TAG to "Moebius" Episode, part I
By Gen Varel
Auteur : Gen Varel
Traducteur : Aybarra
Catégorie : Romance
Résumé : Sam et Jack ont une discussion à cœur ouvert au chalet de Jack après la fin de la guerre.
Spoilers : tout jusqu'à « Moebius » inclus.
Saison : neuf
Rating : M
Note de l'auteur : Tout le monde s'est essayé à écrire ce qui arrive à la relation Sam/Jack entre les saisons huit et neuf. Voici ma version.
Disclaimer: Stargate SG-1 and its characters are not my property. I have written this story for the enjoyment of Stargate SG-1 fans all over the world. No copyright infringement is intended and no monetary gain is expected.
Note du traducteur : comme le fait remarquer Gen, beaucoup d'auteurs ont écrit leur version pour expliquer comment Jack et Sam sont ensemble dans la saison 9. J'aime beaucoup sa version et en voici la traduction.
Un grand merci à Sam-star et à Bibiche pour leur aide.
Bonne lecture !
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Cela avait été une journée merveilleuse et paisible. Le temps avait été parfait, pas trop chaud, ni trop froid. La bière avait été fraîche, la conversation relaxante, et la camaraderie avait été palpable. Maintenant, cependant, Sam sentait un léger froid, et ressentait le besoin d'être seule avec ses pensées. Elle jeta un coup d'œil à ses amis par-dessus son épaule alors qu'elle se tenait à la porte du chalet de Jack, sa main sur la poignée, et décida qu'elle pouvait se glisser à l'extérieur pour quelques instants de solitude. Teal'c et Daniel regardaient un match de hockey. Un météore aurait pu s'écraser à travers le plafond qu'ils l'auraient ignoré. Elle se tourna et regarda Jack, qui était occupé à l'évier avec la vaisselle sale. Il avait insisté pour nettoyer, puisqu'elle avait fait la plus grande partie de la préparation du repas et que les garçons avaient fait la grillade, malgré les fortes objections de Jack.
Elle saisit sa veste sur la patère à côté de la porte et sortit, l'odeur de la nature la faisant se sentir de suite mieux. Non pas qu'elle se sentait mal, pas vraiment. Elle était juste… un peu mélancolique. Elle regarda le soleil déclinant à travers les nuages roses et soupira profondément. Sam regarda du porche l'eau tranquille et commença à descendre le chemin vers le petit ponton où ils avaient passé leur après-midi à pêcher un poisson inexistant. Cela avait été en tout point aussi reposant que Jack l'avait promis.
Quand elle l'atteignit, le son de ses pas sur les planches fut malvenu. Tout le reste était si silencieux, si calme, que ce bruit innocent dépareillait la tranquille soirée. Elle savait pourquoi, après une journée parfaitement agréable, elle avait le cafard. Il lui manquait. En fait, si elle devait être honnête, ils lui manquaient tous les deux. Son père, Jacob, et… Pete. Le héros adoré de son enfance, malgré toutes les disputes et confrontations qu'ils avaient eues, n'était plus. Et son presque mari, et père de ses enfants, était parti aussi. Et elle se sentait totalement seule, malgré la compagnie de ses plus proches amis.
Il y a deux semaines, elle était une future mariée et une fille. Son futur était plein de possibilités. Maintenant, elle était seulement Sam Carter, Lieutenant Colonel et commandant de SG1. Et ironiquement, elle ne voulait plus être cette personne. Son ambition s'était transformée en amertume. Elle se sentait vidée émotionnellement, épuisée par les responsabilités, et privée de tout espoir d'avoir une vie normale. Pete avait été son ticket pour cette vie, et elle l'avait gâché. Elle ne le regrettait pas. Ce n'était pas cela. Elle savait qu'elle avait pris la meilleure décision en le laissant partir. Cela aurait été prodigieusement injuste pour lui qu'elle se marie avec lui. Au bout du compte, ils auraient été malheureux, car elle ne pouvait pas lui offrir ce qu'il méritait, un engagement total. Pas quand elle aimait toujours quelqu'un d'autre. Elle soupira à nouveau, pensant pour la millième fois à quel point sa situation personnelle était sans espoir, et son cœur se brisa un peu plus, sachant que cela n'allait probablement pas changer dans un avenir proche. Pas maintenant que Jack avait une liaison avec Kerry Johnson.
Sam ne réalisa pas qu'elle était observée. Des yeux sombres avaient été sur elle dès l'instant où elle avait quitté la maison. Ils étaient pleins d'inquiétude et de compassion, ainsi que d'une affection non retenue. Jack observait les épaules voûtées, la tête baissée, les profonds soupirs, et mourait d'envie de la rejoindre et de la prendre dans ses bras. Mais il devait être prudent. Il ne savait toujours pas ce qui se passait avec elle. Ils n'avaient pas passé des années à se renier pour précipiter les choses maintenant. Il devait comprendre. Il devait être sûr, par égard pour elle plus que pour lui-même.
