DISCLAIMER : L'univers d'Harry Potter, Tom Jedusor, Poudlard, les différents professeurs, le cadre, les sortilèges et autres appartiennent à J. K. Rowling. Seuls Ulrik et Lux m'appartiennent vraiment.
RATING : K+
NOTE : Désolée pour ce pavé, j'espère néanmoins que ça vous plaira et que vous continuerez à me suivre, cette fanfic devrait être plutôt longue donc il y a de quoi m'occuper et vous occuper aussi ! Bonne lecture :)
THINGS WE LOST IN THE FIRE
Chapitre I
« Préfète ? Comment ont-ils bien pu te choisir comme préfète ? Ce sont les Sangs-de-bourbe qui décident des préfets, c'est ça. C'est pour ça qu'ils ont choisi une Traîtresse à son sang telle que toi ! Tu me dégoûtes. Ne reviens plus jamais à la maison, je ne te considère même pas comme ma fille. Tu fais honte à notre noble famille, mon père Augustus doit se retourner dans sa tombe, et je ne le comprends que trop bien. Des descendants de Peverell, que nous sommes, petite traînée ! Des Sangs-Purs nom de dieu, des vrais ! Des Flint, pas des bouseux de moldus arrivistes ! »
La Beuglante, d'une couleur rouge criarde, arrêta enfin de hurler et retomba sur le sol en une pluie de morceaux de papier déchiré. Lux, un sourire plutôt froid sur le visage, donna un petit coup de sa baguette et les vestiges de la lettre magique disparurent. Avec un soupir, elle se remit à manger avec appétit la nourriture délicieuse préparée par une armée d'elfes de maison, sous le regard des autres élèves. Avides de ragots, l'arrivée d'une Beuglante ne passait jamais inaperçue, et pour cause, peu de sorciers en recevaient… Alors il n'y avait pas vraiment de mal à dévisager avec des yeux ronds ceux qui avaient le malheur de tomber sur une de ces lettres hurlantes. Et puis, il faut dire que le contenu de celle qui venait de décharger son contenu était plutôt intéressant.
Lux, elle, s'en contrefichait. Elle avait bien trop l'habitude des remarques ombrageuses de son hystérique de père, aussi elle se contentait la plupart du temps de hausser les épaules quand ses amis s'indignaient de sa situation familiale et de s'amuser des états d'âme de son paternel Ebenzer Flint, qui avait décidé de la considérer comme traître à son sang depuis que, âgée de 6 ans, elle lui avait avoué son béguin pour un jeune moldu du voisinage. C'était une réaction vraiment exagérée, mais il faut dire qu'Ebenzer aurait préféré un héritier mâle, histoire de perpétuer son nom, et ainsi la lignée pure des Flint. La famille de Lux s'enorgueillissait de plus d'être descendante de la famille Peverell, aussi ancienne que noble. Ricanant à l'idée de son père paradant dans la rue et arrêtant les passants pour leur faire part de son ascendance, elle se resservit une part de pain d'épice, sous le regard légèrement soucieux de son meilleur ami, Ulrik, qui s'inquiétait parfois de l'attitude d'Ebenzer envers elle.
Celle-ci lui adressa néanmoins un petit sourire en enfournant une tranche de gâteau dans sa bouche. C'était une jeune fille d'une quinzaine d'année, à l'épaisse chevelure brune et bouclée et aux yeux d'un vert anis tirant sur le doré. Et comme la lettre venait de l'indiquer, à l'occasion de son entrée en cinquième année à Poudlard, elle avait été choisie pour être préfète des Serdaigles, tout comme Ulrik. Il faut dire que les deux faisaient la paire: l'un était studieux et poli, l'autre téméraire et impertinente. L'un attirait l'attention et bavardait avec tout le monde, l'autre n'était pas très loquace et passait de longs moments seule. De plus, Ulrik avait le don de canaliser Lux. Et de l'obliger à rendre ses devoirs à temps, entre autres talents.
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Une rumeur montait dans les rangs d'élèves, et le préfet des bleus et bronzes leva la tête, contrairement à son amie qui avait le visage résolument baissé sur son assiette. Un adolescent à la haute stature passait entre les tables, assuré, d'une démarche aussi élégante que s'il était un prince. Il s'approchait dangereusement de la table allouée aux Serdaigles… Ulrik commença à hausser les sourcils, avant de reconnaître en l'inconnu Jedusor, le préfet des Serpentards. Il lui adressa alors un hochement de tête amical. Ayant chacun leur succès auprès des jeunes sorcières, une légère rivalité existait entre les deux garçons, encouragée par les potins, cependant le Serdaigle bavardait parfois avec son homologue et avait décidé qu'il l'aimait bien, pour son intelligence comme pour son charisme.
