisait de l' effet. Et elle me prendrait pour un pervers et s' enfuirait à toutes jambes alors que je n' étais pas du tout ce genre de type! J' étais même plutôt patient, galant et doux avec les filles voire même peut être un peu naïf aussi, vue la tournure qu' avait pris ma relation avec Angela, mon ex. Elle se remit convenablement au fond du siège mais là contre toute attente, elle enleva le restant de ses vêtements trempés. Concentre-toi sur la route Jacob! Concentre-toi! Bon sang! Je la savais complètement nue sous mon pull et franchement des idées pas très catholiques apparaissaient devant mes rétines! Qu' allais-je faire? En y réfléchissant... rien, je ne ferais rien! A part si je sentais qu' elle était réceptive mais comment je le saurais au final! Bref! Je me sortis de mes songes insensés pour découvrir qu' il nous restait quelques kilomètres avant de pouvoir enfin se doucher, se changer et dormir un peu. Je lui en fis part. Elle avait l' air ravie aussi.
Une fois arrivés à l' hôtel, je me garais sur le parking devant la réception. Les enseignes clignotaient une fois quand elles en avaient le temps. La pluie n' avait toujours pas cessé de tomber et les bourrasques de vent étaient toujours autant importantes.
-Ecoute, puisqu' on est censé faire un bout de chemin ensemble, ne peut-on pas se tutoyer? Lui demandai-je.
-Oui, je préfèrerais aussi, me répondit-elle.
-Comment fait-on? La questionnai-je.
-Comment fait-on quoi?
-Et bien pour la chambre? On peut faire chambre commune, ça nous reviendrait moins cher à tous les deux! A part si tu veux vraiment qu' on en prenne chacun une. Je comprendrais si tu le voulais comme ça, on ne se connait pas après tout. Mais je suppose que tu es comme moi, tu ne roules pas sur l' or, n' est-ce pas?
Elle sembla réfléchir mais en même temps je sentis de la gêne émaner d' elle.
-Tu as raison et je pense que tu as une bonne idée. Il nous suffira de demander des lits séparés. Ils doivent bien avoir ça dans ce boui-boui!
-Tu restes là où je vais retenir la chambre seul?
-Non, attend, je remet mes vêtements et je viens avec toi.
-Ok, je me tourne alors, lui dis-je en souriant.
Elle hocha la tête et je m' exécutai.
Nous courûmes jusqu' à la réception, nous entrions en trombe assaillis déjà par toute cette eau. Un drôle de type nous accueillit. Bella me regarda et je compris que la nécessité d' avoir une chambre commune se faisait ressentir dans les deux camps. Le bonhomme avait lancé un regard vicieux à Bella, la dévorant carrément des yeux. Et il était limite correcte en balayant ses jambes longuement avec un sourire carnassier en coin ce qui la mit vraiment mal à l' aise et j' avouais moi aussi.
-Bonsoir, dîmes-nous en choeur.
Je toussais un coup pour lui faire relever la tête et le regard qu' il lorgnait sur la pauvre Bella qui ne savait plus où se mettre. Elle s' était presque réfugiée derrière moi m' agrippant le haut du bras.
Le gars finalement releva son visage pervers vers nous.
-Ouais, c' est pour une chambre s' en doute, dit-il avec des sous-entendus dans l' intonation de sa demande.
-Oui, dis-je légèrement irrité, si vous aviez une chambre avec deux lits simples, cela nous conviendrait.
L' homme nous retourna un sourire fournis d' un air de dire «mais oui bien sûr parce que tu ne vas pas la tirer cette nuit!» Bella s' énerva pour le coup. Elle sortit de derrière moi.
-Vous me prenez pour qui espèce de gros dégueulasse! Ragea-t-elle.
Le type sourit encore plus cyniquement que précédemment mais ne répondit pas à Bella.
-Joli lot, me dit-il sur le même air.
Il la provoquait là il n' y avait plus de doute.
-C' est bon mec! On n' a pas besoin de ton avis, juste d' une chambre, lui répondis-je sèchement.
-Et tes sous-entendus, tu te les mets au cul, renchérit-elle.
-Hum, ça commence toujours comme ça... Dit-il en riant à nos dépens. Je n' ai plus de chambre double, j' en ai qu' une avec un lit deux places, nous précisa-t-il avec un rire bien narquois.
Je me retournais vers Bella afin d' avoir son avis. Je me demandais si le mec ne le faisait pas exprès. Elle acquiesça voyant de toute façon que nous n' avions pas le choix et surtout pour qu' on puisse se débarrasser du malotru.
-Ok, répondis-je. Ça fera combien?
-Vingt dollars.
Il prit les billets et nous donna la clé que je ramassais hâtivement.
-Bonne nuit et bonne bourre... nous dit le type.
-C' est ça, lui répondis-je.
-Connard, répondit Bella.
Le réceptionniste éclata de rire. Nous repartions en courant vers la voiture.
POV BELLA
Mais quel gros vicelard! Franchement, il me prenait pour une prostitué ou quoi? N' empêche, il ne m' avait pas fait bonne impression plutôt l' effet contraire et j' étais presque contente finalement de partager une chambre avec mon sauveur inconnu et même si ça impliquait qu' il faille dormir dans le même lit. J' étais plus rassurée. Ce mec, je le sentais capable de venir me visiter en pleine nuit. J' en eus des frissons.
-ça va aller, me demanda Jacob.
-Oui mais quel drôle de sale type! Lui précisai-je.
-Oui. Mais oublies ça! Il ne viendra pas t' importuner cette nuit.
Jacob redémarra la voiture pour la garer juste sur l' emplacement devant la porte de la chambre qui nous était désignée. Nous descendîmes et Jacob me fit signe d' ouvrir la porte, il prenait nos affaires.
Une fois à l' intérieur, un léger malaise monta entre nous. Nous ne savions pas trop comment nous conduire, nous étions deux étrangers dans une même chambre et à partager le même lit et les mêmes commodités. Enfin, il fallait peut être juste se dire que c' était comme en colonie de vacances. C' était pas la mort après tout nous étions adultes!
-Tu veux prendre ta douche en premier? Lui demandai-je.
-Non, vas-y toi. Honneur au dame, me dit-il en souriant.
-Ok, merci.
J' ouvris mon sac et m' aperçus que mes vêtements étaient trempés. Je n' avais plus rien à me mettre. Je sortis tout et décidais de faire sécher mon linge et de l' étendre là où je le pouvais. Je soupirais d' énervement.
-Tes affaires sont mouillées?
-Oui et j' ai plus rien à me mettre sur le dos! Soupirai-je lasse.
-Je peux te prêter un tee-shirt et peut être un caleçon, voire un short? Me proposa-t-il.
-Merci c' est gentil mais je vais te salir tous tes vêtements.
-Ecoute c' est pas grave, je m' arrêterais dans une laverie automatique.
Tout en me répondant, il m' avait sorti un tee-shirt qui serait dix fois trop grand pour moi et un short avec une ficelle pour le resserrer à la taille mais au moins je serais habillée.
-Merci beaucoup Jacob, c' est très sympa de ta part. Mes affaires seront certainement sèches demain.
J' allais donc prendre ma douche. Sous le pommeau, l' eau chaude coulait sur ma peau et détendait mes muscles endoloris par le stress. Je vidais par la même mon esprit trop occupé à réfléchir depuis que j' étais partie de chez moi. En si peu de temps, il m' était déjà arrivé pas mal de choses. Une bonne nuit et je pourrais voir venir. Une fois terminée, je me séchais et enfilais les vêtements prêtés par Jacob. Comme je l' avais dit on en mettait quinze comme moi dedans. Je n' avais pas trop fait attention à lui mais il était de bonne stature et fallait avouer que je n' étais pas très grande non plus ni très épaisse. Je le rejoignis dans la chambre.
