© 2006 FastForward

Note de l'auteur : Yo ! Comment ça va ? Avant de commencer, quelques précisions.

De un, je ne parle pas du tout japonais (c'est triste, je sais. Ça fait mal). Ainsi, j'ai décidé d'éviter de me ridiculiser ou d'insulter quiconque parlant japonais ici, et j'ai tout mis en anglais. Ainsi, il n'y aura aucun suffixe aux noms et certains mots seront traduits dans leur équivalent anglais. Par exemple :
Dobe - Loser
Usuratonkachi -
Abruti
Teme –
Bâtard et/ou Enfoiré

De deux, ceci est un AU. J'allais placer l'histoire en Amérique voire au Japon, mais puisque je n'y connais rien au fonctionnement de leurs universités, ni ce qu'elles offrent ou quoi que ce soit, j'ai abandonné l'idée et ça se passe donc au Canada, dans une université que je connais (UBC). Leur nationalité ou autre ne sera pas mentionnée de toute façon, donc on s'en fiche un peu, je voulais juste que vous le sachiez.

Maintenant que tout cela est clair, j'espère que vous apprécierez l'histoire.

Disclaimer : Naruto et ses personnages appartiennent à K. Masashi. La seule chose qui m'appartient est l'intrigue. Je n'en tire aucun bénéfice, donc ne m'en faites pas un procès, vous n'en tirerez pas grand-chose. Merci !

Avertissements pour ce qui va venir. Pas tout de suite, mais à un moment ou un autre :

- Yaoi. Si vous n'aimez pas ça, ne lisez pas.
-
Jurons. Des tas et des tas de jurons. Kiba est mal élevé.
-
Automutilation. Par cela, j'entends surtout tentatives de suicide et famine auto-infligée.
-
Mort. Malheureusement, oui, les gens meurent.
- OOC.
C'est parfois inévitable et je suis désolée, j'essayerais de ne pas les faire trop OOC, mais je sais avec certitude que Sasuke le sera de temps en temps. Et Genma...TRÈS OOC... Je me suis tellement amusée quand j'ai écrit son personnage...

Désolée, c'était très long. Passez un bon moment.

Note de la traductrice : Bon, tout est dit là-haut par l'auteur. Si vous voyez une erreur de traduction ou que vous avez simplement un petit commentaire à faire, je recevrais avec joie n'importe quelle review ^^

Ça, et l'inévitable disclaimer : Je suis pauvre. Je ne possède ni Naruto, ni les personnages, ni même l'intrigue. C'est tellement triste. Une petite pièce s'il vous plaît ?

Allez, place au spectacle.


"Oh, purée, mamie." Naruto Uzumaki se frotta l'arrière du crâne, fixant la lettre dans sa main. "Tu l'as fait exprès."

Hitomi Uzumaki lui lança un sourire malicieux avant d'adopter un air innocent, "Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Oh arrête ça, je sais que c'est toi qui a demandé à Tsunade de faire ça !" fit Naruto en pointant un doigt accusateur dans sa direction, la lettre écrasée dans son poing serré.

Hitomi continua simplement de sourire. Après tout, ce n'était pas de sa faute si Tsunade Sannin était la directrice de l'Université de la Colombie-Britannique. Le fait qu'elle considère Naruto comme son propre petit-fils n'était certainement pas de sa faute non plus. Et — ok, peut-être que c'était bien elle qui l'avait invitée à prendre le thé pour discuter de leur inquiétude commune envers Naruto, mais honnêtement ! Elle aimait son petit-fils et elle voulait qu'au moins une personne apprenne à le connaître avant de le juger. Si le seul moyen d'y parvenir était qu'il vive avec un colocataire, il en aurait un.

Naruto grogna en se frottant vigoureusement le crâne. Il avait assez de problèmes à l'école et avait espéré avoir sa propre chambre pour échapper aux regards. Il s'était habitué aux surnoms vicieux, c'étaient les regards qu'il n'aimait pas. Il avait l'impression que les gens croyaient pouvoir le faire disparaître s'ils le fusillaient du regard assez longtemps. Et puis, il y avait aussi les autres regards — les regards adorateurs. Les regards remplis d'amour pour l'homme que fut un temps son père. 'Fut un temps' puisqu'il était mort, désormais. Mort en tuant un monstre, sauvant et détruisant la vie de son fils au même moment.

