INSOMNIE
Auteur : Mellya
Paring : HP/DM
Rating : M pour être sûr.
Disclaimer : Tout à JK Rowling
Résumé : Les insomnies te font faire des choses étranges... Comme parler avec ton pire ennemi dans la cuisine. Comme coucher avec ton pire ennemi dans cette même cuisine. Ce n'est peut-être pas la meilleure idée que tu aies eu... HP/DM
Note : Hello tout le monde ! Me voilà de retour pour une nouvelle fic. Tous les chapitres sont déjà écrits, il ne manque que la correction pour la moitié d'entre eux. Je publierais toutes les semaines. Il y aura 12 chapitres, au total, assez courts. Je profite de cette note pour remercier sincèrement Maoul92 pour sa correction indispensable ^^.
Chapitre 1 : Une nuit
Pendant l'insomnie, je me dis, en guise de consolation, que ces heures dont je prends conscience, je les arrache au néant, et que si je les dormais, elles ne m'auraient jamais appartenu, elles n'auraient jamais existé. Emil Michel Cioran
POV Harry
Tu ne dors pas tu ne dors plus depuis longtemps. Depuis que ton sommeil est hanté par les cauchemars, par les cris, par le sang.
Tu frottes ta cicatrice comme si ça pouvait tout faire disparaître.
Tu ne dors pas et tu t'en fiches. Tu écoutes la maison dormir. Le square Grimmaurd est calme ce soir. Tu trouves cette tranquillité presque obscène face à la guerre qui fait rage dehors.
Tes pensées dérivent bientôt vers votre nouvel invité. Rogue l'avait amené il y a une semaine. Il était terrifié mais il n'a pas baissé la tête. Il avait fui de chez lui, incapable de se résigner à s'agenouiller devant qui que ce soit. Il aurait voulu rester en retrait, neutre, loin de toute cette horreur. Mais la guerre ne permet pas ce genre de choix. Surtout quand on s'appelle Malefoy.
Tu te demandes pourquoi il n'est pas resté près des siens. Ça n'aurait peut-être pas été plus facile, mais plus simple sûrement. Personne ne lui avait posé de questions. Rogue avait juste dit que désormais, Draco Malefoy allait l'aider pour les potions et les préparer quand lui-même serait indisponible. Ceux de l'ordre n'avaient rien objecté et Remus lui avait donné une chambre. Le blond ne devait pas se faire d'illusion. Il était surveillé, bien sûr, mais ici c'était toujours mieux que là-bas.
Tu finis par jeter les couvertures et sortir du lit. Tu ne prends même pas la peine d'être silencieux : même un troupeau de Sombrals ne parviendraient pas à réveiller Ron.
Tu descends silencieusement les marches.
Tu ouvres la porte de la cuisine. Tout est éteint et pourtant tu le vois. Il s'est à peine retourné quand tu es rentré. Il te dévisage. Il attend probablement que tu fasses une remarque, mais ta bouche reste fermée. Les rayons de la lune donnent à ses cheveux des reflets argentés. Tu trouves ça laid.
Tu te sers un verre de lait et tu t'assois à l'exact opposé de là où il se trouve. Il a un sourire sarcastique et tu n'aimes pas ça. Aucun de vous deux ne parle, ni n'allume la lumière. Vous n'avez rien à vous dire. Harry Potter n'a rien à dire à Draco Malefoy.
Toi, tu es sur tous les fronts, tu traques les Mangemorts et tu cherches les derniers Horcruxes. Lui, il est dans son laboratoire parmi ses potions, loin de l'extérieur. Tu sais ce qu'il pense de toi et il sait ce que tu penses de lui. Il n'y a rien à ajouter.
Il lève son verre dans ta direction, comme pour trinquer. Tu trouves le geste bizarre, mais naturel. Alors tu lèves ton verre aussi. Vous buvez tranquillement dans ce silence reposant.
Tu te rends compte que tu aimes cette ambiance. Les ténèbres qui vous entourent ont quelques choses de réconfortant, de familier. Ils avalent tout : toutes les peurs, tous les doutes, toutes les questions… Dans le noir et le silence, tu as l'impression, pendant quelques instants, que plus rien n'existe à part cette cuisine et vous deux. La guerre, les morts, la douleur tout a disparu, englouti par l'obscurité.
Tu souris. Tu sens le regard de Malefoy sur toi. Il te scrute tout d'un coup.
Tu te lèves et tu hoches la tête dans sa direction dans un « bonne nuit » muet. Tu pars rejoindre ton lit et enfin les bras de Morphée.
POV Draco
Potter est parti mais tu continues de fixer la porte. Quand il a souri, tu as cru voir quelque chose. Quelque chose que tu ne connaissais pas de lui. Ça te dérange sans savoir pourquoi. Et puis surtout, il ne t'a rien demandé. Tu t'attendais à des questions sur ton comportement voir même des menaces. Mais il est resté muet comme une tombe, préférant le repos du silence à la bataille de la vérité.
Il aurait été déçu de toute façon. Tu aurais menti comme toujours. Tu ne pouvais pas dire la vérité. Dire que c'était ta propre mère qui t'avait obligé à partir quand elle avait compris avant toi que tu ne voulais pas suivre Voldemort. Elle avait eu peur que le seigneur des Ténèbres ne découvre lui aussi que derrière le fils de son bras droit se trouvait le feu de la rébellion. Alors Narcissa avait été trouver Rogue et lui avait fait promettre de mettre son fils à l'abri. Elle t'avait dit « pars, va-t'en, il n'y a rien pour toi ici, ce n'est pas ta place. ». Alors tu étais parti. Tu avais suivi Rogue parce que tu n'avais nulle part où aller. Tu n'avais même pas osé t'imaginer les conséquences auxquelles ta mère devrait faire face à cause de son geste. Mais ce que tu n'oses pas imaginer te hante au point de t'empêcher de dormir.
Si ton ancien professeur de Potion t'avait dit qu'il t'emmenait aider Potter et toute sa clique, tu aurais fait demi-tour sans hésiter. Mais voilà, il t'avait rien dit, il t'avait pas demandé ton avis. Il t'avait juste pris par le bras et emmené, l'air un peu ennuyé et pas tellement surpris. Et maintenant tu te surprends à apprécier l'endroit, la cuisine de Molly, les blagues débiles de Weasley, la main tendue de Granger pour t'intégrer - on ne peut pas dire qu'elle soit rancunière celle-là.
Mais tu ne dis rien, tu te contentes d'apprécier en silence. Qu'est-ce que tu pourrais bien dire de toute façon ? Tu es coincé dans cette baraque jusqu'à ce que la guerre se termine. Oh tu ne te fais pas d'illusion. Que ce soit Potter ou Voldemort qui gagne, et même si tu es au fond de ton cachot, tu ne donnes pas cher de ta peau.
Tu soupires : tu penses trop. Tu ferais mieux de retourner dans ton lit et d'oublier ce moment étrange avec le Survivant.
Mais tu sens que tes insomnies ne sont pas finies. Peut-être que le brun aussi en aura d'autres et alors vous vous verrez encore dans la nuit et le silence…
À suivre…
