Bonjour fans de Sherlock !

Bienvenue sur ma fanfiction basée sur Sherlock Holmes !

Je tiens à préciser que cette histoire gravitera autour de Sherlock et de Molly (un de mes couples préféré toute série confondue), mais que les autres personnages y tiendront toute leur importance.

Vous y rencontrerez John, Mary, Mycroft... Plus quelques personnages de mon cru pour avancer l'histoire. Pour ceux et celles qui ne verront pas le clin d'œil, le personnage d'Ayden Pearce n'est pas inventé mais est tiré d'un jeu vidéo « Watch dog », où il est un hacker talentueux activement recherché.

Cette fanfiction se situe après l'épisode spécial de la saison 3. Si vous n'avez pas vu les derniers épisodes je vous déconseille de lire sous peine d'être victime de spoilers intensifs ).

Bienvenue dans ma fanfiction, bonne lecture !

Sherlock vient de rentrer suite à la diffusion de la vidéo de Moriarty. Après avoir fait part à son frère de sa théorie d'une puissante organisation qui continue a faire vivre le mythe du criminel consultant (cf l'abominable mariée) , ils décident de tracer l'émission de cette vidéo à l'aide d'un américain particulièrement doué repéré par les services secrets de Mycroft : Ayden Pearce. Malgré la complexité de la tâche, ce dernier parvient à pister une adresse IP changeante apparaissant a plusieurs reprises lors de galas de charité. Sherlock décide donc de s'inviter au dernier en date, afin de rechercher l'ordinateur portable qui va leur ouvrir la voie des indices permettant de trouver l'origine de la vidéo…

C'est avec le souffle saccadé et les jambes endolories que Molly frappa à plusieurs reprises le heurtoir du 221B Baker Street. Le message reçu par le téléphone de John avait eu l'effet d'un électrochoc, l'extirpant de la torpeur dans laquelle elle était restée depuis l'apparition du visage de Moriarty sur son téléviseur. Watson lui demandait expressément de venir. Dehors sur le seuil, elle n'arrivait pas à détacher ses pensées de Sherlock : Pour lui qui avait vu cet homme se tirer une balle dans la tête en face à face, le choc avait du être rude, même s'il ne le manifesterait probablement pas.

Comme à l'accoutumée, ce fut Mme Hudson qui ouvrit la porte.

« Oh bonjour Molly, vous avez vu la nouvelle ? »

« Bonjour Mme Hudson. Oui, je ne comprends pas ce qui se passe… »

« Dire que Sherlock a failli partir, dieu soit loué d'avoir permis son retour ! »

Molly fronça les sourcils, pas certaine de comprendre.

« Son retour ? Mais où devait-il partir au juste ? »

En haut des marches, Mme Hudson s'écarta pour laisser passer Molly :

« A l'étranger, durant plusieurs mois… Une mission dangereuse d'après John. Je ne l'ai jamais vu aussi pâle… Son frère est terrible avec lui… »

A peine Molly eu-t-elle le temps de mettre de l'ordre dans son esprit que la porte se refermait déjà derrière elle. Sherlock avait failli partir et mettre sa vie en danger… Sans prévenir ? La jeune femme se morigéna intérieurement : Sherlock ne prévient personne. Que c'était-il donc passé?

Elle vit John qui s'affairait activement à feuilleter une pile de papier. Il semblait préoccupé lorsqu'il se tourna vers Molly.

« Ah bonjour Molly, désolé pour ce message pressant mais… »

« John ! » retentit soudain la voix de Sherlock . « Ce sont les micros et le téléphone ? »

« Non, Mycroft ne va pas tarder à les apporter. C'est Molly qui vient d'entrer… »

« Bon sang, il est d'une lenteur insoutenable. Molly, parfait. Venez par ici. »

Molly lança un regard interrogatif au docteur qui se contenta de lui faire un signe de tête vers le couloir de l'appartement.

Elle s'avança suffisamment pour voir une volée de vêtements retomber mollement sur le sol puis se ravisa vers John.

