Bonjour à toutes et à tous !

Voici une nouvelle fic, qui sera publiée tous les mardis ! Enjoy !

Classée M car il y aura du sexe, de la violence et du rock'n roll !! mdr

Un grand merci à Amandine pour ses corrections, et à Dementia-ah pour sa relecture et son enthousiasme (Oui, j'ai réussi à te pervertir ! Manque plus que Danselune ! ^^)

Comme d'hab, je me fais pas d'argent sur mes fics (de toutes façons, j'en tirerais pas un rond ! ) et rien n'est à moi, tout à JKR ! Elle pourrait quand même me filer McGo, elle s'en sert pas !

Le couple sera HG/MM, donc un bon yuri, ceux qui aiment pas et bien, passez votre chemin, j'vous retiens pas ! Une dernière précision : toutes les chansons qui seront dans cette fic seront soit anachroniques, soit impossible à entendre en Angleterre, mais bon… soyons fou !

En vous souhaitant une très bonne lecture, place au premier chapitre !


SPOILIN' FOR A FIGHT

Chapitre 1

Hermione ôtait rapidement sa veste pour la fourrer sans ménagement dans son casier métallique qu'elle referma d'un geste sec. Elle s'attacha rapidement les cheveux, vérifia que sa chemise était bien mise et se précipita dans le bar. La musique pop rock retentissait et une partie de la clientèle, exclusivement féminine, se déhanchaient entre les tables. Elle traversa la foule de jeunes femmes d'un pas assuré et se glissa derrière le comptoir. Elle fit un signe de tête à l'autre barmaid et sourit en voyant trois clientes se jeter sur elle.

- Hermione ! Tu peux me servir une Guiness ?

- Pour moi, ce sera un TGV !

- Et un whisky coca sans glace, s'il te plaît !

- Du calme, les filles ! Laissez-moi arriver, rétorqua Hermione avec un sourire.

La barmaid sortit une bouteille de bière qu'elle posa sur le bar, mit de la glace dans un verre, ajouta d'un geste souple tequila, Gin et Vodka et versa une rasade de whisky et un soupçon de coca dans un autre.

- Voilà mesdemoiselles, ca vous fera 10 livres !

Une des femmes sortit un billet qu'elle glissa dans la main d'Hermione, non sans lui avoir caressé d'un geste doux. La barmaid secoua la tête, un sourire aux lèvres.

- Tu ne lâcheras pas l'affaire, Helen ? demanda Hermione en haussant les sourcils.

- Pas avant de t'avoir montré ma chambre… répliqua la femme avec une petite moue aguicheuse. Tu fais quelque chose ce soir ?

- Arrête de la draguer ! Tu vois bien qu'elle est pas intéressée… tonna une de ses amies.

- En tout cas, tu sais où me trouver à la fin de ton service, ma jolie…

La jeune femme fit à la barmaid un sourire éblouissant et s'éloigna en exagérant le mouvement de ses hanches.

- Et ce n'est que le début de la soirée ! soupira Hermione alors que sa collègue riait franchement.

Il y avait foule pour un soir de semaine. La barmaid servait verres sur verres, refusant poliment ce qu'on lui offrait.

- Je vais prendre ma pause, Anya… murmura Hermione après deux heures de service.

- Ok, tu pourras rester pour la fermeture, tout à l'heure ?

Hermione grimaça.

- Je suis désolée, mais j'ai un TD d'anatomie demain après midi, et il faut vraiment que j'aie les yeux en face des trous.

- Ok. Quand tu reviendras, tu pourras ramener une caisse de bières ? On va être en rade…

La barmaid acquiesça, et se dirigea vers la porte du fond. Elle s'engouffra dans la salle réservée aux employés et referma la porte derrière elle. Quelques chaises défoncées entouraient un meuble où se trouvait un vieux téléviseur, branché en continu sur la chaîne info. Hermione jeta un rapide coup d'œil aux images quand elle se figea. Elle attrapa la télécommande posée sur une table basse et augmenta le son.

