Bonjour tous le monde ! Que dire, je regardais TWD et je me suis sentie inspirée ^^ Je n'ai pas de projet c'est juste comme ça, tant mieux si ça plait à quelqu'un x) Rien d'original et pour etre honnête, je n'ai toujours pas trouvé de nom à mon héroine, celui-là est temporaire. C'est du très classique Daryl/OC qui commence en milieu de saison 2, j'espere que ça vous ira quand même, voilà, bonne lecture !


Ils marchaient sur cette foutue route depuis des jours sans avoir croisé personne de vivant.

Le jour s'était levé depuis plusieurs heures et l'Enfant perdait du terrain, quelques mètres derrière elle. La jeune femme ralentit le pas pour lui permettre de la rattraper et jeta un regard inquiet vers la brume qui progressait derrière eux. La nationale donnait l'illusion de continuer à l'infini et la forêt qui la bordait des deux cotés semblait immense, trop pour être traversée. Mais jamais la jeune femme ne s'était sentie aussi oppressée, aussi piégée. Elle chercha pour la énième fois des yeux une échappatoire ou un endroit adéquat, n'importe lequel, où ils pourraient se reposer ne serait-ce que quelques minutes. Elle n'en pouvait plus, et elle savait que pour l'Enfant c'était sûrement encore pire. Ils avaient trouvé quelques heures plus tôt un regroupement de voitures couvertes de poussières et totalement pillées. Elles ne contenaient presque plus rien d'utile et les cadavres éparpillés entre les épaves ne les avaient pas encouragés à s'y arrêter. Mais sur le pare-brise d'une des voitures y était écrit un message : « Reste ici Sophia, on viendra tous les jours ». Sur le capot, des rations de nourriture, des boissons sucrées.

Des messages de ce type, la jeune femme en avait croisé des centaines. La plupart étaient là depuis longtemps et attendre à côté d'eux n'avait jamais rien donné. Mais c'était la première fois qu'elle y trouvait un tel trésor. Évidemment, la personne à qui cela était destiné avait peu de chance de venir un jour les récupérer, même si ils n'avaient pas l'air d'être là depuis longtemps. Elle avait quand même ressentit un pincement au cœur en se servant. Peut-être les gens qui les y avaient mit reviendraient et reprendraient espoir en voyant que leurs vivres avaient disparu, et cela pour rien.

Mais elle n'avait pas le choix. Tout ceci était une bénédiction, ils n'avaient presque plus rien à manger. Elle serait bien d'ailleurs, restée quelques jours en faction dans le coin au cas où ceux qui avaient laissé là cette nourriture reviennent, mais les cadavres puants qui les suivaient depuis des jours n'allaient pas tarder. Elle avait donc ébouriffé les cheveux sales de l'enfant, avait prit sa main et ils avaient poursuivit leur route, au moment où l'odeur épouvantable de décomposition avait commencé à se faire sentir, portée par le vent.

- Ne t'inquiète pas petit, dit-elle à l'Enfant avec un sourire forcé. On va bientôt sortir de la forêt et trouver une maison où se barricader pour dormir.

Comme d'habitude, l'Enfant ne répondit pas. Il ne leva même pas les yeux de ses pieds, se retournant tout de même de temps à autre avec inquiétude. La jeune femme soupira. Elle avait trouvé le petit garçon près d'un mois plus tôt, seul et errant au bord d'une route déserte exactement comme celle-ci. Était-ce une chance ou une malédiction qu'il ne se soit pas fait bouffer, impossible de le savoir. Avec un tel fardeau sur les bras, sa propre survie avait été encore plus pénible. Ils s'en étaient sorti pour le moment mais elle restait lucide : Si un jour ou l'autre les choses tournaient mal et qu'elle se retrouvait attaquée par une horde de morts-vivants avec un enfant pour la ralentir, elle ne s'en sortirait pas. Il fallait absolument qu'elle trouve un groupe d'autres survivants à qui le confier et poursuivre sa route seule. Aujourd'hui, elle se demandait si ce n'était pas déjà trop tard.

