Mon enterrement de mariage

Je me marie aujourd'hui, avec qui ? Avec un homme de six ans mon aîné, froid, détestable, horriblement mauvais et associable. Pourquoi ? Parce que j'ai le malheur d'être la deuxième héritière des terres de Konoha. Mon père a déjà marié ma sœur aînée avec le chef des terres de Kiri afin d'obtenir un traité de paix et moi je suis promise au prince du désert de Suna.

Vous vous en doutez, je suis ravie !

Je n'ai vu mon futur époux que deux fois quand j'étais plus jeune. La première fois j'avais 5 ans. Je n'avais aucun préjugé sur lui à cette époque, jusqu'à ce que je le vois égorger un lapin qui avait eu le malheur de passer par là ! Cette image m'a traumatisée, non pas que de tuer un animal me fasse cet effet, mais on ne tue un animal que pour se nourrir, pas par plaisir ! Et puis il avait un regard d'assassin et semblait jubiler à l'idée d'avoir fait souffrir gratuitement cette pauvre bête.

Par la suite j'ai appris que je lui étais promise, ce qui m'a dégoutée. Comment pourrais-je être la future femme d'un monstre pareil ?

La deuxième fois que je l'ai vu c'était pour l'enterrement de son père, j'avais 11 ans. Il semblait comblé que son père soit mort... Pas très rassurant. Un lapin encore, mais une personne de sa famille ! Vraiment je voue une haine et un dégoût sans limite pour ce prince du désert.

J'ai tenté à mainte reprise de faire comprendre à mon père qu'il faisait une immense bêtise en offrant sa fille cadette à un monstre tel que lui. Mais je n'ai rien obtenu.

En enfilant la robe de mariée qui m'est destinée -enfin pour moi c'est plus la robe de mon propre futur enterrement-, mon père est venu me voir. D'un air, plus que sérieux, il m'a dit :

_ Tu es prête ?

_ A mourir ? Oui, enfin je crois.

_ Hanabi, ce mariage est une bénédiction pour notre famille et puis tu t'y feras vite.

J'ai soupiré avant de l'entendre m'énumérer mes obligations de future « princesse du désert ».

_ Et puis, prie pour lui donner un héritier sinon...

_ Un quoi ? Parce qu'en plus je dois...

J'ai eu une soudaine envie de vomir sur cette robe de malheur et de mourir plus vite que prévu ! Mais évidemment, mes envies et mes choix n'ont pas été pris en considération...

Et donc, me voilà en train d'avancer vers l'autel de mon enterrement, heu, mon mariage avec, vous vous en doutez, un sourire resplendissant sur mon visage ! Je me place juste à la gauche du monstre de Suna et évite de le regarder sinon l'idée de vomir va me reprendre.

Ah, au fait, j'ai oublié de me présenter, je m'appelle Hanabi Hyuga, j'ai 18 ans et je vais mourir dans d'atroces souffrances d'ici quelques heures, disons après ce fichu bal.

Un vieil homme grisonnant et vachement ridé se met à discourir devant une assemblée qui compte surtout les membres de ma famille ainsi que quelques nobles de Suna. Vers la fin de son discours, je l'entends dire :

_ Prince No Sabaku Gaara, veuillez faire face à l'héritière Hyuga Hanabi et prendre ses mains je vous prie.

Oh pitié non, je ne veux pas qu'il me touche.

Je lui fais face sans le regarder et ses mains froides, tout comme lui, prennes les miennes qui tremblent. Je ne tremble pas de peur… bon si un peu, mais surtout de dégoût. Et je suis encore plus dégoutée de devoir accepter le fait que ses mains sont douces !

Je sens son regard de tueur sur moi, ce qui me met horriblement mal à l'aise. J'ai envie de m'enfuir loin, très très loin. A vrai dire j'ai le choix : soit je meurs des mains de mon propre père en m'enfuyant immédiatement, soit je meurs à petit feu en épousant ce monstre !

Bon apparemment je n'ai plus vraiment le choix puisque je viens d'entendre le vieil homme dire :

_ ... Unit jusqu'à la mort...

Quelle vienne vite alors.

_ ... Veuillez embrasser votre épouse.

Quoi ? Ils veulent me faire mourir en avance ? Je croyais devoir lui donner un « héritier » avant de mourir ! Ma vie est un enfer... Je dois donc redresser la tête et le regarder… Je veux mourir, je veux mourir, je veux mourir...