« Que se passe-t-il ? Pourquoi m'avoir appelée ? »

« C'est une longue histoire, mais cela concerne Moriarty. Un homme recruté par Mycroft a réussi à localiser un des ordinateurs qui a servi à rediriger le message vidéo diffusé dans tout Londres. Si nous avons accès à son code de sécurité, nous aurons accès au trajet effectué par la vidéo. »

« Quel est le rapport avec la mission ? »

John haussa un sourcil dubitatif.

« La mission, quelle mission ? »

« Mme Hudson m'a parlé d'une terrible mission qui… »

La voix de Sherlock parvint à nouveau de la chambre.

« Elle parle de la mission suicide à l'étranger John. Mais il est inutile de débattre sur un fait qui n'aura pas lieu n'est-ce pas ?»

« Suicide ? » répéta Molly en sentant son sang se glacer brusquement. « Cela a un rapport avec Moriarty ? »

« Aucun rapport. Juste une perte de temps. Quoique ce prétendu aller simple m'aie laissé le temps d'y voir plus clair, certainement. Molly, allez-vous venir ou rester plantée dans le salon ? »

Sherlock sortit finalement de la chambre. Sa chemise à moitié boutonnée il marcha d'un pas vif vers Molly, qui restait muette. Il tendit deux larges ensembles de tissus vers la jeune femme.

« Annulez ce que vous aviez prévu, vous êtes de sortie. John vous a contactée car nous devons trouver à qui appartient l'ordinateur qui a servi à coder la vidéo. Or il s'est avéré que ce fameux propriétaire est un féru de galas de charité, galas qui ont la particularité d'être ridiculement peu sécurisés, ce qui représente un avantage non négligeable. Malheureusement un homme seul marque davantage qu'en étant en charmante compagnie, ainsi donc il me fallait trouver une femme moyenne, au physique ordinaire, pour parfaire l'infiltration. De par ses compétences Mary était tout indiquée pour ce rôle mais étant enceinte donc attirant inévitablement l'attention j'ai alors naturellement demandé à John de vous contacter. D'autres questions ou peut-on passer aux choses essentielles ? »

Malgré elle, Molly sentit les larmes monter. Elle les contint difficilement, et une vague de colère la submergea. Une seule question lui vint en tête. Elle planta son regard dans celui de Sherlock :

« Vous saviez que vous alliez mourir ? »

L'air exalté de Sherlock laissa place à un profond agacement. Il posa les vêtements sur une chaise et leva les yeux au plafond.

« J'ai déjà répondu à cette question, non ? Pourquoi vouloir l'entendre une deuxième fois… Quelle perte de temps… »

Molly lui tourna brusquement le dos et alla chercher son sac qu'elle avait laissé dans l'entrée. Morte d'inquiétude pour ses amis à la vision de Moriarty, elle s'était précipitée et tout ça pour quoi ? Pour apprendre que non seulement Sherlock avait failli disparaitre à jamais il y avait quelques heures à peine, mais qu'en plus elle n'aurait même pas été au courant. Cela faisait maintenant plusieurs années qu'elle le connaissait, certes. Elle s'était juré de ne plus laisser transparaitre ses émotions face à lui, persuadée d'être plus forte et de s'être fait une raison. Tellement de nuits elle s'était répété de ne pas s'attacher à lui, de ne jamais attendre de retour qu'il lui était impossible de calculer le nombre de fois où elle avait tenté de se convaincre, seule chez elle face au miroir (et par la même occasion, de s'en trouver particulièrement stupide). Force était de constater avec aigreur qu'elle n'y arriverait sans doute jamais. Une petite voix lui souffla que son comportement était puéril, mais elle la chassa vivement de son esprit. John fit quelques pas vers elle, un air désolé sur le visage :

« Je suis navré Molly, j'aurai du vous informer moi-même… Je comprendrais que vous vouliez partir. Je peux vous raccompagn… »

« Non, elle n'ira nulle part. » lança Sherlock avec assurance.