« Samantha Carter pleure, » dit une voix grave derrière lui. Il se crispa instinctivement ayant été surpris à la regarder, mais ne dit rien. « Plus que seulement son père, » ajouta Teal'c, sans se soucier qu'il n'ait pas répondu.
« Je sais, » répondit Jack dans un murmure, sachant que le grand gaillard pouvait parfaitement l'entendre.
« Peut-être que l'un d'entre nous devrait aller lui parler, » offrit Daniel obligeamment, essayant de paraître nonchalant, et s'approchant avec circonspection des deux hommes qui se tenaient près de la porte-fenêtre. Jack fit un sourire narquois à l'archéologue. « Je veux dire, elle semble triste et… » bafouilla Daniel, mais il fut arrêté par la main levée de Jack.
« Retournez au match, les gars. On arrive tout de suite, » leur assura-t-il en prenant sa veste et ouvrant la porte. « N'espionnez pas, d'accord ? » avertit-il en levant les sourcils. Teal'c répondit d'un hochement de tête et retourna sur le canapé, alors que Daniel lui souhaitait bonne chance et suivait le Jaffa.
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Sam était toujours perdue dans ses pensées quand elle entendit des pas silencieux derrière elle. Jack. Elle aurait reconnu son pas n'importe où, n'importe quand. Il lui était aussi familier qu'elle-même. Et elle ne pouvait pas en dire de même pour Teal'c ou Daniel. Non. Sa familiarité avec cet homme était née de ses profonds sentiments pour lui. Elle était réglée sur lui aussi étroitement que deux amants pourraient jamais l'être sans la tendresse.
« Il commence à faire un peu froid dehors, » commenta Jack doucement, à deux pas d'elle, faisant attention à rester en dehors de son espace personnel.
« Oui, » répondit-elle tout aussi doucement, sans se retourner pour le regarder. Elle savait qu'elle avait les yeux un peu humides et essayait de le lui cacher.
« Pourquoi pleurez-vous, Carter ? » demanda-t-il, sa voix curieusement douce. Elle sourit, relâchant un souffle, et laissa tomber sa tête, mais ne le regarda toujours pas. Elle ne pouvait jamais le tromper. Il la connaissait si bien.
« Voyons voir… » commença-t-elle doucement, « J'ai perdu mon père, j'ai blessé profondément un homme bon qui m'avait offert tout ce dont je croyais qu'il me manquait, je suis épuisée émotionnellement, et je suis… » elle hésita, puis changea d'avis et ne finit pas sa phrase. Elle avait été sur le point de lâcher « Je suis amoureuse de quelqu'un que je ne peux pas avoir ! » « Cela aurait été super, Sam ! » pensa-t-elle pour elle-même.
« Vous êtes quoi ? » l'incita-t-il, sa voix toujours douce.
« Peu importe, » soupira à nouveau Sam. « Est-ce que ces raisons ne suffisent pas ? » demanda-t-elle avec un rire triste.
« Je dirais que oui ! » plaisanta-t-il sans conviction, mais fit un autre pas vers elle, maintenant capable de la toucher. « Est-ce que ça va aller ? » lui demanda-t-il, désirant qu'elle se tourne et le regarde, mais elle resta obstinément face au lac.
« Est-ce que je ne vais pas toujours bien ? » demanda-t-elle amèrement. Jack sentit sa douleur, crue et désespérée, le frapper de plein fouet. Et il tendit la main vers son épaule, la touchant délicatement, une caresse de plume qui dura une seconde. Et Sam eut l'impression d'avoir été électrocutée ! Sa tête se releva, le souffle coupé, mais elle ne se retourna pas, ses yeux à présent agrandis d'anticipation. Ses bras restèrent croisés sur sa poitrine, essayant de se prémunir de la fraîcheur de la soirée, mais ses poings se refermèrent étroitement et son cœur se mit à battre la chamade après une culbute.
« Sam ? » appela-t-il doucement, en hésitant. Elle avait rarement entendu ce ton dans la voix de son supérieur. Il paraissait peu sûr, vulnérable, et plein de sentiments réprimés. Et il l'avait appelée Sam, pas Carter. Elle se retourna lentement ses yeux bleus étaient très larges, et elle le regarda avec espoir. « Oui, Jack ? » répondit-elle, essayant désespérément de maintenir cette soudaine intimité que le son de son prénom venant de ses lèvres avait créée.
« Pourriez-vous m'aider à comprendre quelque chose ? » demanda-t-il, ressemblant toujours à un jeune enfant.
