Disclaimer : Que le temps passe vite ! Nous sommes en 3056 (ben ouais date prévue de mon retour, non ?)! Et donc Gundam est du domaine public non ? Et donc ils sont à tout le monde ! Et donc … Ouais pas à moi ! Ok, on est en 2012 seulement … Même pas drôle !
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Note : Maintenant que je suis remise de mon choc d'avoir osé des « hotties » (dixit Blues-Moon) en série, je peux m'atteler à une autre ficounette avec nos GBoys. … Mon idée de les insérer dans l'actualité ayant été appréciée, je renouvèle avec ce chapitre.
Par contre, pour les lemons, je garantie rien. Et là j'entends déjà des lamentations ! Ca va toujours en Belgique ? ^^ … Ok, on verra en fonction de l'évolution de l'histoire, si ça s'y prête ou pas. M'dame « Titilleuse de neurones » ne voudrait pas que ça soit gratuit si ? ^^
Quant au Happy End (mon Tour de Sank a eu du succès pour sa fin on dirait ! ^^), ben faudra suivre mon cerveau machiavélique ! Inutile d'harceler, car je me lance sans filet une fois encore, donc ben j'en sais rien ! J'ai des idées mais rien de fixé ! … Avec moi, faut venir sans aprioris ! Tout peut bien se passer comme le contraire ! ^^
Merci à Blues-Moon (jamais rassasiée !), Yume (ma plume va tenter de rester fertile !), Sortilège (désolée pas d'occasion de faire « miam » dans ce chapitre !) et Hissha (ouais la sadique peut surprendre par des fins mielleuses ! Toujours méfiante ?) pour vos mots d'encouragement et de félicitation qui me touchent énormément ! ^^ … Un nouveau miracle aura-t-il lieu sur ce nouvel opus ? J'espère ! Sinon si ça foire, ne m'en tenez pas trop rigueur ! Et désolée si des sales petites fautes subsistent ! ^^
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«Atalante»
Chapitre 1 – « Plus vite … »
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Effrontément, le soleil de mai flemmardait, dissimulé derrière de moutonneux cumulus et angéliques cirrus zébrant la voûte étoilée. Flegmatiquement cet astre débonnaire déployait dans le ciel de nuit, légèrement orangé sur l'horizon, ses rayons qu'une ombre courrait déjà à vive allure dans le colisée universitaire. Défiant la lumière elle-même, le galbe harmonieux filait tel Hermès. Pareil à ce Dieu antique, réputé le plus agile et rapide, la silhouette donnait l'illusion d'être détachée de tout. Comme si rien ne l'atteignait en ce bas monde. Aucune attache n'entravant sa progression. Aucune loi ne l'empêchant d'aller toujours plus vite. Même la pesanteur n'avait aucune gravité sur elle. La fluidité de ses mouvements donnait à croire qu'il s'agissait d'une plume. Un léger duvet se pliant aux caprices des vents taquins.