Le père de Naruto était un célèbre policier scientifique, Arashi Uzumaki, qui avait sauvé de nombreuses vies en attrapant — et tuant — un tueur en série plutôt connu. Ce tueur en série s'avéra être sa propre femme, qu'il parvînt tout juste à empêcher de tuer Naruto avant qu'ils ne se tirent dessus. Minako Uzumaki mourut sur le coup, une balle ayant traversé sa poitrine. Arashi mourut sur le chemin de l'hôpital, serrant désespérément son fils de deux ans contre son torse.

Et ainsi, la vie de Naruto fut à la fois sauvée et détruite. Ceux qui ne l'aimaient pas pour être le fils d'un héros le haïssaient pour être le fils d'une meurtrière.

Et voilà que maintenant, il ne pourrait plus s'isoler quand il en ressentirait le besoin. Il retournerait dans sa chambre, mais quelqu'un d'autre se trouverait à l'intérieur. Il aurait même plus de chances d'être seul dans les toilettes !

"Je ne veux même pas vivre au campus." marmonna Naruto, froissant la lettre et la jetant en direction de la poubelle. Elle atterrit pile poil au centre de la corbeille, ce qui le fit sourire.

"Naruto, on en a déjà parlé." soupira Hitomi en s'asseyant lourdement, se pinçant l'arête du nez. Elle était soudainement prise de vertiges.

Naruto se retourna pour protester et ses yeux s'écarquillèrent quand ils se posèrent sur sa grand-mère, "Je suis désolé ! Je suis désolé, mamie." Il se pressa à ses côtés. "Je suis désolé, je ne voulais pas te contrarier."

"Oh, chut. Je ne suis pas en sucre." répondit Hitomi en souriant faiblement.

Naruto sortit de la cuisine, se dirigeant rapidement vers le placard se trouvant près de la porte. Il en sortit différentes boîtes de médicaments, prenant une pilule de chaque, avant de les apporter à sa grand-mère avec un verre d'eau.

"Merci, Naruto." Elle sourit avec gratitude en avalant les pilules une par une.

"Ça va aller, hein ?" murmura Naruto, la regardant attentivement à la recherche du moindre signe lui indiquant d'appeler le docteur. Hitomi lui fit un signe de main apaisant tout en finissant son verre d'eau.

"Ça va, ça va." Elle posa le verre vide sur la table.

"Tu vois, c'est pour ça que je ne veux pas aller vivre là-bas. Tu as besoin de moi pour—"

"J'ai besoin que tu arrêtes de t'inquiéter." Hitomi posa les mains sur les épaules de Naruto, le secouant un peu. "J'ai besoin que tu t'inquiètes pour toi-même, pour une fois. Toute ta vie, tu ne t'es occupé que de moi. Maintenant, il est temps que tu t'occupes de toi." Elle glissa doucement une main contre sa joue balafrée, grimaçant intérieurement quand ses doigts touchèrent les cicatrices. "De plus," continua-t-elle gaiement, "tu ne seras qu'à deux heures de route. Voire même une seule, avec ta façon de conduire." taquina-t-elle. Naruto eut un sourire en coin.

C'était vrai. De Mission jusqu'à UBC, il n'y avait qu'environ deux heures de route si la circulation n'était pas mauvaise. Et puis, Naruto avait cette manière de mettre le feu aux roues quand il conduisait, ce qui lui permettrait de diviser par deux le temps pour rentrer à la maison, si le besoin s'en faisait sentir — et même quand ce n'était pas le cas.

"J'ai juste..." Naruto se tut, retournant à leur conversation d'origine. "Je ne veux pas qu'on me fixe sans arrêt. Je n'ai pas envie de ressentir cette aura de haine, même dans ma propre chambre."

Hitomi ébouriffa ses cheveux et Naruto retint l'envie de se reculer, mais lui fit sentir son mécontentement en plissant les yeux.

