Cher lecteurs, chères lectrices, bienvenue dans le racontage de vie #1 (oui il y en aura d'autres. Ne soupirez pas comme ça voyons. * rire sadique *) et puis quelques petites infos sur la présente fanfiction.

Tout d'abord, cette idée m'est venue cette nuit. Parce que, des fanfictions où des héros ( la plupart du temps des héroïnes ) vont en terre du milieu grâce à un objet / de la magie / un objet magique / un truc et qui vont aider la lignée de Durin, y'en a un certain nombre. Mais pourquoi pas l'inverse ? Pourquoi ça ne serait pas à eux de se bouger leurs petits culs de nains sexys, hein, jusqu'en Terre ? Alors, je me suis imaginé ça. Et y'a eu tellement de situations loufoques, cocasses et bizarres qui ont germées dans mon esprit que je ne pouvais PAS ne PAS vous en faire profiter ! Vous êtes pas d'accord, hein, hein, hein ? * vous poke les flancs *

Sinon, cette fic a été relue et approuvée ( sors ton tampon " Approved by " 8D ) par Katsuri-San °°7 Merci beaucoup à toi, et merci d'avance pour tes conseils, tes idées !

Enfin, petite note. J'ai commencé une autre fanfiction. Je publierais un chapitre chaque semaine, de l'une fiction, puis de l'autre. Si je peux faire plus rapide je le ferais, mais je pense que ça reste raisonnable.

Bonne lecture à vous, merci d'avoir lu ce petit racontage de vie ! N'hésitez pas à poster des review, ça fait toujours plaisir, pour donner vos avis, vos conseils, vos critiques ! Tout est bon à prendre.


Prologue.

Sérieux, ils peuvent pas faire des examens plus faciles ? Saleté de fac. Bon okay, je sais : si je n'avais pas passé la soirée d'hier à stalker Jérémy à la fête d'Andréa et que j'avais révisé, je n'aurais pas autant loupé mon contrôle. Mais c'est J.E.R.E.M.Y. Le mec canon. Merde. J'avais des vues sur lui depuis des lustres ; on partageait le même groupe en histoire. Je soupirais, avec l'impression d'être encore une adolescente dans les affres de l'amûûûûûûr, remis en place mon énorme bonnet sur mes oreilles et sortis en plein dans le vent froid de la mi-novembre. Je me sentais un peu triste : j'aurais aimé avoir une bonne note, et ça m'angoisais un peu. Une partie de moi, l'insouciante qui aimait faire la fête, me murmura que je pourrais toujours me rattraper plus tard, mais je lui bottais les fesses. J'allais devoir donner un coup de collier pour le prochain devoir, et j'allais rentrer chez moi, réviser direct ! Recopier au propre mes cours ! Ou bien me servir un bon thé chaud, me coller sous mon plaid noir devant la télé et zapper jusqu'à ce que je m'endorme, et que mon chat me réveille. Quelle vie palpitante je mène, c'est incroyable.

Je passais devant les affiches du film de l'année : le hobbit. Avec la tête de Richard Armitage en gros plan. Gah. Oups pardon, je ne vous ai pas éclaboussé avec ma bave, au moins ? Voilà, c'est essayé, encore désolée. Je restais à l'admirer, plantée comme une cruche dans le hall du métro, où une foule d'autres étudiants bavardaient gaiement. Bah, on était vendredi, c'était le week-end. Et moi, j'allais essayer de me tenir à mes nouvelles résolutions, et boy-cotter la fête de Tina demain soir. Tant pis si elle avait parlé de tequila, de son cousin beau comme un dieu et de gâteaux aux fraises. Je pénétrais dans la rame bondée, mon sac orné d'un dessin de chat serré contre mon gros manteau gris. J'éternuais, et hésitais à sortir mon livre - je détestais attendre sans rien faire ; autant s'occuper, non, plutôt que d'attendre debout bêtement en fixant le vide comme un légume ( mon autre occupation favorite ! *sarcasme* ).