-Pendant que tu te douchais, j' ai été chercher de quoi grignoter. J' espère que tu n' es pas affamée parce qu' il n' y avait plus grand chose dans le distributeur. Avec cette mini tempête, les gens ont du le dévaliser.
-En fait, je suis fatiguée avec toutes ces émotions et du coup, je n' ai pas très faim mais je vais quand même partager ce maigre repas avec toi, lui dis-je en souriant.
-Ok, je vais me doucher aussi et après on dînera alors.
-Je t' attend. Pas de problème.
Il partit dans la salle de bain et moi pendant ce temps, je pris mon portable et essayais de voir si j' avais du réseau et évidemment toujours rien. Les relais devaient être hors service avec la tempête qui soufflait franchement fort à présent. Je soupirais, cette situation était plus qu' inconfortable, je n' avais plus de voiture, j' étais dans une chambre avec un inconnu, un orage carabiné hurlait dehors et je n' avais même plus de portable et donc pas la possibilité de faire appel à du secours si j' en avais besoin. Mes parents, à présent, avaient du découvrir ma lettre et mon absence. Je me demandais comment ils avaient réagit? Mon père avait-il déjà appelé ses compatriotes des autres états? J' espérais qu' ils ne me retrouveraient pas de sitôt, je ne voulais pas rentrer!
Machinalement, j' allumais la télévision qui évidemment grésilla et l' image sauta. Je l' éteignis cela ne servait à rien d' aller contre la nature. Je tournais un peu en rond dans la chambre en attendant Jacob et finalement, je me mis assise sur le lit les jambes en tailleur. J' entendis la porte et levais la tête vers celle-ci et je restais bouche-bée. Jacob avança dans la pièce avec juste une serviette nouée autour de la taille, ses cheveux mouillés laissaient dégouliner des dizaines de petites gouttes d' eau sur son torse absolument magnifique. Je devais le regarder avec insistance parce que je le vis rougir juste légèrement et bafouiller quelque chose que je ne compris pas parce que je n' étais plus là. J' étais sur une autre planète, il m' avait envoyé sur orbite rien que par la vision de son corps. Il avait la carrure d' un athlète, il devait faire pas mal de sport pour être comme ça. Je l' imaginais déjà quaterback ou autre joueur de je ne sais quel sport où les muscles étaient la priorité pour la gagne. Il avait vraiment une allure de mannequin et en même temps un «je ne sais quoi» de sagesse mêlé à un côté fonceur et gagneur. Je me repris lorsqu' il repartit dans la salle d' eau. Bon sang! Que m' arrivait-il? Il réapparut quelques instant après, habillé d' un tee-shirt et d' un bas de survêtement. Ses cheveux étaient toujours mouillés et il me regardait à nouveau gêné. Est-ce que je le dévorais des yeux ou quoi?
-Tu n' as jamais vu un mec à poil? Me dit-il un peu moqueur.
-Euh... Bien sûr que si... Excuses-moi mais pour être franche tu n' es vraiment pas désagréable à regarder!
-Autrement dit, tu t' es rincé l' oeil?
-Autrement dit, oui! Mais cela n' a pas l' air de beaucoup te déranger? Lui retournant sa moquerie.
-Et bien, on va dire que c' est vrai mon corps plait aux filles, j' en suis tout à fait conscient! Et si, je peux être gêné si le regard est intense et très subjectif comme celui que tu m' as lancé!
-Mais non, j' ai pas fait ça, m' écriai-je un peu honteuse qu' il me fasse la remarque.
-Hum, si! Quand à ta prochaine question, je peux déjà y répondre! Non, je ne suis pas un Don Juan pour autant, je ne profite pas de cet aspect physique pour courir après toutes les filles qui me passent devant. En fait, ça faisait plusieurs années que j' étais avec la même fille.
-Etais?
-Oui mais je ne veux pas en parler c' est une longue histoire! Eluda-t-il.
-Ok, pas de soucis.
Il ramassa les quelques paquets de gâteaux apéro et autres qu' il avait ramener et les installa sur le petit bureau puis le tira pour que l' on puisse s' en servir comme table pour manger. Il posa deux canette de coca light et m' offrit de m' assoir en face de lui. Nous mangeâmes un temps dans le silence où je l' observais à loisir. Il avait l' air d' être perdu dans ses pensées. Je regardais fascinée par ses gestes très fluide où pas un soupçon de nervosité ne transparaissait contrairement à moi et je ne comprenais pas pourquoi. Ses mains allaient et venaient tout en douceur de sa bouche aux chips et gâteaux éparpillés sur la table, à présent. Ses longues mains prolongées par ses doigts agiles resserraient la canette avant de la porter à sa bouche ultra sensuelle. Puis, je remontais le lng de son visage afin de l' observer de plus près. Ses beaux yeux marrons étaient perçants. Il fronçait les sourcils et c' était très sexy, ça lui donnait un petit côté bad boy très chaud. En fait, il était très beau et je m' en rendais compte seulement maintenant.
-Je sens ton regard sur moi, me dit-il.
-ça te dérange? Lui demandai-je.
-ça dépend de ce que tu cherches?
-J' essaie d' apprendre à te connaître à travers tes expressions de visage et à travers tes traits aussi, lui avouai-je.
-Et me poser des questions? C' est pas plus facile pour apprendre à connaître quelqu' un?
-J' voulais déjà me faire une idée toute seule, lui répondis-je.
-Et ça donne quoi?
-Hum... ça donne... je pense que tu es quelqu' un de sage mais qui aime les défis. Je pense que tu es fort aussi bien physiquement que mentalement. Tu es un fonceur malgré que tu sois je dirais assez responsable... Tu es un protecteur, tu as l' air droit et juste... Voilà j' ai fait le tour de ce que j' ai analysé.
-Pas mal! Ton analyse est pas si mauvaise que ça... rien qu' en me regardant... Chapeau! Je dis, me dit-il en riant.
-Passons aux choses sérieuses! Rajouta-t-il.
Je l' observais me darder d' un air sarcastique. Il avait une idée derrière la tête mais je sentais que ç' allait tout droit sur le point qu' il ne fallait pas aborder.
-Et c' est quoi les «choses sérieuses»? Lui demandai-je.
-Et bien les questions sérieuses que chacun de nous avons envie de poser, me répondit-il.
Un coup de tonnerre retentit me faisant sursauter. Il ria.
-Comme par exemple, tu as peur des orages? S' enquit-il de suite.
Je le regardais un instant avant de répondre. Je voulais savoir s' il était sérieux ou s' il se moquait de moi mais il n' en avait pas l' air.
-Oui un peu, du moins le bruit du tonnerre, je n' aime pas. A moi de poser une question, renchéris-je.
-Hey! C' était un exemple! C' est à mon tour normalement!
-Trop tard, tu t' es fait avoir! C' est pas mon problème! Dis-je moqueuse.
-Ah les femmes! Que de tricheuses!
-Tu es trop naïf! Rigolai-je à ses dépens.
-J' en ai bien l' impression, dit-il les yeux dans le vague.
C' était vraiment une question à approfondir mais en temps et en heure.
-Quelle est la destination de ton voyage?
-La Californie, Los Angeles pour être plus précis.
-Et...
Il me coupa la parole.
-Hep hep hep! Une seule question. Une réponse. Au tour suivant, me nargua-t-il.
Je fis la moue du siècle.
-Pffff! Soupirai-je.
-Alors... Je te demande pourquoi tu n' as pas vérifier le moteur de ta Chevrolet avant de partir de chez toi? Vu que tu avais pensé à prendre deux jerricans d' essence!