« Si je peux, » répondit-elle, un peu perdue. Elle pouvait sentir que, quelle que soit sa question, elle serait essentielle pour leur relation future, quoi qu'elle puisse être. Et elle avala une boule, son cœur battant à bâton rompu à présent.
« Pourquoi avez-vous rompu avec Pete ? » demanda-t-il après un long moment à simplement regarder son visage, beau mais effrayé.
« Parce que, » commença-t-elle, déglutissant à nouveau, puis continua sans baisser son regard. « Parce que je ne pouvais pas le rendre heureux. »
Jack sourit d'incrédulité et secoua la tête. « Vous devez faire mieux que ça ! Tout le monde sait combien le pauvre flic était ridiculement heureux de vous avoir. »
« Cela n'aurait pas duré, » répondit-elle avec tristesse. « Il se serait rendu compte un jour… » mais elle ne put finir, perdant son courage. Son cœur battant à tout rompre rendait difficile une respiration correcte, et elle prit une profonde inspiration, essayant finalement de se détourner. Mais des doigts doux touchèrent délicatement son visage et l'en empêchèrent. Ils restèrent là, caressant doucement sa joue, et les yeux de Jack la supplièrent de finir.
« Il en serait venu à me détester, Jack, » dit-elle enfin, ne voulant pas trop révéler.
« Comment quelqu'un pourrait jamais vous détester ? » répliqua-t-il, avec un léger rire. Sa main traçait maintenant sa mâchoire et faisait de merveilleuses choses à son ventre. Elle se mit à frissonner légèrement, et Jack fit un petit pas de plus vers elle, sa main à présent posée délicatement sur son cou.
« DANGER ! DANGER ! HAUTEMENT PEU PROFESSIONNEL ! IL EST TON SUPERIEUR ! » criait le cerveau de Sam, mais elle faisait de son mieux pour l'ignorer. Les sensations que ces doigts provoquaient étaient tout simplement trop merveilleuses !
« Pourquoi ? » murmura-t-il, résolu à obtenir une réponse complète. Il devait l'entendre d'elle. Il était très près maintenant, mais pas encore assez près pour l'embrasser. Et, Oooh, elle voulait qu'il l'embrasse teeellement fort ! Envolées toutes ses inquiétudes pour le règlement et les répercussions. Elle ne pouvait penser à rien sinon à ces lèvres goûtant les siennes et combien ce serait délicieux de succomber enfin à sa passion pour cet homme.
« Parce que… » murmura-t-elle avec hésitation, déglutissant le nœud dans la gorge encore une fois et se lança. « Parce qu'il n'est pas vous, » et elle regarda ses yeux, essayant de ne pas manquer sa réaction. Serait-il heureux ou inquiet ? Choqué, peut-être ?
Il y avait le triomphe et l'enchantement dans ces yeux d'un brun profond. Il y avait aussi du soulagement et de la malice, tout cela en même temps. Puis ils furent finalement remplis d'inquiétude. Les siens étaient toujours terrifiés, mais pleins d'espoir. Son cœur sombra quand il retira soudain sa main de son cou, et la fourra dans sa poche, détournant ses yeux d'elle, perdu dans ses pensées.
« Jack ? » entendit-il sa voix tremblante l'appeler. Il la regarda à nouveau et réalisa que ses yeux étaient à nouveau remplis de larmes, des larmes sur le point de déborder. Elle le suppliait de son regard bleu de ne pas la rejeter, et il se força à parler.
« Pourquoi ? » demanda-t-il à nouveau laconiquement. Sam fronça les sourcils et inclina la tête, perplexe, ses yeux toujours brillants de larmes.
« Pourquoi moi ? » clarifia-t-il.
Sam secoua simplement la tête, n'arrivant pas à croire, qu'après tout ce temps, il puisse poser une telle question. Elle se sentit soudain en colère, et ravala ses larmes.
« Non. C'est mon tour, Monsieur. »
« Quoi ? »
« C'est mon tour de demander pourquoi. »
« Pourquoi quoi, Carter ? » Ils étaient tristement revenus à 'Monsieur' et 'Carter', l'instant d'intimité envolé.
« Pourquoi m'avez-vous repoussée ? » demanda-t-elle avec fermeté, ses yeux retenant les siens.
« Quand ai-je fait cela ? » demanda-t-il, sincèrement déconcerté.
