Hola !

C'est mon premier essai sur South Park alors je demande votre indulgence s'il vous plaît :p Mais n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

Ce sera un Two Shot.

Disclaimer : Rien ne m'appartient même si je voudrai bien Kenny.


Kenny avait toujours trouvé un truc à Tucker. C'était son mot, ça, un truc. Parce qu'il n'avait jamais vraiment réussi à comprendre ce qui disjonctait dans sa tête chaque fois que le brun faisait son apparition à une de leurs soirées où il n'était même pas invité. Tucker se ramenait toujours avec Clyde, et ça avait tendance à le foutre en rogne. Parce que même si Clyde avait été élu deuxième plus gros cul après Cartman en primaire, ce petit con avait plutôt bien grandi depuis.

Les rumeurs disaient que Tucker baisait quelqu'un et que ça durait depuis déjà quelques temps. Une fille, un mec, Kenny n'en avait aucune idée et ça aussi, ça l'énervait. Tout ce qui touchait à ce putain de Craig Tucker le rendait malade.

« Pourquoi tu tires une gueule de trois mètres de long ? Lui demanda Stan en haussant un sourcil. On dirait qu't'as besoin de...

- Ouais, ouais, le coupa l'autre, lâche-moi. »

Stan leva les yeux au ciel et tendit une clope à son ami qui la prit avant de se lever et de quitter la pièce sans même lui lancer un regard.

« De rien ! Lui cria le brun. »

Et lorsque Kenny lui répondit en lui montrant son majeur, Stan se dit que rien ne tournait rond dans la tête de son pote en ce moment. Mais ce n'était pas son problème, parce que McCormick faisait partie de cette espèce de personne qui partait en courant dés qu'on essayait d'en savoir plus sur lui, sur sa vie. Impossible de savoir ce qu'il pensait, il passait tout son temps à se cacher derrière son horrible capuche orange. C'était un peu emmerdant pour ses amis, mais ils étaient vite devenus des habitués depuis le temps qu'ils se fréquentaient.

Cartman se trouvait dans le jardin à l'arrière de la maison des Marsh. Il jeta un bref coup d'œil à Kenny lorsque celui-ci vint se poser à ses côtés et continua de boire comme si l'autre n'existait pas. Il renifla bruyamment et s'écria avec dégoût :

« McCormick, ne me dis pas que c'est toi qui a foutu ce parfum. Mais quel mec sur cette putain de Terre met un putain de parfum de putain de... MERDE.

- Ferme-là, gros cul, répliqua avec un calme déconcertant Kenny. C'est ma sœur qui m'a aspergé de son parfum.

- Sale tapette fumante incapable de trouver une excuse à peu près crédible.

- Aucun « putain » dans ta phrase, Cartman. Je te félicite, mon chou. »

McCormick fit un clin d'œil à son ami et mima de lui envoyer un baiser auquel celui-ci répondit par un bras d'honneur. Les deux ricanèrent, parce que c'était toujours comme ça entre eux deux et ça le resterait sûrement encore longtemps.

« T'as un briquet ?

- Va le chercher, rétorqua Cartman en jetant le briquet qu'il tenait entre les mains de l'autre côté de la terrasse, dans les buissons.

- Pauvre con. »

Kenny se leva et se dirigea vers les buissons, prêt à tout pour fumer cette clope. Il aurait pu rentrer et demander de quoi l'allumer à quelqu'un d'autre mais partir à la recherche du briquet de Cartman allait l'occuper dans son ennui absolu. Simple excuse. Cela lui permettrait seulement de penser à autre chose que Tucker.

Lorsqu'il se mit à quatre pattes dans les buissons, il pût entendre le rire moqueur de Cartman retentir de là où il était. Il tenta de s'éclairer à l'aide de son portable et se figea lorsqu'il entendit un autre rire. Un rire plus doux, un rire qui n'avait rien à voir avec celui de son ami.

Lentement, Kenny releva la tête et lâcha son portable en observant le spectacle qui se déroulait ses yeux. A cet instant-même, il n'avait qu'une seule envie : mourir. Cela lui aurait au moins permis de ne pas assister à la suite parce que, non, il n'était pas décidé à quitter ses yeux de là.

Kenny voulait tuer Kyle de ses propres mains, le tuer pour avoir les lèvres de Tucker sur les siennes, le tuer pour oser s'approprier Tucker de la sorte. Tucker. Tucker. Tucker. Putain de Craig Tucker.