Ouch! Une question, il faisait mouche. Comment lui répondre sans trop lui en dire. Et ne devrais-je finalement pas être franche. C' était tentant mais terrifiant. Et s' il refusait de m' aider à partir du moment où je lui raconterais que je me suis enfuie de chez mes parents et qu' ils n' ont pas de nouvelles de moi depuis ce matin. Que mon père avait du alerter la police de tous les états voisins et donc qu' il protégeait plus ou moins une fugitive. Je me tendais à lui répondre. Il m' observait tout en continuant à grignoter, je ne savais pas quoi faire.
-Alors ta réponse?
-Et bien, en fait parce que je suis une fille et que la mécanique et moi ça fait deux et que je pensais certainement que ma vieille guimbarde était indestructible! Voilà tout, lui dis-je en souriant de façon à ce qu' il me prenne pour une blonde écervelée.
-Mouais, me dit-il.
Il n' avait pas l' air satisfait de ma réponse mais pour le moment il fallait qu' il s' en contente.
-A moi, lui dis-je avec un clin d' oeil. Que comptes-tu faire à LA?
-A vrai dire, je ne sais pas encore. Je veux juste trouver un job pour le moment et un toit, ensuite peut être que je pourrais réaliser mon rêve.
Il l' avait fait exprès, il avait éludé plus ou moins ma question tout comme moi je l' avais fait juste avant. Apparemment, il n' avait pas été dupe de ma petite omission.
-Ok et ton...
-Tu recommences, Bella! S' exclama-t-il.
-Oui, j' avoue mais la curiosité l' emporte, désolée, fis-je en papillonnant des cils pour l' amadouer.
-Une petite curieuse, ben tiens! Dit-il en souriant à pleine dents.
Je lui souris à mon tour.
-De quelle état viens-tu? Me demanda-t-il plus sérieusement.
Il fallait vraiment que je trouve une solution pour éviter ce genre de question et cette conversation qui allait me mener droit sur mon petit secret.
-Je viens du Minnesota, une petite ville près de Minnéapolis.
-Et toi? Renchéris-je de suite.
-Du Michigan. Mes parents habitent Grand Rapids mais je ne vivais plus avec eux, je vivais au Nord de l' état proche de la frontière canadienne.
-Tu connais donc les hivers froids et rudes, lui dis-je en riant.
-Un peu, oui, me répondit-il sarcastique.
C' était à lui de poser la nouvelle question et à chaque fois je tendais le dos.
-Où allais-tu toute seule sur cette route presque déserte?
-Je vais à Las Vegas, lui dis-je en soufflant intérieurement.
-Tu vas jouer? Se moqua-t-il une nouvelle fois.
-Hey! Une question à la fois! C' était convenu comme ça! Grognai-je.
-Ah oui pardon, tout comme toi la curiosité! Me dit-il avec un clin d' oeil.
-Mais je vais répondre quand même! J' y vais pour trouver un bon job dans un casino où quelque chose du genre.
-C' est étrange comme envie de job, me fit-il remarquer avec un sourcil levé.
-Oui, je sais mais les casinos paient très bien, alors en attendant aussi de vouloir faire ce que je veux et bien ça m' ira très bien, répondis-je.
-Ok, je ne conteste pas.
-Parfait! Lui dis-je. Et si nous allions dormir, je suis épuisée et on a encore demain pour apprendre à se connaître si tu le souhaites toujours.
-Oui, tu as raison. Demain va être encore une longue journée.
Nous débarrassâmes les détritus de la table et il la remis à sa place. Puis nous allâmes chacun notre tour nous laver les dents. Moi la première, ce qui faisait que j' attendais debout face au lit comme une crétine pour savoir comment l' on faisait pour cette nuit. Il revint moins de cinq minutes après.
-Un problème? Me demanda-t-il.
-Euhhhh... Oui... On fait comment? Lui répondis-je par une autre question tout en désignant le lit.
Il regarda autour de lui.
-Prends le lit. Je vais dormir parterre, il doit bien y avoir des couvertures en plus dans un des placards!
Il se dirigea vers ceux-ci, les ouvrit et y découvrit deux plaids en plus.
-Voilà, dit-il, avec le dessus de lit en plus et si tu veux bien me prêter un oreiller, j' vais m' installer.
-Tu es sûre? Tu ne vas pas être très confortablement installé, lui précisai-je.
-Ne t' inquiète pas, j' ai fait pire!
-Tu sais, ça ne me dérange pas de partager ma couche. On est des adultes que je sache, non? Et il n' y a pas d' attirance entre toi et moi donc il ne se passera rien, lui déballai-je tout de go.
Pourquoi au moment où je disais ça, j' eus l' impression de mentir? Pourquoi en même temps un léger frisson m' a parcouru l' échine? Peut être parce qu' en réalité, je voulais qu' il dorme à mes côtés! Peut être parce que je voulais sentir sa chaleur près de moi, histoire de me rassurer ou peut être pour une autre raison... parce qu' il m' attirait!
-Non, non c' est bon, je préfère que tu puisses être tranquille pour dormir. Et puis, j' vais ronfler probablement alors il vaut mieux que je sois loin de tes oreilles ou demain je serais mort, assassiné! Et j' ai pas envie d' être couvert de bleus, non plus! Dit-il en plaisantant.
Je n' insistais pas mais quelque chose le dérangeait. Il n' y avait pas que le problème du ronflement j' en étais sûre.
-Ok, ben c' est comme tu veux mais si tu changes d' avis, le lit est très grand, tu trouveras bien une petite place dedans, dis-je sur le ton de la plaisanterie pour lui montrer que j' avais bien capter son ironie de couverture.
Il finissait de préparer son couchage lorsque je lui avais dit ça.
-Bonne nuit, Bella, me dit-il de façon à ce que je comprenne de ne pas insister.
Il s' installa et éteignit la lumière.
-Bonne nuit Jacob... et merci, lui dis-je sincèrement.
-De rien, me répondit-il.
POV JACOB
Je n' arrivais pas à croire que je ne profitais pas de la situation pour me retrouver dans un lit avec elle. Bon sang! Cette fille me plaisait et plus j' en apprenais sur elle, plus elle me faisait de l' effet!
Quand elle était sortie de la douche avec mes habits sur le dos, je lui aurais sauté dessus comme un rien! Ça la rendait super sexy et bien que mes vêtements étaient trop grand pour elle, ils ne cachaient rien de ses formes. Elle avait de jolies jambes longues et fuselées et un petit popotin bien galbé. Elle était vraiment à croquer comme une pomme toute fraîche.
J' avais senti qu' elle m' observait elle aussi et quand je lui avais demandé des explications, elle avait été plutôt franche; elle me trouvait pas mal et m' avait sondé assez rapidement de surcroit. Que pouvais-je répondre à ça?
Cependant, j' avais senti quelque chose d' étrange, elle me cachait des trucs, j' en étais certain mais quoi. Notre jeu des questions-réponses s' était bien déroulé si ce n' est que je l' avais senti éluder pas mal de mes questions et j' avais essayé de lui montrer que je n' étais pas dupe en faisant la même chose mais je n' avais pas encore réussi à la convaincre de me faire confiance. Peut être que demain, elle le ferait. A moi d' être attentif et à l' écoute de ce qu' elle pourrait me révéler. En attendant, j' étais là, parterre, mal installé, sur le dos, les bras croisés derrière ma tête. J' étais fatigué mais pourtant j' avais les yeux grands ouverts. La tempête c' était calmée un peu. Demain tout serait terminé! Je fermais les yeux, il fallait vraiment que je dorme, j' avais de nombreuses heures à récupérer et je me devais d' être apte pour demain, il était hors de question que je perde davantage de temps encore même si j' avouais que le perdre aujourd' hui, au final, m' avait été bénéfique. J' avais fait une jolie rencontre que je ne regrettais absolument pas, enfin pour le moment et même s' il ne se passait rien entre nous, j' en étais ravi. Je finis par m' endormir.