« Quand je vous ai demandé conseil après la demande en mariage de Pete. Vous m'avez pratiquement encouragée à dire oui. Vous m'avez fait croire que vous ne… teniez plus à moi. Etait-ce la raison ? »
« Dieu, Carter ! » Jack fit quelques pas, se détournant d'elle, et fit courir une main exaspérée dans ses cheveux grisonnants. « Comment avez-vous pu croire cela un seul instant ? »
« Vous l'avez rendu facile, en fait. Si ce n'est pas la raison, alors qu'est-ce que c'était ? Encore le règlement? »
« Le règlement se tient toujours fermement entre nous, Carter. Mais, non… ce n'était pas la seule raison. »
« Alors dites-le-moi ! » Sa voix angoissée ramena ses yeux sur elle. Elle s'était rapprochée de deux pas, et il brûlait de l'attirer dans ses bras et de l'apaiser. Mais il ne pouvait pas faire cela. Pas encore.
« Carter, vous devez comprendre… je, » il hésita, mais il se força à continuer. « Je vous ai toujours aimée. Toujours ! » ajouta-t-il avec sincérité.
Les yeux de Sam s'emplirent à nouveau, et cette fois une larme roula le long de sa joue. « Alors, pourquoi ? » demanda-t-elle.
« Parce que je ne suis pas ce que vous méritez ! » s'écria-t-il. « Je sais que vous m'avez toujours admiré et respecté. Je sais que vous me désirez, tout comme je vous désire. Mais je n'ai jamais cru que ce que vous ressentiez durerait. Pas après que vous m'auriez vraiment connu ! Vous n'avez aucune idée du passé que je porte. Et croyez-moi, ce n'est pas si génial ! »
Sam réalisa qu'il croyait chaque mot, et sa stupéfaction ne connut pas de bornes. « Quooooi ? » cracha-t-elle d'une voix coléreuse.
« Hé ! Ne vous fâchez pas ! Ecoutez-moi simplement, d'accord ? » supplia-t-il, saisissant ses épaules. Mais elle se dégagea de lui et recula, ses yeux incrédules et enragés.
« Vous pensez vraiment que je suis une idiote, n'est-ce pas ? Que je ne suis qu'une blonde idiote au fond de moi, pas vrai ? Que je suis en fait trop immature et naïve émotionnellement pour savoir ce que je veux ? » Elle criait maintenant, et Jack pouvait sentir les étincelles de sa colère sur sa peau.
« Carter, arrêtez ça ! » cria-t-il, essayant de la calmer. Et elle se redressa et la ferma automatiquement, des années à suivre ses ordres reprenant brusquement le dessus. Et elle devint amèrement consciente de la situation atroce. Il était toujours son supérieur, et elle était en train de lui hurler dessus parce qu'il la rejetait !
« Je… je suis désolée, Monsieur, » dit-elle, soumise. Elle regarda avec nervosité son environnement, se demandant pourquoi elle était ici, après tout. Pourquoi, après toutes ces années à éviter la tentation, était-elle finalement à son chalet ? Quel était le problème ? « Je devrais partir, je… je n'aurais pas dû venir en fait, » dit-elle, se tournant pour partir.
« Arrêtez ça, Sam ! Je ne suis pas 'Monsieur' à cet instant, alors continuez de crier si cela vous fait vous sentir mieux, mais promettez-moi que vous m'écouterez cinq minutes avant de décider de partir. » Sam réussit seulement à hocher la tête, trop bouleversée pour parler.
« Sam, vous êtes parfaite ! » commença Jack avec sincérité. « Vous êtes le rêve de tout homme. Une femme belle, intelligente, sexy qui est également forte, brave, honnête, loyale, et aimante. Je serais un idiot de ne pas me sentir flatté que vous vouliez que je sois plus que votre supérieur. Mais… » Il hésita, et l'expression vulnérable dans ses yeux la fit sentir qu'elle devait l'encourager.
« S'il vous plait, Jack. Dites-moi. Qu'est-ce que c'est ? » murmura-t-elle.
« Je suis endommagé, Sam. J'ai également quinze ans de plus que vous. Je me fais vieux, si vite que vous serez incapable de me rattraper ! » essaya-t-il de plaisanter, mais Sam put voir qu'il pensait ce qu'il disait. Elle secoua la tête et s'approcha de lui, mais il recula. « Non. S'il vous plait, laissez-moi finir ! » Et elle s'arrêta, retenant toujours captifs ses yeux angoissés.
« Je ne suis pas celui qu'il vous faut ! Vous méritez tellement plus ! Vous méritez quelqu'un qui peut vous donner un vrai futur, plein de solides années, et des enfants, et des rires. Pas un vieux soldat grincheux et idiot comme moi. Vous vous fatigueriez de moi dès que le fruit défendu aura été consommé. Vous ne connaîtriez plus une nuit de sommeil paisible, pas quand vous aurez à dormir à côté d'un vieil homme suant et criant chaque nuit. Oui, j'ai toujours des cauchemars. Vous savez, je dormais rarement profondément quand nous étions off world. Pourquoi donc, d'après vous ? Je ne voulais pas me réveiller en train de crier et d'essayer de vous expliquer à vous et à Daniel que j'avais beaucoup trop de souvenirs sombres pour ne jamais plus dormir correctement. Les quelques fois où je me réveillais en sueur, j'étais suffisamment chanceux de ne pas vous réveiller. Si vous ne me croyez pas, demandez à Teal'c ! Il n'a manqué aucun épisode. »
« Oh, Jack ! » Elle secoua lentement la tête, un mélange de compassion et de patience dans son visage las. « Comment pouvez-vous vous ressentir cela pour vous-même ? Ne voyez-vous pas ce que nous tous voyons ? »
« Quoi donc ? » demanda-t-il, perplexe.