Le vieil homme se racle la gorge, histoire de me rappeler que je suis bien lente ! Merci vieux ridé. Aller, courage. Je lève la tête vers mon, beurk, monstrueux époux et le fixe d'un regard mauvais -espérant qu'il y lise « si tu m'embrasse je te tue sur place ». Son regard est froid et dénué de tout sentiment, à croire que je m'attendais à autre chose ! Il se penche vers moi et dépose un baiser sur le coin de mes lèvres.

A noter : prendre une douche d'une heure avec bain de bouche etc...

Le vieil homme reprend son discours une fois que nous faisons face à l'assemblée présente pour ce magnifique enterre... mariage.

_ Que cette union soit prospère et donne naissance à...

Je n'écoute pas la suite, retenant mes nausées en fixant mon père d'un regard plein de haine. Tous applaudissent, vous vous rendez compte ? Depuis quand on applaudit à un enterrement ? Les gens sont fous.

Le monstre prend ma main droite -nouvelle nausées- et me conduit jusqu'à mon père et ma sœur aînée qui, elle, semble heureuse en mariage ! Sa voix suave salue mon père, que je continue de tuer avec mes yeux, puis ajoute :

_ Votre aînée devra nous suivre pour l'ouverture du bal, Hyûga.

_ C'est une évidence.

Et voilà que mon père s'incline devant mon monstrueux époux ! Ma vie est un enfer ! Ça ne lui a pas suffi d'offrir sa fille, il faut maintenant qu'il lui lèche le... nouvelles nausées...

Il tire sur mon bras pour m'emmener sur la piste de dance. Je veux mourir, je veux mourir, je veux mourir... Il met une main sur ma taille, prend ma main dans l'autre et attend. Je relève la tête vers lui en le fusillant du regard, espérant qu'il en meurt et me libère. Toujours impassible, il me fait tourner en rond, valsant avec classe. Voilà qu'il a une qualité, ouah, je dois m'incliner ? Il me fixe avec ses yeux toujours aussi vide d'émotions, me glaçant le sang.

Je finis par remarquer que ma sœur a rejoint la piste de danse avec son mari, un certain Naruto Uzumaki, chef de Kiri. Puis bien d'autres viennent valser à leur tour.

Le bal est un supplice, je dois continuellement rester à côté du monstre, lui tenir la main ou le bras, sourire à tous ceux qui passent devant nous et danser à chaque fois que l'assemblée l'exige.

Pour mon plus grand bonheur, le bal se termine.

Ma sœur demande à mon bourreau si elle peut s'entretenir avec moi un court instant, ce qu'il accepte, encore heureux ! Elle m'éloigne de mon enfer et me sert dans ses bras avant de me regarder en souriant et de me dire :

_ Ce n'est pas si horrible que tu le pense Hana. Au début, j'étais réticente à mon mariage et puis j'ai appris à connaître mon époux et crois-moi, il n'est pas ce qu'il parait. Naruto est vraiment un homme bon. Apprend à connaître Gaara, il peut très bien être...

_ Hinata, je t'en prie...

Elle me sert une nouvelle fois dans ses bras et me dit qu'elle m'aime avant de rejoindre son mari. Pourquoi me dit-elle qu'elle m'aime ? Elle aussi croit que je vais mourir avant le lever du soleil ? Je vois mon père me faire de gros yeux, disant clairement « reviens à côté de ton époux, tout de suite ». Je soupire et me place proche du monstre qui prend ma main -ah oui j'avais oublié, beurk.

Tout le monde quitte l'immense château glauque où je vais vivre. Une fois la porte fermée, le monstre lâche ma main -soulagement.

Je le fixe, toujours avec mon regard de tueuse, alors que même tuer un papillon me rend coupable, et lui dit :

_ Crois surtout pas que je suis ta femme et que tu pourras faire ce que tu veux de moi, c'est clair ?

Je m'attends à être égorgée comme ce pauvre petit lapin, mais je ne lâche pas son regard froid.

_ Limpide.

Il se tourne et commence à monter les immenses escaliers revêtus d'un tapis rouge bordeaux. Je suis assez fière de moi, même si je suis aussi vraiment surprise. Il s'arrête au milieu des marches et me regarde avec ses yeux froids. Je me fige sur place.

_ Suis-moi.

Je fais quoi ? Le suivre et mourir tout de suite pour lui avoir mal parlé ? Ou ne pas le suivre et mourir ici sur le carrelage froid ?

_ J'ai dit suis-moi.

Je sursaute au ton énervé de sa voix et le suis. Bon c'est vrai, je fais ma fière mais je flippe quand même. Eh, je vous signale que je suis mariée à un monstre sanguinaire dénué de sentiments.

