Titre : Le Prix du Sang

Pairing : Snarry principalement, et autres :) [OOC probable]

Rating : M

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, mais l'histoire sort tout droit de mon cerveau dérangé. Enjoy !

Résumé : UA (Snarry) - Les secrets restent rarement longtemps des secrets. Harry l'apprendra à ses dépens. Mais ce qu'il découvrira sera à mille lieux de ce qu'il avait seulement pu imaginer.


Prologue

En cette nuit du trente-et-un octobre, l'obscurité et la sérénité s'étaient fait une place à Godric's Hollow. Charmant nom pour une charmante bourgade du Devon. Aucun élément perturbateur d'aucune sorte ne venait entacher la soirée magnifique d'Halloween qui allait visiblement se profiler au plus tard de la nuit. En cette occasion, la petite Maddy babillait joyeusement entre ses deux parents, la main se de mère dans la sienne et la main de son père caressant tendrement ses cheveux. Le portrait familiale que cette vision engendrait était un pure délice, et Maddy semblait profiter très largement de l'allongement de son couvre-feu habituel en trainant dans la rue afin d'y faire ce que tout enfant de son âge se devait de faire en cette soirée si spéciale : réclamer des friandises. C'était sa première fois, et Maddy était heureuse, car la pèche cette année semblait exceptionnelle, dixit son propre père. Père qui se penchait dans le sac en forme de citrouille que Maddy serra contre elle en lui lançant un œil courroucé. Son père lui lança un regard tendre, et Maddy piocha dedans pour en sortir une friandise choisie par ses soins, une de celle qu'elle n'aimait pas et qu'elle pouvait donc consentir à céder à son père adoré. Celui-ci rigola, comprenant le geste mais ne fit pas le difficile et avala la friandise sous les yeux brillant de sa petite fille. Sa mère ricana également, c'était décidément une délicieuse soirée.
Tout le quartier semblait s'être mit en accord avec cet état de fait. Tout était décoré selon les couleurs de la fête, orange et noir, les maisons, les arbres, la moindre boite aux lettres, et tous les habitants semblaient prendre plaisir à profiter de la brise fraiche qui soufflait, sous la lune bien visible qui semblait prendre soin de tout ce petit monde.

Tom, lui, n'avait pas cœur à se joindre aux festivités. Il n'était pas là pour ça, et ne profiterait donc pas de l'humeur joyeuse qui régnait. Lorsque Maddy croisa son regard dans la rue principale, ses fines mains toujours accrochées à celles de ses parents et un grand sourire s'étalant sur leurs trois visages, elle ne se posa pas plus de question. Alors qu'elle ne comprenait qu'à peine les concepts de bonheur et de malheur, sa seule réflexion interne fut de se dire que l'homme qui venait de les dépasser lentement venait très probablement de passer une très mauvaise journée, et qu'il se déplaçait d'un pas félin vers son lieu d'habitation. Peut-être allait-elle même frapper à sa porte ce soir afin de lui réclamer des friandises. Elle savait d'avance qu'elle ne supporterait pas le regard que cet homme lançait autour de lui, celui qu'elle avait vaguement laissé entrevoir en croisant sa route, mais son père aussi était quelque fois de mauvaise humeur, c'était un truc "de grande personne", ne cessait de répéter sa mère quand elle lui en faisait la remarque. Ses interrogations s'arrêtèrent là et elle s'empressa de franchir le petit chemin fait de pavés qui l'a séparait de la porte d'entrée de la plus proche maison avant de vivement sonner pour se mettre en quête de son dû.