- Tu as faim, soif, envie d'aller aux toilettes ? Demanda t-elle soudain pour meubler le silence et oublier ses propres inquiétudes. Si tu entends quelque chose aussi, préviens moi. Et si tu as une idée pour nous sortir de cette merde aussi, je suis preneuse.

l'Enfant resta silencieux. Il ne parlait pas, jamais. La jeune femme supposait que c'était à cause d'un traumatisme avant qu'elle ne le trouve, quelque chose comme ça. Elle ne connaissait même pas son nom. Elle l'observa un instant et le vit pivoter pour la centième fois au moins. Son visage n'exprimait jamais aucune frayeur, mais il s'approcha soudainement d'elle en resserrant sa prise sur son poignet. Surprise, elle regarda dans la direction de son regard et fronça les sourcils en entendant un râle. Un homme mort marchait derrière eux. Il avait dû sortir de la forêt sans qu'elle ne l'entende. De quoi la conforter encore plus dans son idée que s'y aventurer était du suicide.

Son cou brisé laissait voir des veines pourries où le sang ne circulait plus et sa peau grisâtre était déchiquetée sur la moitié de son visage. La jeune femme fronça les sourcils et porta la main à sa ceinture où pendait le pistolet qu'elle avait trouvé sur le cadavre d'un homme suicidé, 6 semaines auparavant. L'arme lui avait sauvé la vie à 2 reprise, mais elle n'avait jamais eu que 3 cartouches. Elle ne pouvait pas se risquer à utiliser la dernière et laisser entendre une détonation qui hurlerait leur présence à des kilomètres à la ronde.

- Bouge pas, gamin, siffla t-elle en se dirigeant d'un pas décidé vers le cadavre ambulant.

Elle dégaina la hachette à incendie et l'abattit sur le crâne du mort-vivant avant qu'il ne puisse faire un geste. Il s'effondra sur le sol et elle s'accroupit pour le fouiller. Elle trouva un paquet de cigarettes, un briquet dans la poche arrière de son jean et quelque pièces qu'elle jeta sur le goudron. L'argent n'avait plus aucune valeur dans ce nouveau monde. Elle garda en revanche les clopes et le briquet. Le sien n'avait presque plus de gaz et les cigarettes faisaient une excellente monnaie d'échange.

Elle se redressa en époussetant son pantalon, quand l'Enfant qui était revenu sur ses pas tira doucement sur le tissu de son jean. Elle lui jeta un regard distrait et réalisait qu'il fixait un point sur la route, derrière eux. Elle leva les yeux et blêmit.

- Et merde… Souffla t-elle en arrachant sa hachette du crâne de l'homme.

La horde de cadavre étaient sortis de la brume et s'avançait vers eux. Le vent avait dû tourner, car elle sentait à peine leur puanteur, qu'elle avait prise pour celle du mort à ses pieds. La leur en revanche, amplifiée par des jours sans se laver et la sueur de la trouille et de la course à pied, fonçait tout droit dans leur direction.

Ils devaient être une bonne cinquantaine à marcher sur la route et sur le rebord, entre la forêt et le bitume. Ils n'étaient pas si nombreux, avant. Des morts-vivants de la forêt avaient du les rejoindres.

Cela faisait des jours qu'ils les suivaient. Ils étaient trop loin pour les repérer et avançaient lentement, mais eux n'avaient pas besoin de s'arrêter pour dormir. Des femmes et des hommes, des enfants, des vieux… qui se rapprochaient petit à petit, sans quitter la route. Au début, la jeune femme ne les voyaient que rarement, le matin avant de bouger, de temps en temps quand ils s'arrêtaient pour faire une pause… mais avançant toujours au même rythme, se rapprochant de leurs proies qui s'épuisaient. Ils n'allaient plus avoir le choix, ils allaient devoir s'enfoncer dans la forêt pour les éviter. Si ils s'approchaient suffisamment pour les sentir, ils iraient plus vite pour les rattraper, et alors…

