Drabbles fantastiques
Chapitre 1
Sauvé.
Il n'arrivait pas à le croire, lui, Percival Graves, était secouru telle une quelconque demoiselle captive d'une sorcière au sommet d'une tour. Enfin, en l'occurrence, il s'agissait d'un sorcier et d'un placard à balais, on repassera pour le côté épique de la quête.
Tina et Queenie se relayaient pour lui tenir compagnie. Les médicomages avaient été formels : il ne devait se fatiguer sous aucun prétexte. Il resterait donc enfermé dans sa chambre pendant un mois entier.
Il n'avait pas envie d'y croire.
Il avait eu des nouvelles du bureau. Tina avait été réhabilitée, et Queenie promue.
Il n'avait pas envie d'y croire.
Mais elles avaient à présent beaucoup de travail. Grindelwald avait eu le temps de comploter quelques affaires pendant qu'il dupait son monde, et il était temps de réparer les pots cassés.
« Qui lave mes draps ? s'insurgea Graves soudainement.
- Bonjour, Newt Scamander.
- Qu'est-ce que vous faites ici ? »
Il pointait sa baguette en direction de l'intrus. Graves avait entendu parler du merveilleux jeune homme par Tina, Queenie, et la presse internationale. Celui-ci s'agitait seulement à lancer des sorts de nettoyage sur tout l'appartement.
« Tina m'a demandé de passer pour m'occuper de vous, ou vous tenir compagnie. Je n'ai pas très bien compris. »
Graves émit un reniflement dédaigneux.
« Je n'ai pas besoin d'un garde-malade, merci. »
Newt tira une chaise et s'assit à côté de son lit.
Comme ni l'un ni l'autre ne parvenait à rester passif sans rien faire, ils finirent par entamer la discussion. Graves aurait dû être rapidement lassé par toutes ces créatures dont parlait Newt, mais étonnamment, en apprendre plus sur elles était plus intéressant que d'écouter les piaillements incessants de Queenie à propos des ragots de tout le bureau. Et les deux discours étaient bien plus semblables qu'on aurait pu le croire.
La passion de Newt parvenait sans difficulté à piquer sa curiosité.
Et puis, Newt commença à faire ces choses bizarres. Des petits mouvements de temps à autre qui ne semblaient pas avoir de sens, les repas qu'ils partageaient ensemble… Graves n'aurait pas su identifier quoi, mais quelque chose était… était.
Et puis il lui offrait de petites choses. Ça lui mettait le Chizpurfleà l'oreille en quelque sorte.
« Est-ce que vous me faites la cour ? demanda Graves, incrédule. Vous savez qui je suis ?
- Vous voulez parler de cette parodie de parade amoureuse que les hommes s'évertuent d'accomplir malgré l'inefficacité évidente et les échecs cuisants que cela implique ? répondit Newt.
- D'accord, oubliez ma question.
- Je ne crois pas qu'on puisse jamais comprendre l'amour, ou le définir avec exactitude. Et je ne crois pas que ce soit souhaitable. Nous sommes faits pour entrer en amour sans être vraiment capable de le cerner. Nous sommes faits pour vivre dans le mystère de l'amour. »
Sur ces paroles sages, Newt sortit un plateau avec deux repas, une chandelle et une rose.
Caractéristiques :
Nombre de mots : 491
Ce texte est inspirée de les Animaux Fantastiques de J. K. Rowling, et ne m'appartient pas.
Il a été écrit dans le cadre des défis proposés par La gazette des bonbons aux citrons (voir dans les forums du site), et en réponse à ceux suivants :
- Les Défis de Saison (14 février) : "Je ne crois pas qu'on puisse jamais comprendre l'amour, ou le définir avec exactitude. Et je ne crois pas que ce soit souhaitable. Nous sommes faits pour entrer en amour sans être vraiment capable de le cerner. Nous sommes faits pour vivre dans le mystère de l'amour."
- Défis des 50 drabbles : Newt S. / Percival G.
- Concours des points : [A46] (Dialogue) "Qui lave mes draps?"
Tumblr Prompt : "Are you courting me?" Graves asks, incredulous. "Do you know who I am?"
