Mon seul point faible.

Auteur: Kyllia.

Disclaimer: Les personnages ne sont pas à moi, mais à la BBC, etc...

Note :Je suis littéralement tombée amoureuse de la série, et après avoir lu des tas et des tas de fictions sur celle-ci, je me suis dis que je pouvais moi aussi tenter, pourquoi pas? Bon, je ne ferais pas ici un John-Sherlock, même si je m'y frotterai sans doute un jour. Non, ici, j'ai voulu ajouter un nouveau personnage... J'espère que vous aimerez! [Lemon à venir...]


Sherlock marchait dans les rues de Londres d'un pas vif. Il était irrité de ne pas avoir de bonnes enquêtes sous la dents depuis longtemps, pas même une petite disparition de rien du tout. Lestrade ne l'avait plus contacté depuis un moment, et cela plongeait Sherlock dans un état de frustration que même John ne pouvait plus supporter. Il venait de mettre à la porte son colocataire, le temps de pouvoir nettoyer les débris de l'explosion que Sherlock venait de faire dans leur appartement du 221B, Baker Street.

Du coup, Sherlock se retrouvait seul et désoeuvré à marcher seul dans Londres, sans but précis, ressassant sans cesse la rage et la frustration provoquées par son ennui. Il n'avait le goût à rien, ni même l'envie de fumer tellement cet état l'oppressait. Même John ne parvenait plus à le sortir de sa torpeur, et il avait d'ailleurs finit par abandonner, préférant se réfugier chez Sarah la plupart du temps.

Sherlock soupira. L'été venait de s'achever, et l'on sentait déjà le temps se rafraîchir alors que l'automne venait juste d'arriver. Cela l'arrangeait dans un sens, car il n'aimait pas l'été et sa chaleur. Pour lui, le froid était beaucoup plus agréable et stimulant que le chaud, qui engluait et ramollissait tout ce qui se trouvait sur son passage. Lorsqu'il avait exposé cet avis à John, celui-ci lui avait répondu que ce n'était pas vraiment étonnant venant de sa part, car Sherlock était lui-même une personne froide.

Sherlock haussa les épaules en se remémorant cette conversation. Lui, une personne froide? Certes, il n'aimait pas les contacts physiques et pensait que la moitié de la planète, voire plus, était peuplée de personnes dénuées d'intelligence, mais cela faisait-il de lui une personne froide? Il sourit pour lui même devant l'évidence de la réponse. Évidemment qu'il était froid, cela était tout simplement visible par le simple fait qu'il ne tolérait que peu de personnes.

Il continua son chemin tranquillement jusqu'à arriver dans un parc. Là, il s'assit sur un banc et sortit son portable pour taper un sms.

Sherlock: Je suis toujours consigné dehors? SH.

John: Oui! Et évite de faire exploser quelque chose.

Sherlock: John, ton humour me laisse perplexe. SH.

Il attendit un moment une réponse de la part du médecin, qui ne vint pas, et finit par ranger son téléphone dans sa poche avec un soupir agacé avant de relever le col de son manteau et de reprendre sa déambulation.

Alors qu'il remontait une rue assez animée, s'amusant à détailler les personnes qui passaient par là afin d'en déduire un maximum de chose pour s'occuper, son regard fut retenu par une silhouette fine qui, lui semblait-il, se détachait du reste de la foule. Sans savoir d'où cette différence venait, il plissa les yeux, intrigué et décida de suivre cette personne. Après tout, il n'avait rien d'autre à faire!

D'un pas tranquille et dégagé, il se mit donc à la suivre, tout en essayant de capter quelques détails qui l'aiderait à en apprendre plus sur elle.