« Nous voyons un héros, Jack. Oui, un héros épuisé, mais un meneur fort, courageux, intelligent, et très admiré. C'est ce que tous ceux que je connais voient en vous. Mais je peux voir davantage. Et c'est de cela dont je suis tombée amoureuse ! »
« De quoi parlez-vous ? » demanda-t-il, la regardant comme si elle était folle.
« J'aime votre cœur, Jack. J'aime que vous préfériez mourir plutôt que de permettre qu'un de vos amis puisse être perdu. J'aime que vous ayez une faiblesse pour les enfants. J'aime que vous puissiez être un enfant quand vous choisissez de l'être. J'aime votre intelligence cachée, et votre capacité à voir à travers les gens. Je me sens en sécurité quand vous êtes près de moi. Je suis rassurée à la pensée que vous êtes là, montant la garde pour nous… pour moi. » Sam soupira profondément, voyant ses défenses s'effondrer. Elle fit un autre pas, se trouvant très près de lui, et il ne recula pas cette fois.
« J'aime aussi vos remarques sarcastiques, votre caractère grincheux, vos crises de colère, votre manque de patience avec certaines personnes, votre franche honnêteté, et votre refus de faire des excuses pour qui vous êtes. » Elle lui souriait maintenant, et elle fit un autre pas, à présent à quelques centimètres de lui. Elle leva les yeux sur lui, ses mains pendant le long de son corps, mais démangeant de le toucher. « Je préférerais être sans sommeil pour toujours, avec vous, que froide et seule dans mon lit sans vous. »
« Sam, je crois que vous avez finalement pété un plomb. Cette guerre était trop pour vous ! » plaisanta-t-il, secouant la tête en la regardant.
« Cette guerre n'est plus, Jack. Et j'en ai terminé de jouer selon le règlement. Pour une fois, je vais penser à moi en premier, et je vais lutter pour ce que je veux… Kerry Johnson ou pas. »
« Kerry Johnson ? »
« Je réalise que vous avez une relation, mais je vais prendre des risques maintenant et essayer de la pousser dehors… si vous me laissez faire, » termina-t-elle timidement, se demandant si elle allait trop loin.
« Il n'y a plus de Kerry à pousser dehors, Sam. » Jack lui souriait, ses yeux étincelant de plaisir.
« Quoi ? » Sam fut abasourdie par la révélation.
« Elle m'a déjà largué. » Il s'amusait beaucoup à présent; la déclaration d'amour de Sam avait ôté ses dernières inquiétudes.
« Pourquoi est-ce que je trouve cela difficile à croire ? » Elle étrécit ses yeux en le regardant d'un œil soupçonneux.
« Eh bien… elle a dit que j'avais des 'problèmes'. Un énorme en particulier. » Jack leva les bras comme si la pauvre Kerry était folle.
« Des problèmes ? »
« Oui ! Allez comprendre ! Pouvez-vous croire ça ? » Il fourra maintenant ses mains dans les poches, donnant l'impression d'être l'innocence personnifiée.
« Quel gros problème ? » demanda Sam, commençant à sourire légèrement.
« Hmmm ? » Des yeux sombres innocents la regardèrent.
« Jaaaack, » avertit-elle d'un ton menaçant.
« Oh, eh bien… c'est arrivé juste après votre apparition dans mon jardin et que vous nous ayez surpris ensemble. Vous additionnez deux et deux. » Il lui donna un instant pour assimiler cette information et attendit.
« Moi ? Elle a rompu avec vous à cause de moi ? » demanda-t-elle, souriant enfin largement.
« Ouaip ! Elle avait le sentiment que vous occupiez déjà en grande partie mon cœur, et elle pensait que je ne valais pas les ennuis de se battre contre vous… » Jack ne put finir. Sam avait rapidement fermé l'espace entre eux et soudé sa bouche affamée sur ses lèvres, ses doigts s'accrochant fermement sur le devant de sa veste au cas où il essaierait de s'échapper.