Je fus évidemment réveillé en sursaut en pleine nuit, l' orage grondait à nouveau au-dessus de nos têtes et le vent soufflait fort et faisait par moment craquer un peu tout autour de nous; les murs, le toit... Le tonnerre avait fait trembler le sol et je l' avais bien ressenti. Bella se réveilla affreusement terrifiée et elle m' appela.
-Jacob! M' implora-t-elle.
-J' arrive! Ne bouge pas! Lui intimai-je l' ordre.
Je me déplaçais jusqu' à elle rapidement, elle s' était recroquevillée sur elle-même. J' arrivais à ses côtés et je la pris instinctivement dans mes bras, elle s' y réfugia complètement apeurée. Elle tremblait de la tête aux pieds et ça n' était pas de froid mais de trouille. Je m' allongeais près d' elle une fois qu' elle fut un peu rassurée. Il fallait vraiment qu' on dorme.
-Tu as vraiment peur des orages, dis-je plus par constatation.
-Tu as de quoi te moquer de moi maintenant, me répondit-elle.
-Non, pas du tout, ce n' est pas dans mon intention. Moi j' ai peur des araignées, des serpents et des lézards, lui avouai-je.
-Un grand garçon comme toi et tu as peur de petites bêtes, ria-t-elle.
-Ben, on se refait pas, ris-je aussi.
Elle balança la couette par dessus nous, nous couvrant.
-Tu veux bien rester là, Jacob? Me demanda-t-elle.
Même si je m' y attendais, je fus surpris par sa demande. Elle m' accordait un peu de confiance même beaucoup et ça me toucha.
-Oui, si tu veux, lui répondis-je.
Elle se rapprocha de moi alors davantage si bien que son corps parfait était collé contre mon flanc gauche. J' étais au bord du lit, je ne pouvais plus bouger même pas de quelques millimètres et en avais-je vraiment envie? Elle resta comme ça un bon moment puis elle se déplaça légèrement, petit à petit, elle prit ses quartiers sur moi. D' abord son bras et sa main vinrent se poser sur mon torse puis une de ses jambes s' enroula sur mon bassin, sa tête, elle la déposa sur mon pectoral gauche, à la place de mon coeur. Je ne bougeais plus, tétanisé devant ce que j' étais entrain d' éprouver. Enfin, oui bon, j' étais un mec en pleine fleur de l' âge et je tenais actuellement une jolie fille dans mes bras et on était dans un lit! N' importe quel imbécile éprouverait la même chose que moi: de l' envie! J' étais pourtant incapable de faire le moindre geste, hors de question de lui sauter dessus et de lui faire peur. Bon sang! C' était un vrai combat dans ma tête, je luttais contre mon envie de caresser son corps et les images défilaient dans mon crâne et n' arrangeaient en rien mon état. Du coup, le sommeil, il ne fallait pas que je compte dessus, c' était mort! Elle m' avait hypnotisé! Je respirais profondément essayant de chasser toutes ces images érotico-tendancieuces! Elle sursautait à chaque fois que le tonnerre lâchait son râle. Elle ne dormait pas non plus et je la sentais nerveuse pas par moi mais par l' orage lui-même.
-Tu n' arrives pas à dormir? Lui demandai-je.
-Non, et je crois que je ne suis pas prête à me laisser emporter par les bras de Morphée, me précisa-t-elle.
Je souris de sa réponse et je ne comprenais pas vraiment pourquoi.
-Qu' est-ce que je peux faire pour te détourner l' attention et que tu finisses par tomber dans les bras de cet Apollon? Lui dis-je en riant légèrement.
-Morphée! Pas Apollon! Me reprit-elle.
-C' est pareil pour moi mais si tu le dis.
Elle laissa un blanc s' installer entre nous pendant ce qui me fut un temps interminable puis elle reprit.
-Il y a bien un moyen mais je doute qu' il soit réalisable, me dit-elle avec une petite voix étrangement sensuelle.
-Que je te chante une berceuse? Ça c' est sûr c' est irréalisable! Me moquai-je pour couvrir cette sensation bizarre que sa voix m' avait envoyé comme une onde de choc.
Je renchéris.
-Quant à te raconter une histoire? Moi et les histoires de princesses en détresse ça fait deux! J' suis plutôt du genre super héros, tu vois! Lui dis-je toujours mal à l' aise et je n' arrivais pas à savoir pourquoi, ou peut être que je ne voulais pas le savoir. Pfff! J' étais troublé!
-Non, non, je n' ai pas besoin de ces artifices là mais plutôt d' un autre artifice. Me susurra-t-elle.
Aïe! Mais que voulait-elle? J' avais peur de la réponse tout en étant conscient que c' était ce que je désirais.
-Si tu parles de drogues? C' est pas la peine non plus, c' est pas mon truc! Feignis-je de ne pas comprendre ses allusions qui maintenant étaient des pancartes luminescentes dans ma tête.
-Je ne parlais pas de ça non plus! Rajouta-t-elle.
Elle se rapprochait dangereusement du précipice fatal pour moi mais en fait je ne l' arrêtais même pas.
-Je parlais plutôt de ça... souffla-t-elle en commençant à caresser mon torse du bout de ses doigts.
Lente agonie! Que fallait-il que je fasse? Le petit Diable perché sur mon épaule droite me disait de la prendre puisque c' était ce qu' elle voulait et moi aussi! Que je ne devais pas me poser toutes ces questions et que je devais en profiter! Le petit Ange sur mon épaule gauche me disait lui, de ne pas céder à ses avances, elle n' en sera que plus satisfaite plus tard! Il me disait aussi que je venais à peine de me remettre d' une rupture difficile d' avec Angie et que ce n' était pas le moment pour moi! Que je devais être fort et ne pas céder à la tentation parce que je n' étais pas amoureux et c' était un pécher de se laisser fourvoyer par l' attrait de la chair et de l' aspect purement sexuel, de qui plus est avec quelqu' un que je ne connaissais pas... Mais depuis quand je pensais comme un curé, moi? Ça n' allait vraiment plus. Reprend-toi Jacob Black et donne-lui ce qu' elle veut, en même temps tu te feras du bien et oublieras tes problèmes... ça c' était le petit Diable de mon épaule droite...
Seulement, ses doigts s' aventuraient un peu plus en aval et je sentais que je ne résisterais pas longtemps si elle poussait plus bas. Je déglutis alors qu' elle me susurrait toujours des trucs à l' oreille que je n' entendais même pas puisque je luttais contre moi-même.
Bien trop occupé avec mon moi intérieur, je ne la vis pas basculer son corps sur le mien, je frémis de la sentir ainsi mais ç' eut pour effet de me faire sortir de ma transe.
-Oula! Oula! Oula! Je ne sais pas si c' est bien raisonnable? Je me morigénais déjà de ma parole.
Elle s' arrêta un instant me dévisageant et elle devint toute rouge. Mon Dieu! Qu' avais-je fait?
-Je pensais que... tu ne serais pas contre... je... j' ai mal jugé... je... j' ai pas réfléchi davantage... mais peut être que tu as quelqu' un... je... quelle fille stupide, je fais... tu vas me prendre pour...
Elle parlait à toute vitesse ne se rendant même pas compte que mes yeux avaient noircis par l' envie et que quelque chose c' était bel et bien réveillé. Je la tenais par les hanches alors qu' elle me chevauchait et que mon érection me faisait de plus en plus mal. L' avait-elle senti? A priori non parce qu' elle continuait à jacasser!
-... je suis désolée... je...