C'était indubitablement une femme, à en juger par la finesse de la silhouette. Il fut un moment tenté de croire qu'il s'agissait d'Irène Adler, mais au jugé de la taille, ce ne pouvait être elle. De plus, elle avait disparue de sa vie depuis un long moment, sans qu'il cherche à la retrouver. Elle n'était plus rien pour lui à présent, et il savait ce constat réciproque. Non, cette personne là était plus petite qu'Irène, même si elle essayait de cacher cette taille en portant des talons assez hauts. Le manteau beige qu'elle portait ne laissait rien deviner de ses vêtements de dos, hormis le fait qu'elle portait un jean sombre, mais il remarqua qu'il s'agissait d'un trench d'une marque assez chère. Une femme de petite taille, fine et menue, avec un manteau assez cher et un jean sombre. Sherlock revint au jean. Il avait une coupe assez serrée, plutôt réputée chez les jeunes... Une personne donc un peu plus jeune que lui, mais pas de beaucoup à en juger par la démarche déterminée, sûre d'elle et féminine.

Sans s'en rendre compte, Sherlock se retrouva dans une petite ruelle éclairée par un seul réverbère, où la jeune femme s'immobilisa. Il regarda autour de lui et nota qu'il n'y avait aucun renforcement dans lequel il pouvait se dissimuler et qu'ils étaient parfaitement seuls dans cette ruelle.

-Vous allez me suivre encore longtemps? »demanda soudain la femme d'une voix claire, sans se retourner.

Sherlock remarqua que cette voix était douce, confiante, assez aiguë sans pourtant être agaçante, une voix qu'il aurait même pu donner à une enfant. Elle ne possédait en outre aucun accent, et avait une légère touche musicale qui lui plut. C'était à ses oreilles une très belle voix. Il se racla la gorge et commença d'une voix faussement gênée:

-Ex... Excusez-moi, mademoiselle, mais j'ai... Je crois que j'ai perdu mon chemin, je pensais que...

-Bien tenté...» le coupa-t-elle avant de laisser échapper un petit rire et de se retourner.

Sherlock découvrit alors un petit visage rond aux traits délicats, d'un teint assez pâle, avec un nez droit, assez petit et légèrement aplatit et de beaux yeux bruns bordés de longs cils, le tout encadré de cheveux fins et bruns eux aussi, tombant sur les épaules de la jeune femme avec grâce. Ce visage lui rappelait vaguement quelque chose mais il n'arrivait pas à définir quoi. La jeune femme, nullement intimidée par le regard du détective la détaillant, pencha la tête sur le côté et un petit sourire se dessina au coin de ses lèvres.

-Hem, allo? Il y a quelqu'un? tenta-t-elle en secouant une main.

Mais Sherlock était figé, pétrifié par ce qu'il venait de découvrir. Pour la seconde fois de sa vie, il était dans l'incapacité la plus totale de remarquer le plus infime détail qui aurait pu lui servir pour comprendre cette femme. Pour la seconde fois, il se retrouvait désarmé face à une femme, la première ayant été Irène Adler. Sherlock secoua la tête, chassant de son esprit la dominatrice qui s'imposait à lui quand il regardait la jeune femme qui lui faisait face. Elles n'avaient rien en commun, mis à part cet étrange mystère autour d'elle, alors pourquoi voulait-il absolument les comparer? Il s'ébroua et finit par répondre la première chose qui lui vint à l'esprit, la vérité:

-Excusez-moi, je vous ais vue dans la rue tout à l'heure et je n'ai pas pu m'empêcher de vous suivre... »

Il eut soudain envie de se frapper. Quel idiot! Autant lui dire qu'il avait des pulsions perverses et qu'il suivait toujours des jeunes femmes lorsqu'il s'ennuyait, cela ferait exactement le même effet!

Mais contrairement à ce à quoi il s'attendait, la jeune femme reversa la tête en arrière et partit dans un long rire que Sherlock trouva mélodieux et entraînant. Il finit à son tour par sourire, amusé par la situation. Une fois son rire calmé, la jeune femme passa une main dans ses cheveux et répondit:

-C'est bien la première fois que quelqu'un me dit ça. Je savais que vous étiez un peu fou, Mr Holmes, mais je ne m'attendais pas à ça... »

Sherlock se figea. Mr Holmes? Comment cette femme pouvait-elle connaître son nom? Elle sembla comprendre la question qu'il était en train de se poser car elle ajouta presque immédiatement:

-Mon frère est un de vos grands fans, alors par curiosité, j'ai lu votre blog et celui de votre colocataire.