Cette fois c'en était trop : Molly se tourna à nouveau vers lui et le pointa du doigt:

« Vous… Vous ne pouvez pas m'appeler et juste vous servir de moi comme ça ! Bon sang ! Je viens d'apprendre que vous avez été… failli… Oh et merde à la fin, vous ne comprenez rien c'est inutile d'essayer de parler avec vous ! Se tournant vers John : Je suis désolée. »

Elle enfila vivement son écharpe devant le regard médusé du médecin qui marmonna un vague « ce n'est rien… ». Ce dernier fit signe à Sherlock d'intervenir mais il resta immobile, l'air énigmatique. En se penchant pour reprendre la lanière de son sac, Molly pensa :

« Être aussi intelligent pour être si stupide… »

En se redressant pour partir, elle vit John la dévisager avec des yeux ronds comme des ballons, et compris trop tard qu'elle l'avait formulé à voix haute.

Elle jeta un bref regard en arrière et vit que Sherlock la fixait également, la mâchoire serrée. Elle n'arrivait pas à voir ce qui de l'orgueil ou de la surprise se lisait le plus dans ses yeux. Son cœur se serra douloureusement sous l'effet de la gêne. Elle s'élança précipitamment vers la porte mais fut rattrapée presque aussitôt par Sherlock qui lui claqua la porte sous le nez pour lui barrer le passage.

Son courage commençait sérieusement à s'effriter lorsqu'elle croisa le bleu perçant de ses yeux. Elle voulait soutenir son regard mais finit toutefois par baisser la tête. La chemise déboutonnée baillait à quelques centimètres de son visage. Le besoin pressant de quitter la pièce lui tordit l'estomac mais Sherlock prit la parole d'une voix froide :

« Et bien dites-moi, qu'ai donc mal compris Mlle Hooper ? »

« Sherlock » appela John, qui fut aussitôt coupé d'un signe de main bref.

Tous les muscles de Sherlock étaient tendus comme la corde d'un arc prêt à décocher sa flèche. Puis, devant l'absence de réponse de Molly :

« Yeux rougis, cheveux emmêlés, habillée à la hâte, ongles rongés, durant le trajet pour venir vous vous étiez angoissée, sans compter la façon dont vous avez réagi quand je vous ai annoncé que je devais participer à une mission suicide à l'étranger. Vos pupilles sont dilatées, visiblement vous êtes toujours troublée par notre proximité. Il approcha son visage près du sien. J'en déduis donc que vous avez toujours des sentiments pour moi, et que cela vous bouleverse à l'idée que je sois parti sans que vous ne le sachiez. Malheureusement, Molly Hooper, dans ma « stupidité » j'ai pensé à vous épargner ce fait par l'écriture d'un courrier bref mais précis pour vous remercier de votre présence et votre serviabilité. Cela vous aurait apaisée de savoir que je qualifie votre compagnie d'agréable non ? Cela aurait rendu la perte moins terrible, moins amère, n'est-ce pas ? Les seuls que l'on peut donc qualifier de « stupides » restent donc les services presque secrets et presque efficaces de mon cher frère qui ne vous ont pas fait parvenir ce courrier, cela étant, je ne suis même pas sûr que Mycroft n'ai pas oublié de me rendre ce service, trop préoccupé par le fait qu'il vienne d'envoyer son frère vers une mort certaine. N'ai-je pas donc bien compris Mlle Hooper ? Pouvons-nous passer aux choses sérieuses et cesser de débattre de palabres inutiles ? »

Un silence pesant s'installa, uniquement troublé par les raclements de gorge de Watson. Molly inspira profondément, et leva ses yeux encore brillants vers le jeune homme. Elle continua de le fixer quelques instants, et contre toute attente elle finit par reprendre ses esprits sous l'œil décontenancé du détective. Malgré le trouble intense qu'elle ressentait, son esprit tournait à plein régime. Non, il n'avait rien compris. Recevoir cette lettre aurait été bien pire pour elle que de l'apprendre brutalement sans nouvelle : Elle ne l'avait pas vraiment cru ce jour où il lui avait avoué qu'elle était une des personnes qui lui étaient les plus chères. Au souvenir du baiser qu'il avait déposé sur sa joue à cet instant, son visage s'empourprait presque toujours, et elle s'en était voulu à chaque fois pour cela : Sa raison lui intimait constamment qu'il avait agi pour s'assurer qu'elle reste dans ses bonnes grâces, et parce qu'il savait pertinemment comment faire sensation.