La jeune femme poussa l'Enfant dans le dos et lui intima de courir. Les morts ne les avaient pas encore repérés, mais si ils ne se bougeaient pas vite, ils allaient tous les deux finir en pâté pour cadavre enragé. Même si le visage de l'Enfant n'exprima rien, il semblait tout de même effrayé car il s'élança, ses petites jambes le portant aussi vite que possible malgré son épuisement et suivit aussitôt de sa protectrice qui se mit à courir juste derrière lui, l'encourageant à accélérer et prête à le rattraper et le porter au besoin. Leurs pas raisonnaient sur le goudron. Ils étaient trop loin pour que les morts les entendent, heureusement. La jeune femme failli trébucher et regarda autour d'elle à la recherche d'une solution miracle. Continuer sur la route ? Les morts-vivants étaient idiots, ils allaient continuer tout droit sans jamais ralentir, alors qu'eux finiraient pas être forcés de s'arrêter quand ils seraient trop épuisés. Contrairement aux morts, ils avaient besoin de dormir. Surtout avec un enfant éreinté qui courrait beaucoup trop lentement.

La seule option était de la quitter, mais c'était bruyant, dangereux et ils n'auraient aucune visibilité à la nuit tombée ce qui allait les ralentir considérablement. Tant pis.

- Va falloir slalomer un peu, lança t-elle au petit garçon. Tu vas faire très attention à pas t'éloigner de moi, cette forêt doit grouiller de morts-vivants.

Elle poussa le gamin vers le bas coté, en direction des arbres. Il se glissa sous la rambarde de sécurité qui bordait la route et dégringola la pente. La jeune femme le suivit en passant par dessus la barrière et s'engagea sous le couvert des arbres à sa suite. Des feuilles mortes recouvraient le sol et craquaient sous leur pas. La survivante espéra de toutes ses forces que les morts-vivants étaient encore trop loin pour réagir à ce genre de sons.

Elle courut avec l'Enfant sur moins d'une centaine de mètres avant de s'arrêter brutalement en le retenant par l'épaule. Une femme morte titubait dans leurs direction en poussant des râles. La jeune femme dégaina sa hache, s'avança d'un pas et d'un ample mouvement du bras, planta son arme dans le coin de son crâne, avant de l'arracher d'un coup sec. Elle cracha un mollard sur le cadavre avant de se retourner vers la route, essoufflée. La horde arrivait à leur niveau et un mort titubait déjà dans leur direction. Quelque autres les avaient déjà repérés, et déviaient de leurs trajectoire, basculant par dessus la rambarde pour s'avancer dans la forêt. Heureusement, les autres semblaient poursuivre leur route.

La jeune femme poussa un juron, et intima à l'Enfant de se remettre à courir. D'autres morts-vivants étaient visibles sur les côtés, et les deux compagnons étaient trop fatigués pour courir suffisamment longtemps pour tous les semer. Elle jeta un regard autour d'elle et repéra un arbre aux branches suffisamment basses pour être escaladées. Ils n'y tiendraient pas longtemps mais seraient suffisamment haut pour se maintenir hors de portée des morts-vivants au moins jusqu'à ce qu'elle trouve une solution. Peut-être qu'ainsi perchés hors de portée, ils pourraient s'en débarrasser un à un jusqu'à ce qu'il n'y en ai plus, sans mourir d'épuisement ou mordu comme ils le risquaient si ils restaient au sol.

Elle saisit l'Enfant sous les aisselles et le souleva au dessus d'elle. Il compris ce qu'il devait faire, se saisit d'une branche sans difficulté et parvint à s'y asseoir. Elle retira à la va vite son sac à dos et jeta un œil par dessus son épaule. Elle manqua de sursauter en réalisant que le mort le plus proche était à moins de vingt mètres. D'autres le suivait, mais elle continuait à entendre la même cavalcade. Quelques cadavres n'étaient pas aussi bruyants.

- Et merde !

Elle jura tous les gros mots dont elle se souvenait en jetant le sac sur la même branche que l'Enfant avant de sauter pour s'y accrocher et se hisser à la seule force des bras. Mais elle n'avait pas mangé depuis la veille, et de maigres portions depuis des mois. Elle avait passé la nuit à courir et veiller sur un enfant. Elle sentit ses forces flancher et elle retomba sur les feuilles mortes.

- Bordel de putain de merde… Bafouilla t-elle en ressautant, sans même réussir à atteindre la branche cette fois.

