« Ça ne peut plus durer. Adieu Nymph'... Nous sommes trop différents. »

Ces quelques mots te brisent le cœur. Tu le regardes sans vouloir comprendre. Il n'ose pas tourner sa tête vers toi. Tu le supplies du regard, avant de murmurer...

« Remus... »

Son visage se crispe. Le tien aussi, en miroir.

« N'essaie pas de me convaincre Nymphadora. Ma décision est prise. Adieu. »

D'abord vos corps qui se séparent

Un dernier baiser, qu'il t'accorde presque à regrets. Il a un goût de sel et de sang. Tu en déduis qu'il s'est mordu la lèvre inférieure. Il le fait toujours quand il est mal à l'aise... Tu crois sentir une larme sur sa joue mais l'obscurité de la voiture ne te permet pas de savoir s'il pleure vraiment. Toi oui, ça tu en es sûre. Puis tu descends. La voiture repart...

T'es seule dans la lumière des phares

Tu titubes jusqu'à l'entrée de ton immeuble. Tes pleurs t'aveuglent, tu ne te guides qu'à la mémoire. Tu croise furtivement ton reflet dans la vitre du hall. Tes cheveux courts et vifs se sont changés en une longue chevelure souris, sèche et emmêlée. Ton visage fait peur tant ta douleur est visible...

T'entends à chaque fois que tu respires
Comme un bout de tissu qui se déchire.
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord...

Tu as mal, si mal, si mal... Tu atteins péniblement ton appartement quasiment vide. Tes larmes ne cessent pas. Tu rentres chez toi. C'est noir, froid et désert. Tu prend conscience à quel point tu es seule à présent...

L'instant d'après le vent se déchaîne
Les heures s'allongent comme des semaines

Tu t'écroules par terre, comme épuisée par ta souffrance. Tu suffoques, tu trembles, ton rythme cardiaque accélère tandis que ton pouvoir de Métamorphomage devient incontrôlable. Mais tu veux te contrôler... Tes larmes cessent, tant elles ne peuvent passer la barrière de tes paupières crispées. Tu te recroquevilles dans un coin. Toutes tes pensées sont tournées vers lui.

Tu te retrouves seule assise par terre
À bondir à chaque bruit de portière
Et ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord...

Tu ne peux t'empêcher d'espérer qu'il vienne te sauver. Il t'aime non ? Alors il devrait comprendre que là, tu as atrocement besoin de lui. A travers tes halètements semblables à ceux d'une bête blessée tu arrive à articuler son prénom avant de réaliser quelque chose de douloureux. Il ne viendra pas. Il t'a quittée. Tu renonces à te battre. Ton corps tremble et change à nouveau tandis que tu ne peux presque plus respirer... Tes larmes s'échappent.

Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C'est toujours le même film qui passe

Des images commencent à te venir. Et s'il était à ce moment précis avec une autre ? Ou avec un autre, tu te souviens bien de son regard sur Sirius... Il te manque douloureusement. Ta poitrine te brûle. Le noir t'enlace et fait resurgir tes terreurs d'enfant. Rappelle toi Nymphadora... Rappelle toi ta plus grande peur... Tu t'en rappelles, n'est-ce-pas ? L'abandon te terrifiait. Te terrifie.

T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant...

Tu pleures comme une petite fille dans ton coin. Les heures passent. Tu finis par te calmer doucement. Mais la douleur ne part pas. Tu erres dans ton appartement désert, essayant de meubler ta vie qui te semble détruite. Tu as posé un arrêt maladie pour échapper à tes collègues. Ils te parleront forcément de lui. Les journées passent et se ressemblent. Et les nuits aussi... Les nuits surtout.

La même nuit que la nuit d'avant
Les mêmes endroits deux fois trop grands
T'avances comme dans des couloirs
Tu t'arranges pour éviter les miroirs

Tu ne veux pas voir la nouvelle fantaisie de ton pouvoir Métamorphomage sur ton apparence. Tu as trop peur de voir ses traits... Tu ne quittes plus le salon, le coin où tu t'es écroulée la première nuit. Les autres pièces portent encore l'empreinte de ton aimé.

Mais ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord...

Parfois tu crois que tu vas aller mieux. Mais ta bulle d'espérance crève vite pour laisser la place aux nuages noirs de ta solitude. Tu as mal, si mal, si mal... Et tu pleures dès que la nuit revient.

