Je poste ici tous mes OS écrits pendant les nuits du FoF. Le but est d'écrire un OS en une heure sur un thème donné. Tout ce que vous lirez ici a donc été écrit en 60 minutes, et je préciserai le thème à chaque fois. Je suis vraiment suspectible d'écrire de tout et n'importe quoi sur cette série !

Surtout n'hésitez pas à me laisser une review pour me donner votre avis, c'est comme ça qu'on avance et qu'on progresse !

Sur ce, bonne lecture :)

Voici donc le premier OS. C'est en quelque sorte un petit hommage à la nouvelle série (j'aurais bien aimé parlé des anciens compagnons, mais je ne me sens pas encore assez à l'aise avec eux :/).

Titre : Chacun d'entre eux

Thème : Coeur

Genre : Disons friendship

Personnages : Le coeur du TARDIS


Elle se rappelle de chacun d'eux.

Elle garde les images, les sons, les odeurs, les rires et les pleurs, toutes ces petites choses si éphémères et si futiles pour Elle, mais qui les font, eux, si humains. Ce qui les ancre dans le temps. C'est ce qu'Il aime chez eux aussi, Elle le sait. Ces cœurs qui battent au fond de leur poitrine, ces petits cœurs, si faibles, si fragiles. Ils battent, ils battent si fort, pour un jour s'arrêter si brusquement. Sans prévenir. Le sien de cœur bat plus lentement, et peu ont eu la chance de l'entendre. Mais il ne s'arrêtera jamais.

Alors, Elle conserve tout ce qu'Elle peut. Pas pour Elle, non, mais pour Lui. Parce qu'Elle sait qu'ils lui sont précieux, chacun d'entre eux, chacun de ces éphémères qui vont et viennent, plus rapides qu'un coup de vent. Et ce qui Le rend heureux lui La rend heureuse Elle aussi car Elle aime Le voir heureux.

Quand Il ne l'est pas, Elle fait ce qu'il faut. Elle l'amène où il le faut. Remarquez, Elle le fait tout autant lorsqu'Il va bien... Mais les destinations sont différentes. Elle sait toujours où il faut aller et Elle se trompe rarement – même s'Il passe plus de temps à pester qu'à La remercier. Elle se souvient encore parfaitement de ce jour où tout a explosé. Où elle a entendu des milliers de cœurs, les cœurs de ses semblables à Lui et les cœurs de ses sœurs à Elle, exploser en un millier de cris aussi déchirants que silencieux. Il avait du sang sur ses mains ce jour là, plus qu'Il n'en n'avait jamais eu. Et la grosse planète d'ocre avait disparu. Elle l'avait souvent vu en colère, triste, morne, désemparé, désespéré. Elle avait déjà senti ses poings frapper sa console. Mais jamais Elle n'avait ressenti un malaise aussi profond chez Lui. Un vide absolu. Et Elle avait pris peur, se rendant compte qu'Elle ne savait que faire.

Elle l'avait emmené sur différentes planètes, loin, bien loin. Des planètes sur lesquelles même Lui n'avait pas encore mis les pieds. Les plus belles merveilles de l'univers n'avaient su recoller les morceaux du cœur du Seigneur du Temps. Ne lui restait alors qu'une option : la terre. Elle avait senti, Elle avait vu, de plus en plus précisément alors qu'Elle filait à travers le vortex du temps, que c'était la bonne destination. Que quelque chose l'attendait, que quelque chose allait changer. Qu'Il allait prendre un nouveau départ.

Elle avait sourit intérieurement lorsqu'Elle avait senti la jeune blonde entrer en Elle pour la première fois. Elle l'avait tout de suite aimée, parce qu'Elle avait senti qu'elle faisait du bien à son Seigneur du Temps. Elle était resté longtemps, et elles avaient beaucoup partagé. C'était d'ailleurs la première fois qu'Elle partageait autant avec un être de chair elle ne le regrettait pas. La jeune blonde avait regardé en Elle et Elle était entrée en elle. Elle l'avait habitée. L'avait ramenée au Seigneur du Temps. Et toutes les deux, le corps de l'une, le cœur de l'autre, elles l'avaient sauvé. Elles avaient aussi ramené un homme à la vie, un homme qui tenait beaucoup pour la jolie blonde. Quand Elle voyait cet homme, Elle pensait à son Seigneur du Temps. Comme Lui, il était une âme solitaire, abîmée par la vies, les épreuves, les erreurs. En conflit avec ses démons intérieurs. Elle l'avait aidé et Elle avait noué des liens forts avec lui, alors Elle fut heureuse de lui rendre la vie et de lui offrir l'éternité. Ne se doutant pas que cela pouvait s'apparenter à une malédiction.

Quand la jeune blonde partit, le vide laissé était presque plus grand chez Elle que chez Lui.

Puis il y avait eu la créature à la peau d'ébène. Belle, souriante, étrange créature qu'Elle avait mis longtemps à cerner. Elle l'avait presque rejetée au départ, mais avait fini par comprendre que son Seigneur du Temps avait besoin de quelqu'un. Et puis, Elle avait finit par l'apprécier. Elle était vive, intelligente, malicieuse. Peut être un peu jalouse, mais cela ne La regardait pas. Les êtres de chair faisaient ce qu'ils voulaient.