Or, avec cette lettre, elle réalisait qu'un semblant de vérité avait dû se cacher derrière cet aveu qu'il lui avait fait. Et c'est là que Sherlock avait tout faux : C'est précisément l'envoi de ce courrier qui lui aurait causé une peine immense. Car l'espoir, aussi indésirable et stérile qu'il puisse être, resterait toujours plus douloureux que l'ignorance. En revanche, pour le reste, comme souvent, il avait raison : Ce n'était pas le moment d'étaler ses états d'âmes, et Sherlock avait besoin d'elle.

La petite voix fit sa réapparition, et cette fois Molly reconnu qu'elle avait réagi de manière puérile.

Néanmoins, cette fois-ci elle ne se laisserait pas faire. Elle n'était plus la jeune femme balbutiante de leur première rencontre. Peu importe ce qu'il penserait, ce qu'il dirait, elle ne pouvait décemment pas s'enfuir de la sorte, ni même lui en parler et encore garder le silence et ainsi lui donner raison. Elle reposa son sac, pour mieux planter son regard dans le sien :

« Non vous n'avez rien compris. Mais en parler plus longtemps est inutile, en effet. »

Sherlock ouvrit la bouche pour répliquer,( Watson s'apprêtait à intervenir pour l'interrompre) mais Molly leva un doigt autoritaire.

« Vous l'avez dit vous-même. C'est inutile… »

Habituellement, Sherlock aurait fait fit de l'injonction de la jeune femme, mais Watson observa avec effarement qu'il n'en fit rien. Le moins que l'on puisse dire, songea le docteur, c'est que cette jeune femme réservée cachait un bon caractère. Les personnes capables de tenir tête à un individu aussi buté et imbu de lui-même que Sherlock se comptaient sur les doigts de la main. Depuis le temps qu'il connaissait Molly Hooper, il n'avait pas imaginé qu'une telle obstination se dissimulait sous ses manières maladroites et sensibles, quoiqu'il en eut un bref aperçu quand elle lui avait administré trois baffes monumentales. Néanmoins, malgré son assurance apparente, sa voix gardait quelque trace de son affrontement verbal : Visiblement l'émotion lui serrait la gorge lorsqu'elle reprit la parole :

« Alors, qu'est-ce que je dois faire ? »

Watson, soulagé de sentir l'ambiance de la pièce retrouver un semblant de normalité, s'empressa de suivre Molly pour compléter les explications et lui présenter les deux tenues que Sherlock avait apportées : Elle vit alors qu'il s'agissait de deux robes de soirées. Le détective les observa quelques instants puis se décida à bouger et s'abima dans le canapé, toujours silencieux.

« Mary m'a aidé à choisir deux robes pour le gala… Continua John. Une des deux est un peu plus… Enfin, la bleue est plus chic… Bref, elle m'a affirmé que vous aimeriez avoir le choix… Au moins… »

« Merci … »

Elle s'empara des robes et se dirigea vers la salle de bain. John attendit qu'elle ferme la porte puis se tourna vers son ami :

« Ça ne te vient jamais à l'esprit que de manifester juste un peu d'empathie peut te faire gagner du temps , toi qui as sans arrêt l'impression d'en perdre? »

Silence.