-Votre frère? souligna Sherlock.

Elle hocha la tête sans répondre avant de croiser les bras dans son dos et de lancer d'un ton enfantin tout à fait charmant:

-Puisque je crois que vous allez vouloir me poser des questions, pourquoi ne pas aller le faire autour d'un chocolat chaud? Je meurs de froid, pas vous? »

Sherlock s'accorda un petit sourire et finit par accepter la proposition. Après tout, il n'avait rien d'autre à faire pour le moment, et cette jeune femme semblait plutôt intéressante à ses yeux...

Attablés dans un café non loin de la ruelle où ils venaient de discuter, Sherlock et la jeune femme se faisaient face. Elle tournait distraitement sa cuillère dans son chocolat tout en soutenant le regard du détective avec un petit sourire en coin amusé, qu'il trouvait désormais familier. Sous son trench, elle portait une simple chemise bleue marine pour homme, sans aucun bijoux, rien qui avait donc vraiment aidé le détective.

-Vous n'avez pas touché à votre café, remarqua-t-elle sans le quitter des yeux.

-Ni vous votre chocolat. »

Elle sourit franchement et baissa les yeux vers sa tasse, rompant un moment le contact visuel qu'ils avaient. Tout en soufflant dans sa tasse, elle demanda d'une voix calme:

-Alors, par quoi commence cet interrogatoire?

-Vous me dites quelque chose, mais je n'arrive pas à savoir ce que vous me rappelez...

-Sur ce point, je ne peux pas vous aider, répondit-elle en buvant une gorgée de sa boisson.

-Alors commençons par votre nom, proposa le détective en posant ses coudes sur la table, soutenant ainsi son menton.

-Claire.

-Français, remarqua-t-il.

-Exact. Je suis née là-bas et j'y ai vécu quelques années, expliqua-t-elle. »

Il laissa un moment de silence durant lequel il emmagasina ces informations avant de reprendre:

-Vous m'avez parlé de votre frère...

-C'est exact, fit-elle sans sembler vouloir ajouter quoi que ce soit.

-Vous avez dit que c'était un de mes grands fans... insista le détective.

-Oui, il aime bien se définir ainsi, répondit-elle en souriant. Mais il me semble que vous le connaissez ajouta-t-elle avec un petit sourire tout en buvant de nouveau.

Cette dernière annonce plongea Sherlock dans la perplexité. Qui donc pouvait bien être le frère de cette mystérieuse jeune femme? Mais le fait qu'il le connaisse expliquerait sans aucun doute pourquoi Claire lui semblait si familière. Il étudia un moment les traits du visage de la jeune fille, tentant de retrouver à qui ils pouvaient s'apparenter...

-La soeur de John s'appelle pourtant Harriet... marmonna-t-il.

A ces mots, les yeux de Claire s'agrandir et elle laissa échapper un petit rire.

-Oh non, je suis ravie que vous pensiez que je suis la soeur du docteur Watson, mais ce n'est pas le cas, non. »

Sherlock fronça les sourcils, légèrement agacé de ne pas trouver, et changea de sujet:

-Vous paraissez assez jeune...

-Vous n'êtes pas mal non plus, sourit-elle.

-Vous avez finis vos études donc?

-Oui, j'ai étudié un moment la littérature, mais actuellement je ne fais rien de précis... Mon frère veille sur mes besoins principaux et je n'ai donc pas vraiment besoin de travailler...

-Et comment occupez-vous votre temps alors? »

Elle rougis légèrement avant de répondre:

-Je joue du piano... Et je donne quelques cours par-ci par-là d'anglais et de piano... »

A ces mots, les yeux de Sherlock brillèrent et il se pencha un peu plus en avant. Comment n'avait-il pas remarqué les longs doigts fins de la jeune femme, si distinctifs des joueurs de piano? Mais le simple fait d'avoir devant lui une mélomane chassait toute frustration qu'il aurait pu ressentir en remarquant son oubli sur ce détail.

-Vraiment? Fit-il avec intérêt.