Il y avait un nombre indéfinissable d'enfants comme Maddy dans cette rue ce soir là. Halloween était décidemment une tradition dont tout enfant se devait de participer. Des rires et exclamations s'élevaient ci et là; des gamins croisant des camarades d'écoles, et des parents croisant des collègues de travail. Tom, qui ne participait à aucune conversation, semblait cependant dans son élément, se fondant dans le décor tel un caméléon finement métamorphosé. Son pas léger ne trahissait aucun inconfort d'aucune sorte. Il semblait simplement lui aussi, à sa manière, profiter du léger vent frais et de l'ambiance festive sans toutefois y prendre part.
S'éloignant de la rue principale, il bifurqua dans une ruelle plus sombre à sa droite, et les rires commencèrent à s'estomper légèrement, à mesure qu'il s'éloignait. Il semblait connaître l'endroit comme sa poche, et quiconque ayant croisé son chemin n'aurait pu envisager le contraire. Tom pourtant ne connaissait pas vraiment Godric's Hollow. C'était même la première fois qu'il y mettait les pieds. Mais il avait longtemps étudié la cartographie de la région, du secteur, de ce fameux petit village puis avait entreprit d'en apprendre le moins secret, le moindre recoin, la moindre brindille pour que ce soir, tout se passe dans les meilleures conditions possibles.
Il parcourra encore plusieurs ruelles, toujours avec cette nonchalance perturbante si l'on tenait compte de la raison pour laquelle il se trouvait ici, s'enfonçant plus encore dans des recoins reculés du village, là où les maisons se faisaient plus rares, plus secrètes entourés d'arbres massifs, entourées d'intimités. Pour finir par la trouver.

La maison qu'il cherchait, celle dont il connaissait tous les secrets. Le nombre de pièces qui l'a composait et le nombre de fenêtres présentes dans celles-ci ; le nombre de portes les ouvrants, le nombre exact de marches que possédait l'escalier permettant l'accès à l'étage supérieur. Il connaissait également l'accès aux galeries souterraines de la maison, servant de protection éventuelle aux habitants, et savait également par quel moyen on accédait au grenier. Cette maison n'avait absolument plus la moindre inconnue pour lui, il la connaissait probablement mieux que sa propre demeure et il était bien entendu informé des personnes qui l'habitaient. C'était même précisément la raison de sa venue ici.

James. Sa femme Lily, connue sur les bancs de l'école. Et depuis peu, le petit Harry, premier né de la famille.

Tom ne connaissait que James. Il avait entendu parler de Lily, et venait tout juste de prendre connaissance de la naissance de leur fils.

Cela allait probablement lui compliqué la tâche. Mais qu'importe, il était prêt à pallier à toute éventualité.

Après un dernier coup d'œil autour de lui, lui apprenant qu'il était bien le seul être à quelques mètres à la ronde, il franchit tranquillement l'allée centrale du jardin pour s'arrêter sous le perron. Il réajusta sa veste sur ses épaules, et passa une main dans ses cheveux. Puis il passa une main dans la poche arrière de son jean et saisi l'objet qui s'y trouvait. Gardant cette dernière cachée derrière lui, il utilisa la seconde pour indiquer sa présence à la porte et sonna. Il entendit la voix douce et mélodieuse d'une jeune femme qui cria un vague « James, va ouvrir s'il te plait, je suis occupée ! ». Tom ne l'avait pas seulement envisagé, il avait vaguement espéré que les choses tourneraient de cette façon. Un sourire honnêtement heureux se placarda sur son visage.

Sourire qui ne changea pas d'un millimètre quand la porte s'ouvrit sur le propriétaire des lieux dont le sang se glaça d'effroi en avisant l'homme qui se tenait devant sa porte.

« Bonsoir, James. »

Il fit un pas en arrière, le cœur battant à tout rompre, puis réagit rapidement en fermant la porte et en hurlant par-dessus son épaule « Lily ! Prends Harry et partez ! ». Tom prit cependant les devants en bloquant la fermeture de son pied, et dégagea de son dos l'arme à feu qu'il avait empoigné précédemment. Il repoussa violemment la porte et James recula sous la surprise. Il le savait pourtant, l'homme était fort. James trébucha sous le choc et se stabilisa avant de tomber en arrière.

« Tu m'as défié, James. Même toi tu sais que je ne peux pas laisser passer cela, n'est-ce pas ? »

James releva la tête et la première chose qu'il vit fut le canon d'une arme à feu, directement pointé sur lui. Cette fois, son cœur s'arrêta de battre. Il pensa tout d'abord que la peur l'avait tout simplement paralysé, avant de rencontrer la douleur caractéristique de la peau déchiqueté par l'intrusion d'une balle brûlante. Le coup était parti si vite qu'il ne l'avait même pas entendu.