« Il suffisait simplement de lui expliquer ce qui s'est passé… Avec Magnussen... »

« Expliquer, expliquer, expliquer… » Singea Sherlock « Si cela est si simple, pourquoi tu ne l'as pas fait au juste ? A quoi cela sert-il que tu sois ici si ce n'est pour ce genre de futilités ? Et cela n'a aucun rapport avec cette enquête.»

« Futili…. Sherlock ! Je ne vais pas m'abaisser à noter ta remarque désobligeante… Et surtout je ne vais pas me justifier sans cesse à chacun de tes écarts ! Au cas où tu l'aurai oublié ma femme est enceinte ! J'ai dû m'assurer qu'elle soit bien en sécurité à la maison… »

« Oh bon sang, John, ta femme est un ex-agent secret, au cas où ça non plus personne ne l'ai remarqué… Il lui tourna ostensiblement le dos et s'empara de son violon en marmonnant : Je n'ai pas compris… Je n'ai pas compris. Il n'y a rien à comprendre… »»

« Ne change pas de sujet. Molly s'inquiète pour toi, c'est le genre de chose qui arrive lorsque l'on s'entoure d'êtres humains… On se préoccupe les uns des autres… »

« Sujet insignifiant… Que fait Mycroft nom de dieu !»

« Ok j'abandonne… » S'exclama John en levant les bras au ciel. Soudain, le visage du détective s'illumina et le violon fit un bruit sourd en retombant mollement sur la moquette. Le médecin marcha aussitôt vers la fenêtre et écarta le rideau. La berline noire de Mycroft s'arrêtait au pied de l'immeuble. Sherlock bondit du canapé et entreprit de boutonner le haut de sa chemise.

Watson hésita quelques secondes puis décida de formuler le fond de ses pensées:

« Molly est une chic fille. Une des rares personnes capables de se tenir à dix mètres de toi sans avoir de pulsions meurtrières. Je serai navré de la voir partir… »

Sherlock marqua une pause. Aucun signe manifeste ne signifia qu'il l'avait entendu, mais John savait pertinemment que c'était le cas.

Mycroft fit son entrée dans l'appartement.

« Enfin ! » s'exclama Sherlock.

« Tu as l'air d'avoir retrouvé tes esprits… » fit son frère avec ironie.

« Parfaitement. Je suis prêt à me remettre dans la course. Où sont les micros ? »

Un sourire narquois étira le visage de son frère :

« Tu n'en auras pas besoin. »

« Aah… Vraiment ? Et pour quelle raison ? »

Mycroft fit un signe de la main vers la porte d'entrée.

« Tout simplement parce qu'une personne plus qualifiée ira à ta place. »

« Qu'est-ce que… »

« Sherlock, je te présente Mr Pearce… Mr Pearce, Sherlock Holmes, mon cher frère. »

Un homme d'une trentaine d'années pénétra dans le salon exigu. Il retira la casquette qu'il portait et pris place auprès de Mycroft. Les cheveux bruns et courts, il était doté d'un regard vif mais sympathique. Sa barbe mal rasée et sa tenue d'homme de la ville détonait clairement avec le snobisme du frère Holmes. Sherlock le scruta silencieusement. John imaginait non sans mal son cerveau en ébullition se lançant dans l'analyse du moindre détail de la tenue du nouveau venu. Le portrait ne tarderait pas à venir donc il se lança :

« Enchanté, John Watson. Je suis médecin militaire. »

« Bonjour, je suis… »

La voix du détective s'éleva derrière eux :

« Un hacker. Le hacker. Celui qui a retrouvé la piste de l'adresse IP. »

Il s'avança et fit face à son frère de toute sa hauteur.

« Tu ne peux pas m'empêcher d'y aller Mycroft. C'est mon enquête. »

« Ton enquête met en péril la sécurité du pays tout entier si je suis tes théories. Elle nécessite des hommes formés et je t'ai déjà concédé pour la fille…. »

« Formés ! » S'exclama Sherlock en lui coupant vertement la parole « Formés… Cet homme est tout sauf formé, c'est un hors la loi, il sait seulement faire mumuse avec les technologies ! »

« Euh… » Ayden croisa les bras mais Mycroft ne le laissa pas parler.