"Tu es un bon garçon, Naruto." insista Hitomi. "Il est temps que les autres le réalisent." Naruto ne rajouta rien.


Sasuke Uchiha ouvrit la porte de sa nouvelle chambre, inspectant les lieux avec ennui. Un colocataire, pensa-t-il avec colère. Pourquoi je dois me coltiner un foutu colocataire ? Cette pensée lui revenait à l'esprit à chaque fois qu'il ouvrait la porte, même si ledit colocataire n'était pas encore là.

Sasuke avait emménagé une semaine auparavant, étant en quelque sorte de la famille d'un professeur de l'université, ce qui lui accordait certains privilèges. Sa moitié de chambre était parfaitement bien rangée, mais il souhaitait toujours avoir eu le droit à une chambre simple. Si ce n'était pour son 'incident', il l'aurait probablement eue. Cependant, puisqu'il avait encore essayé de se suicider durant ces trois derniers mois, son tuteur avait décidé qu'il serait pour le mieux qu'il ait un colocataire. C'était une façon indirecte de lui dire "Je te surveille."

Sasuke soupira en posant ses clés sur l'étagère près de l'entrée, fermant la porte. Il envisagea un instant d'installer une séparation dans la pièce, mais il n'avait pas envie de s'embêter avec ça. Il attendrait que son colocataire le fasse et, avec l'aura 'parle-moi-et-je-te-tue' de Sasuke, il n'aurait pas à attendre longtemps.

Pourquoi la pièce n'avait pas de séparation du tout, il ne le savait pas, mais il allait définitivement se plaindre à ce propos quand les surveillants du dortoir se montreraient.

Le portable du brun sonna et il fut tenté de l'ignorer, mais il savait que cela ne servirait à rien, l'autre homme ne ferait que se pointer pour voir comment il allait. Soupirant, Sasuke sortit donc l'appareil tant haï de sa poche, ouvrant le clapet avant de le coller à son oreille.

"Comment vas-tu, Sasuke ?" demanda son tuteur de son habituel ton ennuyé.

"Bien." fut la réponse machinale de Sasuke.

"Comment est la chambre ?"

"Elle manque d'intimité." grommela le brun.

"Avec toi, l'intimité est dangereuse, Sasuke."

"J'ai dit que je ne le referai plus." répondit Sasuke d'un ton égal. Un soupir se fit entendre.

"Sasuke, tu me sors toujours la même rengaine depuis dix ans. Je n'y crois plus et, si nous ne vivions pas si loin, j'aurais préféré que tu restes à la maison. Comme ce n'est pas possible, je vais devoir me contenter d'habiter au bout de la rue."

Kakashi Hatake était le tuteur légal de Sasuke, et ce, depuis les dix dernières années, depuis que son grand frère, Itachi — toujours en fuite — avait tué le reste de leur famille. Obito, le cousin de Sasuke, était son véritable parrain, mais il était mort dans des circonstances étranges au lycée. Kakashi étant son meilleur ami, il avait hérité de son privilège. L'homme aux cheveux argentés était considéré comme un membre de la famille par les Uchiha, bien heureusement pour Sasuke, parce qu'il aurait atterri dans une famille d'accueil dans le cas contraire.

Bien sûr, l'obtention de sa garde ne fut pas aisée, Kakashi n'ayant pas encore dix-neuf ans à l'époque, mais avant que la justice ne puisse prendre une décision à ce sujet, il fêta son anniversaire ; l'affaire fut classée et Sasuke emménagea avec lui.

Être un génie l'aida beaucoup, étant déjà à sa quatrième année d'université quand le brun fut placé sous sa garde. Un an plus tard, il devint professeur d'anglais dans cette même université : UBC.

Durant l'année, Kakashi faisait généralement le déplacement entre UBC et leur maison en Victoria, mais seulement parce qu'il commençait à onze heures et finissait à dix-neuf heures, lui laissant assez de temps pour faire l'aller-retour. Avec Sasuke qui commençait à huit heures, ce n'était plus une option et il avait demandé à résider dans les quartiers des professeurs pour rester auprès du jeune homme.