Une sourde angoisse le gagna quand il entendit le bruit de pas précipités derrière lui. Il aurait voulu lui crier de ne pas approcher, et de faire ce qu'il avait demandé plutôt, à savoir fuir ce monstre et sauver son fils. Son cri déchirant fut la dernière chose qu'il perçut avant de s'effondrer sur le sol, sans vie.

Tom, fier de lui, releva la tête lentement vers la charmante Lily, perchée en haut de la première rangée d'escaliers, les larmes aux yeux. Plus son sourire grandissait, plus ceux de Lily s'écarquillaient de terreur.

« Lily, je présume? James m'a beaucoup parlé de vous. Je suis enchanté de faire enfin votre connaissance. »

Son simple prénom, plus que tout le reste de la phrase, prononcé avec tellement de douceur lui promettant probablement une mort aussi rapide que celle de son mari suffit à lui rendre la mobilité qu'elle semblait avoir perdu en suivant la chute de James sur le sol de l'entrée.

Elle remonta précipitamment en claquant une porte. La porte numéro quatre sur le plan de Tom, après celles de l'entrée, du salon et de la cuisine. Il y en avait quatre autres qui l'attendaient là-haut. Il se rappela que la chambre du petit se trouvait au fond du couloir, porte numéro six. L'accès au grenier se faisait par la chambre d'ami, porte numéro huit. Il ne fallait à Lily, depuis l'escalier, qu'approximativement une minute pour franchir la chambre de son fils avant de s'y rendre, puis une autre minute pour enclencher le mécanisme qui amorçait la descente de l'escalier permettant l'accès sortie numéro trois de la maison. Il lui faudrait un peu moins de trois minutes pour gravir l'escalier, ses mouvements ralentis par la présence de son fils pleurant dans ses bras mais Tom ne lui en laisserait même pas le temps. Il s'élança à sa suite rapidement et grimpa les escaliers deux à deux.

Arrivant devant la porte qui venait d'être fermée par la jeune femme, il essaya de l'ouvrir, ce qui se solda par un échec. Lily avait pris le temps de la fermer à clef. Un léger rire retentit dans le couloir, Tom trouvait Lily amusante. Il l'a remercia silencieusement de réduire elle-même son espérance de vie. Le coup d'épaule qu'il lui donna ne la fit pas bouger d'un millimètre. Elle était résistante, cette foutue porte. Il réessaya encore, et encore, et perdit patience en peu de temps. Car du temps, il n'en avait plus beaucoup. Rageusement, il ressortit son arme de sa veste. Un coup de feu sur la serrure de la porte et un violent coup de pied dans celle-ci firent sursauter la jeune femme penchée au-dessus du lit de son fils. Le pauvre Harry, perturbé par les bruits secs et brutaux qui retentissaient, était en larmes.

Elle s'apprêtait à le prendre dans ses bras pour l'emmener loin de cet enfer quand Tom entra dans la pièce. Lily se plaça tout de suite devant lui, bloquant la vue de son fils de cet être ignoble. Espérant gagner du temps, dans l'espoir que quelqu'un vienne ce soir, que quelqu'un dans le voisinage ait entendu les bruits inhabituels qui s'élevaient dans la maison, Lily bafouilla :

« Vous êtes ... Vous êtes Tom Jedusor, n'est-ce pas? Pourquoi ... ? James … Pourquoi l'avoir ... tué? »

Ce dernier mot fut prononcé dans un souffle, n'osant encore y croire. C'était trop rapide, trop brutal, trop irréel alors que la journée avait été d'un pur bonheur. James, en cet instant, ne pouvait décemment pas se trouver au rez-de-chaussée, allongé sur le sol et baignant dans son propre sang.

« S'il ne vous a rien dit, je vous suggère de lui poser vous-même la question lorsque vous le verrez. Mes respects à ce cher James. »

C'est avec ce troisième coup de feu en l'espace de quelques minutes que Lily s'écroula à son tour sur le sol. Le petit Harry, tenant les barreaux de son lit avec force, pleura plus encore en appelant sa mère via des gémissements plaintifs. Malheureusement pour lui, les yeux magnifiques dont il avait hérité se fermèrent déjà pour ne plus jamais s'ouvrir.