-Oui... J'aime beaucoup le classique, et je compose parfois... Vous jouez du violon vous, non? »

Sherlock hocha la tête et ils commencèrent une conversation animée sur leurs goûts musicaux respectifs, et sur les musiciens qu'ils aimaient écouter. Le détective se perdit totalement dans cette conversation, appréciant la manière que Claire avait de parler, ainsi que ses goûts, tellement plus variés que les siens propres. Elle ne se bornait pas simplement comme lui au classique, elle écoutait également beaucoup de rock, de jazz, de blues... Pour la première fois depuis longtemps, Sherlock ne s'ennuyait pas en parlant à quelqu'un et surtout ne réfléchissait pas à autre chose en même temps. Non, cette fois-ci, il était là, présent, entièrement dévoué à leur discussion.

Au bout d'un long moment, leurs voix se tarirent et ils restèrent un moment silencieux, buvant simplement leurs boissons sans toutefois se quitter des yeux. Soudain, le portable de Sherlock vibra doucement dans sa poche et il s'excusa avant de décrocher.

« Sherlock Holmes. Oui... Déjà? Non, non... Je suis dans un café... Non, John, tout va bien, je discutais... Oui, évidemment avec quelqu'un! Oui... Oui, je ne tarderai pas à rentrer, ne t'inquiète pas... Comment? Hum... Avec une jeune femme que j'ai rencontrée par hasard... J-... John! Hors de question! A ce soir. lâcha-t-il d'un ton exaspéré avant de raccrocher.

Claire le regardait en souriant, les yeux pétillants puis elle finit par demander:

-Que vous a-t-il dit de hors de question »?

-Qu'il ne croyait pas que j'étais vraiment dans un café avec une jeune femme et qu'il voulait absolument une photo pour prouver la véracité de mes propos expliqua le détective en roulant des yeux.

La jeune femme concernée eut un petit rire et elle haussa les épaules:

-Pourquoi pas? Ça ne me dérange pas.

-Vous êtes sûre?

-Absolument. »

Elle sourit, la tête légèrement penchée sur le côté, d'un sourire charmant tandis que Sherlock prenait rapidement la photo, certain de passer pour un fou. Il l'envoya à son ami et il ne lui fallut attendre que quelques minutes pour recevoir un NON, c'est pas vrai? de son ami. Il montre le message à Claire qui pouffa dans sa main et soudain il eut un flash de compréhension.

Ce rire. Ces mimiques. Ce sourire légèrement plus appuyé sur la gauche. Il les avait déjà vus. Il écarquilla les yeux, remarquant enfin maintenant les similitudes entre le visage de la jeune femme qui lui faisait face et celui de la personne qui venait de s'imposer à son esprit. Oh oui, ces traits, Sherlock les reconnaissait à présent, et il ne pouvait plus en douter. Ces traits, il les avait souvent vu et évoquer durant ses longs moments d'ennui, durant ses pires moments de la nuit, quand le sommeil le fuyait. Ces traits, il les abhorrait, les haïssait plus que tout. Ces traits, il les retrouvait parfaitement sur le joli visage qui lui faisait face, souriant, doux, si différent et pourtant si proche de celui de...

« Moriarty murmura Sherlock, le souffle court.

Ce fut le tour de Claire d'écarquiller les yeux, la bouche légèrement entrouverte, dans un air de surprise non dissimulé sur le visage. Même dans la surprise elle lui ressemblait tellement, et cette découverte révulsait et attirait à la fois Sherlock.

Pourquoi? Pourquoi de toutes les jeunes femmes sur lesquelles il aurait pu tomber, pourquoi parmi toutes celles là, il était tombé sur la soeur de son pire ennemi? Et pourquoi malgré cette découverte, il ne parvenait pas à la détester? Pourquoi restait-elle toujours aussi attirante, toujours aussi intéressante aux yeux du détective?

Claire se reprit peu à peu et cligna des yeux finit par les baisser sur se tasse vide.

« Bravo, Mr Holmes, je ne pensais pas que vous trouveriez si vite... »


Voilà donc le premier chapitre)

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