C' en était fini! Perte de contrôle assurée! Je la basculais d' un coup sous moi, la laissant sans voix alors que je me jetais sur sa bouche avidement. Elle ne mit pas long avant d' y répondre à ce baiser sulfureux, m' accordant illico l' accès à sa langue et à sa saveur fruitée. Mes neurones cessèrent de lutter pour ne faire que d' apprécier le moment et de laisser aller ce côté fiévreux et irresponsable de ma personne. Elle crocheta ma nuque afin d' appuyer l' acte un peu plus et moi je ne perdis pas plus de temps et j' allais chercher de ma main un de ses seins et le malaxais énergiquement. Mais il m' en fallait plus et sans me départir de ma soudaine assurance, je lui retirais «mon» tee-shirt et tant que j' y étais, je pouvais bien tout lui enlever. Elle avait réveillé la bête qui dormait tranquillement en moi maintenant elle allait prendre! Elle me faisait un drôle d' effet, je ne m' étais jamais conduit de la sorte avec aucune autre fille pourtant j' en avais connu quelques unes et Angie n' était pas ce qu' on pouvait appeler une non débordante d' activité mais jamais elle ne m' avait allumé comme ça! J' avais le feu partout dans mon corps que je n' arrivais plus à maîtriser.
Bella se redressa pour me délester de mon tee-shirt aussi mais je fus le plus rapide, j' enlevais le reste aussi avec une étrange rapidité, elle essaya de me dévorer le torse de ses baisers de feu mais je la repoussais sur le lit afin qu' elle s' allonge, je ne lui laissais pas le choix de toute façon. Mon envie de la posséder était bien plus forte. Je passais outre les préliminaires et repris sa bouche avec violence et vérifiais par quelques gestes assez précis qu' elle était prête à me recevoir lorsque je compris que je n' avais pas besoin d' aller plus loin dans la préparation, je n' écoutais alors que mon instinct et la pénétrais, d' abord doucement pour qu' elle se fasse à moi et moi à elle, puis j' avançais en elle s' en plus de retenue. Un râle de bien être et de soulagement envahit ma gorge et se libéra en un grognement de bête. Bella n' était pas en reste et gémit elle aussi mais plus joliment même si ça hargne n' avait rien à envier à la mienne. Ses coups de reins en disaient long quant à son envie, ils accompagnaient les miens parfaitement. Jamais je n' avais été aussi en osmose avec quelqu' un qu' en ce moment, j' avais pourtant déjà éprouvé cette satisfaction en faisant l' amour avec Angela mais pas aussi fortement. Ç' en était presque surnaturel. Des frissons me remontèrent tout le long de la colonne vertébrale. Au dehors l' orage faisait plus que rage et les coups de tonnerre accompagnaient chaque coup de nos «va et vient» violents. Elle s' était accrochée à moi, ses jambes m' entourant le bassin, ses mains appuyant sur mes fesses pour que je m' enfonce encore plus loin en elle. Elle était vorace la petite. Je me fondais en elle comme si ma vie en dépendait, c' était intense, percutant et chaud, très chaud. Elle gémissait davantage que mon gland venait taper contre sa paroi et ça me faisait décoller. Chaque coup de reins était plus intense que le précédent ce qui fit que je n' allais pas tarder à me libérer. J' accélérais malgré moi, je voulais cet orgasme mais en même temps je voulais faire durer le plaisir et je voulais aussi satisfaire ma partenaire mais d' ailleurs où en était-elle? Je ne mis pas longtemps à le savoir alors qu' elle colla sa bouche sur la mienne, resserra son bassin s' arquant un maximum, elle jouit et gémit dans ma bouche. Je la suivis deux coups de reins plus tard...
POV BELLA
Wahou! Jacob était à présent coucher sur le dos à côté de moi, nu sous le drap et j' étais pareille. Un peu encore sous l' effet de l' orgasme, de cette euphorie sexuelle. J' étais sur une autre planète. J' avouais qu' il avait assurer grave. Je m' étais laisser aller, voire même dévergondé avec lui. J' aimais le sexe mais je n' étais pas non plus une nymphomane mais avec lui je savais que je pourrais le devenir. Il avait quelque chose depuis le départ qui me rendait dingue et je ne pouvais mettre le doigt dessus. Il était magnétique sinon comment aurais-je pu craquer le premier soir sans même le connaître? C' était dingue, je ne savais rien de lui et pourtant à présent on se connaissait bibliquement parlant. Je me retournais sur le côté, une main retenant ma tête, mon coude appuyé sur mon oreiller, afin de l' observer, de lire les expressions de son visage. Je n' arrivais pas à déchiffrer ce qui lui passait par la tête. Il rompit le silence.
-Tu as moins peur maintenant? Me demanda-t-il ironiquement.
-ça se pourrait! En tout cas tu m' as détourné l' attention, lui répondis-je.
Il sourit et laissa un blanc puis reprit.
-Tu as un corps magnifique, Bella, et tu es très belle. Si je m' écoutais je recommencerais...
-Mais... dis-je en lui coupant la parole.
Parce que je savais qu' il y avait un «mais».
-Pour être franc, oui il y a un «mais», on est d' accord que c' était purement sexuel entre nous. Je veux dire pas que je n' ais pas aimer notre échange loin de là, c' était... intense mais tu dois comprendre que dès demain on est amené à prendre chacun un chemin différent et que cette partie de jambes en l' air n' aura aucune incidence sur ce qu' on désire faire de nos vies et sur nos destinations. On est bien d' accord, hein? Me demanda-t-il un peu gêné.
-Aucune incidence. C' était bien dans mon optique aussi. On est bien d' accord et sur la même longueur d' onde... Et moi aussi j' ai beaucoup aimé notre échange, lui signalai-je.
-Ok. Alors si on dormait à présent parce qu' il ne nous reste pas beaucoup d' heures à dormir, me dit-il tout en me souriant.
Un magnifique sourire entre nous soit dit.
-Oui, faisons ça. Je peux? Lui demandai-je pour avoir accès à ses bras.
-Oui, bien sûr.
Il m' ouvrit ses bras et je fonçais m' y caler.
-Bonne nuit, Bella, me murmura-t-il.
-Bonne nuit, Jacob.
-Jake! Je préfère Jake.
-Ok. Bonne nuit, Jake.
Je le sentis sourire...
Le lendemain, je fus la première à ouvrir les yeux. Nous étions toujours dans les bras l' un de l' autre mais tous les deux dans le même sens formant une cuillère, son bras me tenait fortement contre son torse et son visage était enfoui dans ma chevelure. Je sentais son souffle chaud sur ma nuque. Nos jambes étaient emmêlées les unes aux autres. Je ne pouvais pas bouger sinon je le réveillais. J' attendis un moment sans broncher, ça me permettait en même temps de réfléchir à ce que j' allais lui dire et au comportement à utiliser à son réveil et pour le restant de la journée. Fallait-il que je sois distante? Ce n' était pas vraiment une situation qui me le permettait après tout on avait mis les choses au point, ça n' aurait aucune incidence sur nos deux vies. Tout était clair alors pourquoi chercher à être différente. Je devais être moi-même sans me soucier de la nuit dernière. Pourtant, j' avais l' impression que je n' arriverais pas à passer outre. Il m' avait comblé l' espace d' un instant et ça m' avait marqué bien plus que ce que je voulais m' avouer. Mais il fallait que je me détache de ça, je n' avais pas le droit de ressentir ce genre de choses.
Je bougeais légèrement afin que Jacob se réveille doucement ce qu' il fit.
-Salut. L' orage a cessé, on va être tranquille et apparemment il y a du soleil, lui indiquai-je.
Il bâilla et me répondit.
-Salut. Tant mieux, on va pouvoir avancer. Bien dormi? Me demanda-t-il.
-Très bien. Merci Jake, lui dis-je avec un sourire enjôleur. Et toi?
-Bien aussi, merci et à ton service, me répondit-il avec un clin d' oeil.