« Un incendie s'est déclaré au cœur d'un quartier résidentiel londonien. Une famille de trois personnes a péri dans les flammes. Les habitations voisines ont été évacuées et les pompiers tentent depuis maintenant plus de deux heures d'éteindre les flammes… »

Hermione éteignit le téléviseur et frissonna. Les souvenirs remontaient à la surface de son esprit, sans qu'elle puisse les en chasser.

Elle avait pris le métro, cet après midi, pour regagner le domicile parental. Elle avait été surprise de ne pas trouver sa mère à la gare Kingcross. Pourtant, elle l'y attendait à chaque fin d'année scolaire. La gryffondor avait haussé les épaules. Elle avait dû avoir un empêchement, une urgence au cabinet. Avec difficulté, elle avait marché jusqu'à chez elle. Le sort que lui avait lancé Dolohov quelques jours plus tôt était encore présent dans sa chair, lui arrachant des grimaces de douleur à chaque pas. Juste retour des choses. C'était sa punition pour avoir tué un homme…

A quelques mètres de la maison de son enfance, elle se souvint d'avoir crié. La marque des ténèbres flottait dans le ciel, le serpent sortant du visage de la mort. Ses valises étaient tombées sur le trottoir, Pattenrond avait feulé son mécontentement alors qu'elle s'élançait, baguette à la main, vers la demeure en flamme. Elle avait agité son poignet en direction du feu, puis était entrée, enfonçant la porte d'un coup d'épaule. Elle avait appelé ses parents, mais personne ne lui avait répondu. Elle avait traversé les flammes qui léchaient le parquet sans ressentir la moindre brûlure. Elle s'engageait dans l'escalier qui menait à la chambre de ses parents quand les marches s'écroulèrent sous elle.

Hermione secoua la tête et sortit nerveusement son paquet de cigarette. Elle quitta la salle pour se retrouver près des conteneurs à ordure. Elle s'appuya contre l'un d'eux, alluma une cigarette et tira une longue bouffée. Cela faisait plus de trois ans maintenant que ses parents étaient morts. Elle écrasa une larme qui s'écoulait sur sa joue. La vie continuait, mais elle avait du mal à tourner la page. Un bruit attira son attention. Elle fit quelques pas devant elle, regardant à droite et à gauche. Pas âme qui vive. Elle soupira. Elle était trop nerveuse, elle devait se calmer. Elle tira sur sa cigarette, inspirant profondément chaque bouffée. Quelques minutes plus tard, elle jeta le tube de nicotine consumé dans un caniveau et entra dans la réserve. Elle passa devant plusieurs étagères et s'arrêta devant une grande armoire. Elle déverrouilla les portes et se saisit d'une caisse de Guiness. Ses muscles se contractèrent sous l'effort. Elle ferma la porte en donnant un coup de bassin et regagna le plus rapidement possible le bar. Elle posa sa caisse sous le comptoir et s'essuya le front à l'aide de sa manche.

- Tu m'aides à ranger ? demanda-t-elle à Anya.

- Je sers cette cliente, et j'arrive ! répondit la jeune femme en préparant un bloody mary.

Hermione se pencha, attrapa cinq bouteilles en verre dans ses mains, et les aligna derrière elle. Elle jeta un coup d'œil à sa montre. Encore deux heures, et elle pourrait regagner son lit.

- Hermione ! Je pourrais avoir une vodka orange, s'il te plaît ?

La barmaid se retourna et sourit en voyant une jeune femme assise au comptoir. Elle portait encore sa veste en cuir et avait posé les clés de sa voiture devant elle.

- Mais un seul, Bette, car tu conduis, répliqua Hermione avec un sourire. Ca fait longtemps que je ne t'avais pas vu. Tu es seule ce soir ? Où est passée Dotty ?

La barmaid prépara rapidement le cocktail et le posa sur un dessous de verre.

