Bonjour à tous ! Je vous présente ma première "fic à chapitres". Dans les grandes lignes, elle retrace la saison 1 de Ouat vue par un OC, personnage qui à sa place dans Storybrooke et au sein des contes. J'ai donc fait le choix d'alterner les deux mondes, les moments qui se passent dans les contes se déroulant avant la malédiction. Je vous laisse lire.


Le salon était calme, éclairé par le soleil qui était levé depuis quelques heures. Il baignait la pièce, essentiellement composé d'un canapé, de coussins et de cadres au mur, d'une lumière or. L'horloge, face à la fenêtre, affichait huit heures moins quart.

Haylee sortait de la salle de bain presque réveillée. Elle remit au frigo la bouteille de jus d'orange qui avait contribué, en grande partie, à l'ouverture de ses paupières et de ses cinq sens. Elle posa son sac à dos sur le canapé et glissa à l'intérieur son appareil photo et son ordinateur. Puis, elle enfila sa veste, jeta un dernier coup d'œil à l'appartement silencieux et ferma la porte derrière elle.

Le soleil et sa lumière la mirent de bonne humeur. Son quartier s'éveillait doucement et, pour ne pas briser l'ambiance calme et apaisante, elle décida d'aller au bureau à pied plutôt qu'en voiture, histoire de rester le plus longtemps possible à moitié endormi, avant que le joyeux chahut du journal n'achève de la réveiller.

En quelques minutes, elle était arrivée devant le bâtiment qui regroupait les journalistes de Storybrooke. Affiché en grosses lettres : « Daily Mirror ». Haylee entra et prit rapidement l'escalier qui menait au bureau ouvert. Une salle lumineuse et spacieuse. A cette heure-ci, les employés du quotidien local n'étaient pas encore tous opérationnels. La plupart d'entre eux étaient regroupés autour du bureau de Clyde, un café à la main. Haylee évita soigneusement le bureau du rédacteur en chef, saluant simplement d'un signe de la main les quelques personnes qui s'étaient retournées à son arrivée. Eviter Clyde, le matin, était un rituel important.

Tout, chez lui, était fait pour attirer l'attention. Sauf que ce n'était ni subtil, ni même charmant. Il était grand, avait des épaules larges, un vissage grossier et une habitude fatigante de brailler lorsqu'il voulait parler. On pouvait difficilement l'oublier lorsqu'il était dans la pièce. Pour ne rien gâcher, il prenait un malsain plaisir à montrer qu'il avait un poste important dans l'organisation du journal, l'archétype des personnes que Haylee ne supportait pas, ceux qui ont des responsabilités et qui les exercent avec la joie non-dissimulé de dominer.

Une jeune femme rejoignit Haylee, qui s'était déjà installée derrière son bureau et essayait de faire abstraction du rire tonitruant de son supérieur. Cameron était une journaliste du Mirror. Elle avait un visage fin et était connue pour sa curiosité et sa franchise.

Pendant que les deux jeunes femmes discutaient, les reporters et autres employés s'installaient derrière leur propre bureau. La journée commençait toujours comme ça. Chacun se replongeait dans son travail en attendant que Clyde entre en scène pour annoncer les derniers évènements à traiter, organiser les équipes et le déroulement des réunions.

« -On a qu'à y aller directement après le travail, proposa Cameron.

-Je n'ai pas pris ma voiture, il faudra y aller à pied, s'excusa Haylee en attachant ses épais cheveux châtains. »

Cameron grimaça, mais n'eut pas le temps de protester, un des responsable d'équipe s'avançait vers elles :

« -Miss Ward, vous pouvez vous occupez des photos pour l'inauguration de la nouvelle salle de la mairie ?

-Bien sûr, répondit Haylee. Ça se passe cette après-midi ?

-Oui, quinze heures. Cameron, vous verrez avec Clyde, mais normalement c'est vous qui ferez l'article, là-dessus. »

La journaliste aux yeux clairs acquiesça et fit un clin d'œil à Haylee, avant de faire rouler son fauteuil jusqu'à son bureau.


Cela faisait plusieurs heures qu'ils repoussaient l'armée ennemie au fond de son enceinte. Attaquer le château n'avait pas été facile. Une fois la Grande Porte écartée, ils avaient pénétré dans la forteresse, lentement, abattant leurs épées sur les boucliers, bousculant un à un les soldats de la Reine, enfonçant la ligne dans son propre territoire. A partir de là, ils étaient des cibles faciles pour les archers placés précautionneusement sur les remparts. Déterminée, Blanche, accompagnée d'une escouade, les avait délogés de leur repère. Maintenant, ils étaient plus nombreux et les soldats noirs s'épuisaient.