Je garde une certaine distance entre lui et moi, je marche environ un mètre derrière lui tout en le regardant, prête à partir en courant si jamais il essaye de me tuer. Vu sa carrure, je dois avouer que je ne fais pas le poids, il doit faire facilement vingt centimètres de plus que moi et je ne veux même pas savoir si ce monstre est assez musclé pour me broyer ! Je garde en tête que se doit être le cas. J'avale difficilement ma salive.

Il me fait traverser des couloirs sombres où seulement quelques bougeoirs muraux éclairent faiblement. Je passe devant plusieurs servants qui font la révérence au monstre en répétant « maître Gaara ». Lorsque je les regarde, ils en font de même pour moi en m'appelant maîtresse. Ça me plait ça, être la maîtresse à qui ils doivent obéissance ! Sauf que je n'ai pas le temps de m'en réjouir.

Mon monstrueux mari s'est arrêté devant une porte qu'il a ouverte en me regardant, toujours aussi froidement. Je me mets face à lui et le provoque une nouvelle fois du regard. Comment fait-il pour rester si impassible ? Après deux interminables minutes, sa voix autoritaire me fait de nouveau sursauter :

_ Entres.

_ Je ne te dois aucune obéissance.

Pourquoi je n'ai pas obéis, mince ? Il se penche vers moi, me fixe sévèrement, de quoi me faire trembler, mais je ne baisse pas les yeux pour autant, et il me dit sèchement :

_ Entres.

D'accord ! Je rentre dans ce qui est une chambre. Réflexion faite, j'ai bien fait de ne pas avoir obéit de suite, j'aurais même dû ne pas obéir du tout. Le mot « héritier » avec la voix de mon père résonne dans ma tête... Je veux mourir, je veux mourir, je veux mourir...

Le monstre entre aussi et ferme la porte à clé derrière lui. Mon dieu, qu'est-ce qu'il va me faire ? Non, ne pense pas à ça, essaye de t'imaginer chez toi… C'est ça, les jardins de Konoha, le lac et la forêt...

Je sursaute et rouvre mes yeux en le sentant juste derrière moi. Courage Hana. Je me retourne pour lui faire face et le fixe méchamment en reculant un peu.

_ Je te fais peur ?

_ Non.

Oh, un microscopique ridicule petit sourire au coin de sa bouche, alors il sait sourire lui ! Eh d'ailleurs, c'est à cause de ma réponse ! Sale monstre, tu te réjouis hein !? Il ne faut pas que je me démonte, si je dois mourir maintenant je tiens à le faire avec dignité. Je jette un regard sur l'immense lit qui est à ma gauche puis le fixe en fronçant les sourcils.

_ Je ne te laisserai jamais me toucher.

Nouveau microscopique ridicule petit sourire en coin. Il m'énerve.

_ Je n'ai pas l'intention de te « toucher ».

Quoi ? Ah bon ? Me voilà rassurée ! Enfin presque, s'il ne m'a pas amenée ici pour lui faire un héritier -re beurk-, pourquoi suis-je là ?

_ Qu'est-ce que tu veux alors ?

Il avance vers moi alors évidemment je recule. Je sens ma gorge me chatouiller en repensant au pauvre petit lapin.

_ C'est ma chambre...

Il tire un rideau, découvrant une porte qu'il ouvre en disant :

_ Celle-ci sera la tienne.

Je me détends légèrement, juste légèrement. Je ne dormirai pas avec lui et ça c'est la meilleure, non je reformule, c'est la seule et unique bonne nouvelle de ma journée d'enterrement.

Je m'avance un peu et le vois se déplacer à l'intérieur de ma chambre pour me laisser entrer. La pièce est spacieuse et joliment décorée de parures bleues roi. J'ai un immense lit à baldaquin, comme le monstre, et une immense fenêtre. Je me dirige vers cette dernière avec espoir mais je déchante vite en voyant que nous sommes au troisième ou quatrième étage.

Plan de fuite numéro 1 : à l'eau.

_ Tu ne peux pas sortir de ta chambre, ni y entrer, autrement qu'en passant par la mienne.

_ Et pourquoi ?

_ Je te signale que tu es mon épouse.

_ Je ne vois pas le rapport.

_ Tu es censée partager mon lit.

L'idée me fait grimacer et pour la première fois je crois distinguer une émotion sur le visage du monstre, ça ressemble à de la peine je crois, mais ça disparait vite !

_ Nous ne sommes pas seul dans ce château et il est préférable que tout le monde croit qu'on soit sincèrement marié.

Il repart et ferme la porte derrière lui, me laissant seule dans ma nouvelle chambre.

.

J'ai un peu visité, j'ai surtout fouillé dans l'immense armoire qui fait face à mon immense lit. J'y ai trouvé des robes toutes plus belles les unes que les autres. Après avoir fouillé, j'ai retiré ma robe d'enterrement -oui je sais mariage-, et j'ai enfilé une longe chemise de nuit blanche.