- Tu sais comment ça se passe… répondit la jeune femme après avoir trempé ses lèvres dans sa boisson. Dotty est devenue Sarah, qui est devenue Miranda, qui s'est volatilisée pour une hôtesse de l'air brésilienne.

- Je suis désolée, dit doucement Hermione en attrapant un torchon blanc.

Elle essuya consciencieusement le comptoir et mit les verres qui traînaient dans le lave-vaisselle.

- T'inquiète pas. Bon, il y a des jolies filles ce soir ?

Hermione fit une petite moue amusée et balaya la salle du regard.

- Il y a un groupe de trois filles célibataires à droite, près des toilettes. Elles sont ivres, et draguent tout ce qui bouge. Tu as tes chances…

La cliente partit dans un éclat de rire et Hermione sourit.

- Et toi, tes études ? Tu en es où ? demanda Bette

- Je bosse, je bosse… Enfin bon, médecine !

- Je vois le truc… Toujours célibataire ?

- Je n'ai pas assez de temps pour avoir une relation…

- On trouve toujours le temps, quand on veut. C'est que t'as pas envie ! Allez, je file, les filles s'impatientent de me voir…

La femme se leva, posa un billet de 20 livres sur le comptoir, et finit d'une traite son verre.

- Donne-moi deux secondes, que je te rende la monnaie, dit Hermione en ouvrant le tiroir caisse.

- C'est ton pourboire… Souhaite-moi bonne chance !

Hermione leva le pouce et débarrassa la consommation tandis que la jeune femme s'éloignait en direction des trois filles.


Il était deux heures du matin quand Hermione rangea son tablier dans son casier. Elle récupéra sa veste, la passa sur ses épaules et referma son casier à l'aide de son cadenas. Elle sortit de l'établissement et se dirigea vers le parking, une cigarette aux lèvres. Elle fronça les sourcils en remarquant une personne appuyée sur son capot, les mains dans les poches. En s'approchant un peu plus, elle reconnut Helen et soupira.

- Salut beauté ! dit la jeune femme en quittant le capot. Tu m'emmènes en virée dans ton tas de boue ?

Hermione grimaça et jeta un coup d'œil à sa voiture. Bon, elle n'était plus de première jeunesse, la peinture était rayée, la carrosserie défoncée suite à des créneaux mal calculés, mais elle était propre !

- Non, désolée, j'ai du travail… répliqua la barmaid avec un sourire.

- Les cours viennent seulement de reprendre ! rétorqua la cliente avec une grimace.

- C'est ma troisième année, faut pas que je le rate, répondit Hermione.

- Tu es trop sérieuse… murmura Helen en s'approchant d'elle.

- Il le faut !

Hermione fit un pas sur le côté, évitant l'embrassade de la cliente. Elle sortit rapidement ses clés de voiture de sa poche et déverrouilla la portière. Avant qu'elle n'ait le temps de l'ouvrir, Helen s'appuya dessus et passa sa main sur la joue de la barmaid.

- Tu as besoin de détente, ma jolie…

- J'ai surtout besoin de sommeil, rectifia Hermione.

- Je pourrais te border, murmura Helen en approchant son visage de celui de la barmaid.

Hermione recula d'un pas et éclata de rire.

- Tu es ivre, Helen.

- Tu me ramènes ? demanda avec espoir la femme.

- Je t'appelle un taxi…

Hermione sortit son téléphone portable de sa poche de jean. Mais quand elle leva les yeux, Helen s'était éloignée.

- T'embête pas, Miss Frigide, je trouverai bien quelqu'un qui voudra de la chaleur de mes bras !

Hermione la regarda tituber jusqu'à l'entrée du bar, et secoua la tête. Après deux chopes de bières, les femmes étaient toutes folles. Elle monta dans sa voiture, verrouilla les portières et boucla sa ceinture. Elle se massa quelques secondes les tempes, puis mit le contact. Elle alluma l'autoradio et enclencha la marche arrière. Après un regard dans son retro, elle recula, quitta sa place et s'engagea sur la route.

