Disclaimer: Je les ai demandé à noël mais….
Série : Stargate Atlantis
Genre : Drame
Rating : K+
Résumé : one shot une mission qui tourne vraiment très mal…
Choix
Le vortex se referme derrière nous mais pour une fois les P-90 sont sagement accrochés à nos gilets. Après tout nous sommes déjà venus ici. L'anneau est au cœur du petit village et comme le dit Mc Kay, entre deux plaintes, nous ne sommes là que pour faire du commerce avec l'une des nombreuses sociétés agraires primitives de la galaxie.
Juste un pas en avant et l'on bascule dans un autre monde.
Je m'arrête au milieu de ma phrase mais
plus un son ne peut sortir de ma bouche.
Je suis comme tout le
monde j'ai entendu parler de massacre, j'ai vu certaine des
photos choc, et même participé à des batailles sanglantes. Mais
même trois ans de guerre contre les wraiths n'aurons pas suffit à
me préparer à ça. Seul mes yeux semblent encore capable de bouger
et ils ne peuvent que constater les dégâts : le village est en
ruine les maisons brûlées ou éventrées, des cratères d'obus
déforment le sol et une fumée noirâtre se dégage encore de
nombreux foyers.
C'est étrange comme l'on peut noter les
détails insignifiants lorsque l'on ne veut pas voir ce qui l'y a
devant nous, pas des cadavres, ni des corps, mais des gens, des morts
mais surtout beaucoup, beaucoup trop, de blessés.
Je sens ma
gorge se serrer et le silence jusque là à peine troublé par les
battements affolés de mon cœur se mue en un brouhaha empli de leurs
cris et de leurs pleurs. Je n'entends rien de précis mais
comprendre n'est pas nécessaire pour entendre leurs douleurs. Mon
corps se débloque enfin et ma formation prend le dessus, il faut les
aider repérer les blessés, demander l'envoie d'équipes
médicales. Mes oreilles captent vaguement le bruit de la porte mais
je n'y prête pas attention.
L'homme auprès duquel je
m'arrête a été salement touché ses deux jambes ont disparu.
Dans un état second, là ou ni l'odeur ni la vue de tout ce sang
ne peux me gêner je lui pose un garrot, lui lance un regard en
essayant de lui transmettre un espoir que je n'ai pas et passe à
son voisin. Lui ses blessures semblent moins grave .Lui pourra s'en
sortir .Je m'arrête un instant en prenant conscience de mes
pensées. L'idée me frappe brutalement, m'assommant presque : on
ne pourra pas sauver tout le monde et je le sais parfaitement bien.
Il va falloir faire le tri.
Comme tous bon militaire j'ai
appris à classer les blessés : ceux qui peuvent attendre, ceux qui
peuvent s'en sortir si on les évacue assez vite, mais surtout ceux
pour qui on ne peut rien faire, ceux que l'on n'aidera pas pour
pouvoir en sauver d'autre. Et aujourd'hui c'est moi qui vais
devoir choisir.
Mon estomac se révulse à cette idée, je me
sens totalement incapable de choisir entre cet homme ou cet enfant.
Et cette femme n'as telle vraiment aucune chance ? Peut être, mais
un autre jour, si il n'y avait qu'elle. Non de dieu je ne peux
pas faire ce choix !
Et pourtant malgré les protestations de mon
esprit je continue à avancer entre tout ces gens en ignorant certain
et en aidant d'autre, j'ai beau vouloir tout faire pour les aider
quelque chose en moi me pousse à ne regarder que ceux à qui je
serai réellement utile.
Je n'ai pas entendu la porte se
rouvrir ni les équipes médicale arriver et pourtant un médecin
pose sa main sur mon épaule me ramenant tout d'un coup à la
réalité. Malgré la situation il me sourit, sa voie est
parfaitement calme :
- C'est bon major, vous avez fait ce que vous pouviez on prend le relais allez vous reposer.
Je
m'éloigne prenant soudain conscience de l'obscurité ambiante,
cela fait donc si longtemps que je suis là ? Mes pas me ramènent
près de la porte, je regarde sans vraiment les voir les médecins et
infirmières courir le long de l'incessante file des brancards qui
la traversent.
Je m'arrête un peu à l'écart pour ne pas
gêner, je n'ose pas me retourner et inspire difficilement une
grande goulée d'air. Mais les effluves du massacre m'atteignent
enfin, mon estomac proteste et je rejette tout ce qu'il contient.
Je me relève et mon regard se pose sur mes mains couvertes de
sang. Comme si il s'agissait du mien je sens mes forces me quitter.
Je n'ai qu'une envie c'est rentré et dormir, dormir en
espérant que tout cela n'est qu'un cauchemar.
Je lève les
yeux vers la porte et laisse une nouvelle fois ma formation prendre
le pas sur moi pour mettre plusieurs années lumière entre cette
planète et moi.
Pourtant une fois arrivé l'agitation
règne encore autour de moi, mais celle-ci est différente il y a des
spectateurs : ceux qui malgré leur bon vouloir ne peuvent
strictement rien faire.
Je me dirige vers le colonel Sheppard, il
a l'air épuisé mais je ne dois pas être terrible non plus car
avant que j'ouvre la bouche il m'envoi dans mes quartiers avec
ordre formel de me reposer. En temps normal j'aurais protesté
demandé à y retourner pour aider mais les spectateurs me rappellent
que je ne suis qu'un militaire et que je ne peux plus rien pour ces
gens, un nouveau coup d'œil sur mes mains achève de me
convaincre.
Le trajet se passe comme dans un rêve, mes
quartiers, ma douche, mon lit .Mais tout cela ne m'apporte pas la
paix, je refuse de fermer les yeux parce que je sais ce que je vais
voir derrière mes paupières, mon esprit est toujours là bas et
malgré l'obscurité mes mains me semblent toujours aussi rouge. Et
pourtant malgré ma peur je sens petit à petit que l'épuisement
me gagne et mes rêves me ramènent là bas.
BAM BAM BAM
Je me redresse brutalement :
- Lorne ! C'est
Sheppard qu'est-ce que vous foutez on part dans 20 minutes.
-
J'arrive colonel.
- Et bien grouillez vous. Et rebranchez votre
radio bon sang !
J'entends ses pas qui s'éloignent mais je ne comprends pas de quoi il parle. Du moins jusqu'à ce que mon regard croise l'affichage heure/date de mon réveil. Et l'absence de vêtements tachés de sang éparpillés dans la pièce conforte mon idée : un simple rêve ou plutôt un cauchemar, horrible certes, mais faux : la mission n'a pas encore eu lieu !
Soulagé je m'active et 18 minutes plus tard je suis dans le hall. L'équipe de Sheppard est là, minus Ronon pris sur une autre planète ce qui explique ma présence. La porte s'active et mon cauchemar me revient, je suis nerveux peut être plus nerveux encore que la première fois que j'ai passé cette porte.
- On est vraiment obliger d'aller faire du commerce avec cette société agraire primitive de la galaxie ? J'ai des recherches plus importante moi comme…
Le reste de la phrase de Mc Kay est absorbé par la porte qu'il vient de passer.
Toute chaleur quitte instantanément mon corps mais tout comme les paroles de Mc Kay mon cri fut absorbé par le vortex.