Aucune chance ! Jack suivit rapidement son action en enroulant ses bras autour d'elle et en répondant avidement à sa langue exploratrice, un feu soudain prenant naissance dans sa poitrine. Sam lâcha sa veste et enroula ses bras autour de son cou, essayant d'être aussi proche de lui que possible, ce qui était impossible étant donné la façon dont il l'écrasait déjà contre son corps.
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Ils étaient inconscients des yeux amusés qui les regardaient à travers la porte-fenêtre. « Teal'c, que diriez-vous d'aller en ville boire quelques bières ? » suggéra Daniel avec nonchalance.
« Nous sommes censés ne pas avoir espionné, Daniel Jackson, » gronda Teal'c du canapé.
« Alors comment sommes-nous censés faire notre retraite stratégique ? » plaisanta-t-il. « Ce qui, au fait, est à présent le moment. Je vais aller leur écrire un mot pour qu'ils sachent que nous sommes partis. Allez prendre votre veste, mon ami ! » ordonna-t-il en se dirigeant avec hâte vers la cuisine.
Teal'c marmonna quelque chose pour lui-même, mais éteignit la télé et se saisit de sa veste. « Quand proposez-vous que nous revenions ? » demanda-t-il à l'homme plus jeune, qui avait terminé la note et la fixait sur le réfrigérateur.
« Nous serons peut-être trop ivres pour rentrer ce soir, » répondit-il avec un sourire.
« Je ne m'enivre pas, puisque je ne bois pas d'alcool. O'Neill et le Colonel Carter le savent, » dit-il, soulignant la faille dans son excuse.
« Mais j'ai piqué une colère et voulu rester en ville ! Venez ! Arrêtez de discuter avec moi et montez dans le 4x4 ! Nous penserons à quelque chose ! » répliqua-t-il, ramassant les clés de Jack et se dirigeant vers la porte. Teal'c n'avait pas d'autre recours sinon de suivre.
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Pendant ce temps, sur le petit ponton à côté de l'étang, Jack et Sam essayaient de reprendre leur souffle, leurs lèvres toujours sur celles de l'autre. « Je vous aime, idiote. Comment avez-vous jamais pu douter de cela ? Avez-vous une idée de l'enfer que j'ai traversé quand vous vous êtes fiancée ? »
« Pourquoi ? Pourquoi m'avez-vous laissée faire, Jack ? Je pensais que vous ne vouliez plus de moi ! » lui murmura-t-elle en réponse. « Je pensais que vous vous étiez fatigué d'attendre. »
« Jamais ! J'aurais attendu jusqu'à mon dernier souffle ! Même plus longtemps ! » répondit-il dans un grondement passionné, capturant avec douceur ses lèvres entre ses dents.
« Dieu ! Je pensais que nous ne pourrions jamais être ensemble, Jack ! Et je voulais tellement avoir une vie! Malgré cela, ça semblait tellement faux. Je ne puis vous dire combien de fois je pensais à vous quand j'étais avec Pete. J'avais l'impression d'être une femme infidèle, et cela me faisait me sentir horrible ! » Elle parlait entre les baisers, sa bouche répondant avec enthousiasme à la sienne.
« Vous savez, le règlement est toujours là… » dit-il, prenant un petit répit de sa bouche et la regardant.
« Merde au règlement ! » répondit-elle avec passion, et rechercha à nouveau sa bouche, sa langue explorant avec sensualité. Jack n'opposa pas d'argument. Il la laissa l'emmener profondément dans une mer d'émotions avec elle, et n'essaya pas de refaire surface. Pas avant qu'il n'entende le moteur du 4x4 démarrer.
« Je crois que les gars vont en ville, » remarqua Jack, regardant vers le chalet et voyant les feux de signalisation disparaître dans l'obscurité.
« Vous croyez qu'ils nous ont vus ? » demanda-t-elle, soudain gênée.
« Je crois qu'il n'y a pas de doute là-dessus. Vous savez à quel point Daniel est curieux, » lui dit-il en souriant, visiblement pas dérangé par le fait qu'ils soient maintenant complètement seuls. « Avez-vous froid ? » demanda-t-il.
« Je ne me suis jamais sentie plus réchauffée de ma vie, » lui sourit-elle, « mais si vous voulez remonter au chalet, je suis tout à fait pour. » Jack pensa qu'il y avait là une invitation certaine dans cette remarque, mais il se mit en garde de ne pas sauter sur des conclusions et de suivre sa direction à elle. Ils se tournèrent tous les deux et, main dans la main, remontèrent le chemin de graviers vers la porte d'entrée. Jack l'ouvrit pour Sam, la suivant dans le chalet.
Dès qu'ils passèrent la porte, et que Jack se tourna vers Sam après avoir refermé la porte, les mains de Sam furent sur les boutons de sa chemise et sa bouche recherchait à nouveau la sienne. Après cela, Jack ne put se rappeler clairement comment ils s'étaient rendus jusqu'à la chambre principale, mais il se souvenait que cela avait été au milieu de baisers frénétiques et d'envolées de chaussures et de vêtements.