De ce fait, Sasuke était non seulement coincé avec un colocataire, mais aussi avec son tuteur surprotecteur vivant au bout de la rue.

"Je peux au moins avoir ma propre chambre ?" La prise de Sasuke se resserra sur son téléphone.

"Non, Sasuke. Je me suis assuré de te trouver un colocataire qui ne te dérangera pas trop. Il est censé être assez réservé, la plupart du temps. Il s'excite et est heureux quand il est en contact avec des gens, mais te connaissant, ton Regard Qui Tue le fera garder ses distances."

"Exactement, donc pourquoi s'embêter à m'en trouver un si je vais le faire fuir ?"

"Parce que ça me rassure." répondit Kakashi d'une voix traînante.

"Hn." Sasuke se dirigea vers son bureau et alluma sa lampe. "Ce sera tout ?"

"Ouais, ce sera tout." Sasuke raccrocha aussitôt, balançant son téléphone sur l'étagère où se trouvaient ses clés.

Avec un cri de rage, il se retourna et frappa dans le mur en béton, grimaçant quand la douleur envahit son bras. Il serra sa main contre son torse, du sang s'écoulant doucement de petites coupures.

"Je te hais." murmura-t-il, une image de son frère traversant son esprit. "J'espère que tu es en vie et bien portant, parce qu'il est hors de question que quelqu'un ne te tue avant que j'en finisse avec toi."

Décidant de savourer le silence du dortoir — silence qui n'existerait plus le lendemain — Sasuke attrapa une serviette et ses clés, se dirigeant vers la salle de bain pour prendre une douche.


"Naruto." Un grognement se fit entendre depuis une large pile de couvertures. "Naruto."

"Encore cinq minutes." La pile de couvertures bougea quand le corps blotti à l'intérieur se retourna.

"Naruto, Jiraiya arrive avec son pick-up et tu le connais. Si te le fais attendre trop longtemps, il s'en ira sans toi." Naruto soupira et se dépêtra de ses couvertures. Une fois sorti du lit, il se dirigea vers sa salle de bain. Hitomi ferma la porte de sa chambre pour aller lui préparer son petit-déjeuner et, avec de la chance, réussir à faire patienter Jiraiya avec des pancakes et du café.

Naruto soupira en se brossant les dents, se frottant les yeux avec flegme pour en effacer toute trace de sommeil. Il allait prendre tout son temps dans la salle de bain aujourd'hui, sans se soucier de la présence de Jiraiya Sannin. Le pervers qui servait de grand frère à Tsunade pouvait bien attendre tandis qu'il savourait sa dernière journée dans sa propre salle de bain. A compter de ce soir, il en partagerait une avec vingt autres mecs. Autant dire qu'il n'était pas pressé.

Après avoir pris une douche et en avoir terminé avec sa préparation matinale, il enfila un jean et un t-shirt orange avant de descendre les escaliers, ses cheveux humides mouillant son col.

"Oh, pour l'amour de dieu, quel âge as-tu ?" Hitomi sortit un torchon d'un placard et essuya vigoureusement les cheveux de Naruto tandis qu'il s'attablait, grognant un bonjour à Jiraiya, qui lisait le journal.

"Hey, gamin." fit Jiraiya avec un sourire en coin, posant le journal sur la table et attrapant sa tasse de café. "Tsunade m'a dit qu'elle s'était assurée de te mettre dans mon TD d'anatomie."

"Oh joie." marmonna Naruto, croquant dans un pancake.

"Hm—Je m'attendais à plus d'enthousiasme." admit Jiraiya.

"Le fait d'avoir un colocataire lui est resté au travers de la gorge." dit Hitomi en fronçant les sourcils devant les cheveux de Naruto, essayant d'aplatir les mèches humides qui semblaient persister à se rebeller et pointer dans tous les sens.

"Aw, allez, gamin. Ça sera drôle." Naruto ignora le vieil homme, prenant une gorgée de son jus d'orange.

