Une princesse ne devrait jamais parier
Chapitre 1
Dans la lutte entre toi et le monde, parie sur le monde.
- Frank Zappa -
- Oh! Mais qui voilà? Ne serait-ce pas Monsieur-le-petit-génie alias la-princesse-de-glace-au-regard-de-braise? fit une voix moqueuse derrière moi.
Je reconnus rapidement ce timbre grave. Il m'était impossible de ne pas reconnaître cette voix imposante, ni l'éviter.
Je me retournai avec lenteur vers le propriétaire de la voix pour me retrouver plongé dans deux yeux d'un bleu intense où flottaient une lueur de malice.
Et alors que nous nous affrontions du regard, le temps sembla s'allonger. Mes lèvres s'entrouvrirent lentement, alors que mes yeux s'agrandissaient malgré moi. Un seul mot réussit à s'échapper de ma bouche :
Merde.
Trois jours plus tôt
J'étais assis tranquillement sous le plus grand arbre, surnommé le vieillard du au fait qu'il était tout croche et le plus ancien des arbres de la cour de notre école.
Cette école était la plus ancienne de la province qui regroupait le secondaire et le primaire. On l'avait nommé l'École du Meaulnes, car le directeur qui avait fait construit la bâtisse était un grand admirateur du romancier Alain-Fournier. Bref, c'était une vieille école qui avait été construite une centaine d'années auparavant.
L'école du Meaulnes avait été construite pour n'y accueillir que l'élite de la province. Il n'y avait que des garçons. Oh! N'allez pas croire que cela soit sexiste envers les filles, car voyez-vous, il y a quelques années, le directeur avait décidé d'y inclure des filles dans l'établissement.
Malheureusement, plusieurs incidents firent leur apparition, dont un surnommé l'incident de la gomme à mâcher. Cet incident se produisit, il y a de cela 3 ans, lors de mes 14 ans. Très tôt, j'appris à vivre avec de fervents admirateurs et admiratrices. Toutefois, lors de ce particulier évènement, une file aux cheveux roses se mit en tête que nous allions nous marier, lorsque nous aurions tous les deux atteint nos 18 ans. Ainsi, elle se mit à me suivre, je dirais même plus, à me poursuivre jours et nuits! Vous êtes-vous déjà réveillé en plein milieu de la nuit avec une maniaque au dessus de votre tête qui tente de remonter votre t-shirt? Non? Ahh vous ne savez pas ce que vous manqué! Voyez le sarcasme? Bref, lorsque mon grand frère réussit à me débarrasser de cette… chose, mon père réussit à convaincre que cette chose devait quitter l'école.
Bien que peiné de ne plus voir de jeunes filles en jupes courtes, le directeur fut forcé de retirer les filles de l'établissement, lorsqu'il se rendit compte que mon incident arriva également à une dizaine d'autres garçons, et ce, même à Naruto. Eh oui, les filles sont des créatures… dangereuses?
Dire qu'il y a quelques années, Naruto était considéré comme un rejet par toute la population de notre ville. On le voyait toujours comme le trouble-fête. Il avait soudainement disparu lors de notre cinquième année au primaire. (1) Pour ne réapparaitre aussi soudainement quelques années plus tard durant notre deuxième année de secondaire.
Je n'ai jamais compris la mentalité des filles qui fréquentaient notre école à cette époque. Comment pouvaient-elles le trouver soudainement intéressant alors que quelques années plus tôt, elles le méprisaient? Ce n'est pas parce qu'un garçon de 5 pieds 9, muni d'une chevelure blonde, qui rappelle un champ de blé se prélassant au soleil lors d'un été chaud avec une légère brise, et pourvu de muscles qu'on arrive parfois à voir au travers son uniforme, en particulier quand il finit de jouer au basketball, car son corps était rempli de sueur qui coulait le long de sa peau bronzée, sans parler de son regard profond qui semble regarder votre âme, lorsque vous vous perdez dans ses yeux bleus…
Erm…
Bref, ce n'est pas parce qu'un type qui était un peu joufflu étant jeune et qui devient soudainement attirant - non pas que je le trouve attirant, n'allez pas vous imaginer quoique ce soit—qu'on devrait le traiter soudainement comme un dieu en omettant le passé.