Leurs corps avaient recherché avidement celui de l'autre, leurs esprits engourdis de tout sinon leur besoin. Il avait terminé en la portant dans la chambre il se souvenait de cela clairement, car son genou faisait mal plus tard. Il l'avait lâchée sans cérémonie sur le lit et finit de se déshabiller. Elle était déjà glorieusement nue. Ses yeux l'avaient toisé complètement, le désir brillant en eux, et quand il avait hésité, se demandant s'il rêvait, elle avait supplié, « Jack, s'il vous plait… maintenant ! »
Elle n'avait pas eu à demander deux fois. Il s'était étendu doucement sur elle et ses jambes s'étaient ouvertes pour lui et avaient emprisonné son corps amoureusement, pendant qu'il recherchait un sein généreux et le réclamait de sa bouche brûlante. « Oh, Dieu… Jack ! » avait-elle gémi de plaisir, le son le rendant fou. Il l'avait réclamée comme étant sienne l'instant d'après, plongeant profondément en elle et la faisant se cambrer. Enfin ! Sam avait souri et des larmes avaient à nouveau rempli ses yeux. Elle n'arrivait pas à croire que cela était réel ! Jack lui faisait l'amour avec toute la passion et l'habileté dont elle avait toujours soupçonné qu'il était capable. Non. La réalité de la consommation de leur amour avait été meilleure que ce dont elle avait jamais rêvé. Penser qu'il avait cru qu'elle se fatiguerait un jour de ceci !
Il avait pris son temps, caressant son corps avec le sien, voluptueusement, lentement, profondément. Sa bouche l'avait marquée de baisers brûlants et d'une langue avide, son souffle lui volant le sien, ses mains avaient fait des merveilles sur sa peau. Il n'avait pas voulu que cela se termine, mais quand le moment était venu, ils avaient explosé ensemble avec presque une rage née de la passion et un amour longtemps renié.
Maintenant Jack la tenait tendrement, caressant sa peau de ses mains calleuses, et déposant une pluie de baisers sur son front alors qu'elle reprenait son souffle, ses bras toujours enroulés autour de lui. « Jack ? » murmura-t-elle avec un petit sourire.
« Hmmm ? » répondit-il paresseusement, trop bien pour bouger.
« Pouvons-nous le faire encore ? Cette nuit ? » demanda-t-elle, d'une voix malicieuse.
« Veux-tu me tuer, femme ? Je t'ai dit que j'étais un vieil homme ! » répondit-il, scandalisé.
« Non, tu n'es pas vieux ! Je sais de quoi tu es capable, tu te rappelles ? » Elle ne s'attendait pas vraiment à faire l'amour une autre fois, mais elle ne pouvait s'empêcher de le taquiner.
« Et briser à nouveau le règlement ? » demanda-t-il, se reculant à présent pour la regarder.
« A propos de ça… » répondit-elle doucement, soudain sérieuse. Jack fut désolé d'avoir soulevé le sujet, mais il réalisa alors que cela devait être éclairci.
« Ne t'inquiète pas. J'ai tout résolu, » l'assura-t-il.
Sam se redressa droite comme un i et le regarda avec inquiétude. « Tu n'as pas pris ta retraite, n'est-ce pas ? » Elle avait été consciente d'un nombre inhabituel de conversations et de visites privées à Washington, et elle fut soudain terrifiée de ruiner les choses pour le SGC.
« Détends-toi, Colonel, rien d'aussi drastique, » apaisa-t-il, essayant de la recoucher dans le lit.
« Non, Jack, s'il te plait, dis-moi ! Non, attends ! Laisse-moi te dire d'abord, s'il te plait, » demanda-t-elle, craignant ce qu'il avait à lui révéler. « J'ai demandé un transfert pour la zone 51. » Elle eut un mouvement de recul à son expression, sachant qu'il serait furieux contre elle. « Avant que tu ne me hurles dessus, laisse-moi expliquer ! » supplia-t-elle.
« Tu as intérêt ! Comment as-tu pu faire quelque chose comme cela sans m'en parler ? Et SG1 ? » Il était assis aussi maintenant sur le lit, essayant d'ignorer sa nudité et de se concentrer sur son visage contrit.