Du haut des gradins, comme chaque aurore depuis deux mois, caché dans la pénombre Heero Yuy, étudiant modèle ayant fini son jogging, contemplait cet athlète fantomatique. Cet être de la nuit, que personne n'avait jamais vu déambuler sur le campus, était à présent une véritable légende urbaine. A croire que son existence ne prenait forme humaine que sur le revêtement synthétique de la piste du stade. Ainsi les rumeurs les plus folles avaient-elles enflées à son sujet. Certains le devinaient « Shinigami », Dieu de la Mort courant après les âmes damnées d'étudiants pervertis et perdus. D'autres, plus terre-à-terre, le qualifiaient de vedette s'entrainant dans l'anonymat de leur campus. N'en déplaise aux plus envieux, sa renommée courait dans tous les bâtiments de chaque faculté. Incitant chacun à le chasser et l'observer. Or, malgré les multiples efforts et astucieux stratagèmes, très imaginatifs pour quelques uns, son don pour la fuite ne se démentait jamais et anéantissait tous les espoirs. Nulle photographie n'avait pu être prise. Ou si floue que la silhouette prenait un air mystique, renforçant plus encore la légende du Shinigami. Depuis des semaines aucun élément probant n'avait permis d'établir l'identité du personnage. De lui, seule son excellence à la course était connue et avérée véridique. Tant et si bien que tous s'accordaient à le pronostiquer favori dans les présélections nationales pour le 800 mètres qui se tiendraient jusque début juillet. Du moins s'il s'y présentait ! Or, si tel était le cas, comment reconnaître une légende urbaine ? Au vue des innombrables efforts pour demeurer invisible en temps ordinaires, cette créature serait sans nul doute difficile à détecter parmi des hommes représentant l'élite des athlètes. Se contentant peut-être d'une honorable place pour ne pas ruiner sa couverture ! Incontestablement, tous étaient convaincus qu'il s'agissait bien d'un homme. Plus précisément d'un jeune homme à en juger par la frêle carrure qu'Heero pouvait distinguer. Oui, un jeune éphèbe dont la longue natte flottant au vent aurait incité à de plus extravagants commérages si cet infime détail était révélé. Ne cherchant ni gloire ni emmerde, Heero avait tenu secrète sa découverte. Se réservant le droit d'admirer, en silence, le Dieu en action.
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Nullement curieux d'évènements surnaturels, Heero avait fait la sourde oreille aux affabulations du départ. Décrétant que ces satanés bougres, dispensant ces histoires rocambolesques et invraisemblables, devraient se concentrer davantage sur leur cursus que sur les enivrantes boissons et autres stupéfiants qui les faisaient délirer. Cependant, lorsque la rumeur eut une tournure plus sportive son intérêt fut titillé. Son oreille devint alors plus attentive au moindre bruit. Savoir qu'un semblable pouvait s'avérer aussi parfait que lui à l'une des épreuves du marathon aiguisa sa curiosité. Jusqu'ici nul autre sprinter, à part lui, n'avait suscité tant d'engouement. Faisant parler de lui en des termes si élogieux que la cité l'élevait instamment au rang d'héros. Si brillant qu'aucun obstacle ne lui résistait. Heero était de cette trempe-là. De celle dominant sans égal toutes les disciplines de l'athlétisme. Et plus précisément celles composant un décathlon. Se surpassant toujours plus jusqu'à atteindre ses propres limites. Sa reconnaissance était grandement justifiée, méritée. L'étudiant japonais était particulièrement doué. Pourvu naturellement de tous les attributs requis pour cette titanesque discipline : endurance, rapidité et agilité. Dès lors, touché dans sa fierté plus qu'il n'avait osé se l'avouer, il avait cherché à anéantir cette brusque menace. Son esprit de génie concevant les plans les plus audacieux pour parvenir à ses fins. Oui, la section « sciences et stratégies militaires » pouvait être réellement fière de son major de promotion ! Voulant démonter ce grotesque ouï-dire de Dieux de la Mort, se répandant infernalement dans le petit monde estudiantin, il avait finement analysé, décortiqué chaque détail de la « légende ». La différence significative entre lui et les autres chercheurs du sensationnel ? Sa ténacité et son goût pour les levers excessivement matinaux assurément ! Puis au fil du temps, sa motivation première fut dissolue, dévoyée, pervertie. Intrigué par l'extravagant natté, Heero se prit au jeu de chronométrer les performances de l'agile coureur. Chaque jour ce dernier s'améliorait. Battant un peu plus ses records de la veille. En toute logique, Heero cerna le danger évident. S'il n'y prenait garde, son surnom de « Wing » pouvait lui être ravi par cette ombre tant elle courait avec grâce, légèreté et vélocité. Oui, le « Shinigami » semblait une plume noire portée par Zéphyr lui-même.
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- « Connais-tu la légende d'Atalante ? » demanda soudainement une voix sèche à un Heero toujours assis, à même les escaliers des tribunes, et contemplant avec ravissement le fantôme.