Elle se retourna juste à temps pour décocher à coup de hachette au mort-vivant qui s'apprêtait à lui sauter à la gorge. Ses petits copains le suivaient de près. Elle pâlit et décida de tenter le tout pour le tout en se jetant sur les suivants. Ils n'étaient pas très rapides et elle parvint sans trop de difficulté à se débarrasser de deux, avant de trancher la tête d'un troisième. Deux autres suivaient et jaillirent des bois. Elle n'avait pas le temps de s'occuper de ces deux là en même temps et décocha un coup de pied dans la poitrine du plus proche avant de s'éloigner en courant, brisa la tempe de son compagnon, avant d'abattre l'autre, toujours au sol. Elle se retourna et sursauta quand une femme dont tout le haut du crâne avait été arraché, lui tomba dessus en grognant. La jeune femme bascula en arrière et interposa le manche de sa hache en travers du cou de la morte, la bloqua du genoux avant de chercher dans sa chaussure le long couteau qui ne la quittait jamais. Elle l'enfonça dans la bouche puante entrouverte et le mort-vivant redevint un mort ordinaire. Alors qu'elle se relevait, un retardataire émergea des arbres. Sa peau noire avait viré au gris foncé et un de ses yeux pendait hors de son orbite. La lame de la hachette lui transperça le front au dessus du nez, fissurant le crâne sur toute sa hauteur.

La jeune femme s'immobilisa, haletante, et leva les yeux vers l'Enfant qui observait la scène du haut de son arbre, sans bouger. Elle avait eu de la chance que les rôdeurs ne l'attaquent pas tous en même temps, elle n'aurait jamais réussi à s'en débarrasser.

- Tu en vois d'autres ? Chuchota t-elle en désignant les corps éparpillés autour d'elle.

L'Enfant fit non de la tête, avant de lui désigner une direction du doigt. La jeune femme pinça les lèvres. Elle entendait d'ici le déplacement de la horde. Ils devaient s'éloigner tout de suite avant d'être repérés. Elle tendit les bras au dessus d'elle et l'Enfant, comprenant le message, poussa son sac dans le vide. Elle le hissa sur son épaule et saisit l'Enfant sous les aisselles avant de le poser au sol. Ils s'enfoncèrent tout deux dans la forêt d'un pas vif, à l'opposé de la route et franchirent presque deux kilomètres sans incident. Mais rapidement, les deux compagnons durent s'arrêter de nouveau.

Un bruit. Des froissements, des craquements, encore lointains mais se déplaçant vite. Trop vite. Animal ? Mort ? Humain ? Elle ne savait pas et n'avait pas le temps d'y réfléchir, ils étaient encore trop près de la route et devaient s'en éloigner le plus rapidement possible.

Elle fit un signe de la main à l'Enfant pour qu'il se remettent à marcher, sortant sa hache au cas ou. Au bout de quelques pas, elle s'arrêta de nouveau et retint l'Enfant, attentive. Un craquement de branche et un bruit de cavalcade qui se rapprochait à toute vitesse. Elle pivota juste à temps pour apercevoir une forme sombre et gigantesque jaillir entre les arbres et fonçant droit sur elle, la heurtant de plein fouet. Elle s'écroula à terre et roula dans les feuilles, complètement sonnée, tandis que l'animal courait en cercle autour d'elle, se cabrant et changeant de direction, complètement paniqué. L'Enfant, épouvanté, disparu dans un buisson.

- Une jument… Murmura la jeune femme en portant une main à sa nuque douloureuse, avant de rouler soudainement sur le coté pour éviter un coup de sabot.

Elle bondit sur ses pieds et recula prudemment en chuchotant des paroles apaisantes. Elle devait puer le cadavre et était couverte de sang. Le cheval était en sueur et ronflait en cherchant une issue. Il devait lui aussi entendre les morts ambulants passer sur la route et en avait sûrement croisé et attiré d'autres dans sa folle course, il allait tous les rameuter si il ne se calmait pas très vite. D'un geste sec, la jeune femme tendit le bras et se saisit des rennes, bloquant la tête du cheval qui tenta de se débattre et recula en dansant sur ses pattes.

- Du calme, ma belle, du calme…

L'animal s'arc-bouta, tentant d'arracher sa tête des attaches mais sa geôlière tint bon et il fini par cesser de tenter de fuir, sans pour autant se détendre tout à fait. La jeune femme posa une main rassurante sur la tête de l'animal qui sursauta mais ne se déroba pas.