Il essayait de se dire que ce n'était rien, qu'il aurait pu tomber sur pire, que ce qu'il se passait était banal. Mais non, cela ne l'était pas. Parce que cela touchait Craig Tucker.

Craig était dos à lui et le blond pouvait très bien apercevoir les mains du roux se mouvoir sous son tee-shirt noir. Il avait envie de vomir et devait absolument sortir de là. Mais c'était comme si ses yeux ne pouvaient quitter les deux corps qui se touchaient, s'embrassaient sans même savoir que lui était là et les regarder avec haine et envie.

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Cartman avait beau être le pire des enfoirés, lorsqu'il vit son ami revenir sans briquet et sans clope, les poings serrés et le visage pâle, il comprit que quelque chose n'allait pas. Stan lui avait demandé quelques jours plus tôt si Kenny avait des problèmes et il avait simplement répondu que McCormick était un nid à emmerdes.

Kenny avait réussi à apprécier sa vie au fur et à mesure qu'il grandissait. Il savait qu'il n'aurait jamais une famille qui le féliciterait lors de ses réussites et le punirait lors de ses échecs, une famille qui le soutiendrait dans ses choix et ses passions. C'était pourquoi il haussait des épaules à chaque fois qu'on le questionnait sur sa situation familiale, si tout se passait bien à la maison. Il n'était pas heureux, mais il n'était non plus malheureux. Parce que c'était juste devenue une foutue routine.

Il était doué pour nettoyer sa maison chaque soir, pour s'occuper de sa sœur et l'aider à faire ses devoirs, pour ramasser les cadavres de bouteilles d'alcool que ses parents laissaient traîner. Il contrôlait sa vie familiale mais jamais, oh grand jamais, il n'avait réussi à se contrôler lui-même. Il avait toujours été trop occupé à penser à sa sœur pour penser à lui, trop occuper à regarder ses amis se battre pour se battre lui-même.

« Je me sens mal, avoua Kenny en s'appuyant contre le mur, vraiment mal. »

Il porta une main à son visage et Cartman le regarda effrayé, s'entendant à tout moment à ce qu'il se mette à chialer. Mais heureusement pour lui, l'autre se contenta de baisser sa capuche et de passer une main dans ses cheveux blonds comme pour les remettre en place.

« Tu fais pitié, marmonna Cartman sans grande conviction comme s'il ne croyait pas en ce qu'il disait lui-même.

- Je sais. »

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Kyle prit le verre que Clyde venait de lui tendre et jeta aussitôt le contenu dans le pot de fleur qui se trouvait à sa droite avec discrétion. Il n'aimait pas l'alcool, et cela passait plutôt mal lors des fêtes de le dire alors il préférait faire semblant plutôt que de se ridiculiser. Il avait déjà assez reçu de moqueries de la part de Cartman sur ce sujet-là pour que d'autres s'y mettent à leur tour.

Il vit Kenny s'approcher de lui et lui lança un sourire auquel l'autre lui répondit. Lorsqu'ils retrouvèrent face à face, le rouquin s'imagina tout sauf se prendre le poing de son ami dans le visage. Cela s'était passé vite – trop vite – et il n'avait pas eu le temps d'anticiper le coup.

Son dos entra douloureusement en contact avec le mur et il eût à peine le temps de reprendre ses esprits que Kenny visa cette fois-ci son estomac. Kyle ne comprenait pas ce qui se passait mais il n'était pas décidé à se laisser faire, que ce soit son ami ou non.

Il eût à peine le temps de griffer le blond au visage qu'il sentit deux bras s'emparer de sa taille pour le tirer loin de l'autre garçon. Il se retourna, prêt à attaquer celui qui osait le déranger mais se calma presque aussitôt lorsqu'il aperçut le visage choqué de Stan.

« Qu'est-ce que t'as fait ? Hurla celui-ci au garçon au sweat orange. C'est quoi ton putain de problème ? »

La musique s'était arrêtée et plus personne ne buvait, ne dansait, ne fumait, ne se droguait ou ne parlait. C'était le silence absolu et Kenny se rendit alors compte de ce qu'il venait de faire. Il vit Tucker le regarder avec cette froideur qui le caractérisait si bien et voulut ouvrir la bouche pour s'excuser mais aucun son n'en sortit. Il se dégage alors de l'étreinte de Token et partit. Sans regarder en arrière. Parce qu'il se rendit compte qu'il n'était qu'un abruti incapable de mettre un mot sur ce qu'il ressentait. Et il avait terriblement honte.