- « Non. » rétorqua-t-il strictement, ne daignant pas lever ses iris bleutés vers son désagréable perturbateur.
- « Atalante est une héroïne grecque. … Abandonnée à la naissance, elle fut élevée comme chasseresse. Sans pitié, elle mit à mort ceux qui voulurent voler sa virginité ainsi que ceux prétendant à sa main. … Seul celui qui gagna une course contre elle échappa à une mort tragique et remporta son cœur. »expliqua l'érudit, s'approchant nettementde l'observateur.
- « Belle légende. Quel rapport avec moi ? » interrogea-t-il son interlocuteur d'un air totalement détaché. Presque glacial.
- « Ne t'en approche pas ou tu périras. » déclara calmement le nouveau venu.
- « Je ne crains pas le danger. Mais merci du conseil. » ironisa Heero scrutant enfin l'orateur debout à ses côtés.
- « Un avertissement. Pas un conseil, Yuy. » cingla l'étudiant à la stricte coiffure. De ses yeux couleur nuit, il toisait méchamment celui qui semblait se poser en rival dans sa quête.
- « Prétends-tu pouvoir gagner une course contre lui ? Toi qui n'excelles que dans les arts martiaux. » s'enquit l'intéressé devant le sous-entendu à peine voilé.
- « La Mort ne m'effraye pas. » le nargua hautainement le chinois, déportant ses onyx passionnés vers la silhouette en contre bas.
- « Moi non plus, Chang. » décocha le métis après s'être levé pour le fixer droit dans les yeux. Se déclarant par là-même adversaire. Ils se jaugèrent longuement. Voulant s'intimider l'un l'autre de regards pénétrants et furieusement décidés.
- « Es-tu suicidaire depuis que Winner t'a largué, Yuy ? » attaqua sournoisement le quintuple champion des rencontres interuniversitaires. Sa posture se fit plus fière et conquérante.
- « Coup bas, Chang. Je te pensais plus respectueux. » s'offusqua faussement Heero, sans une once de pitié sur son visage de marbre.
- « Pas de révérence. A la guerre, nul répit. … Pourquoi ne pas céder enfin à Peacecraft ?» soumit Wufei, sachant pertinemment combien la fervente adulation de la demoiselle indisposait publiquement son vis-à-vis.
- « Je ne renonce jamais à un combat engagé. … Et, contrairement à toi, je ne suis pas bisexuel. » lâcha-t-il sans remords ni ménagement. Les hostilités ayant nettement été ouvertes par son concurrent. Un éclair de haine intense traversa ses pupilles ourlées d'un bleu cobalt polaire à l'évocation du prestigieux nom des Peacecraft.
- « Soit ! Que le plus rapide gagne. » le défia Wufei Chang, lui tendant une main vigoureuse et inflexible pour concrétiser et signer le pacte de discorde.