Tom se sentait maintenant soulagé. Tout s'était déroulé selon ses estimations, et il lui restait maintenant plus que le plus simple à faire. En effet, existait-il quelque chose en ce bas monde de moins dangereux qu'un pauvre nourrisson ?

D'une cruauté sans nom, Tom leva une fois encore son arme devant cet être sans défense et de la même façon que toutes les fois où il dut faire usage de cet objet mortel, il tira, sans la moindre hésitation. Harry, deux lignées silencieuses glissantes sur ses joues, ferma les yeux au cliquetis étrange qui en résulta, pour finir par les rouvrir quelques secondes plus tard.

Tom ne souriait plus.

Tom venait de faire une erreur.

Il avait, comme à son habitude, tenu à voyager léger et n'avait emporté avec lui que le strict minimum. Sa veste en cuir, volée à son père après l'avoir assassiné, son paquet de cigarettes toujours à moitié plein, et le chargeur de son arme rempli avec le nombre exact de balles dont il avait besoin pour effectuer sa besogne.

Seulement, sa seconde précieuse balle avait vulgairement servi à démonter la serrure que Lily avait pris le temps de fermer à clef. Dans sa volonté de tuer rapidement la jeune femme, il avait, lui, oublié ce petit détail. Détail qui lui faisait maintenant défaut. Il rangea rageusement son arme dans la poche arrière de son jean, sa place attitrée. Puis il se mit à réfléchir.

Les possibilités étaient nombreuses, pour ne pas dire quasi infinies. Mais aucune d'elle ne plaisait à Tom. Il avait toujours tué ses victimes avec cette arme et aucune autre.

C'était important pour lui. C'était son rituel, ses habitudes. Et il détestait par-dessus tout être obligé de changer ses habitudes.

Il jeta de nouveau un regard au garçonnet qui reniflait encore de temps à autre, ne comprenant probablement rien à ce qui était en train de se passer. Puis un nouveau sourire s'étala sur son visage, le sourire pervers d'un prédateur qui venait de trouver une proie, et qui allait s'amuser un peu avec avant de la dévorer. Cela pourrait être intéressant, qui sait ?

Tom enjamba le corps inerte de sa pauvre mère et s'approcha de lui. D'une caresse qui se voulait apaisante, il lui ébouriffa ses cheveux gentiment. Harry frissonna.

« Tu es un petit être bien chanceux, Harry. »

Au fond de lui, Tom espérait qu'une fois loin de cette maison, dans quelques années, il aurait le plaisir de revoir le garçon, et il s'imagina prendre plaisir à lui avouer qu'il était celui qui avait abattu ses parents de sang froid. C'est une situation qui ne s'était jamais présentée à lui, et il avait déjà hâte d'y être. Ses yeux brillèrent d'anticipation et son sourire sadique s'élargit plus encore.

« Mais pour cela, il va falloir que tu te souviennes, Harry. Je me dois de te laisser un petit pense-bête, pour que tu ne m'oublies jamais. »

Alors que le calme était revenu dans la maison des Potter, un bébé hurla de douleur alors que Tom s'évertuait à lui laisser une marque, la sienne. Cette cicatrice, Harry la gardera probablement toute sa vie, et Tom jubilait à cette idée.

Cet idiot de James Potter avait à présent bien largement payé la dette qu'il avait contracté envers lui ; Tom en était plus que satisfait. Une pendule sonna gravement dans le silence qui régna ensuite. Tom quitta la demeure, sifflotant, le pas léger.

Le lendemain, ce fut Tatiana Milton, la vieille voisine des Potter qui trouva la porte d'entrée ouverte, James et Lily Potter assassinés dans leur propre maison, et un Harry Potter ensanglanté et inconscient qui portait maintenant une cicatrice en forme d'éclair sur le front.

Cette nuit-là, dans le charmant village de Godric's Hollow, deux meurtres avaient été perpétré et un enfant était devenu orphelin.