Jiraiya soupira et secoua la tête. Lui et Tsunade connaissaient Naruto depuis sa naissance. Jiraiya était le professeur préféré du père de Naruto et c'était lui qui avait poussé Arashi vers la médecine légale. Jiraiya considérait Naruto comme un petit-fils très têtu — même s'il préférait admettre le considérer comme un fils ; cela le faisait se sentir moins vieux.

"Est-ce que Orochimaru sera un de mes profs ?" demanda Naruto. Jiraiya grimaça, maudissant Tsunade pour ne lui avoir rien dit. Remarque, qui voudrait volontairement subir de plein fouet l'explosion de colère qui en découlerait ?

Orochimaru Sannin était le benjamin de leur famille et, contrairement à Tsunade et Jiraiya, il détestait Naruto. Ils suspectaient que cela venait de sa haine envers Arashi pour avoir réussi là où Orochimaru avait failli. C'était une rancune stupide, mais là encore, le plus jeune des trois n'était pas réputé pour son intelligence. Il était méchant, injuste et généralement désagréable, peu importe qui tu étais.

"Jiraiya ?" L'homme aux cheveux blancs leva les yeux vers Hitomi qui le fixait avec insistance. Il allait le savoir tôt ou tard, de toute manière. Soupirant, Jiraiya prit une gorgée de son café avant de répondre.

"C'est ton professeur de chimie." dit-il précipitamment entre deux gorgées.

"Quoi ? "

Bien que les deux adultes s'y attendaient, ils sursautèrent à la violente exclamation. Son jus d'orange se renversa presque quand il abattit ses poings sur la table, mais il fut sauvé en se ré-équilibrant de lui-même. Le sirop, cependant, ne survécut pas à l'assaut et se renversa sur la table, se répandant lentement sur la nappe.

"Il est le meilleur dans son domaine."

"Et il refusera de me faire passer sans aucune raison !" le contredit Naruto avec colère.

"Tsunade ne le laissera pas faire, chéri." Hitomi frotta doucement les bras musclés de Naruto. "Elle s'assurera qu'il te traite avec justice."

"Avec justice mon cul, oui !"

"Langage, Naruto." siffla Hitomi.

"Désolé." grommela Naruto.

"Tout ira bien, Naruto. Tu verras." Hitomi tapota gentiment son épaule avant de commencer à nettoyer la nappe. Naruto baissa les yeux sur son assiette, soudainement plus si affamé que cela.


Sasuke ne savait pas s'il devait crier ou frapper quelqu'un. Si les personnes dans le couloir pouvaient être ne serait-ce qu'un peu plus bruyantes, elles défieraient les lois du son. Elles criaient, claquaient les portes, grognaient, et se plaignaient, et gémissaient, et Sasuke allait tous les tuer ! D'accord, personne ne devrait déjà vivre dans la Résidence, mais— il était huit heures du matin, pour l'amour de dieu !

Sasuke se retourna et poussa un cri en manquant de tomber de son lit. Jurant dans sa barbe, il se colla contre le mur pour éviter de s'écraser un mètre plus bas. Avoir des lits aussi hauts pouvait être utile, oui, car cela permettait de mettre des rangements en dessous, mais il y avait de foutus risques d'accident ! Sasuke pouvait aisément s'imaginer tomber du lit et s'ouvrir le crâne.

Remarque, songea le brun en se redressant, ils ne penseront pas à un suicide si je meurs en tombant du lit. À un accident plutôt étrange, peut-être, mais le suicide ne leur viendra pas à l'esprit. Il grogna aussitôt après, se rappelant que Kakashi saurait, lui. Mais bon, qu'est-ce que l'homme aux cheveux argentés pourrait y faire ?

Sortant de ses draps, Sasuke se glissa au bout du lit et sauta sur le sol. Il refit rapidement son lit avec une précision militaire, s'assurant que chaque coin soit bien droit et bien coincé et que les draps n'étaient pas froissés. Satisfait de son travail, il se dirigea vers son placard pour en sortir un jean et un t-shirt bleu. Il les enfila, attrapa ses clés, son portable et son portefeuille et les rangea dans sa poche. Il jeta un coup d'œil à son reflet dans le miroir derrière la porte, satisfait de ses cheveux bien coiffés, bien qu'il sorte à peine du lit. Il avait utilisé assez de gel pour qu'ils restent en place plusieurs jours, de toute façon.