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O o O
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L'éveil paresseux de l'astre solaire, réchauffant l'atmosphère printanière, sonnait le glas de son entrainement matinal. Zyeutant la vieille montre à gousset, léguée dans son enfance par le père Maxwell, Duo comprit que le temps de la fuite était venu. « Courir loin des yeux curieux et se cacher du reste du monde » étaient les ordres impérieux liés à sa survie dans le célébrissime et vénérable Royaume de Sank. En période de cours et d'examens, il n'avait aucun droit de s'attarder davantage en ce lieu féérique. Paradisiaque à ses yeux de jeune athlète amateur. Le professeur G avait été formel, catégorique sur ce point. N'appartenant pas aux élites étudiant dans cette cité, il ne pouvait ni intégrer ni utiliser les somptueux complexes sportifs dévolus à leurs pratiques. Du moins, en temps normal ! Car, attendri par cet orphelin de seize ans, réfugié de la colonie L2, que son ami Howard lui avait présenté, l'honorable professeur lui permettait d'en bénéficier parfois, discrètement. Durant les sessions universitaires, seul un battement de quatre heures lui était octroyé. La condition sine qua non étant que personne ne devait le remarquer. Modalité pour le moins obsolète sachant qu'une abracadabrante rumeur courait au sein du campus ! Si Duo ne savait rien de ce tapage à son sujet, le commérage vint, malencontreusement, chatouiller les oreilles du sage homme. En effet, depuis quelque temps, dans les couloirs et les amphithéâtres, ce dernier entendait ce mythe cataloguant un mystérieux coureur de Dieu de la Mort. Le surnommant idéalement de « Shinigami ». La foule d'étudiants avait une imagination sacrément fertile, songea amusé le vieil érudit à cette narration. Malgré la désobéissance manifeste, involontaire, et ne voulant surtout pas rompre la promesse faite à l'adolescent qu'il affectionnait particulièrement, G décida de ruiner, à leur insu, toutes les manœuvres et autres tactiques pondues par les brillants esprits estudiantins pour découvrir l'identité du mystérieux athlète. Pour réussir son fourbe complot, savamment réfléchi néanmoins, il demanda assistance auprès de ses renommés confrères les : Docteur J et Mentor O. Derniers qui répondirent spontanément par l'affirmative. Se réjouissant par avance des délicieuses victoires remportées sur leurs étudiants les plus alertes et parfois les plus imbus de leurs intelligences. Excellent moyen de rompre la monotonie de leurs quotidiens plus que routiniers !
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Orphelin et sans domicile fixe, Duo devait toujours être sur le qui-vive. Par là-même, se lever tôt ne représentait nullement un problème pour lui. Le contrat conclu avec l'aimable professeur, originaire de L2 également, était équitable. Sans contrepartie bien contraignante de son point de vue. S'entrainer avant le réveil des universitaires était carrément une véritable bénédiction pour ainsi dire. Garantissant assurément une discrétion vitale. Certes, les choses auraient été bien plus simples en période de fermeture mais d'ici là les qualifications pour les Jeux Olympiques seraient terminées. Et cela, il ne pouvait se le permettre ! Option rejetée prestement ! Il avait déjà bravé suffisamment d'obstacles pour ne pas ruiner ses efforts par simple paresse. Son jeune âge avait bien failli le pénaliser d'ailleurs. Compromettant pratiquement sa participation si la charte olympique n'avait pas fixé, au dernier moment, l'âge minimum requis à seize ans ! Non décidément il ne pouvait pas faire la fine bouche devant un détail aussi insignifiant qu'un horaire décalé ! Son avenir en dépendait tout simplement. Aussi, le matin aux aurores et le soir à l'aube, ce têtu s'entrainait d'arrache pieds pour parvenir à cette fameuse minute quarante cinq seconde sélective. Son objectif était crucial ! Primordial pour son existence ! Être sélectionné pour intégrer la délégation de Sank, et ainsi représenter le Royaume lors des prochains jeux olympiques modernes, lui assurerait une reconnaissance essentielle pour sa carte. A ses yeux, cette célébrité induisait une forte probabilité pour une naturalisation expresse. L'obtention de ses précieux papiers, en règle, lui permettant éventuellement de croire en une vie plus stable. En bonne et due forme. Là était toute la motivation de ce jeune pour qui le sport représentait une carte maitresse. Une chance inestimable. Oui, il devait tenter l'impossible pour réussir. Et par conséquent, faire honneur au professeur G. Cet illustre scientifique courrait le risque d'être répudié de sa chaire si le mensonge, quant à leur lien de parenté pour l'inscription, venait à être découvert. Persuadé de cet état de fait, et afin de se garantir un maximum de chance d'être retenu, Duo se préparait à plusieurs disciplines dans l'anonymat de la nuit. Pariant sur le 800 mètres, sa discipline de prédilection, le marathon et le saut en hauteur. Dès sa petite enfance il y était préparé inconsciemment. Sans le savoir, la vie sur L2 lui avait offert un entrainement des plus durs mais sacrément efficace. Depuis, les obstacles et malheurs que la vie lui infligeait, Duo les transformait en force. Une motivation à toute épreuve nourrie du moindre espoir.