- Bienvenue sur radio Oxford… Deux heures de rock non stop, à commencer par le dernier tube des Red Hot Chili Peppers !

La musique emplit l'habitacle et Hermione tapa le rythme du bout de ses doigts sur le volant, en souriant. Les rues étaient désertes. Sauf imprévu, elle serait chez elle dans une quinzaine de minutes. Arrêtée à un feu rouge, elle regarda avec amusement une bande de jeunes sirotant des bières dans un parc. Le feu passa au vert, elle redémarra et grimaça en entendant une chanson qu'elle n'appréciait pas. Alors qu'elle tendait la main pour changer de station, un voyant s'alluma sur le tableau de bord et la barmaid étouffa un juron.

- Faut que je fasse le plein… grogna-t-elle.

Elle réfléchit à la station service encore ouvert la plus proche, et bifurqua de son trajet initial. Elle roula une dizaine de minutes en dehors de la ville et s'arrêta devant une pompe. Elle coupa le contact, récupéra ses clés et s'extirpa de la voiture. D'un coup de clé, elle fit sauter le capuchon d'accès au réservoir et enfourna le tuyau de diesel. Elle sifflotait l'air entendu plus tôt à la radio et regardait l'affichage des litres défiler. Une fois le réservoir plein, elle rangea le tuyau et se dirigea vers le magasin pour payer.

Le guichetier, un ami étudiant de sa classe, la gratifia d'un bonsoir chaleureux avant de replonger dans son livre d'anatomie. Profitant du peu d'affluence, elle fit un tour dans les rayons. Elle se saisit d'un panier et y jeta un paquet de pain de mie, une plaquette de beurre, un pot de confiture, du bacon et des œufs.

- Ca va Hugh ? demanda-t-elle en posant ses courses sur le comptoir.

- Ouais, j'ai bientôt fini ma journée… T'es prête pour le TD demain ? demanda le jeune homme, scannant les articles.

- Il faudra bien ! En tout cas, j'ai hâte de regagner mon lit, répondit Hermione en fourrant ses courses dans un sachet.

- On n'a pas de chance, de devoir travailler. Comment veux-tu qu'on réussisse notre année ?

- On a bien eu les deux premières, répliqua Hermione avec un sourire. On aura la troisième, j'en suis sure… En tout cas, il faut bien payer les frais de scolarités !

Elle régla ses achats et son essence, et ressortit de la boutique, son sac en papier sous le bras gauche, la main droite jouant avec ses clés. Elle ouvrit la porte côté passager, installa ses courses et s'assit devant le volant. Elle remit le contact, démarra et s'engagea sur la national. A la radio le son d'un piano s'élevait, suivit d'une mélodie murmurée dans le medium. Puis vint la voix d'une chanteuse rock qu'elle appréciait particulièrement. Elle monta le son et se concentra sur la route.

- Lost in the darkness, hoping for a sign... Instead there is only silence, can't you hear my screams ?

Elle ralentit, enclencha le clignotant, et prit la première à gauche. Emportée par la musique, elle se mit à chanter.

- Never stop hopin, need to know where you are.

La ville était visible, au loin, et semblait briller de mille feux. Cependant, un chat tigré traversa à quelques mètres d'elle et Hermione appuya sur le frein. La voiture s'immobilisa à quelques centimètres de l'animal qui continua sa route sans lui jeter un regard.

- T'as de la chance que j'aie de bons réflexes… grommela Hermione en embrayant pour passer la première.

Elle accéléra et se remit à chanter à l'octave en dessous la mélodie de la soprano.

- I'll find you somewhere, I'll keep on trying until my dying day. I just need to know whatever has happened… Et merde !

La voiture fut secouée par un trou dans le bitume, et une partie des courses de la jeune femme tombèrent sur le sol.

- Mes œufs ! s'exclama-t-elle.