- Et bien, où est ton cavalier ? Demanda t-elle d'une voix apaisante en caressant la bête. Qu'est-ce qui vous est arrivé ? Vous êtes tombés sur des morts-vivants ?

En sécurité depuis sa cachette, l'Enfant observait la scène avec curiosité. Sa compagne lui fit signe d'approcher, mais pas trop près de la jument.

Ils devaient bouger le plus vite possible, des morts alertés par l'agitation pouvaient débarquer n'importe quand. Mais la réelle question était : Devait-elle remonter la piste du cheval et essayer de trouver celui qui la montait ? Son voyage avait visiblement mal tourné et cela avait de forte chance d'être dû à des cadavres. De plus, un cheval lui serait extrêmement utile, au moins jusqu'à ce qu'elle ne trouve un véhicule viable. Et en cas de besoin, il pourrait fournir la viande dont ils manquaient tant depuis des semaines.

Mais d'un autre coté, l'état de l'harnachement de la jument indiquait qu'elle ne l'avait pas depuis longtemps, et son état laissait supposer qu'elle venait d'être effrayée. Son cavalier ne devait pas être loin, tout au plus quelques kilomètres si elle avait couru longtemps. Ce dernier, si il n'était pas encore mort dévoré ou transformé en mort-vivant, appartenait peut-être à un groupe à qui elle pourrait confier l'Enfant. Et le laisser mourir serait cruel. Indécise, son regard passa du petit garçon aux cadavres définitivement morts qui gisaient sur le sol, puis à la jument effrayée.

Elle finit par se tourner vers la route. Perchés sur un surplomb, ils pouvaient la voir au loin, entre les arbres les plus fins. Des silhouettes passaient sur le bitumes, lentement. Elle cru voir que l'un d'eux tournait la tête dans leur direction. Elle tira sur les rennes de la jument, l'entraînant d'où elle venait.

- On va retrouver le pauvre type qui la montait avant qu'elle ne panique, expliqua t-elle au petit garçon qui lui tendait gentiment son sac à dos. Avec un peu de chance, elle a eu peur d'un courant d'air et peut-être qu'il pourra t'accueillir. Sinon, on lui piquera ses affaires. En tout cas, il faut bouger.

Ils se mirent en marche d'un pas rapide, à l'opposé de la nationale. Aucun des deux voyageurs n'était chasseur, mais les traces de la jument étaient profondes et faciles à repérer. Elle avait également laissée sur son chemin bon nombre de branches brisées, de buissons éventrés et d'arbustes couchés. Ils suivirent ainsi, à 3 cette fois, un chemin tout tracé pendant une bonne demi-heure sans croiser le moindre mort-vivant.

La jument s'était calmée et l'Enfant marchait plus rapidement désormais, sans doute effrayé par la proximité d'autant de cadavres. Sa protectrice avait eu beau tenter de lui expliquer qu'ils étaient désormais trop loin de la route pour être inquiétés, il n'était pas stupide et sursautait au moindre bruit. Soudain, la jeune femme dégaina sa hachette et la projeta au sol, juste devant les pieds du petit garçon. Il se figea, craignant un danger, mais elle s'approcha de lui d'un pas tranquille et lui tendit les rennes de la jument. Il sembla hésiter un instant avant de les prendre avec inquiétude. L'animal secoua la tête, désintéressée et baissa la tête à la recherche de luzerne.

- Ce sera steak de serpent ce soir, ricana la jeune survivante en s'agenouilla avant de soulever par la queue le cadavre d'un serpent qu'elle venait de décapiter.

La jument aussitôt, sursauta et fit un écart, faisant tomber l'Enfant à plat ventre sur le sol. La jeune femme bondit juste à temps pour attraper les rennes avant qu'elle ne s'enfuit.

- Du calme ! Il est mort. Précisa t-elle essayant de ranger d'une main le serpent dans la poche arrière de son sac. Tu as peur de ce genre de chose toi ? Trouillarde va, j'ai vu bien pire.