Je retirais mon petit livre de poche pour lire Les Aventuriers de la Mer, de Robin Hobb. Une série que j'adorais, avec l'Assassin Royal. Je me pris donc aux aventures d'Althéa et de Hiémain, à tel point que j'en oubliais de sortir à mon arrêt, et que je dus descendre pour marcher vingt minutes jusque mon appartement. Enfin, « appartement ». Avec les guillemets, s'il vous plaît. C'est plus une grotte : humide, sombre, mal chauffée. Youpi ! Bon, ce qu'il y a de bien, c'est le petit jardin dont je dispose, vu que je vis au rez-de-chaussée. Mon chat adore s'y balader, et j'avoue que l'été c'est pas mal – quand y'a du soleil. Je soupire, en faisant entrer ma clé pour ouvrir le couloir commun, et remarque que les poubelles n'ont toujours pas été sorties. Super, c'est la fête chez les rats : j'en vois deux qui batifolent dans les déchets, et en me voyant me grondent dessus. Oula, pardon les gars ! Je vous mets un peu de musique aussi, peut-être, un et un verre de vin ? Je les chasses en faisant « zouzou, zouzouzou ! », ma grande méthode pour chasser tout intrus – qu'il soit rat, mon chat, ou un témoin de jéhovah - et j'y ajoute parfois, en cas de résistance trop insolente, à un mouvement de main ressemblant à un balai chassant les feuilles. IM-PA-RA-BLE !

- Merde, le téléphone !

J'ouvre aussi vite que possible ma porte d'entrée, me faufile dans le bazar de ma pièce, mais trop tard : la sonnerie s'éteint, laissant un silence que mon chat se dépêche de venir briser – et y'a pas que ça qu'il brise en fait. Enfin, je suis une fille, c'est anatomiquement pas possible, mais peu importe. Je m'accroupis en retirant mon écharpe d'une main et en le caressant de l'autre. Qu'est-ce qu'il perd comme poils, celui-là.

- Allez, j'vais te refiler ta pâtée, c'est ça que tu veux, morfale. Qui a dit ça, déjà ? « Le chien pense : l'homme me nourrit, il est mon dieu. Le chat pense : l'homme me nourrit, je suis leur dieu. » Hé bah, toi qui as dit ça et dont j'ai totalement oublié le nom, tu avais parfaitement raison ! Tu veux que j'te vénère ? fis-je en déposant du thon dans l'assiette encroûté de pâté solidifiée et en le caressant.

Bon, j'ai pas l'air, mais je l'adore, mon Pistou. Il est câlin comme pas deux – même trop parfois. Il aime venir se blottir sur mes genoux quand je travaille sur l'ordi, et parfois je suis obligée de tenir sur les pointes de mes pieds pour rester à angle droit, sinon, c'est bonjour les griffes. Je le laisse manger, retire mon manteau et m'étires, soulagée d'être enfin chez moi. Y'a pas à dire, on est tellement mieux dans son propre bordel ! Je m'affale dans mon canapé, allume la télévision et me mets une série en version originale sous-titrée. Puis, après deux épisodes, dans un soupir las, j'allume l'ordinateur pour bosser un peu mes cours. Je me fais chauffer un thé, puis un plat tout prêt, je l'oublie, je le réchauffe, je le ré-oublie et me résigne à le manger froid, l'esprit ailleurs.

Finalement, je passe une bonne partie de la soirée à m'occuper, en lisant et en bossant un peu. Je m'endors avec le sentiment de me trahir un peu moi-même en ne respectant pas ce que je dis. D'un autre côté j'ai toujours été comme ça – je dis tout ce qui me passe par la tête, et après, je fais ce qui me plais. Volage, dira t-on. Naïve et tête en l'air, je rectifierais. Je m'endormis en songeant à la fête du lendemain et à ce que j'allais rater.

Le samedi passa rapidement j'appelais ma famille pour dire bonjour, vu que je faisais mes études loin d'elle. Je pris des nouvelles de ma bande de chats, de ma sœur et de mon grand frère, de mon père qui s'était cassé le pied durant l'un de ses chantiers. Je fis le ménage, et passais l'après-midi à recopier mes cours sagement. Quand seize heures sonna, je m'accordais comme réconfortant un beignet au chocolat – Yummy. Alors que j'allais retourner à mes fiches, mon portable sonna. Tina. Je grimaçais et décrochais.