Son regard quitta quelques instant la route pour voir s'ils ne s'étaient pas cassés dans la chute et fut soulagée de constater qu'ils étaient tous entiers. Sa main droite quitta le volant, plongea dans sa poche pour sortir une cigarette. Elle la coinça entre ses lèvres et enclencha l'allume-cigare.

- Lost in the darkness, try to find your way home, I want to embrace you and never let you go, chantonna-t-elle en tapant la pulsation du bout des doigts.

Elle récupéra l'allume cigare et regarda un court instant sa cigarette, le temps de l'allumer.

- Almost hope you're in heaven so no one can hurt your soul. Living in agony 'cause I just do not know where you are… marmonna-t-elle en appuyant l'objet sur le bout de la clope qui rougit.

Un bruit sourd se fit entendre et la voiture percuta quelque chose. Hermione sursauta, écrasa la pédale de frein en regardant automatiquement devant elle. La voiture s'immobilise, ses phares éclairant un corps recroquevillé sur la chaussée.

- Merde ! s'exclama la barmaid tétanisée en coupant le contact.

Elle sortit précipitamment de la voiture, fermant la portière d'un geste sec et s'approcha du corps. Après avoir jeté sa cigarette, elle se saisit de son téléphone portable et ouvrit le clapet, ses doigts composant déjà le 112.

- Police secours, j'écoute, dit un homme à la voix grave.

- Je suis à la sortie nord d'Oxford, sur la national, à environ cinq kilomètres. Je viens de renverser…

Elle s'agenouilla et remarqua de longs cheveux noirs. Elle ne voyait pas le visage mais était persuadée que c'était une femme.

- Une femme.

- Son cœur bat-il ? Respire-t-elle ?

- Je n'en sais rien.

- Vous pouvez vérifier ? Je reste en ligne et vous envoie de suite une ambulance…

Hermione garda le téléphone à la main et approcha deux doigts de la carotide de la victime. La tête de la femme se tourna brutalement vers Hermione et le cœur de cette dernière sembla s'arrêter. Un rire aigu et sinistre, froid comme la mort, retentit dans l'obscurité. La barmaid eut l'impression qu'on lui plongeait les entrailles dans de la glace.

- Tout va bien ? demanda l'opérateur, inquiet.

La femme sortit une baguette magique de sa manche et la pointa sur la barmaid.

- Rien, fausse alerte… marmonna Hermione. Un plaisantin a laissé un épouvantail au milieu de la route. Désolée pour le dérangement.

- Pas grave. J'annule l'ambulance. Bonne soirée Miss.

Hermione coupa la conversation en fermant le téléphone et se releva doucement, les mains en l'air.

- Ca faisait longtemps, sang de bourbe… Tu as bien grandi depuis la dernière fois que je t'ai vue. Combien de temps ? Trois ans ?

- Un peu plus. Ecoutez, j'en ai fini avec ça, bégaya Hermione.

Elle voulait reculer, s'enfuir, mais elle était incapable de bouger.

- Moi pas… murmura froidement la sorcière. Depuis que tu as assassiné mon mari, je rêve de te retrouver, de te torturer et de te tuer. J'ai eu trois longues années pour imaginer ce que j'allais te faire, et je t'assure que je vais prendre mon pied.

Hermione ne quittait pas Bellatrix Lestrange des yeux. Cette dernière était toujours assise sur le bitume, et n'avait pas l'intention de se lever.

- Stupe… commença la sorcière.

Hermione prit de l'élan et envoya son pied dans la mâchoire de la sorcière. Cette dernière chuta en arrière, cria de douleur et lâcha sa baguette.

« Et une mâchoire de fracturer… » pensa la jeune femme en entendant un craquement d'os sinistre.

Hermione tourna les talons et se précipita vers sa voiture. Elle posa la main sur la portière et sursauta en remarquant un homme blond au regard d'acier près d'elle.

- La petite amie de Potter… ricana Lucius Malefoy. Comme on se retrouve.

