Tous les soirs, la même chose se reproduit. Le château est endormi depuis longtemps. Dumbledore travaille dans son bureau, calme. Une pensée sournoise vient alors se glisser dans son esprit. Il essaie toujours de la repousser mais rien de peut faire taire cette voix qui murmure « il est là, au bout d'un couloir, si accessible ». À chaque fois il lutte, à chaque fois il cède. Il finit par se lever, et se dirige vers la salle qui contient le miroir. Durant le trajet, le combat continue. Il essaie de se convaincre lui-même. Il veut revoir sa sœur, son frère. Il aimerait tellement le vouloir qu'il y croie presque.

Mais arrivé devant le miroir, il voit toujours la même personne. Gellert Grindelwald. Il voudrait le haïr, il le voudrait tellement. Mais c'est impossible. Il sait que tout est de la faute de Gellert, il sait combien de mal il a fait au monde. Son esprit lui hurle de haïr cet homme. Mais son cœur en est incapable. Il l'aime. Depuis toutes ces années, depuis le premier jour, jamais il n'a cessé de l'aimer. Chaque soir, devant ce miroir, Albus est vaincu pour son amour. Chaque soir il pleure d'être aussi faible.

Mais une fois les larmes passées, il ne peut s'empêcher de rester. Il contemple chaque détail du visage qui n'est pas son reflet. Chaque soir il découvre une nouvelle image de Gellert. Jeune ou adulte, heureux ou triste, sage ou sensuel, malicieux ou mélancolique, très habillé ou peu vêtu, peu importe. Il lui fait toujours le même effet. Chaque soir, Albus passe sa main contre la surface froide du miroir. Des souvenirs lui reviennent, les meilleurs comme les pires. Il les accueille tous. Il se sent enfin apaisé.

Il quitte la salle lentement, retournant à son bureau. Il se sent calme et serein. Il se sent fort. Il se dit qu'il est guéri de son amour, qu'il en a fait le deuil. Il se dit que le lendemain, il ne reviendra pas voir le miroir. Il pense qu'il n'en aura pas besoin et que désormais, que le reflet lui montrera sa famille. La petite voix au fond de lui murmure que c'est faux et qu'il le sait. Mais cette petite voix se tient tranquille. Jusqu'au lendemain.


Alors qu'est ce que vous en pensez? Plus crédible qu'une paire de chaussettes non?