« Rappelle-toi que j'ai essayé de te dire combien je suis inquiète pour Cassie. Elle a besoin de moi Jack, plus que SG1. Rappelle-toi aussi que je t'ai dit que j'avais décidé de mettre en avant mes besoins personnels, pour changer. Elle est un de ces besoins. Elle est ma fille à présent. Elle n'a personne d'autre. Et de cette façon, je peux être avec toi, Jack. Tu ne seras plus mon supérieur ! »
Jack la fixa pendant un long moment, réalisant qu'il y avait du vrai dans ce qu'elle venait de dire. SG1 n'était plus aussi nécessaire. Avec la menace des Réplicateurs et des Goa'ulds éliminée, ils pouvaient baisser un peu leur garde. De plus, Daniel avait supplié de passer plus de temps avec le projet Atlantis depuis des mois, et Teal'c passait de plus en plus de temps avec son peuple. Ils avaient besoin de lui là-bas plus que la Terre n'avait besoin de lui au SGC. Oui, les jours de SG1 étaient comptés. C'était la fin d'une époque.
« D'accord, je comprends, » reconnut-il à contrecœur.
« De plus, je peux venir rendre visite à Colorado Springs les week-ends et les vacances. J'aurai plus de flexibilité avec mes horaires, et j'ai BEAUCOUP de congés accumulés à prendre ! »
« Washington, » clarifia Jack.
« Quoi ? » demanda Sam.
« J'ai dit, Washington. Tu viendras me voir à Washington, pas à Colorado Springs, » expliqua-t-il.
« Pourquoi ? »
« Parce que je vais prendre le poste de Hammond. Il prend sa retraite, et il m'a demandé de le faire. Je ne serai plus le commandant du SGC. Le Général Landry prendra ma place. La paperasse se fait pendant que nous parlons. »
Le cœur de Sam sombra dans ses entrailles, et sa bouche devint sèche. « Mais… cela veut dire… »
« Oui, je serai toujours ton supérieur, indirectement(1), » acquiesça-t-il.
« Oh, Jack ! » soupira-t-elle, submergée par la lassitude. Sa main vint à son visage et elle ferma les yeux.
« Hé ! Aucune importance ! Nous serons toujours ensemble, Sam, » lui assura-t-il, la saisissant et la recouchant dans le lit. Il se pencha au-dessus d'elle et embrassa un œil fermé, puis l'autre. « Hé ! Je pense ce que je dis. Nous pourrons nous voir pendant les congés, tout comme tu l'as dit. Nous aurons simplement à garder notre relation discrète jusqu'à ce que je ménage un arrangement à Washington. »
« Pourquoi feraient-il cela, Jack ? Nous serons toujours en train de briser le règlement, n'est-ce pas ? » demanda Sam, des larmes dans sa voix.
« Pas vraiment, Sam. Mon boulot sera unique, après tout. Je ne pense pas qu'il y ait vraiment un règlement régissant mon poste. De plus, je leur ai fait me supplier avant de dire oui. Je peux simplement menacer de partir s'ils me rendent la vie difficile ! »
« Tu démissionnerais… pour moi ? » demanda-t-elle d'une petite voix, ses yeux pleins de larmes regardant amoureusement son visage.
« Je ferais n'importe quoi pour toi, Sam, » murmura-t-il, déposant de doux baisers sur ses lèvres, puis un autre sur le dessus de son nez. « Maintenant que je t'ai, je ne vais pas te laisser partir. Tu es coincée avec moi pour de bon ! Ne le savais-tu pas déjà ? »
Sam lui sourit, et il eut l'impression que la pièce venait d'être illuminée. « Je le sais maintenant, Jack. Alors… c'est toi et moi à partir de maintenant ? »
« Toi et moi contre le monde, chérie ! » lui dit-il en souriant.
« J'espère que ça n'en viendra pas à ça. J'en ai un peu marre de me battre, » soupira-t-elle, caressant son visage du bout de ses doigts, sa caresse dérivant vers son cou et sa poitrine.
« Si tu continues à faire ça, tu ne vas pas dormir pendant un certain temps, tu le réalises ? » gronda-t-il d'une voix sexy.
« Quoi ? » elle eut un sourire encore plus grand. « Tu veux dire ça ? » et ses doigts continuèrent de caresser plus bas, toujours plus bas.
« Très bien, tu l'auras voulu ! Seulement, rappelle-toi de ça plus tard ! » et il captura sa bouche en un baiser affamé, ses mains caressant rudement son dos et ses fesses.
« Et je continuerai de demander, Monsieur. N'en doute pas ! Toujours ! » promit-elle, sa bouche s'ouvrant sous la sienne et le prenant en elle, croyant enfin que le futur était, en effet, plein de possibilités.
Fin
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(1) Certains auteurs considèrent en effet que la zone 51 tombe dans la juridiction du Homeworld Security, donc sous la chaîne de commandement de Jack. Néanmoins, comme la zone 51 (tout comme le SGC) a son propre commandant, Sam n'est pas sous les ordres directs de Jack, qu'elle soit en zone 51 ou au SGC…
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