Soy una fantasma

Tobirama était extrêmement conscient du fait que c'était le hasard qui lui avait permis de vivre plus d'un jour après sa naissance. À l'époque, il n'y avait pas eu beaucoup de nouveaux-nés dans le clan, chaque enfant qui survivait pouvait être un membre utile, on ne pouvait pas gaspiller le sang comme ça.

Si les Senju avaient traversé une période plus prospère, Butsuma aurait certainement étranglé de ses mains le fantôme dont sa femme avait accouché.

Le fantôme, c'était le surnom qui collait aux basques de Tobirama depuis la petite enfance. Comment voulez-vous appeler autrement un gamin décoloré aux yeux rouges qui ne sort que la nuit ?

Tobirama détestait ce surnom. En quoi était-ce sa faute s'il avait des cheveux blancs plutôt que noirs et la peau plus blême que mate ? Pourquoi aurait-il demandé à ce que le soleil le brûle et lui fasse mal aux yeux ? Ce n'était pas logique – seulement, la logique n'était guère au goût des membres du clan, semblait-il.

Le plus pur produit de ce manque de logique était assurément son frère Hashirama, pour preuve toutes ses idées aussi grandioses qu'irréalisables. En fait, il poussait le manque de logique jusqu'à avoir une affection sincère pour Tobirama – au moins le dégoût des Senju pour un enfant si différent de leurs standards faisait-il sens.

Sauf que Hashirama ne faisait rien comme les autres, si bien qu'avoir un frère qui tenait plus du fantôme que de l'être humain était génial. En matière de sottise, ça se posait là.

Presque autant que son rêve de construire un village où tous les clans ninjas pourraient vivre en paix. Non mais avouez.