Hermione vit la baguette du sorcier pointée sur elle et déglutit. Elle fit un pas en arrière, et ouvrit violemment la portière qui accueillit Malefoy en pleine poitrine. Ce dernier recula de quelques pas, le souffle coupé. Hermione allait monter dans l'habitacle quand un éclair rouge fusa, arrachant son rétroviseur de la portière. Elle rentra la tête dans les épaules et se glissa sur son fauteuil. Elle enclencha le contact mais ne put démarrer, son pare-brise volant en éclat. De ses bras, elle se protégea le visage, une pluie de bris de verre s'abattant sur elle. Elle sentit son front s'ouvrir à plusieurs endroits, et un liquide chaud coulait sur ses avant-bras.

Quand elle rouvrit les yeux, elle vit Malefoy sur son capot, jambes fléchies et sourire malsain aux lèvres. Il empoigna la barmaid par le col de sa veste et la tira hors de la voiture.

- Je vais t'apprendre les bonnes manières, lui cracha-t-il en la jetant à terre. ENDOLORIS !

Hermione tomba lourdement sur l'asphalte, des graviers égratignant son visage, hurlant à s'en déchirer les cordes vocales. La douleur se répandit dans les moindres recoins de son être. Elle n'entendait pas les rires réjouis de Lestrange, pas plus qu'elle ne remarqua le sourire victorieux de Malefoy. Il n'existait rien d'autre que la souffrance, qui augmentait un peu plus à chaque seconde qui passait.

Puis vint la délivrance. Hermione avait l'impression que quelqu'un avait appuyé sur un interrupteur, et que la douleur s'était arrêté comme elle avait commencé : abruptement. Incapable de se lever, le souffle court, le corps parcouru de spasmes, elle ouvrit péniblement les yeux et ne comprit pas ce qui se passait. Des jets de lumière rouge et verte traversaient l'espace, coupant l'obscurité. Une bataille faisait rage, mais elle ne savait pas entre qui. Quelques instants plus tard, le calme revint et des bruits de pas se firent entendre. Hermione tourna légèrement la tête et vit une silhouette qui se dirigeait vers elle. Elle reconnut les robes vert émeraude, le chapeau assorti, et ce regard… Elle ne l'avait jamais oublié.

- Vous pouvez vous lever, Miss Granger ?

Hermione appuya sur ses bras, sentant deux mains lui agripper les épaules. Une fois debout, elle vacilla mais la femme passa un bras autour de ses hanches, l'évitant de tomber.

- Vous pouvez conduire ?

- Je pense…

- En route, d'autres ne devraient pas tarder à arriver…

Minerva McGonagall accompagna Hermione jusqu'à la voiture et l'aida à s'installer. D'un geste de baguette, le pare-brise se reconstitua et le rétroviseur arraché retrouva sa place. McGonagall prit place sur le siège passager, poussant sans ménagement à terre le sac de course à moitié plein.

Les mains tremblantes, Hermione mit le contact et passa la première. L'autoradio se mit en marche, l'animateur commentant les ventes du dernier album de Lily Allen. Des ombres apparurent autour de la voiture et elle sentit un frisson de panique lui parcourir l'échine.

- Démarrez ! ordonna McGonagall.

La barmaid appuya sur l'accélérateur et la voiture sembla bondir. Un mangemort se jeta sur le côté pour éviter de se faire faucher et des sortilèges passèrent près de la portière. La jeune femme embraya pour passer la deuxième, puis la troisième et accéléra.

Hermione inspirait profondément alors que les silhouettes rétrécissaient dans son rétroviseur. Elle jeta un coup d'œil rapide à la sorcière assise près d'elle. McGonagall avait le buste tourné vers l'arrière, tenant sa baguette dans sa main. Ses yeux balayaient le paysage et ses sourcils formaient une ligne noire inquiétante.

La barmaid se reconcentra sur la route.

