Blabla de l'auteur : Aragorn est un rôdeur. Mais plus que la rigueur de sa vie, il craint les responsabilités qu'il risque de devoir endosser
Donner la vie
Aragorn aimait parcourir les routes pour sauver des vies. Protéger les innocents était plus qu'un devoir, c'était une vocation. Par contre la perspective de donner la vie l'avait toujours angoissé. C'était l'une des raisons pour laquelle il rechignait à l'idée de devoir un jour réclamer sa couronne. Rester coincé sur son trône à devoir organiser la sécurité de ses sujets, au lieu d'aller lui même dérouiller les hordes d'orques n'était pas à son goût. Et parmi les devoirs auxquels un monarque devait se soumettre, il y avait le fait de fournir un héritier.
Le mettre en route n'était pas un problème, surtout si Elrond daignait lui accorder la main de sa fille. Depuis le temps que lui et Arwen s'aimaient, il allait bien devoir se faire une raison. Par contre Aragorn était beaucoup moins enthousiaste en s'imaginant devoir s'occuper d'un bébé. Limite il se sentait plus rassuré à affronter un troll des cavernes. Les enfants étaient des créatures fragiles et déconcertantes. Et s'il savait parfaitement comment faire taire un Uruk-hai, il doutait que faire cesser les pleurs d'un bébé soit une tâche facile, pour ce qu'il en avait entendu.
Et il n'allait sûrement pas essayer de se faire une première expérience, comme il accompagnait le peuple d'Edoras vers le refuge du Gouffre de Helm. Il préférait encore rester à bavarder avec Eowyn, malgré qu'il soit mal à l'aise devant son évident béguin pour lui. Heureusement que Gimli arrivait à la distraire un peu. Il fut soulagé quand femmes et enfants gagnèrent les cavernes et qu'il se retrouva au milieu d'hommes prêt au combat. Là il était à sa place. Tout irait bien.
Trois ans plus tard, tout allait bien pour la Terre du Milieu, débarrassée du "Grand Œil". Par contre le roi du Gondor n'allait pas bien. Pas bien du tout. Arwen était sur le point d'accoucher. Et en plus il ne pouvait même pas aller se cacher dans un coin et noyer son angoisse dans l'alcool en compagnie de Gimli. Arwen tenait à ce qu'il soit près d'elle pour ce moment "magique". Aragorn était sûr qu'il allait s'évanouir, tu parles d'un roi, le médecin et ses assistants devaient bien rire dans son dos. Et il était complètement impuissant à soulager sa femme de la douleur. Il ne voyait pas en quoi se faire broyer la main aidait, mais au moins la souffrance le maintenait conscient.
Puis tout fut fini et le bébé était là, reposant sur le ventre d'Arwen - le médecin avait bien essayé de le lui refourguer mais s'était ravisé en voyant comme il tremblait. Maintenant il ne pouvait que fixer la petite chose gigotante - qui ressemblait plus à une grenouille rose qu'à un enfant à son avis. Il avait toujours peur mais en même temps il se sentait attiré. Le besoin de protéger ce petit être se faisait plus net à chaque seconde, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus nier son instinct paternel. Il caressa avec précaution une petite main, le bébé semblait si fragile quoi que prétende le médecin à propos de son corps vigoureux. Un sourire timide se forma sur ses lèvres. Peut-être qu'il pourrait le faire finalement... s'il survivait aux accolades de félicitations de ses amis par trop enthousiastes.
FIN
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Iroko