Après la jeune femme sombre, le calme avait régné en Elle un moment. Il était seul. Puis tout à coup, Elle avait senti plus de bruits et de remous que jamais. Sa nouvelle habitante riait, gesticulait, jubilait. Elle l'avait trouvé fatigante, au début ! Mais Elle s'y était habituée. Elle l'avait bien aimée finalement toute cette agitation transpirait la bonne humeur, la camaraderie, la simplicité et la sincérité d'une amitié dont Il avait plus que besoin... Cela faisait longtemps qu'Elle ne l'avait plus vu aussi heureux et détendu.

Et puis, une fois, un seul instant, une seule petite seconde noyée dans l'océan de l'éternité, Elle avait senti en Elle bouillonner plus de joie et de monde que ce qu'Elle n'avait jamais connu. Tous ceux qui avaient foulé son sol et frôlé son âme de la leur étaient autour d'Elle. Elle pouvait les sentir, elle pouvait sentir leur joie, leur bonheur immense qui transpirait de leur esprit pour se déverser en son coeur. Une douce euphorie qui s'était emparée d'Elle aussi. Comme si Elle était capable de ressentir des sentiment humains. D'être... Vivante.

Lorsque le vide revenait, il est toujours un peu plus profond, un peu plus irréparable. Elle le sentait. Quand la grande folle fut partie, il fut pire que jamais. Elle essaya beaucoup de choses, mais sans succès. Il fallut attendre longtemps. Mais un jour, Elle avait senti le chemin qu'Elle devait prendre à travers le temps et l'espace. Elle avait trouvé une jeune rouquine et ça avait fonctionné. Oh, la rouquine... Elle avait ramené du monde celle là, et fait du remous dans ses entrailles presque toutes les nuits avec l'autre humain, le mignon avec un drôle de nez !

Il y avait eu une autre femme blonde, aussi. Une créature de chair née en son sein. Les éphémères considéraient que la rouquine était la mère de la blonde, mais Elle considérait qu'elle était son enfant à Elle. Tout comme la blonde qui avait regardé en elle, tout comme l'homme aux yeux d'azur à qu'elle avait condamné à l'éternité. Ils étaient tous ses enfants, certes, tous ceux qu'Elle avait un jour fait voyager à travers le temps et l'espace, tous ces enfants du temps qui avaient un jour illuminé le cœur de son solitaire compagnon de chair. Mais ces trois là – les deux blondes et l'homme – plus que les autres.

Le vide, encore... Elle n'avait même pas pu tenter de faire quoi que ce soit pour Lui, cette fois. Il l'avait redécoré de sombre, lorsque la rouquine et le long nez étaient partis. Puis Il s'était cloîtré entre ses murs et Elle l'avait regardé s'enfoncer dans sa torpeur. Elle avait presque abandonné tout espoir.

La petite brune avait fait l'effet d'un choc électrique. Tout était reparti tout à coup, sauter d'aventures en aventures, de planètes en planètes avec cette petite toute mignonne, presque trop parfaite, qu'il trimballait partout avec lui.

Il l'avait oubliée, elle était partie.

Tout a une fin, et c'est toujours triste. Mais tout recommence à nouveau... Et c'est toujours joyeux.

Ils ne représentent rien pour Elle en tant que tels. Ils ne sont que des points, des secondes, dans une infinie éternité. Mais ils sont spéciaux pour Lui, et comme Il est spécial pour Elle...

Elle n'a aucune idée des noms, et Elle n'en n'a que faire. Ce ne sont pas ces syllabes impersonnelles que des milliers d'autres êtres portent eux aussi qui nous définissent. Ce sont ces détails beaucoup plus intimes, auxquels peu ont accès. C'est cela qu'Elle garde en Elle.

De la première blonde, elle a gardé une douce odeur, une odeur de fleur, d'innocence et de pureté. Celui qu'Elle avait rendu immortel... Elle gardait ce regard d'un bleu parfait où étaient capables de se mêler toutes les émotions les plus complexes et les plus splendides qui puissent être ressenties. Ces yeux si bouleversants. Elle avait gardé la malice et le courage de la beauté sombre qui avait suivi. La grande folle lui avait laissé le son de ses éclats de rire, ces éclats de rire si naturels, si frais, si vrais, si... humains. La jeune rouquine avait laissé une drôle d'odeur, une odeur de renouveau. Un arrière goût de... De poisson et de crème anglaise. Si cela Lui avait semblé étrange à l'époque, aujourd'hui c'était doux et tendre. Une pointe de nostalgie. La petite brune avait ajouté une fragrance sucrée. Lui l'avait certes oubliée, mais Elle s'en souvenait pour Lui.

Elle se souvenait de tout pour Lui.

Elle l'aiderait à porter son fardeau, Elle l'aiderait à avancer à chaque fois qu'un de ces éphémères était emporté par le vent de vie.

Parce qu'Elle était le cœur du TARDIS, le cœur du temps, son cœur à Lui, leur cœur à eux. Ce cœur qui a touché et unit chaque enfant du temps.