Il se leva m' abandonnant dans ce lit qui me paraissait un peu lugubre maintenant qu' il faisait jour et maintenant qu' il l' avait quitté. Je vis ses magnifiques petites fesses toutes rebondies et je me mordis la lèvre devant ce spectacle. Il enfila son bas de jogging et se retourna vers moi. Et mon regard resta sur le même point que précédemment ce qui fit que j' accrochais des yeux, une jolie érection matinale. J' avais envie de me cacher sous mon oreiller de voir ça où du moins de ne pas pouvoir détourner mes billes toutes rondes, en gros d' être prise la main dans le sac.
-Ben te gênes pas surtout, dit-il en rigolant.
-Ben entre nous, tu es à la bonne hauteur et tu ne fais rien pour ne pas que je vois, non plus.
-C' est vrai. Mais c' était tellement tentant de voir ta réaction! Se moqua-t-il.
-Ah! Parce qu' en plus tu joues maintenant? Je croyais que tu ne profitais jamais de l' aspect physique de ton corps, lui répondis-je du tac au tac.
-Oui mais là, c' est trop tard, t' as déjà mordu à l' hameçon, dit-il ironiquement.
-Oh, que c' est fin! M' exclamai-je en riant sarcastiquement.
Parfait! Ce qui était bien c' était qu' il avait détendu l' atmosphère. La journée pouvait commencer sans trouble et sans arrières pensées. Il partit prendre sa douche et moi en attendant, je me levai et repassais les vêtements qu' il m' avait prêté allant voir d' ailleurs si les miens étaient secs. Quelques uns de mes pantalons étaient encore un peu humides mais le reste c' était bon. J' en profitais aussi pour rallumer mon portable et voir si je captais le réseau. Hourra! Ça passait. Mon téléphone me signala que j' avais une quirielle de messages en attente d' être écouter, j' appuyais sur la fonction adéquate, je savais d' avance qui avait cherché à me joindre.
-«Vous avez dix messages. Hier à dix-neuf heures trente deux minutes. Bip. Allo! Chérie! Où es-tu? Ta mère a trouvé ton mot et elle se fait du soucis et moi aussi. Bip.
Hier à vingt heures treize minutes. Bip. Bella! C' est loin d' être drôle! On est inquiet. Bip.
Hier à vingt et une heure quarante trois minutes. Bip. Je te préviens, Bella, ça va mal se passer! Où es-tu? Rappelles tout de suite quand tu auras ce message! Bip.
Hier à vingt deux heures neuf minutes. Bip. Je viens d' aller dans ta chambre, tu as pris toutes tes affaires! Pourquoi, Bella, tu nous fais un truc pareil? Je te préviens, j' appelle la police de tous les états s' il le faut mais tu vas rentrer à la maison! Bip...»
Mon père hurlait à peu près toutes les heures sur ma boîte vocale. Ses menaces étaient de plus en plus ridicules mais à justement prendre au pied de la lettre. Je savais que j' avais réveillé son instinct de chasseur et qu' il allait tout faire pour me retrouver. Je décidais du moins, de le laisser un peu mariner dans son jus, il le méritait. J' appellerais ce soir quand nous nous arrêterions pour manger. Je raccrochais et attendis que Jacob sorte de la douche pour y aller enfin, j' en avais besoin. Ç' allait me détendre, mon père m' avait de loin un peu stressé.
Il sortit enfin tout comme hier soir avec une serviette noué autour du bassin, à croire qu' il me cherchait. J' haussais les yeux au ciel lorsqu' il jeta un oeil vers moi. Il me sourit.
-Tu peux disposer de la salle de bain, je vais m' habiller ici, là-bas, on ne peut plus accrocher ses habits, tes petites culottes sont partout, me précisa-t-il.
Je lui tirais la langue en guise de réponse et fonçais à la douche.
POV JACOB
Nous étions en voiture depuis quelques minutes. J' avais été rendre seul les clés de la chambre. L' espèce de vicieux était toujours attaché à son comptoir et je ne voulais pas qu' il reluque le cul de Bella encore une fois. Il faisait déjà chaud et elle s' était habillée en conséquence du temps donc jupe en jean, débardeur et tong. Encore une fois, elle était sexy et l' autre n' aurait pas manqué de faire une réflexion déplacée ce qui m' aurait énervé. Je lui avais juste demandé où je pourrais trouver un garage ou une station service sur ma route, il m' indiqua que la prochaine station était à cinquante kilomètres et que le premier garage se trouvait en périphérie de la capitale du Dakota du Sud c' est-à-dire à Pierre. Et bien, nous avions de la route à faire. Bella était occupée à ses pensées. Je me demandais bien ce qu' il lui passait par la tête. Pensait-elle à cette nuit? Comment l' avait-elle perçu? N' avais-je pas été trop direct en lui disant que ça ne comptait pas ce que nous avions partagé? Ce matin, elle n' avait pas eu l' air d' être irritée. Je préférais être franc tout comme elle n' avait pas hésité à l' être même si je savais qu' elle me cachait encore des choses mais peut être qu' après cette nuit elle aurait plus de facilité à me parler. Après tout nous avions échangé bien plus qu' une simple conversation donc j' estimais qu' elle pouvait me faire confiance mais finalement en agissant ainsi l' avais-je pousser à ça? Du coup, le doute s' installa.
-ça va, lui demandai-je.
-Hum, hum, fit-elle en même temps qu' elle hochait la tête.
-Un soucis? Continuai-je.
Elle ne répondit pas de suite mais elle soupira au bout d' un moment.
-Je... écoute, je ne t' ai pas tout dit, Jake.
J' ouvris grand mes oreilles, elle allait se confier.
-En fait, je me suis comme qui dirait... enfuie de chez moi, de chez mes parents...
Je restais calme mais j' étais extrêmement surpris. Elle continua, je ne voulais pas l' interrompre.
-Je suis étudiante en faculté de biochimie mais mes parents plutôt mon père est un tyran. C' est lui qui a voulu que je me dirige dans ces études parce que la faculté n' était pas loin de la maison et que comme ça il pourrait avoir un oeil sur moi. Je n' ai pas pu rester sur le campus cet été et donc j' ai trouvé du boulot dans un bar branché de Minnéapolis mais ça ne plait pas à mon père évidemment, il craint que je fasse une rencontre et que je tourne mal. Il ne comprend pas le monde de la nuit et dit que c' est nuisible pour moi. Mais je ne suis pas stupide et je fais la part des choses entre mon travail, mes études et ce que je pense être. Cependant, j' ai l' impression qu' il ne me fait pas confiance. J' ai pourtant toujours suivi à la lettre ce qu' il me disait et/ou voulait que je fasse. En fait, je suis ce qu' il veut que je sois. Mais voilà, je change et j' en ai marre qu' il me dicte ma conduite, je deviens adulte et je voudrais prendre mes propres décisions sans que mon père me dise que je fais la plus grosse erreur de toute ma vie. Je voudrais qu' il arrête de diriger ma vie.
Elle respira lourdement. Je pris la parole.
-Il ne veut probablement que te protéger Bella et t' empêcher de faire des erreurs.
-Tu ne connais pas mon père, crois-moi, il n' y a pas que ça.
-Tu as essayer au moins de lui parler?
-Un nombre incalculable de fois, s' exclama-t-elle.
-Et ta mère? Elle ne peut pas en discuter avec lui, prendre un peu ta défense pour que tu puisses avoir plus de liberté dans tes choix?
-Elle n' a pas droit à la parole. Mon père n' est pas violent physiquement mais l' ait en parole. Il est Shérif de notre petite ville alors tu penses bien que tous nos faits et gestes sont épiés.
Elle reprit devant mon étonnement.
