Et si… (Profilage saison 8)

Plus que jamais cette saison a été celle des occasions manquées pour Adèle et Thomas. Alors voici un florilège de ce que ces moments auraient pu donner, si un p***** de téléphone n'avait pas sonné, si une vitre n'avait pas été entre eux ou si tout simplement "Mister Rocher" s'était bougé les fesses. (Série de one shot, indépendant des uns des autres)

Et si… l'assistante sociale d'Eleonore était arrivée plus tard? (Saison 8 – Episode 2/Le prisonnier)

"Je plaisantais pas tout à l'heure, moi aussi je pourrais pas continuer sans toi"… Sous le choc, elle garda le silence. Comment aurait-elle pu savoir qu'il l'avait entendue prononcer ces mots quelques heures plus tôt? Surtout, comment aurait-elle pu imaginer qu'il pensait, ressentait, la même chose?

Elle n'était jamais à l'aise quand ils se retrouvaient tous les deux à s'avouer ce genre de choses. Parce que c'était déjà arrivé par le passé. Quand Camille avait pris sa place, elle avait blessé beaucoup de monde, mais elle avait ouvert une brèche, entre Adèle et Rocher. Quelque chose de l'ordre de l'amour profond, mais inavouable.

Elle n'osait pas aller vers lui. Quelques années auparavant, il lui avait dit: "Je ne sais pas ce que vous cherchez mais il n'y a pas de place pour vous dans ma vie?" Et si elle avait réussi à s'en faire une, de place? Comment en être certaine? Il y avait bien des petits regards qui ne trompaient pas. Des mots… Non, elle ne ferait rien, elle avait trop peur de tout gâcher, gâcher ce début de vie normale qu'elle avait tant eu de mal à construire.

Alors elle attendrait que lui fasse le premier pas. Mais elle se doutait bien qu'après avoir déjà perdu la femme de sa vie une première fois, tout ça prendrait du temps. Beaucoup de temps. Mais ça valait le coup d'attendre non?

Elle avait pensé tout ça en quelques secondes, sans que ses yeux ne lâchent jamais ceux de Thomas. Il avait, comme à chaque fois qu'il était face à elle, une irrésistible envie de l'embrasser. Mais il n'allait certainement pas faire ça en plein milieu d'un couloir d'hôpital. Ce ne sera pas un premier baiser. Mais c'était tout comme. Parce que lors qu'ils avaient passé la nuit ensemble quelques années plus tôt, elle n'était pas encore vraiment elle-même. Puis lui n'avait toujours pas fait le deuil de sa femme, et il était en plus en train de perdre sa sœur.

Maintenant que Julia, sa femme, s'était faite toute petite dans son cœur, et qu'Adèle avait pris une place très importante dans sa vie, il voulait que tout soit parfait.

Il ne résista cependant pas à lui sourire et à lui saisir l'avant-bras, pour lui montrer qu'il était prêt à tout reconstruire avec elle. M ais qu'il attendrait bien sûr qu'elle le soit aussi.

Le cœur d'Adèle battait si fort et si vite qu'elle faillit trébucher. Il l'aida à se maintenir sur ses deux jambes en lui attrapant la main. Qu'elle ne lâcha plus.

"Je vous ramène chez vous? Jess est très inquiète. Et il y a un petit garçon qui a hâte de vous retrouver", lui lança-t-il. Elle acquiesça en souriant du coin des lèvres et ils retournèrent à la voiture, toujours main dans la main. Elle ne savait pas vraiment comment ces choses-là fonctionnaient. Mais elle se disait qu'elle allait apprendre, apprendre à l'aimer, apprendre surtout à lui montrer qu'elle l'aimait déjà.