Décidant qu'il ne voulait pas être là quand son colocataire débarquerait, Sasuke ouvrit la porte et sortit de la pièce. Il verrouilla la porte derrière lui, ignorant tous ceux qui le saluaient et s'avança rapidement dans le couloir, s'assurant de ne toucher personne. Il dévala les marches de l'escalier deux par deux, évitant les personnes qui montaient avec des boîtes en carton et ouvrit la porte d'entrée.

"Hey, tu peux me tenir la porte, s'il te plaît ?" Il ignora le garçon blond qui se hâtait dans sa direction, s'éloignant du dortoir en laissant la porte se fermer derrière lui. "Merci beaucoup, enfoiré." marmonna le garçon dans sa barbe, mais Sasuke l'ignora, le toisant avec méfiance. Quel genre de personne saine d'esprit portait du orange, de toute façon ?

Mettant les mains dans ses poches, il s'éloigna de Robson — son dortoir — et se dirigea vers celui de Kakashi, à l'autre bout de la rue. Il ne voulait pas vraiment aller le voir, mais c'était toujours mieux que de rester alors que tous ces gens emménageaient. De plus, il aurait le droit à un petit-déjeuner décent, de cette manière.

Cela lui prit moins de deux minutes pour arriver devant la porte de son tuteur et il toqua bruyamment. Il attendit trente secondes avant qu'un Kakashi à l'air très fatigué n'ouvre la porte, ne portant rien d'autre d'un bas de pyjama relâché et, bien sûr, son masque.

"Sasuke ? Qu'est-ce que tu fais là ?" demanda Kakashi, jetant un regard trouble à sa montre. Sasuke était surpris qu'il en possède une, vu que le nombre de fois où il était arrivé à l'heure quelque part pouvait se compter sur les doigts d'une main.

"La cafèt' est fermée et j'ai faim." Sans attendre d'invitation, le jeune homme de dix-huit ans entra dans la petite maison et se dirigea aussitôt vers la cuisine.

"Bonjour à toi aussi." Kakashi ferma la porte et suivit l'autre garçon.

Il s'appuya contre le chambranle de la porte, croisant les bras en observant Sasuke dévaliser son frigo, sortant tout ce qu'il lui fallait pour faire— peu importe ce qu'il allait faire. Kakashi n'était pas vraiment sûr.

"Pourquoi tu portes toujours ce masque, Kakashi ?" demanda Sasuke en balançant une tranche de jambon dans une poêle à frire. Kakashi sursauta au sifflement que cela produisit, mais décida de répondre à la question plutôt que de commenter le son. Il savait que Sasuke s'en ficherait et ferait probablement en sorte de l'embêter encore plus.

"Ce à quoi je ressemble ne regarde personne, Sasuke, qu'est-ce que ça changerait que je le porte ou non ?" s'enquit-il.

"Donc tu portes un masque pour cacher le fait que tu ressembles à ton père, mais tu laisses ton œil bien visible."

"Qu'est-ce qui ne va pas avec mon œil ?" Kakashi fronça les sourcils, n'aimant pas la direction que prenait la conversation, mais sachant que s'il laissait Sasuke le savoir, le brun la pousserait encore plus loin.

"C'est dégoûtant." fut la réplique de Sasuke.

Kakashi n'avait jamais été complexé par son œil gauche. Il était comme ça d'aussi loin qu'il s'en souvienne. Apparemment, quand il était enfant, un bout de verre était tombé dans son œil et avait éraflé son iris, si bien que son œil avait tourné au rouge sang. Après l'opération qui le laissa avec une jolie cicatrice, sa vue lui était revenue autant qu'elle le pouvait. Il devait porter une lentille de contact et la rougeur s'était réduite à sa pupille, mais il s'en fichait. Il pensait qu'il avait l'air plutôt intéressant avec un œil marron et un œil rouge. Ce n'était pas une combinaison qu'on voyait tous les jours.