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Quittant le stade pour rejoindre son précaire refuge, il se remémora sa tragique arrivée sur cette Terre. Cette planète que tout le peuple de L2 vénérait et considérait comme le « néo-eldorado ». Ce passeport, garantie d'une vie meilleure. Quelle odieuse foutaise ! Le prix du billet d'entrée pour le Royaume de Sank avait été des plus onéreux à son goût. C'était indiscutable. Le tribut à payer avait été bien trop élevé, pénible. Oui, bien trop douloureux. Ce droit avait coûté pas moins que l'anéantissement du vol entier de réfugié dont il avait fait parti. La politique de Sank et ses représentants, malgré leurs déclarations enchanteresses dans les médias, n'étaient que de vils opportunistes. Variant au fil des sondages. Changeant selon les campagnes et les désirs personnels de chacun. Reniant aisément et à leur guise les engagements et toute aide aux réfugiés des colonies quand ces derniers entraient en conflit direct avec leurs propres intérêts. Ces bons vouloirs, restrictifs pour toutes nations étrangères, étaient particulièrement négatifs pour L2. Réputée corrompue, dépravée et peuplée d'assassins en puissance la seconde colonie était un handicap infranchissable pour ses exilés. Tous les gouvernements s'accordaient en ce sens : refoulement express et automatique aux frontières des originaires de cette contrée. Les expatriés de L2 étaient les nouveaux persécutés mondiaux. Les parias interplanétaires d'après la colonisation. Dans pareilles conditions, Duo ne pouvait espérer grand renfort des autorités locales. Aussi devait-il fuir, courir et se cacher pour demeurer en vie. Non franchement ! La vie à Sank était loin d'être aussi merveilleuse que le père Maxwell lui avait conté à son départ. Ce bon prêtre, qui l'encourageait à croire en un Dieu rédempteur et miséricordieux, s'était fourvoyé sur toute la ligne ! Divinement bien ! Sinon pourquoi un Dieu aussi aimable aurait-il laissé périr dans l'incendie du désuet refuge frontalier tous les apatrides de L2 ? Enfants, femmes et hommes, tous avaient brûlés ! A l'exception de lui. Oui, lui qui s'était évadé de ce camp. Lui qui s'était tiré, seul, pour quérir un peu de pitance pour ses compagnons d'infortune. A bien y réfléchir, le surnom dont les étudiants l'avaient baptisé, affublé à son insu, était plutôt parfait à vrai dire. Autour de lui, que ce fut sur L2 ou sur la Terre, la Mort se répandait indéniablement.
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Plongé dans ses pensées morbides, Duo avançait las vers le haras. Chemin le plus risqué pour gagner son asile, mais le plus agréable s'il en est. Les hordes de chevaux paissant tranquillement dans les prés avoisinants étaient son remède miracle. Un spectacle qu'il aimait lors de ses affreux moments de déprime. Sank, à défaut d'être accueillant, était un Royaume riche à n'en pas douter ! Quelle université pouvait se targuer de posséder pareil cadre fantasmagorique ? Les étudiants étaient outrageusement choyés ici. Ce constat le fit amèrement sourire. Quel contraste entre cette vue onirique et celle cauchemardesque s'offrant à lui chaque jour dans son misérable sanctuaire ! Tant d'hypocrisie le dégoûtait, mais il y ferait face vaille que vaille.
- « Baisse la tête, infâme voleur ! Charognard ! » aboya une voix mondaine à son intention.
Interpellé par l'agressivité du ton, Duo leva promptement les yeux pour découvrir une jeune femme blonde. Somme toute ravissante si son regard ne fut pas si tranchant et haineux. Il ne saisit pas réellement le sens ni la portée des paroles énoncées. Pourtant l'air affiché par les étranges sourcils lui signifiait clairement la malveillance de la cavalière.