Bref, tout ça pour dire que j'étais tranquillement installé sous le vieillard en train de regarder les nuages.
Au moment où j'allais m'assoupir, un poids vint s'écraser sur ma poitrine, me coupant automatiquement le souffle.
Avec un grognement profond d'ennui, je rouvris mes yeux pour les laisser tomber sur mon supposé meilleur ami, Suigetsu. Un véritable trouble-fête qui s'amuse à jouer les durs, mais qui, dans le fond, ne fait ça que pour se donner un genre. Un véritable adolescent de 17 ans, quoi.
Lui et moi, ça remonte à nos 4 ans, ou plus précisément à l'anniversaire de mes 4 ans.
Faisant parti des Uchiha, mon père avait décidé d'organiser une énorme réception contenant plus d'adultes que d'enfants pour célébrer mon anniversaire. Une bonne occasion de se faire des contacts, que mon père disait. La bonne blague, oui! Bref, mis à part mon frère et mon père, je ne connaissais personne.
J'étais du genre collant, lorsque j'étais jeune. Je gardais toujours une main sur l'une des manches du chandail d'Itachi, qui avait 8 ans à l'époque, car mon frère me disait souvent que j'avais une tête à me faire kidnapper et à me faire molester. Bon, j'ignorais ce que « molester » voulait dire, mais, à l'époque, je pensais qu'il parlait d'un mollusque géant qui tenterait de m'adopter!
Malheureusement, mon attention fut attirée par une libellule qui passa devant moi. Évidemment, comme tout enfant qui se respecte, je me lançai à sa poursuite afin de l'attraper… ce que je ne puis faire. C'est à ce moment-là que je réalisai que je m'étais perdu dans cette marée de smokings noirs et de robes de soirée bien trop chics pour une fête d'enfant de 4 ans.
Les larmes vinrent rapidement se former au coin de mes yeux. Ma lèvre inférieure se mit à trembloter légèrement. Mon père m'avait rapidement appris à ne pas pleurer, car j'étais un Uchiha, alors je tentais tant bien que mal de me retenir, mais quelques larmes réussirent à s'échapper de mon contrôle.
Alors que je tentais d'essuyer les larmes rebelles de mon visage, un lourd poids vint s'atterrir contre mon dos. Lorsque je me retournai, je me perdis dans deux grands yeux d'améthystes qui me regardaient avec curiosité.
Lorsque je tentai de repartir, un sourire s'élargit sur le visage du garçon aux cheveux blancs, alors qu'il s'emparait de ma main pour déposer un baiser sur ma paume blanchâtre. Une légère rougeur s'empara de mes joues. Non, je ne rougissais pas. Il est impossible pour un Uchiha de rougir.
- Il semblerait que j'ai réussi à retrouver la princesse perdue, sourit-il.
Je n'ai pas aimé me faire comparer à une princesse, alors je me résolu à faire ce qui me sembla le plus approprié à faire dans ce genre de situation.
Je l'ai frappé de toutes mes forces.
Ensuite, je lui lançai le meilleur regard noir à la Uchiha, avant de repartir dans ma quête pour retrouver Itachi.
Ma petite expédition ne dura pas bien longtemps, avant que je ne retrouve mon grand frère en compagnie de son meilleur ami, Kisame.
À mon étonnement, ou plutôt à mon horreur, je retrouvai également à leurs côtés l'affreux garçon aux cheveux blancs et aux yeux d'améthyste.
- Oh! Mais revoilà la princesse, me sourit-il.
Ce n'est que plus tard, que j'appris qu'il se nommait Suigetsu et qu'il était le petit cousin de Kisame.
Étrangement, Suigetsu et moi devînmes rapidement inséparables et pour ainsi finir en tant que meilleur ami.
Tout ça pour dire qu'alors que je m'étendais tranquillement au pied du vieillard, ce crétin de Suigetsu vint m'écraser de bon cœur.
- Suigetsu! Combien de fois, va-t-il falloir que je t'explique que lorsque tu me sautes dessus, une étrange envie de meurtre s'empare de moi et qu'un jour cette envie deviendra un besoin nécessaire ou du moins une pulsion incontrôlable.
- Allons princesse! Tu dis la même chose à chaque fois. Alors que tu sais très bien que tu m'aimes trop pour pouvoir me faire du mal, mon petit Sasu-chan.