- Ouai, c'est moi ! Jérem sera de la partie ce soir. Tu dois venir, ma chérie !

Y'a pas à dire, rien qu'à sa voix, Tina savait mettre l'ambiance. Je déglutis avec difficulté je devais dire non, mais une part de moi avait très envie de répondre oui. Alors, j'essayais d'expédier cela au plus vite, en me mordillant la lèvre inférieure.

- Désolée, j'ai aqua-poney, salut !

Et hop, raccrochage de nez. Je posais mes yeux sur le téléphone, en espérant qu'elle ne rappelle pas. Puis, en voyant qu'elle ne le faisait pas, je me sentis vexée – c'est vrai quoi, elle pourrait rappeler quand même et me dire de venir, insister, ce genre de trucs … Bon okay j'arrête de faire ma chiante. Pistou vint se blottir contre moi, et je décidais d'aller faire un tour. Je mis mon sweat vert foncé à capuche, une écharpe beige et j'allais me dégourdir les jambes. La rue était emplie de feuilles mortes, et je m'installais sur mon banc favori dans le petit parc près de chez moi. Le vent soufflait fort, froid, comme s'il voulait me mordre le nez. Je reniflais, sentis l'odeur d'humus, comme ce parfum d'avant l'hiver. J'étais nostalgique. Vu le temps, il n'y avait personne. L'espèce d'étang saumâtre qui abritait trois canes et quelques canetons était lisse comme une flaque d'huile. J'eus un sourire, ramenais mes genoux sous mon menton. J'aimais le froid et la neige j'étais une fille du nord. C'était doux, ce moment de calme.

Et bien sûr, c'est quand tout est calme qu'il se passe un truc. Y'a qu'à voir les films d'horreur, et ces idiots de héros à dire des choses qui attirent le mauvais œil, comme « tout ira bien », « ce bruit ? c'était rien, juste le vent » et « mais non ce n'était pas une silhouette Sara-argl ».

Et moi, c'était pas un petit monstre à deux sous. Non, non, j'avais tiré le gros lot du coup du sort. Je crois que j'aurais pu rire, si ça n'avait pas été réel. C'était comme si un peintre fou avait dilué la peinture de la vie, juste devant moi. J'écarquillais les yeux. Je crois que je me levais, m'approchais, sans m'en rendre compte peut-être que j'faisais une attaque ou un truc du genre ? C'était pire que tous les films de science-fiction. Je ne pensais même pas à crier. De toute façon, qui se serait amené ? Y'avait pas un chat. Mais quand l'espèce de flux de lumière se mit à bouger, le cri, j'peux vous dire qu'il a pas réfléchi à si quelqu'un serait là pour l'entendre. Il est sorti comme un grand de ma bouche, et finalement, j'avais pas spécialement envie de l'y faire rentrer. Je l'aidais même, en donnant encore plus de la voix.

WHAT. THE. FUCK ?

Et pendant de ce temps-là … En terre du milieu !

- Thorïn, serrez les rangs ! Tenez-le coup !

Gandalf plissait les lèvres. Il allait devoir avoir recours à … ca. Non, à Ca. (Non pas le clown effrayant. De toute façon Gandalf ne le connait pas.) Il ne pouvait rien faire d'autre : Thorin, Kili et Fili étaient acculés les uns aux autres, entourés d'orcs. Chacun était blessé à plusieurs endroits. Le vieux magicien ne voulait pas les voir tomber, ne souhaitait pas les voir mourir. Alors, il se mit à entonner à voix basse une mélopée. Ca faisait vachement sorcier, écouté de loin, même si de près ça ressemblait plutôt à ça :

- Abracadabra, turlututu, chapeau pointu. Etcetera.