- « La chaleur terrienne n'est pas monnaie courante. » songea-t-il déconfit.
- « Dorothy, très chère amie, qui fustigez-vous de la sorte ? » sollicita une seconde jeune femme blonde approchant élégamment sur sa distinguée monture palomino.
- « C'est immonde, Mademoiselle Réléna ! Pourquoi les autorités du campus n'exterminent-elles pas cette vermine ? Voyez cet accoutrement indécent, disgracieux ! Un pauvre à n'en point douter ! » exulta de plus belle la première cavalière, accueillant fièrement sa douce amie.
- « Soyons charitables, Dorothy. En notre qualité d'aristocrate, nous devons compatir à la misère humaine. » soumit la nouvelle arrivée, épiant d'un œil inquisiteur la source de pareille colère chez sa fidèle dame de compagnie.
Devant la silhouette gracile, la jeune femme changea irrémédiablement d'attitude. Son aimable regard bleu se durcit instamment, devenant presque abrasif. Corrosif. Son port majestueux devint plus altier s'il fut possible comme pour accentuer la différence de classe. Réléna Darlian Peacecraft, cavalière émérite sélectionnée pour la section équestre aux prochains Jeux Olympiques, était une jeune femme belle, douce et affable. L'une des plus courtoises et prévenantes de la Haute Société de Sank. Le monde entier lui reconnaissait la prestance d'une Reine. Digne fille du Ministre des Affaires Etrangères, elle était promise à un brillant avenir. Avenir qu'elle désirait consacrer à la diplomatie mondiale. Comme si la politique fut un gène inhérent aux Darlian Peacecraft. Héritage expliquant ses manières soignée, polies et distinguées. Cependant, la princesse savait également faire preuve d'un caractère particulièrement féroce quand l'amour était l'enjeu. En la matière, elle n'admettait aucun obstacle. Devenant une parfaite amazone, employant les moyens les plus retors, les plus abjectes pour vaincre. Ainsi, éprise du non moins célèbre Heero Yuy, elle concevait mal une rivalité quelconque. Dès lors, voir ce corps, objet des attentions de son cher et tendre, se pavaner devant elle la révulsa violemment et profondément. Car elle en était convaincue : cette immonde silhouette était identique à celle hypnotisant « son » Heero. La tresse interminable se balançant sur la famélique épaule dénudée ne pouvait la tromper. A cette vision, sa haine empoisonna chaque cellule de son être.
- « Tu n'es qu'un pouilleux ! » vociféra-t-elle sans y prêter attention. A cette seconde, peu lui importait de briser son image de petite fille modèle. De bourgeoise parfaite. Elle bouillait de l'affront que cet ignoble garçon lui faisait. Sa présence à elle seule était un outrage inqualifiable.
- « Du respect devant Mademoiselle Peacecraft, esclave ! » s'enorgueillit Dorothy, soulagée que sa précieuse amie aborde enfin son point de vue. Le sourire cruel ravageait définitivement ce visage défiguré par les étranges sourcils fourchus.
- « Comment mon Heero ose-t-il poser ses sublimes yeux sur ta misérable personne ? » murmura Réléna, contrôlée à présent par une froide colère assassine. Inconsciemment elle administra, sans faillir, un violent coup de cravache sur le visage de l'indésirable.
Instinctivement, le molesté serra les poings, prêt à en découdre. Qu'importe qu'elle soit une femme, il ne pouvait admettre un tel manque de respect alors qu'il n'avait rien à se reprocher. Vraiment ce Royaume n'avait rien d'un Eden ! Furieux, sa réponse allait s'abattre sur la harpie quand soudain son objectif se rappela à lui. Difficilement, il se retint. Maitrisant laborieusement son côté sombre qui fulminait. Son sang pulsait à un rythme démentiel dans ses veines, véritable torture pour conserver un quelconque flegme d'apparat. Les souvenirs de son enfance bafouée sur L2 le martelaient comme pour l'inciter à plus d'animosité. Sa rage devait explosée ! Le cadenas devait céder ! Pourtant, il se défendit tant bien que mal de ces assauts belliqueux tourmentant son âme. S'interdisant de succomber à la facilité de l'acte guerrier.
