Un cœur qui ne fait qu'aimer

Aujourd'hui c'est la rentrée, je vais enfin faire mes premiers pas dans les études secondaires. J'ai eu mon bac mention bien, limite, mais j'ai eu la mention, personne ne croyait que je l'aurais, et bien maintenant ils l'ont là où je pense. Hermione, elle, l'a eu avec félicitation, ce qui n'a étonné personne, et Ron, lui, l'a eu tout juste, et il est très heureux comme ça.

Pour revenir à aujourd'hui, j'ai l'impression d'enfin de rentrer dans le monde des grands, fini le lycée Gryffondor perdu dans la banlieue d'une quelconque ville. Maintenant je rentre dans l'école d'ingénieur Serpentard, l'une des plus grandes du pays. J'ai emménagé dans une chambre universitaire juste en face de celle-ci, elle est petite mais suffisamment grande pour pouvoir y vire normalement.

Enfin, j'arrive devant les portes de l'école, j'y suis déjà allé pour les portes ouvertes, mais j'ai tout de même l'impression de rentrer dans un nouveau monde, un monde où je ne connais personne. Hermione est parti en fac de médecine, et Ron en apprentissage, nous sommes pour la première fois depuis le collège séparés. Je suis dans l'école, dans le hall, on nous indique d'aller dans l'amphithéâtre au fond à gauche du hall, tous les premières années sont là, on remplit l'amphi, on doit être une bonne centaine, je crois.

Je me sens seul j'aurais aimé avoir un de mes amis près de moi, pour me donner le courage d'aller voir les autres, je ne sais pas comment me comporter avec des inconnus. Est-ce que je dois me méfier de certain, ou passer au-dessus des préjugés, mais si je vais parler aux gens comme ça ne vont-ils pas me trouver étrange ? Je ne sais pas, et ça me fait peur, juste un peu… beaucoup.

Ça fait cinq mois que les cours ont commencés, j'ai réussi à me faire quelques potes, je parle bien plus facilement aux gens, maintenant que je me suis fait à cette nouvelle étape de ma vie. Je traine souvent avec les trois mêmes personnes, mais ça ne m'empêche pas de parler aux autres. Je m'entends juste mieux avec eux… Enfin si tout était tout aussi simple, mon groupe est constitué de Pansy, la première personne avec qui j'ai sympathisé dans le groupe, puis il y a Blaise, la deuxième du groupe que j'ai rencontré et finalement Draco.

Au début, je m'entendais très bien avec Pansy, on rigolait ensemble, on commençait à avoir nos délires ensembles, on était originaire d'un peu la même région du pays. Puis elle a sympathisé avec Blaise, un chic type, pas vraiment mon genre, mais un chic type, il m'a lancé sur le ton de la rigolade qu'il ne sortirait jamais avec Pansy. Et devinait quoi, trois semaines plus tard ils étaient ensemble, j'en ai bien rit avec moi-même, mais je n'ai rien dit à Pansy.

Draco s'est intégré au groupe aussi grâce à Pansy, à croire que cette fille attire les gens autour d'elle, je crois que c'est la seule fille que je connaisse, qui connaissait pratiquement cinq personnes des cinq années. Deux mois, après la rentrée, je me suis enfin décidé à leur avouer, j'étais gay. Au premier à bord, ils avaient l'air de l'avoir tous bien pris, mais au bout d'une semaine j'ai commencé à remarquer des tensions dans le groupe. Pourtant ils avaient l'air à l'aise avec moi. Blaise me parler comme si on se connaissait depuis longtemps, avec Draco on partait dans des délires que nous seul comprenaient, et Pansy… C'est à ce moment que je compris, Pansy me lançait des regards insistant dès que je parlais à Blaise, où même quand on se retrouvait à coté en cours. Elle avait peur que lui pique son mec, alors j'ai commencé à m'éloigner, je ne voulais pas provoquer des tensions. J'ai toujours était quelqu'un qui n'avait pas confiance en lui, qui faisait attention à ce que pensait ses amis. Je me sentais de moins en moins le bienvenu, mais pourtant la tension ne venait que de Pansy, et les deux autres ne le voyaient pas, et venaient toujours me chercher quand je m'isolais.

Et en parallèle, je commençais à ressentir des choses étranges en présence de Drago, mais je n'osais pas le lui avouer, je ne sais même pas s'il est gay. Et même si par le plus grand des hasards il l'était, ne l'aurait-il déjà dit, ou ressentirait-il la même chose que moi ? Tant de questions, et personne à qui me confier. Je n'arrive plus à faire confiance à Pansy, je n'ose pas parler seul à seul à Blaise, de peur d'énerver plus encore Pansy. Et je ne peux pas en parler directement au principal concerné. J'ai l'impression d'être retourné au début de l'année, quand je ne connaissais encore personne. Alors je souris pour n'inquiéter personne, et m'isole de plus en plus pour oublier ce que je ressens.

Est-ce à cause de ce comportement, qu'ils prévoient des choses tous les trois sans penser à m'inviter ? Ou ont-ils juste pitié de moi, et traine avec moi pour que je ne fasse pas pitié tout seul, dans cette école ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu, et je n'ose pas déranger mes meilleurs amis pour des broutilles pareilles. Tout à l'air d'aller bien pour eux, je ne veux pas les inquiéter, je ne veux pas les embêter.

Et nous voici en janvier, rien à changer la situation est toujours la même, bien que je passe de plus en plus de temps avec d'autres personnes qu'eux. Mais mes sentiments pour Draco ne se font que plus fort de jour en jour. Je le regarde à la dérobé, quand personne de me regarde, quand personne ne fait attention à moi.

Depuis que je me suis un peu éloigné, Pansy recommence à me parler normalement, comme si elle ne m'avait pas fait la gueule, même si la plupart du temps elle m'ignore. Blaise continue à me parler, je crois qu'il n'a rien remarqué. C'est le comportement de Draco qui me le plus mal au final, il y a des jours où tout va bien, et d'autre fois il m'ignore, il m'évite. Aurait-il compris ce que je ressentais ? Je le dégoutte ? Non, sinon il me l'aurait dit, alors veut-il me faire comprendre qu'il faut que je l'oublis, qu'il ne me verra que comme un ami ?

Mais je n'y arrive pas, je le jure que j'essaye de toutes mes forces. Et au final tous les soirs je me demande s'il pense à moi, s'il aime quelqu'un, à comment je réagirais quand il nous présentera sa petite amie, quand il l'embrassera devant nous ? D'un côté je me dis, qu'il faudrait tout lui dire pour mettre fin à tout ça, mais de l'autre je ne suis pas prêt à perdre son amitié.

Alors je souris, je ris avec les autres et je ferme mon cœur la journée pour jouer la comédie, et que personne ne remarque rien, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes. Et le soir venu, je le laisse déverser toute sa peine, quand je me retrouve seul, sans personne pour m'entendre, sans personne pour me plaindre. Je l'aime, mais je ne peux lui dire, alors je souris, pour qu'un jour peut-être la vie me le retourne, et qu'enfin mon cœur s'apaise.