De son bâton jaillit une lumière aveuglante, un peu bleutée. Elle sembla se fondre en une lance d'éther lumineux, et jaillit vers la lignée de Durin, pour les envelopper. Dwalin et Balin, qui venaient d'achever une troupe de monstres bavant, se retournèrent, et les autres combattants firent de même. C'était comme si le champ de bataille retenait son souffle en entier. Gandalf se mordit soudain la lèvre, écarquillant les yeux. Il savait que ce sort était sensé mettre en sécurité sa « victime » mais il ne savait pas où existait-il un endroit sur la terre du milieu où Thorïn, Kili et Fili seraient en sécurité ? Peut-être pas. Mais alors …

Dans un bruit d'éboulement, la lumière forma une colonne vers le ciel, et en un clignement d'yeux, ils avaient disparus. Tous les trois. Gandalf se ressaisit le premier, et les nains reprirent leur combat. Mais où diable avait-il pu envoyer les trois nains ? Le magicien s'éloigna un peu de Dwalin et Balin et ce n'était pas du tout pour esquiver leurs regards soupçonneux et interrogateur. Un peu plus, et il se serait mis à siffloter en levant les yeux au ciel.

Et hop, transition très réussie !

C'était un … MERDE ! UN BRAS ! Je reculais, tombais en arrière dans le stéréotype de la damoiselle en détresse. Sauf que, au lieu qu'un bel éphèbe ne me rattrape au vol, je m'éclatais par terre, mes paumes de mains s'écorchant sur des graviers. Le prince charmant, j'aurais bien aimé qu'il m'aide à me relever, mais ça aussi c'était trop demandé ? De toute façon, le prince charmant – qu'il soit de disney ou des biscuits au chocolat d'une certaine marque – était mon dernier souci. Parce que, devant moi sortaient du tourbillon des morceaux d'humains.

Et dans un bruit de siphon débouché – merci le romantisme et la beauté des décors – trois silhouettes massives tombèrent sur moi. Je les repoussais comme je pus, me prenant un coude dans l'œil qui se mit à pleurnicher – traître ! Je rampais, esquivais une jambe et alors que des grognements se faisaient entendre, je me relevais, haletante, en prenant une pose à la Rambo. J'avais juste l'air idiote, mais c'était l'intention qui comptait non ? Non ? Hé bah tant pis.

- Mais putain vous êtes qui ? m'écriais-je, rouge de fureur – et non pas parce que j'avais failli étouffer sous le poids de trois hommes musclés.

Musclés. Et poilus. Et vêtus de … Fourrure ? Et … ARMES ? MAIS WHAT ?! Et là, je vis leurs visages. Un rire aigrelet sortit de ma bouche, sans que je ne puisse rien faire. Ils se relevèrent tant bien que mal, et inspectèrent les environs avant de faire tomber leurs trois regards sur moi. Triple inspection aux rayons X, messieurs dames, qui dit mieux ?

- Où sommes-nous ?

Même la voix ! Incroyable ! On aurait vraiment dit les vrais ! J'avais failli me faire avoir. J'éclatais alors de rire, tandis que le faux Thorïn continuait de regarder autour de lui, méfiant. En trois pas, je m'approchais de lui et toujours en rigolant, je lui pris son nez pour tirer en ajoutant :

- Ils sont quand même super vos cosplays !

Il grogna et me repoussa.

Et son nez resta bien accroché. Mais pourtant ils étaient sensés avoir des prothèses, dans le film non ?

- C'est quoi un gosse plaie ? demanda Kili, en haussant les sourcils, et Fili secoua très doucement la tête, avec l'air de dire que j'étais folle.

Mais j'étais pas folle ! C'était de la super-glu ? Je sentis un frisson poindre dans mon dos. Je vis alors plusieurs détails qui me donnèrent d'autres raisons de frissonner : la fourrure à leurs cols qui sentaient l'animal mort, leurs vêtements moyen-âgeux, leurs bijoux de métal, et je crois que ce fut la pastèque sur le gâteau – la cerise étant trop petite pour bien faire visualiser mon étonnement, ou ma peur, je ne sais plus – les flèches qui transperçaient une jambe chez l'un, une épaule chez l'autre. Du sang. Du vrai sang. J'en sentais l'odeur, et le goût âcre sur ma langue. Je poussais un gémissement.

Merde.

Et je me remis à crier.