« Que tu le veuille ou non il a été formé par nos services, et sera parfaitement capable de mener à bien cette mission. »

« Oh, enfin, tu lui a seulement appris à être docile, à t'obéir… »

« Ce qui le rend bien plus compétent que toi. »

« Vous a-t-il avoué être un meurtrier notoire ? »

Mycroft lança a Ayden un regard entendu qui signifiait clairement :

« Je vous avais prévenu… »

Sans prendre la peine d'inspirer, Sherlock lança d'un seul souffle :

« On voit clairement qu'il est coutumier du fait de se dissimuler, foulard usé, dont la forme porte clairement l'empreinte de son visage. Manteau en cuir long et courant râpé, une trace de balle sur la gauche, votre cher agent est friand de situations dangereuses et je ne pense pas me tromper en affirmant qu'il a côtoyé de près les réseaux de la mafia. Plutôt paradoxal comme recrutement Mycroft…. Les stigmates qui apparaissent sur son visage montrent clairement une grande détresse, des remords et j'irai même jusqu'à dire une confrontation fréquente à des situations extrêmes. La perte d'un être cher ? Devant le regard assombris du hacker Deux êtres chers ? Trois ? Voilà qui devient intéressant… Bref… Ses mains portent clairement la marque de personnes dont la pratique des armes à feu est coutumière, et le cal sur son pouce gauche ainsi que sa poche renflouée une utilisation abusive de son téléphone. Son accent est américain, donc il ne faut pas être un génie pour en venir à la conclusion nous avons à faire au hacker qui a réussi à tracer la vidéo... »

« Impressionnant. » lâcha Ayden qui n'avait en réalité pas l'air du tout impressionné devant le monologue du détective. « Mais vous oubliez un détail qui a toute son importance. Disparaitre c'est ma spécialité ».

« Alors que la tienne, mon frère, en dehors de cette splendide capacité de déduction dont tu aimes tant faire étalage, c'est celle de se faire remarquer. »

Sherlock émit un soupir de dédain « Je maitrise parfaitement l'art du camouflage… Veux-tu que l'on parle de ta principale spécialité, celle de toujours te croire plus intelligent que tu ne l'es ? »

Mycroft s'avança et posa une main sur l'épaule de son frère.

« La meilleure façon de faire échouer cette mission, Sherlock, c'est de t'envoyer dans un gala de charité ! De charité que diable ! Ici tu es connu, facilement reconnaissable, et surtout pas charitable ! »

Sherlock, outré, se tourna vers Watson qui s'était depuis longtemps replongé dans les plans du lieu de réception. Sans prendre la peine de lever la tête il confirma :

« Pour une fois je suis d'accord avec ton frère.. . »

« Argh… J'aurai du rester dans cet avion… »

« Et il maitrise les technologies de pointe, il repèrera facilement l'ordinateur sitôt qu'il sera auprès de lui… continua Mycroft. C'est là, Sherlock que tu interviendras. Par le biais des caméras tu repéreras dans la foule les comportements les plus suspects, et Mr Pearce les scannera. »

Sherlock marmonna quelque chose d'inintelligible et alla s'abimer à nouveau dans le canapé. Étrangement, un léger sourire ornait son visage, mais John fut le seul à le remarquer. Il avait clairement une idée derrière la tête, et son absence d'objection en était le témoignage évident.

Le médecin se leva avec les plans en direction du hacker et lui serra la main :

« Je vais vous montrer ce qu'on a trouvé, les plans sont assez simples si on ne compte pas les cuisines et le jardin… »

« Au fait, appelez-moi Ayden, j'ai horreur des formalités… »

Ils passèrent les minutes suivantes à dénombrer caméras de sécurité, circuits électroniques et boites de dérivation sous l'œil avisé de Mycroft.