- Hn.
- Ah! Non! Tu ne vas pas recommencer!
- … Hn?
-J'en ai plus qu'assez d'entendre ton automatisme à utiliser cet horrible monosyllabe « hn »!
- Hn.
- Ok! Tu veux jouer à ce jeu, hein?
- Hn.
- Princesse, j'ai une idée. Ça t'intéresse?
- Hn.
- Bon, disons que tu viens de dire oui, commença-t-il en me lançant un regard exaspéré. En fait, il s'agit plutôt d'un pari.
- Explique…
- Hehe ! Je savais que cela t'intéresserait. Je te paris que tu ne pourras pas réussir à ne pas utiliser de « hn » pour une durée de… hum… disons de trois jours.
- Et qu'est-ce que j'y gagne?
- Si tu gagnes, je m'engage à sortir avec Karin durant un mois entier et à te donner 100 $. Cependant, si je gagne…
- Sui, es-tu obligé d'insérer des pauses inutiles pour créer un supposé suspens? À quoi ça sert? Ce n'est pas comme si tu avais une audience qui s'intéresse à ce que tu dis…
- Cependant, si je gagne, poursuivit-il en me jetant un regard noir avant de poursuivre, tu vas devoir aller voler le corrigé de l'examen de biologie de la semaine prochaine.
- Sui… Étais-tu vraiment obligé de choisir l'examen d'Orochimaru? Tu sais bien qu'il me jette des regards étranges et qu'il s'amuse à « effleurer » mon dos quand je passe près de lui.
- Je ne vois pas de quoi tu te plains. Karin aussi est folle et elle est ma conséquence, donc je ne vois pas le prob… Ooooh!
- Ooooh, quoi? demandai-je en l'imitant sarcastiquement.
- Je comprends, Sasuke… Tu as peur n'est-ce pas, petite princesse?
- Va chi….
- Tsut. Tsut, fit-il en plaçant son doigt sur mes lèvres. Ce n'est pas un beau langage pour une aussi jolie princesse telle que toi.
- Sui…
- Alors, princesse? Es-tu prêt à parier?
- Hn.
Merde.
- Oh! Oh! Sasu-chan, il me semblerait que tu as déjà perdu.
- Minute, je n'ai jamais dit que j'acceptais…
- Bon, je te laisse une dernière chance, mais le pari commence maintenant.
- H… Ok.
Le sourire qui éclaira le visage de Suigetsu ne m'annonça rien de bon. Il avait bien vu que j'avais failli prononcer le son qui m'était dorénavant interdit.
Et connaissant Suigetsu, je savais qu'il allait installer des espions autour de moi, afin de savoir si je trichais durant le pari.
Je ne fus donc pas surpris, lorsque je vis Juugo m'approcher avec un sourire d'excuse, lorsqu'il prit place à mes côtés avant le début du cours de français.
- C'est bon Juugo, soupirai-je. Je savais déjà que Sui ne me ferait pas confiance.
- Sasu, es-tu sûr que c'était une bonne idée de faire ce pari avec Sui?
Mon visage dû en dire long, car Juugo, avant de se retourner, m'ébouriffa doucement les cheveux avec affection, tentant à sa manière de me montrer son soutien.
Je réussis tant bien que mal à passer à travers ma journée à l'école.
Lorsque je franchis le pas de la porte de ma maison, j'y vis Itachi m'y attendre avec un grand sourire de prédateur. C'était à prévoir.
Suigetsu voulait vraiment gagner ce pari, et ce, à n'importe quel moyen.
Plus que deux jours avant de voir Suigetsu sortir avec Karin, du moins c'est ce que je pensais…
Chapitre 1 terminé.
Voici la nouvelle version de Ce qui arrive lorsqu'une princesse fait un pari, alors qu'en pensez-vous ? Ce premier chapitre est assez semblable, mais j'ai rajouté quelques détails supplémentaires.
PS. : Aucun personnage de Naruto ne m'appartient. Vous n'avez pas idée de tout ce que je ferais faire à Sasuke s'il était mien. *sourire pervers*
(1) : Pour ceux qui ne fonctionnent pas avec le système d'éducation québécois, lorsque l'on est en cinquième année, on est habituellement âgé entre 10 et 11 ans.