Elyah avait esquivé trop tard un coup de poing, et s'appuyait contre un mur pour reprendre ses esprits. Elle se retourna face à son adversaire qui ne semblait pas vouloir lui laisser le temps de souffler. Elle bloqua d'un coup d'épée celle de son ennemi, écartant ainsi son bras et le renversa d'un coup de pied contre le torse. Puis, elle profita de ce court instant de répit pour s'essuyer le visage. La chaleur et la poussière la déconcentraient, ralentissaient ses réflexes et sa technique. Déjà, le soldat se relevait face à elle. Elle raffermit sa poigne autour de la garde de son épée et attendit la première attaque. Il leva haut son arme et tenta de l'abattre sur la jeune femme. Elyah, attentive, se décala sur le côté et enfonça son épée dans le flanc du combattant qui tomba au sol en criant. Cette fois, elle n'avait pas été trop lente. Elle le laissa planté là, et continua à avancer. Il fallait avancer pour gagner, l'enjeu était trop grand pour avoir pitié.

Elle rejoignit James qui menait les troupes pour encercler les ennemis. Avant qu'elle ne prenne à nouveau part au combat, elle perçut une voix familière. Elle releva la tête pour voir Blanche sabrer le drapeau de la Reine. Elyah prit soudain conscience qu'elle n'avait vu la Reine qu'une seule fois. Elle supposait que Blanche lui avait tenu tête avec le courage qu'on lui connaissait, certainement seule. Cette dernière tenu le drapeau un instant en l'air pour que chacun le regarde une dernière fois. Puis le jeta à terre, en bas des remparts, aux pieds des derniers soldats noirs.

Le soleil aveuglant entamait à peine sa courbe pour redescendre. Depuis des mois, ils se battaient pour regagner le territoire qui appartenait à Blanche-Neige.

Aujourd'hui, ils avaient pris le château de la Reine, symbole du royaume qu'ils venaient de récupérer.


« -Et si j'appuie là, ça fait quoi ?

-Tu n'appuies pas là, réprimanda Haylee, en reprenant son appareil photo des mains de Cameron. »

Les deux jeunes femmes rentraient chez elles après avoir quitté le café de Granny. La nuit était tombée rapidement et, à part quelques lumières qui éclairaient les maisons, la rue était vide et silencieuse.

« -Tu as entendu ce qu'à dit Graham tout à l'heure ?

-Non, répondit Haylee, une pointe de curiosité dans la voix.

-Le fils du maire a fugué, hier soir.

-Le fils de Regina ?

-Oui. Mais Graham n'a pas voulu m'en dire plus, ajouta Cameron, déçu de ne pas avoir toutes les cartes en mains.

-Je ne vois pas trop ce qu'il aurait pu te dire de plus. Ce gamin se sent mal, c'est tout.

-Quoi ?! Quand on en a parlé l'autre jour tu disais que Regina devait être une bonne mère. Et aujourd'hui tu me dis que c'est normal si son fils fait des tentatives de fugues ? s'offusqua Cameron, les sourcils froncés derrière ses lunettes rectangulaires. »

Haylee, perdu dans ses pensées, ne répondit pas à la remarque de son amie. Oui, elle pensait que Regina était assez raisonnable pour élever un enfant. Trop autoritaire ? Elle ne la connaissait pas assez pour le savoir. Ce qui était sûre c'est que Regina avait un sens des responsabilités et une façon de les assumer qui impressionnait Haylee. Elle se sentait toujours très petite lorsqu'elle la croisait. Pas plus tard que ce matin, lors de l'inauguration de la nouvelle salle, elle avait fait preuve de son éloquence avec un discours extrêmement convainquant.

Quand elle pensait à sa fonction de photographe du journal local, Haylee lui enviait cette image de femme d'affaire efficace, reconnue et charismatique.

« -Elliot dit qu'elle est trop froide avec son fils, insista Cameron.

-Et Clyde ? Il n'a pas donné son avis ?

-Je ne sais pas, répondit la journaliste, déroutée. Depuis quand est ce que tu t'intéresses à l'opinion de Clyde, toi ?

-Justement, il ne m'intéresse pas. Pas plus que celui d'Elliot, d'ailleurs. On ne connaît pas le maire personnellement, on ne peut pas la juger, se défendit Haylee. »

Cameron entrouvrit les lèvres pour répliquer, mais elle se ravisa. Elle leva ses yeux clairs, à la recherche d'un nouveau sujet de conversation. Il ne se fit pas prier.

« Regardes ! L'horloge fonctionne à nouveau...»

Haylee releva la tête vers le clocher, en effet, il indiquait vingt-deux heures vingt.


Pour les curieux, la fic' comprendra normalement dix chapitres. Le premier étant une sorte de prologue, le chapitre 2 arrivera dans la semaine. J'espère que l'idée vous plaît, merci.