Quelle ne fut pas sa surprise quand il constata que le Serpentard s'arrêtait à son niveau… Il ouvrit la bouche dans le but de lui demander la raison de ceci, mais Jedusor le devança, s'adressant à Lux :
« Excuse-moi, c'est toi à qui on a adressé une Beuglante, n'est-ce pas ? »
La sorcière resta murée dans un silence éloquent, souriant à moitié de façon moqueuse, mais toujours résolument plongée dans la contemplation de son assiette. Jedusor s'était exprimé d'une voix posée, courtoise, mesurée. Le ton était savamment travaillé pour ne laisser transparaître qu'un intérêt poli, et son visage était de même légèrement souriant, engageant à poursuivre la conversation. Bien entendu, puisque Flint avait décidé de considérer son repas comme bien plus important, elle ne pouvait profiter de l'expression de son interlocuteur. Elle se contentait pour le moment d'apprécier sa voix parfaitement dosée, sans se douter vraiment de l'identité du garçon. Lux ne frayait pas avec les autres. Lux connaissait les autres comme eux la connaissait : de nom. Elle, c'était un petit mystère, une sorte d'électron libre, un petit miracle qui ne suivait pas le flot d'élèves, qui se dressait les bras tendus à contre-courant de cette masse hétéroclite de sorciers, seule, résolue dans sa solitude grandissante, dans ce mépris des règles sociales.
Elle prit le temps de savourer une autre bouchée de sa tranche de pain d'épice, qu'elle mangeait à une lenteur calculée, histoire de faire languir l'inconnu qui tentait de l'identifier. Enfin, alors qu'Ulrik s'apprêtait à répondre à sa place, probablement embarrassé face à ce silence et cette situation inattendue, elle se décida à s'exprimer.
« Oui, c'est moi, fit-elle, légèrement abrupte. Pourquoi donc ? »
Disant cela, elle leva la tête, se retrouvant nez à nez avec le préfet des Serpentards. En une fraction de seconde, la sorcière se demanda si la Beuglante allait lui attirer des ennuis... Elle n'avait jamais parlé avec Tom Jedusor auparavant, ni ne l'avait approché, puisqu'elle s'était dérobée au traditionnel speech destiné aux préfets dans le Poudlard Express, obligeant Ulrik à y aller tout seul. Bien que la réputation grandissante du bel adolescent soit arrivée à ses oreilles, elle n'avait jamais éprouvé la curiosité de le voir de plus près. De plus, elle n'avait rien de spécial qui fit que celui qu'on décrivait comme le sorcier le plus doué de sa génération s'intéresse à elle. Et cela lui convenait parfaitement.
C'est pourquoi, sans ciller, elle endura les yeux noirs de Jedusor, qui, sans nul doute, devaient l'examiner dans ses moindres détails, et la beauté froide de son visage pâle encadré par de courts cheveux noirs. Il portait encore quelques traces de l'enfance, mais transparaissaient les prémices d'une perfection encore plus grande. C'était pour le moins perturbant, et pour Lux qui n'aimait pas spécialement la compagnie, être dévisagée ainsi la mettait mal à l'aise. Aussi courte que fut l'inspection du garçon, elle en ressentit des frissons sur son échine.
« J'ai entendu que tu étais de la famille des Peverell… Est-ce vrai ?
— C'est possible, oui. Ca dépendra toujours de qui proviendra la question.
— Tom Jedusor, le… préfet des Serpentards.
— Et bien, enchantée, Tom. Tout Poudlard parle de toi, félicitations.
— Je pourrais en dire autant de toi, vu la litanie de ce matin… Tu t'appelles ?
— Lux. Vu la Beuglante, j'imagine que je n'ai même pas besoin d'ajouter mon nom de famille. »
C'était de loin la discussion la plus inutile qu'elle avait eu depuis longtemps, et étant donné le mal que se donnait la jeune fille pour éviter les discussions, cela voulait dire beaucoup. Ulrik, une main dans ses cheveux blonds en bataille, avait observé l'échange avec une pointe d'intérêt qui était vite retombée, voyant que la conversation ne menait nulle part. Il avait fini par discuter avec d'autres membres de sa maison, tout en jetant de temps à autre des coups d'œil aux deux sorciers.
Brusquement, la préfète des Serdaigles se leva, légèrement agacée par cet échange aussi stérile qu'une lande désertique. Avec un sourire délicieusement moqueur, elle déclara à Jedusor que cela avait été un immense plaisir de le rencontrer, et sortit, sa sacoche de cours sur l'épaule.