L'Enfant, qui était tombé à plat ventre, se releva avec un regard apeuré en direction de la jument et s'en éloigna au maximum pendant que sa compagne renonçait à ranger le serpent et le coinçait à sa ceinture. Elle regarda autour d'elle et remarqua presque aussitôt un peu plus loin un endroit avec de profondes traces de sabots, au bord d'un ravin qui longeait la rivière à coté de laquelle il voyageaient depuis une vingtaine de minutes. La jeune femme fronça les sourcils et s'approcha du bord silencieusement, avant de se pencher au dessus du vide.

Elle mit quelque seconde avant de le voir. Un homme en contrebas, était couché sur la rive. Elle était trop loin pour le voir distinctement, mais il était clairement amoché. Et s'il était tombé d'aussi haut, cela n'avait rien d'étonnant. Elle n'était même pas sûr qu'il soit encore en vie.

- Et merde… Souffla t-elle avant d'entraîner la jument et l'Enfant à sa suite. Venez vous deux, se pauvre type à besoin d'aide.

Elle avança d'une dizaine de pas pour se retrouver à la hauteur de l'homme, 20 mètres au dessous. Il était allongé sur les galets au bord de la rivière et semblait complètement inconscient. Le mieux était de descendre la pente pour l'aider à le remonter, mais cela voulait dire abandonner pendant un certain temps le petit et son précieux cheval à la merci de n'importe quel mort-vivant qui passait. Elle ne connaissait pas l'âge de l'Enfant, mais il ne devait pas avoir beaucoup plus de 7 ans et ne pourrait jamais se battre contre un mort-vivant ou retenir un cheval paniqué, en supposant qu'il ne soit pas blessé. En plus, la pente semblait escarpée et glissante, elle ne pouvait pas le faire descendre avec elle. Se rendre en bas serait déjà difficile pour elle et remonter, encore pire.

Soudain, un mouvement dans le sous-bois au fond de la gorge attira son attention. Au début, ce ne fut que de furtifs frissons de branches sous le couvert des arbres et des feuilles agités. Mais cela se transforma rapidement en une silhouette qui se déplaçait en direction de l'inconnu. Un mort-vivant.

- Bordel ! Souffla t-elle, horrifiée.

Elle n'avait plus le choix. Sans réfléchir, elle passa précipitamment les rennes autour de la branche brisée d'un arbre et s'accroupit face au garçonnet.

- Je descends aider cet homme ! Annonça t-elle. Ne bouge surtout pas tant que je ne serais pas remontée, sauf si tu vois un mort-vivant et dans ce cas grimpe dans l'arbre le plus proche et attends que je vienne t'aider. Si la jument panique, ne t'en approche pas, ne tente rien, est-ce que c'est clair ?

L'Enfant hocha la tête avec gravité et elle le planta là en lui laissant son sac, trop lourd, avant de se laisser glisser le long de la pente le plus vite possible, armée de sa seule hache. Le rôdeur était entrain de traverser l'eau en pataugeant en direction de l'homme inconscient. Il faisait déjà claquer ses mâchoires et tendait les bras, ouvrant et refermant les doigts sur le vide. Elle lâcha tous ses appuis, ne laissa rien la retenir et roula sur les derniers mètres : devant elle, la pente était trop abrupte et traître, couverte de racines, de mottes de terres et de branches cassées. Elle les contourna, bascula par dessus une pierre et atterrit non loin du blessé.

Il s'agita au son de ses bottes s'enfonçant dans les galets et au moment où le cadavre enragé arrivait sur lui, ouvrit les yeux en sursaut juste à temps pour le voir bondir… et une hache se planter sur le côté de sa tête. Le cadavre chuta lourdement contre lui, et il l'écarta violemment avec un hoquet d'effroi, avant de lever la tête vers la jeune femme, dardant sur elle un regard confus et stupéfait.

- T'es qui, toi ? Siffla t-il d'un ton accusateur en cherchant frénétiquement une arme quelque part sur lui.

Sa voix était rauque, épuisée et avait un accent prononcé qui mangeait une partie des syllabes de ses mots. Il ne semblait pas vraiment dangereux, mais ses bras étaient musclés et il semblait clairement mieux nourri. La jeune femme le contourna prudemment et arracha sa hachette du crâne du mort.

- Alison, répondit-elle. De rien.

L'homme resta quelque instants silencieux, sur la défensive, avant de lâcher en tentant de se relever malgré la douleur

- Daryl.