- Un peu de douceur pour cette belle nuit de début septembre, murmura la voix d'homme dans le poste. Mesdemoiselles, si vous n'êtes pas encore endormies, profitez de ce morceau d'Evanescence pour câliner votre petit ami…

Hermione haussa un sourcil devant ce commentaire dénué de tout intérêt. Mais elle lui pardonnait. Il était plus de deux heures du matin, après tout. Un rythme se fit entendre, puis la une voix mélodieuse.

- Dear my love, haven't you wanted to be with me. And dear my love, haven't you longed to be free ?

La barmaid bougea ses épaules, essayant de chasser la raideur qui l'habitait et essuya rapidement du sang qui coulait sur sa paupière.

- I can't keep pretending that I don't even know you, And at sweet night, you are my own.

La voix de la chanteuse retentissait dans l'habitacle silencieux. Hermione sentit une contraction dans sa poitrine et frissonna. Elle posa sa main sur le levier de vitesse, débraya et enclencha la quatrième.

- Take my hand. We're leaving here tonight…

Elle sentit une main se poser sur la sienne et sursauta. Son regard quitta la route pour croiser celui de son ancien professeur.

- La voix est libre. Nous sommes encore loin de chez vous ? demanda McGonagall.

- There's no need to tell anyone…

Hermione reporta son attention sur la ligne continue.

- Non, dix minutes, tout au plus.

- They'd only hold us down. So by the morning light, we'll be half way to anywhere, where love is more than just your name…

La barmaid ralentit légèrement sa vitesse, arrivant en ville. Elle s'arrêta à un feu rouge et en profita pour sortir d'une main tremblante une cigarette de son paquet. Elle avait remarqué le regard noir qui lui jetait McGonagall mais n'y prêta pas attention. Après plusieurs essais infructueux, elle réussit à actionner son briquet et alluma sa cigarette. Elle inspira une profonde bouffée tandis qu'elle ouvrit la fenêtre, et recracha la fumée dans la nuit fraîche. Le feu passa enfin au vert et elle démarra pour s'engager dans une grande avenue.

Quelques instants plus tard, elle engagea la voiture sur le trottoir, devant un immeuble moderne, et sortit un bip de sa poche. Elle l'actionna et patienta un court instant qu'un portail pivote avant de pénétrer dans le parking.

- Comment m'avez-vous trouvée ? demanda Hermione.

- Severus m'a prévenu que Lestrange allait tenter un gros coup ce soir. Je l'ai suivie…

- Forget this life, Come with me, Don't look back you're safe now…

Hermione coupa le contact, éteignant par là même l'autoradio. Elle jeta un regard à McGonagall qui ouvrit la portière et sortit de la voiture, sans un mot. La barmaid se baissa pour récupérer ses courses, verrouilla la portière côté passager et quitta à son tour le véhicule. Après s'être assurée que toutes les portes étaient closes, elle leva les yeux vers son ancien professeur qui balayait le parking du regard. Son visage était dénué d'expression, impassible, et Hermione se demandait comment elle faisait pour rester aussi calme après ce qui s'était passé.

« L'habitude… » pensa-t-elle.

Elle resserra le sac de provision contre elle et grimaça. Elle porta la main à sa poitrine et inspira profondément. Sa vieille blessure se réveillait, rare souvenir de son ancienne vie. Depuis quelques temps, elle devenait de plus en plus douloureuse, et la soirée n'avait rien fait pour améliorer son état.

- Merci Dolohov… murmura-t-elle, amère.

Elle fit signe à la sorcière de la suivre et s'engouffra dans les escaliers. Arrivée au troisième étage, elle entra sur le palier, tenant la porte à McGonagall qui la suivait silencieusement. Elle se dirigea vers l'appartement du milieu, sortit ses clés, ouvrit la porte et s'effaça pour laisser passer McGonagall.

- Bienvenue chez moi, professeur…


Voilà ! La suite mardi prochain ! En espérant que ca vous a plu, je vous dis à vendredi pour la suite d'une valse à quatre temps !

Bises, et bonne semaine,

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