-Je n' ai jamais eu la vie que toutes mes copines avaient. Tout était dirigé par mon père. Et quand ça ne lui plaisait pas, il nous rabaissait plus bas que terre, ma mère et moi. On avait vraiment l' impression d' être nulles et moins que rien. Ma liberté était restreinte, je ne suis jamais allée avec mes potes en camping par exemple. L' été des fois, ils allaient tous camper au bord du lac et moi je restais chez moi parce que le grand maître avait décidé qu' il ne voulait pas que j' y aille et pourtant j' étais une jeune fille modèle travaillant bien à l' école et ne posant jamais de problème. Il en était même à jouer les chaperons lorsque je pouvais sortir pour aller au cinéma avec des copines alors imagine lorsque mon premier rencart a eu lieu, j' ai du me battre pendant des semaines pour pouvoir sortir avec mon petit copain et pas n' importe quelle sortie: le bal de fin d' année! C' était limite s' il n' a pas choisi ma robe, mon cavalier... et pour clouer le tout, il a obligé ma mère à être un des chaperons de la soirée. Alors tu vois, je n' ai pas été battu c' est vrai mais je pense que la violence morale était bien présente.
-Oh! Je ne sais pas quoi te dire. Tu ne laisses rien entrevoir en tout cas et je ne pensais pas que ça pouvait exister. Je suis désolé, lui dis-je mal à l' aise et ne sachant surtout pas comment m' y prendre.
-Tu n' as pas à l' être, dit-elle, tu n' es pas concerné donc je peux comprendre que tu ne réalises pas.
-Donc pour résumé, tu t' es enfuie sans rien dire à personne, je comprend mieux maintenant pourquoi tu es tombée en panne avec ta voiture parce que je me doutais bien que tu n' étais quand même pas bête au point de ne pas avoir vérifier ou plutôt fait vérifier ton moteur, tu ne voulais pas qu' il soit mis au courant, c' est ça? Mais tu aurais pu demander à un pote qui touchait un peu en méca qu' il te remette de l' huile dans ta caisse et il t' aurait même fait la vidange, je pense. Par contre, je dois te dire que ça me tracasse un peu, ton père est flic et il doit déjà avoir retrouvé ta trace et même peut être déjà ta voiture au bord de la route, j' ai enlevé les plaques mais avec le numéro de châssis, ils sauront à qui elle appartient! Soupirai-je.
Je ne savais pas quoi en penser. J' étais sensé voyager seul et je me retrouvais avec une fille à mes côtés qui plus est en fuite et dont la voiture était laisser à l' abandon en bordure de route avec un père flic probablement à nos trousses et j' avais couché avec elle cette nuit. «Putain, Jacob Black, tu attires la poisse vraiment!»Pensais-je en moi-même. Je ne voulais pas d' histoire, je ne voulais pas être mêlé à «je ne sais quoi» et pourtant je ne pouvais me résoudre à la laisser toute seule se débrouiller sur le bord de la route.
-Oui, effectivement. Je suis désolée de te causer du soucis. Je vois bien que je te perturbe dans ta petite vie. Ce n' est pas ce que je souhaitais et j' espère que je n' ai rien compliqué pour toi et avec cette nuit en prime.
-Pour tout te dire, si ça complique quelque part un peu les choses, je ne suis pas ce genre de gars qui après avoir couché avec une nana la dépose sur le bord de la route en en ayant rien à foutre, Bella. Pourtant c' est que je devrais faire avec toi! J' suis un peu fâché parce que tu ne me laisses pas vraiment le choix et là, tu vois, tu fais comme ton père même si tu ne t' en rends pas compte. Je me sens pris au piège parce que je suis quelqu' un de correcte.
-Ecoute si ça te pose autant de problème, tu n' as qu' à me laisser là et je me débrouillerais, je ferais du stop et je trouverais bien une personne qui me conduira jusqu' à la première station, dit-elle un peu irritée.
-Ce n' est pas ce que je souhaite et tu n' as pas compris ce que je viens de t' expliquer! En plus, si c' est pour te laisser monter dans la voiture d' un taré, non merci j' ai pas envie d' avoir un drame sur la conscience et la station est encore à plusieurs kilomètres, c' est hors de question. Ce que je veux que tu comprennes c' est qu' on ne se connait pas, tu n' es pas ma petite-copine, tu n' es pas mon amie, tu n' es pas une parente et même si je compatis à ton histoire je me vois dans l' obligation de t' aider et quelque part j' ai peur parce que je ne sais pas où ça va me mener! Je ne suis pas un super héro, Bella, ni même un preux chevalier dans son armure dorée! Ton père est flic et personnellement je n' ai pas envie de me trimballer des problèmes avec lui, ni même d' avoir un casier judiciaire parce qu' il va croire que je t' ai enlevé ou que tout est de ma faute et que je suis impliqué dans ta fuite! Tu vois ce que je veux dire? Lui expliquai-je peut être un peu durement.
-Oui, je comprend bien et encore une fois je suis désolée. Je ne sais pas quoi te dire d' autre et ta décision sera la mienne, me dit-elle.
-Commence déjà par un merci, et ça ira, lui dis-je au final, en souriant.
Elle était sincère et je ne pouvais pas ne pas l' aider. En couchant avec elle, j' avais finalement et malgré moi tissé un lien avec elle et je ne pouvais pas me conduire comme un connard ça n' était pas moi, ça.
-Merci, me dit-elle en souriant timidement.
POV BELLA
Cette discussion m' avait fait finalement du bien mais je savais qu' elle n' était pas terminée. Jacob même s' il avait été d' abord surpris puis ensuite légèrement énervé avait compris mon problème. Il allait m' aider et je m' en voulais de l' avoir mis dans cette situation, effectivement, je ne lui avais pas laisser le choix en lui cachant la vérité de mon voyage jusque là et encore pire après ce qu' il s' était passé cette nuit. C' était quelqu' un de bien et j' en remerciais le ciel.
-Tu vas vraiment à Las Vegas, me demanda-t-il, ou est-ce un leurre?
-Non, je t' ai dit la vérité quant à ma destination.
Il secoua la tête affirmativement.
-Et tu comptes faire comment? Changer d' identité? Parce qu' il te retrouvera.
-Non, j' ai bien l' intention d' assumer mes actes et de l' appeler le plutôt possible afin de le dissuader de venir me chercher.
-Le dissuader? Bonne chance il a l' air coriace alors j' imagine même pas la conversation que tu vas être obligé d' avoir.
-J' ai préparé des arguments, il n' aura pas le choix.
-Je ne te demanderais pas de me les citer!
-ça va être dur de le convaincre, je l' admet mais il si fera sinon je serais obligée d' être radicale.
Il laissa un bon moment le silence s' installer.
-Ce qui est marrant dans l' histoire, c' est qu' on pourrait croire que tu n'as pas de caractère parce qu' il aurait pu annihiler ça à force de te déstabiliser mais en fait j' ai l' impression qu' il a réussi à faire tout le contraire.
-Peut être. En tout cas, j' ai subi pendant plusieurs années et je n' ai plus envie maintenant de me laisser marcher sur les pieds.
-Je plains celui qui t' épousera, rigola-t-il.
-Oh! Je n' ai pas l' impression d' être une sorcière non plus, répliquai-je en même temps que je rougissais mais il ne s' en rendit pas compte et heureusement.
La notion de «mariage» me perturba un peu.
Même si notre conversation s' était arrêté là, on avait encore des choses à se dire. Loin de nous connaître réellement, chacun avait probablement encore des petits secrets à avouer à l' autre en fait surtout moi mais Jacob en avait certainement aussi.