En ce qui concernait son visage— c'était plus compliqué. Rien ne clochait avec la partie basse de son visage. En fait, la plupart des gens dirait que Kakashi était un homme attrayant ; du moins, les quelques-uns ayant vu son visage. Sasuke lui-même ne l'avait vu que cinq ou six fois et il vivait avec Kakashi depuis dix ans ! C'était un sujet délicat que Sasuke évitait généralement d'aborder. Il lui demandait pourquoi il portait encore ce masque, mais ne s'aventurerait pas à lui dire que c'était stupide. Il l'avait fait une fois et Kakashi l'avait fait pleurer pendant des heures avec sa réplique concernant son frère. Bien sûr, Kakashi l'avait regretté, mais ainsi, Sasuke avait appris relativement vite à ne jamais parler de son masque.

La raison derrière ce masque était liée à son père. Quand Kakashi était enfant, pas plus vieux que sept ou huit ans, son père avait quitté sa mère. Tout semblait bien aller pendant un bon moment, mais un jour, alors que Kakashi, âgé de douze ans, rentrait de l'école, il découvrit que sa mère s'était pendue. Il fut pris en charge par une famille d'accueil, avec qui il gardait encore contact aujourd'hui, mais ce n'était pas la même chose. Aux alentours de ses seize ans, il avait commencé à porter ce masque. On l'avait envoyé consulter des psychiatres et des docteurs durant quasiment toute sa scolarité, mais aucun ne put trouver ce qui n'allait pas chez lui ni pourquoi il ne voulait pas l'enlever. Au début, ils s'étaient dit que la partie basse de son visage avait subi un quelconque dommage, mais ils s'étaient assez vite rendu compte que cela n'avait rien de physique. C'était plus psychologique. Kakashi avait commencé à ressembler à son père et il détestait cet homme pour ce qu'il leur avait fait, à sa mère et lui. Sa sœur adoptive l'avait même découvert dans la salle de bain, essayant de taillader certaines parties de son visage. Suite à de sérieuses consultations et trois autres tentatives, Kakashi avait fini par accepter sa ressemblance avec son père. Il n'aimait pas ça pour autant, c'est pourquoi il continuait de porter son masque. Il l'enlevait juste pour se raser, se laver, ainsi qu'une nuit sur deux. Il détestait le retirer ne serait-ce qu'une seconde, car il risquait de s'apercevoir dans une surface réflective. Il se rasait sans se regarder dans le miroir et évitait de fixer la vitre dans la douche. Il n'avait pas besoin d'un rappel.

Kakashi fut tiré de ses pensées lorsque Sasuke plaça deux assiettes sur la table, s'asseyant sur une chaise et commençant à manger. Le professeur se redressa et se dirigea vers la table, prenant l'assiette qui lui était réservée.

"Merci." dit-il en se tournant pour quitter la salle.

"Tu es sûr d'avoir assez confiance en moi pour me laisser là avec tous ces objets coupants ?" se moqua Sasuke d'une voix froide.

"Tu n'aurais pas le temps d'essayer quoi que ce soit de stupide." répondit Kakashi en sortant de la cuisine pour manger en privé, comme il l'avait toujours fait ces dix dernières années.


Naruto parcourut la chambre du regard en fronçant les sourcils. C'était impossible. Ça ne pouvait pas lui arriver. Mais toutes les preuves étaient là, le frappant en plein visage. Lui, Naruto Uzumaki, la personne la plus bordélique, la plus maladroite et la plus sale à sa connaissance— partageait sa chambre avec un maniaque de la propreté.

"Tsunade me punit pour quelque chose. J'en suis sûr." marmonna-t-il. C'est peut-être la bombe à eau que j'ai posé sur sa chaise à Noël. Naruto grimaça, tout à fait convaincu qu'on ne la lui pardonnerait jamais, celle-là.

Il tourna la tête en direction de la porte quand il entendit le verrou tourner et il sauta de son lit, plongeant ses mains dans ses poches. Il avait attendu toute la journée pour rencontrer son colocataire et honnêtement, ça faisait un sacré moment ! Il était plus de minuit et il avait orientation dans la matinée.