« Aujourd'hui, nous allons préparer un Philtre de la Paix ! Rien de tel après l'anxiété du matin, n'est-ce pas, Mlle Flint ? »
Un ricanement se répandit dans la salle de potions, à la réplique du professeur Slughorn. La concernée, elle, se concentra sur la potion demandée, et dans un mouvement brusque, elle ouvrit son manuel, sortit les ingrédients sur la table et se mit au travail, sous le regard amusé de ses compagnons de table et du directeur de Serpentard, qui étouffa même un petit gloussement.
Une heure et demie plus tard, Ulrik rangeait ses affaires, ayant obtenu la légère vapeur argentée que préconisait le manuel. Quelques autres élèves avaient eux aussi eu droit à une vapeur à la teinte semblable, et Slughorn semblait particulièrement satisfait, se promenant entre les chaudrons joyeusement. Lorsqu'il arriva à celui de Lux en fredonnant une vieille chanson, il s'arrêta en ménageant un effet théâtral, comme à son habitude, se penchant sur le contenu du récipient en cuivre.
« Hoho ! Votre potion risquerait plus d'endormir définitivement son destinataire que de calmer son anxiété, Mlle Flint, dit-il d'un ton léger et affable qui fit sourire sa classe.
— Justement. On appelle ça un Philtre de Paix. Ne dit-on pas que la véritable paix apparait dans la mort ? Ou… le sommeil éternel, quelque chose comme ça. »
Le professeur eut un moment de silence figé, et Lux se dit un instant qu'il ressemblait étrangement à la statue d'un vieux morse aux proportions étranges et à la perruque blonde. Elle redouta un instant de faire perdre des points pour sa maison à cause de son impertinence, mais c'était la première chose qui lui était venue à l'esprit. A vrai dire, durant tout le cours, elle avait été si absorbée par des pensées concernant son père et Jedusor qu'elle avait fini par mélanger les deux, et emplie d'une agitation considérable à leur égard, elle avait inconsciemment doublé les doses de manière à créer une potion mortelle qui aurait pu mettre un terme définitif à leur existence.
« Hoho ! En voilà une qui ne manque pas de cran ! 5 points pour Serdaigle, histoire de récompenser cette preuve d'esprit. »
Sur cette phrase, Horace Slughorn conclut son cours, alors que la sonnerie annonçant la fin de l'heure se faisait entendre. Lux n'eut le temps d'apercevoir que la tignasse blonde d'Ulrik tant celui-ci s'empressa de quitter la salle. Il devait probablement avoir un cours de plus, certainement astronomie ou une idiotie du genre. Ils se retrouveraient plus tard, à la salle commune.
La préfète des Serdaigles rejoignit la porte qui débouchait sur l'extérieur, et accueillit la légère bruine qui tombait avec soulagement. Après la salle surchauffée de Slughorn, pleine de vapeurs de potions, la pluie lui faisait du bien. De plus, peu de gens se risquaient dehors lorsqu'il commençait à pleuvoir, on préférait la sécurité du château. Lux se mit à l'abri sous un arbre, et sortit son manuel de soin aux créatures magiques. C'était de loin sa manière préférée, et de plus, elle se montrait particulièrement douée pour apprivoiser les êtres étranges qu'on leur présentait, tout comme elle était brillante en métamorphose.
Au bout d'un moment, Flint se rapprocha du bord du lac et finit par y tremper les pieds. Des sirènes vivaient dans le lac, entre autres, et quelquefois on pouvait voir le reflet de leurs écailles… Elle ne désespérait pas de réussir un jour à leur parler.
La sorcière entendit quelqu'un s'asseoir à côté d'elle, mais ses longs cheveux noirs faisaient barrage tandis qu'elle regardait l'eau, elle ne pouvait voir qui était le perturbateur. Enfin, elle avait des soupçons mais ne voulait pas savoir qui était le crétin qui s'était assis près d'elle.
« Il paraît que tu t'y connais en créatures magiques ?
— Pour quelqu'un qui connait mon nom depuis deux heures, tu sembles bien informé.
— Peut-être bien, fit Jedusor d'une voix sans timbre en esquissant pourtant un léger sourire.
— Hmpf, répondit la Serdaigle sans conviction, même si devant l'attention que lui accordait le séduisant garçon, il était difficile de ne pas fléchir.
— Et… -on sentait qu'il tachait de retenir la pointe d'excitation dans sa voix- c'est pour un devoir… est-ce que tu t'y connais en basilic ? »