Nous étions arrivés à la station service et nous en profitions pour faire le plein de la voiture de Jacob et le plein de sandwiches et autre à manger pour nous. Jake demanda aussi au pompiste si ça valait le coup de faire rapatrier ma Chevrolet jusqu' ici, en dépeignant les symptômes de ma voiture, le gars fit grise mine apparemment ça me coûterait un moteur et franchement je n' en avais pas les moyens même si Jacob se proposait pour donner un coup de main pour la réparation et de plus ç' allait nous retenir ici pendant plusieurs jours et je n' y tenais vraiment pas. J' avais assez casser les pieds à Jacob pour lui faire encore subir ça. Tant pis pour la Chevrolet, elle resterait au bord de cette route et probablement que j' en rigolerais plus tard en racontant mes péripéties à mes petits-enfants! Nous repartions avec tout ce qu' il nous fallait pour tenir jusqu' à Pierre pour le moment.
POV JACOB
Les panneaux défilaient annonçant la prochaine ville: Pierre. Il y avait aussi celles qui voulaient vous faire visiter le Mont Rushmore et les Black Hills. Si nous avions eu le temps c' était vrai que ça m' aurait tenté. J' aurais aimé pouvoir faire le tour des Etats-Unis sans trop me poser de questions façon Globe-Trotter, avec juste un sac sur le dos. C' était quelque chose à vivre je pensais.
Bella s' était endormie après notre pause déjeuner sûrement dû à la chaleur. Le soleil tapait haut dans le ciel ce qui était dingue après la mini tempête qu' on avait essuyé hier. Elle était vraiment jolie à regarder même en plein sommeil. Je ne voulais pas la réveiller mais j' allais y être obligé nous abordions la périphérie de la ville.
-Bella... dis-je doucement en posant ma main sur elle.
Elle était bouillante, son corps prenait la chaleur du soleil et c' était divinement agréable. Je ne voulais pas retirer ma main posée sur sa cuisse. Elle me pervertissait c' était Dieu possible! J' avais déjà presque envie de m' arrêter au bord de la route et de... non, je ne devais pas y penser! Je réitérais donc mon geste.
-Bella... la secouai-je doucement mais un peu plus fort que précédemment.
Elle bougea et ouvrit doucement les yeux puis les referma. Je supposais que le soleil lui tapait dans ceux-ci. Ma main toujours posée sur sa cuisse ne bougea pas d' un centimètre parce que je l' avais comme oublié, ça semblait étrangement naturel. Lorsque je percutais alors, je voulus l' enlever mais Bella la retint de sa main. Elle la laissa posée sur la mienne. Ce geste bien qu' il fut naturel et totalement inconscient et anodin n' en était pas moins subjectif et j' en déglutis. Elle avait un drôle de pouvoir sur moi. Je ne me sentais pas épris de Bella mais quelque chose se passait entre elle et moi d' assez inhabituel, elle me déroutait... Mais j' étais plus sur une sensation sexuelle qu' autre chose. Elle rouvrit ses yeux chocolat sur moi avec un petit sourire charmeur. Finalement, elle attrapa ses lunettes de soleil dans son sac et les mit.
-On est arrivé où? Me demanda-t-elle.
-On va entrer dans la ville de Pierre dans quelques minutes.
-Oh! Alors c' est là qu' on se sépare?
Je n' avais pas vraiment prévu ça. Elle me prenait de court.
-Que veux-tu dire?
-Et bien, on est dans une grosse ville, il y a donc une station de bus et comme je ne veux pas t' embêter plus longtemps, tu pourras m' y déposer.
-Mais tu ne me déranges pas.
-Oui mais comme tu me l' as fait remarquer, je te met dans une situation pas très adéquate si je reste avec toi. Je ne veux pas que tu sois pris dans la tempête prénommée Charlie!
Je soufflais et réfléchissais, elle avait probablement raison mais ç' allait me faire bizarre de ne plus l' avoir à mes côtés, au final, je trouvais sa présence réconfortante et un brin jovial de celle qui vous laisse pas indifférent et qui vous suit jusqu' à la fin de vos jours en vous laissant un sourire béat sur le visage.
-Je ne veux pas aller contre ta volonté. C' est vrai qu' au départ j' avais dit que je dépannerais juste mais...
-Ne me fais pas hésiter, Jacob, tu seras bien mieux sans moi, crois-moi. Je ne veux pas te mettre dans l' embarras davantage. Alors s' il te plait, dépose-moi à cette station de bus sans essayer de me faire changer d' avis. C' est mieux ainsi et tu le sais! Me coupa-t-elle.
Je soupirais.
-Ok puisque tu y tiens... et je me tais.
Lorsque je la déposais au bus et alors que je lui portais ses sacs pendant qu' elle allait voir les horaires et prendre un billet pour Las Vegas, je me sentis bizarre, je n' avais vraiment pas envie qu' elle parte mais toutefois, je ne lui en dis rien, j' avais promis de ne plus rien lui dire qui pourrait la faire changer d' avis. Après tout, je ne voyais vraiment pas pourquoi je m' en faisais nous n' étions pas ensemble et ne nous connaissions qu' à travers une relation sexuelle d' une nuit et quelques conversations plus ou moins intimes. Je me secouais la tête énergiquement, il fallait que j' arrête de penser. Elle revint avec son billet à la main.
-ça y est, j' les ai mais il y a du monde qui va à Vegas, le bus va être complet, me dit-elle.
-Ouais, tu vas voyager avec des vieux, lui montrais-je de la main, c' est palpitant! Tu vas bien te dégoter une perle rare, me moquai-je.
Elle ria puis m' observa un peu plus sérieusement. Je sentis une boule se former dans ma gorge.
-Allez! Va-t-en! Me dit-elle avec un sourire reconnaissant. Tu as encore pas mal de route à faire, ne te met pas en retard.
-Ton bus part à quelle heure? Lui demandai-je.
-Dans une heure, me répondit-elle.
Elle se leva et vint me serrer dans ses bras. Sur le moment, je ne réagis pas tout de suite puis je finis par refermer les miens autour d' elle. Elle leva son visage vers moi et plaqua sa bouche sur la mienne. Je ne bougeais plus. Elle se décolla de moi.
-Merci, me dit-elle, pour tout... Le dépannage, la chambre, le dîner, les fringues et surtout pour cette nuit.
-Je... De rien... Eus-je du mal à extirper de ma bouche.
Comment pouvait-elle me faire ça? Me mettre dans un état que je n' arrivais pas à analyser! Elle me troublait à chaque fois différemment. Elle se sépara de mon corps et retourna s' assoir et je restais planté là comme un con.
-Bonne chance Jacob à LA, me dit-elle en souriant de plus belle.
Je me repris.
-Bonne chance à toi aussi, Bella, j' espère qu' un jour nos chemins se recroiseront. T' es une fille géniale, dis-je en exprimant vraiment le fond de ma pensée.
-T' es pas mal non plus, me répondit-elle sarcastique.
Je rigolais une dernière fois avec elle puis je tournais les talons.
Je roulais distraitement tout en pensant à elle. Certes, elle avait perturbé mon voyage, elle m' avait fait faire n' importe quoi mais elle avait aussi égayé en une seule journée ma morosité du jour. Elle m' avait fait complètement oublié Angela. Je ne m' étais pas ennuyé une seule seconde en sa présence et contrairement à mes à priori, elle était cool et ne m' embêtait pas avec ses trucs de filles. Elle était facile à satisfaire et à vivre enfin pour le peu que j' en avais vu. Finalement, peut être que terminer mon voyage avec elle, ne serait pas un calvaire du tout et peut être qu' à deux on serait plus fort pour rompre la monotonie du voyage et peut être que nous pourrions devenir amis et tant pis pour son père, je me sentais en droit de la protéger. Elle m' avait bien plus marqué que ce que je croyais au bout du compte c' est ce qui en ressortit de mon esprit torturé après mures réflexions. Je fis demi-tour, c' était décidé qu' elle le veuille ou non, elle finirait ce voyage avec moi.