C'est alors que le bruit de la porte de la salle de bain trancha dans le brouhaha ambiant : Molly entrait dans le salon d'un pas hésitant. Être ainsi exposée au regard de quatre hommes dans une robe qui ne lui était nullement naturelle se révéla être des plus inconfortables. Elle avait eu un mal de chien à enfiler seule cette robe fourreau qu'elle avait préféré à la bleue, sans compter la large ceinture de cuir beige dotée de différentes bandelettes à enlacer autour de sa taille (un vrai casse-tête qui lui avait presque valu une chute à côté de la baignoire). Maintenant qu'elle était l'objet de toutes les attentions, tout ce tissu qui lui collait au corps l'opprimait atrocement. Elle remercia intérieurement John de son intervention :

« Ah, Molly, vous êtes… ravissante, voilà qui sera parfait ! »

La jeune femme se passa nerveusement une main dans les cheveux. Le médecin s'écarta pour faire les présentations :

« Ahem, Molly Hooper, Mycroft, Mycroft, Molly Hooper… » Commença-t-il en désignant le plus grand des deux. Molly nota immédiatement l'air désapprobateur qu'il eut en la toisant de la tête aux pieds. Finalement, il leva le menton et s'approcha.

« Apparemment vous connaissez mon frère… » Lorsque Molly comprit qu'il parlait de Sherlock, elle eut du mal à contenir sa surprise. Elle ignorait que Sherlock avait un frère. Et même si elle l'avait su, elle ne l'aurait clairement pas imaginé si snob et si hautain. Les deux frères étaient à la fois si différents et si proches qu'elle n'arrivait pas à les imaginer aux mêmes repas de famille. Si tant est qu'ils existent… « Je vous avoue que je suis perplexe. J'ignore quels talents il a su reconnaitre en vous, mais vous devez être pleine de ressources pour qu'il ai autant tenu à vous imposer… »

John lâcha un soupir agacé devant la condescendance de Mycroft. Il attrapa Molly par l'épaule et la tourna vers Ayden.

« Bien… Et je te présente Mr Pearce, enfin Ayden, qui est le hacker grâce à qui nous avons pu pister l'ordinateur. »

« Enchanté Mlle Hooper… Vous êtes sublime, on dirait que vous vous rendez à un gala… » Ce ne fut pas la plaisanterie qui fit sourire Molly, mais sa piteuse tentative pour détendre l'atmosphère. Il avait l'air aussi peu à sa place qu'elle à la sienne. Il afficha un sourire avenant et posa une main rassurante sur son épaule « Ca va bien se passer, ne vous en faites pas. Vous n'aurez même pas à finir votre cocktail, mon boulot sera déjà terminé… »

Molly n'eut pas le temps de s'étonner de son changement de « cavalier » car un bruit de bouche agacé parvint du fond de la pièce. Sherlock se redressa et consentit enfin à rejoindre le groupe amassé autour de la table. Mycroft chuchota quelques mots à l'oreille de son frère en dévisageant Molly une nouvelle fois. Seule une bribe de la réponse composée d'un amer « va te faire voir » parvint aux oreilles de la jeune femme.

Ils s'installèrent autour de la table pour décider d'une marche à suivre ainsi que d'un code en cas de retrait. D'après ce qu'elle comprit, son maigre rôle consisterai à sourire bêtement, boire et rester discrète au bras d'Ayden. Ce dernier lui adressa un nouveau regard encourageant. Molly se sentit rassurée d'être accompagnée par quelqu'un d'aussi amène que lui, même si l'idée d'errer à travers une foule au bras de Sherlock ne lui aurait pas entièrement déplu. Néanmoins, après leur altercation, cette perspective n'était plus aussi plaisante, aussi ressentit-elle un peu de soulagement d'éviter cela. Seule comptait à présent la réussite de cette tâche, si petite soit-elle, que l'on lui avait attribué : Elle refusait de croire au retour de Moriarty, et ferait tout pour le prouver. Dans le cas contraire, elle donnerait tout ce qui était en son faible pouvoir pour l'en empêcher…