Naruto observa la porte s'ouvrir et grogna presque. Génial. C'est fantastique. Non seulement je me coltine un maniaque, mais aussi un enfoiré.

Sasuke fixa le blond, l'observant de haut en bas, figé à l'entrée de la pièce. Il semblait presque effrayé de choper l'horrible sens de la mode de Naruto s'il s'approchait trop. Il devait l'admettre, ça l'irritait un peu que l'unique personne à qui il ait refusé de tenir la porte soit son colocataire. Saleté de loi de Murphy.

Les deux garçons ne bougèrent pas de leur place, se fixant l'un l'autre, les mains dans les poches. Aucun ne prit la parole. En temps normal, des présentations auraient été de vigueur, mais Naruto était trop têtu pour se présenter après avoir été si durement traité plus tôt dans la journée. S'il y avait bien une chose qui était tenace chez Naruto, c'était la rancune. Sasuke lui-même s'en fichait un peu que lui et son colocataire s'entendent ou non. Du moment qu'il restait hors de son chemin.

Sasuke entra finalement dans la pièce, se dirigeant vers son placard pour l'ouvrir. Il ouvrit le premier tiroir, sortit un survêtement, attrapa sa brosse à dents et son dentifrice avant de ressortir.

Naruto renifla, ennuyé. Très bien, pensa-t-il. S'il veut la jouer comme ça, ça me va parfaitement. Du moment que cet enfoiré ne reste pas debout toute la nuit et qu'il ne se lève pas trop tôt, on s'entendra très bien en ne s'entendant pas. Acquiesçant à sa propre pensée, il se tourna vers son placard et sortit aussi un survêtement. Puisque le brun était dans la salle de bain, il se déshabilla et enfila le bas avant de jeter son jean et son boxer dans son panier à linge sale. Il retira son t-shirt et le balança sur le dossier de sa chaise. Il aimait bien ce t-shirt et il s'en fichait de l'avoir porté toute la journée. Il pourrait survivre un jour de plus.

Naruto se dirigea vers son ordinateur et ouvrit le site de l'université pour vérifier à nouveau son groupe du lendemain, avant de se déconnecter et de grimper dans son lit, éteignant la lumière au-dessus de lui. Il s'allongea de côté, tournant le dos à l'autre côté de la chambre et ferma les yeux, prêt à dormir et s'en fichant si son colocataire ne l'était pas.

Sasuke revint quelques secondes plus tard et fixa le dos du blond, le fusillant du regard. Sasuke était peut-être de mauvaise humeur ce matin, mais ça ne voulait pas dire que son colocataire devait être malpoli. Bon, Sasuke n'avait pas exactement sauté sur l'occasion de se présenter non plus. Il n'était pas vraiment inquiet de savoir si son colocataire et lui allait réussir à s'entendre. S'il arrivait à s'en débarrasser, peut-être qu'on y verrait là un signe et qu'on le laisserait avoir sa propre chambre pour arrêter la torture.

Balançant ses affaires dans son propre panier, le brun traversa la chambre pour s'installer devant son ordinateur, vérifiant à nouveau l'heure et le lieu de rendez-vous du lendemain. Ayant retenu son groupe, il se déconnecta et éteignit son ordinateur. Il grimpa dans son lit et se glissa sous sa couette. Il éteignit sa lumière, tourna le dos au blond et ferma les yeux.

C'est dans une chambre remplie de tension que s'endormirent les deux garçons.


Note de la traductrice : Et voilà, premier chapitre de traduit (oui, j'aime bien énoncer des évidences). C'était assez long, mais vous inquiétez pas, c'est juste histoire de poser l'intrigue xP

J'espère que ça vous aura plus !

Merci à Pennyy pour la première review ! Vu que j'ai déjà traduit (j'insiste sur ce mot, parce que c'est vraiment pas moi qui ai écrit cet histoire ! Arashi n'était donc pas mon idée (même si je suis tout à fait d'accord pour l'histoire de genre, je suppose que c'est un prénom mixte...)) l'intégralité de cette fanfiction, je vais certainement publier un ou deux chapitres par semaine. Un le samedi et peut-être un autre le mercredi ? On verra !

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