Quelque chose vient de tomber
Sur les lames de ton plancher
C'est toujours le même film qui passe

« Viens me chercher... Je me noie, je sombre, je désespère, Remus je t'en supplie... reviens moi. »

T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant...personne...

Tu ne peux plus vivre avec ton cœur en miettes. Tu te sens si seule... Tu voudrais appeler quelqu'un, tu voudrais en parler, tu voudrais être sauvée, mais tu ne parviens pas à faire le premier pas. La petite fille en toi crie sa douleur et hurle à l'aide. Mais toi, tu restes seule, avec ta souffrance. Et son souvenir...

Faudrait que t'arrives à en parler au passé
Faudrait que t'arrives à ne plus penser à ça
Faudrait que tu l'oublies à longueur de journée

Tu sais que c'est mal de penser autant à lui. De continuer à rêver de ses baisers, de ses caresses, de ses mots doux... Mais tu as tellement besoin d'amour ! Tu as tellement besoin de lui... Ton arrêt maladie est arrivé à son terme, tu es retournée travailler. Tu fuis les questions, tu évites tes amis. Cependant une petite voix dans ta tête te dit de passer à autre chose, de l'oublier. Tu ne peux pas. Pas pour l'instant.

Dis-toi qu'il est de l'autre côté du pôle
Dis-toi surtout qu'il ne reviendra pas !

Au cours du mois qui vient de s'écouler tu n'as pas eu de nouvelles de lui. Il ne s'est pas préoccupé de toi. « Il s'en fout. » murmure la petite voix dans ta tête. Tu commences à comprendre que c'est vraiment fini. Tu regardes autour de toi maintenant.

Et ça te fait marrer les oiseaux qui s'envolent
Les oiseaux qui s'envolent
Les oiseaux qui s'envolent

Des moineaux ont fait leur nid sur ton balcon. Tu les vois, libres et joyeux. De plus en plus souvent, un sourire apparaît sur tes lèvres quand tu les vois. Jusqu'au jour où tu te mets à rire pour la première fois depuis longtemps. Mais tu ne peux pas t'empêcher de penser à lui, à ta peine, et surtout de l'aimer... Cependant, la douleur commence à devenir plus diffuse. Enfin.

Tu comptes les chances qu'il te reste
Un peu de son parfum sur ta veste

Tu te rends compte qu'il n'y a quasiment plus d'éléments en ta faveur pour qu'il revienne. Ça fait trop longtemps... Ta peur s'efface, tout comme tes idées noires. Tu vois les choses plus objectivement et tu parviens à manger de tout, même de son plat préféré.

Tu avais dû confondre les lumières
D'une étoile et d'un réverbère

Qui sait... Peut être n'était-il pas le bon finalement ? Tu pourrais même rencontrer quelqu'un d'autre…

Mais ça continue encore et encore
C'est que le début d'accord, d'accord...

Les larmes te montent encore aux yeux quand tu penses à lui. Parfois elles coulent, parfois pas. Le soir, tu ne regardes pas la télé tu te blottis dans un coin de ton salon. Là, tu as tendance à les laisser s'échapper avant de t'endormir, loin du grand lit que tu partageais avec lui.

Y a des couples qui se défont
Sur les lames de ton plafond
C'est toujours le même film qui passe

Un soir, tu entends des éclats de voix venant d'en haut. Des mots filent, semblables à ceux qui t'ont atteinte en plein cœur cette nuit là. Étrangement le premier sentiment qui te vient est le soulagement. Ça n'arrive pas qu'à toi...

T'es toute seule au fond de l'espace
T'as personne devant...personne

T'as personne devant...personne...

Cependant tu restes seule, désespérément seule. Tu ne vois plus les autres hommes, tu évites même de les regarder de peur de penser à lui. La nuit, entourée par l'obscurité, tu rêves de bras qui t'enlacent... De ses bras. Tu te réveilles invariablement les joues trempées. Tu l'aimes encore tellement...

Y a des couples qui se défont
Sur les lames de ton plafond
C'est toujours le même film qui passe
Le même film qui passe

Mais tu te relèves. Oui tu l'aimes, oui tu as mal mais bien d'autres femmes, bien d'autres hommes traversent ces épreuves. Tu risques de souffrir à nouveau si tu t'engages dans une autre relation. Oui. Et alors ? C'est la vie non ? Et personne ne pourra dire que Nymphadora Tonks se laissera abattre par la vie ! En espérant juste pour l'instant ne pas tomber tout de suite sur lui... Car la douleur reste tapie dans ton âme, à jamais marquée par cet amour. Présente. Encore et encore...