Maintenant je suis allongée sur mon lit et je n'arrive pas à m'endormir. Rien que de savoir que je ne suis séparée du monstre que par une porte ne me rassure pas. Il pourrait très bien la franchir et m'égorger dès que je me serais endormie !

Après de longues heures, je finis par m'endormir.

Ma nuit est agitée. Je me réveille en sursaut et en sueur d'avoir rêvé d'être ce pauvre petit lapin que le monstre égorge avec ses dents -quelqu'un peut me dire si les vampires existent ?

J'essaie de me calmer et de respirer correctement, mais une fois ceci fait, j'entends la voix suave de mon bourreau et sursaute en le voyant près de mon lit.

_ Tiens.

Je le fixe. Il doit parfaitement lire ma peur dans mes yeux ! Donc je détourne mon regard pour admirer mon armoire et il répète :

_ Tiens.

Je jette un bref regard vers lui, sans croiser ses yeux, et vois qu'il me tend un verre d'eau. Je le prends et bois plusieurs gorgées avant de lui rendre sans le remercier. Il quitte ma chambre et je me laisse tomber en arrière, m'enfonçant dans les oreillers. Je suppose que j'ai dû crier en rêvant et qu'il m'a entendu ! S'il croit qu'il va m'amadouer avec son verre d'eau...

Je n'arrive pas à me rendormir, alors j'attends patiemment que le soleil se lève. Une fois que les rayons du soleil ont correctement traversé les rideaux, j'entends frapper à ma porte. Je ne réponds pas, mais le monstre entre quand même.

_ Habilles-toi, nous devons descendre.

Il ressort aussi sec et, aller savoir pourquoi, la faim peut-être, je lui obéis. J'enfile une des belles robes de mon armoire et brosse mes cheveux devant le miroir de ma coiffeuse. J'hésite un moment avant d'ouvrir la porte et de voir que celui que j'ai épousé la veille m'attend. Il me regarde toujours aussi froidement puis me tend sa main.

_ Je suis obligée ?

Il ne me répond pas, il se contente de continuer de me fixer. Bon, je n'ai pas vraiment le choix. Je lui donne ma main et nous sortons de sa chambre.

Il me fait de nouveau traverser de longs couloirs faiblement éclairés sans prononcer le moindre mot. Puis nous entrons dans une grande salle à manger où un buffet nous attend. Il m'accompagne au bout de la table, lâche ma main –soulagement- et tire la chaise pour que je m'asseye. Il prend place en face de moi, à l'autre bout de la table, puis un serviteur arrive près de moi en s'inclinant avant de dire :

_ Bonjour maîtresse Hanabi.

Il commence à verser un liquide noir dans ma tasse quand mon bourreau dit d'une voix autoritaire :

_ Mon épouse aimerait choisir son petit déjeuné.

_ Veuillez excusez ma maladresse maître Gaara. Que souhaitez-vous maîtresse ?

_ Ce café sera très bien, dis-je avec un petit regard assassin vers le monstre.

Le serviteur s'incline de nouveau et finit de me servir avant de s'occuper de son maître. Une fois qu'il a quitté la salle, je prends ce qui me donne envie sur la table et mange, sans toucher au café car je n'aime pas ça !

Une fois le repas terminé, mon monstrueux mari se lève et avance vers moi avant de me tendre sa main. Je lui donne la mienne sans chercher à protester puis le suis de nouveau.

_ Tu n'as rien bu de ton café.

Je ne lui réponds pas en entrant dans une immense bibliothèque. Il me présente une chaise que je prends et il répète :

_ Tu n'as rien bu de ton café, pourquoi ?

_ Je n'aime pas le café.

_ Alors pourquoi en avoir pris ?

_ Par esprit de contraction.

Il ne dit plus rien et part dans les rangées de livres. C'est vrai que s'était très idiot, j'aurais bien voulu un bon chocolat chaud. Mais je voulais venger le pauvre serviteur du tyran. Celui-ci revient après quelques minutes, portant un gros livre dans ses mains qu'il me tend.

_ Lis ça.

_ Pourquoi ?

_ Par esprit de contradiction.

Il me le met sur les genoux et quitte la bibliothèque en disant :

_ J'ai du travail, je rentrerai pour le dîner.

Je regarde la couverture du livre où aucun titre n'est inscrit. Je le feuillette un peu et constate qu'il est écrit à la main. Je me lève, prend le livre et retourne dans ma chambre, me perdant trois fois avant de trouver la bonne porte.