- « De mon comportement irréprochable dépend mon futur. Je le sais. Je le sais. … La sélection pour intégrer la délégation tant convoitée ne s'arrête pas aux seuls résultats sportifs ! Je le sais. … Un comportement emporté, désinvolte, risque de m'être préjudiciable. … Je dois être exemplaire. … Exempt de tous reproches ! » se répétait-il en litanie.
Oui Duo connaissait parfaitement la leçon. Les conséquences du moindre emportement étaient calibrées. Il ne devait commettre aucune folie. Surtout envers la fille d'un des politiciens les plus-en vu du Royaume. Certes il n'était pas très au fait de l'actualité mondaine du pays, toutefois le Professeur G l'avait averti, conseillé sur les personnalités à ne pas contrarier. Et cette mégère en faisait partie ! Quelle malchance ! Pourquoi devait-il toujours s'attirer les ennuis ? Par conséquent, malgré la tension intérieure qui le dévorait et l'incitait à la faute, il se résigna. Péniblement, il fit profil bas. Ne relevant point l'insulte. Allant même jusqu'à arborer un masque de reconnaissance. Un stupide sourire qu'il méprisait déjà ardemment.
- « Excellent ! » se réjouit la descendante des Catalonia. Sans exprimer le moindre remord, elle le frappa à son tour de sa botte de cuir noir pour le faire choir quand elle nota qu'il ne répondait nullement à l'attaque.
Le spectacle de l'adolescent à terre, recouvert de poussière, et à la joue balafrée fit rire indécemment les deux jeunes femmes. A cette minute, rien d'elles ne rappelait les dignes dames qu'elles s'amusaient à jouer. L'interprétation virait à la schizophrénie. Le rire de Réléna devint plus hystérique encore quand leur souffre-douleur se contenta d'essuyer la blessure sanguinolente de sa main sale et crottée. Depuis des semaines, à chaque début d'entrainement, par le biais de ses jumelles de poche, elle voyait au loin Heero observer cette ombre à la longue tresse. Et ça l'excédait ! Son impuissance la rendait dingue. Folie d'autant plus nourrie qu'elle constatait à présent avec effroi que l'objet de son désir, celui qu'elle voulait ardemment comme prétendant, s'intéressait à un vulgaire et pauvre hère. C'était proprement inimaginable ! Un misérable mendiant lui volait les faveurs de son fiancé potentiel ! Son rival pour la conquête du cœur d'Heero était un mécréant, un va-nu-pieds sans honneur ! Il n'en fallut pas davantage pour décupler ses sentiments négatifs à l'égard de sa proie. Prenant garde cette fois aux alentours, ne désirant pas perdre la prestance et le respect qu'elle inspirait en dévoilant son véritable visage, Réléna leva à nouveau sa cravache. Consciemment à présent. Exit le décorum ! Enfin, elle tenait là sa revanche. Pouvoir assouvir cette vengeance, ruminée depuis des jours en humiliant cette ordure, était jouissif. Presque orgasmique. L'ignoble affront allait être lavé en abaissant plus encore dans la fange ce vaurien.
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********** A suivre **********
(impensable venant de moi ! ^^)
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Note : Ce n'est qu'un début mais qu'en pensez-vous ? Ca vous plaît ? Pour poursuivre j'attends vos avis décisifs ! Craignez-vous de m'encourager ou pas dans cette voie ? Est-ce la peine que je triture mes méninges pour cette fic ? … Si oui tapez « review », si non tapez « review ». … Ben ouais pas le choix ! Merci d'avance chers lecteurs ! ^^
