Hello, me voilà avec ce qui aurait dû être un OS, mais sa longueur augmentant de plus en plus, j'ai décidée de le séparé en deux parties (normalement). Alors j'espère que cette première partie vous plaira et n'hésitez pas à laisser une review si ça vous à plut ^.^
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Goutte d'eau
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Le turquoise de l'eau chlorée se reflétait sur les murs de la salle, donnant à Newt l'impression d'être immergé dans un bocal géant. Mais heureusement, l'eau restait dans la piscine et n'avait pas encore envahie la pièce, malgré les efforts d'une bande de gamin qui s'amusait à s'éclabousser, mettant de l'eau partout et dérangeant les autres utilitaires de la piscine.
Assit dans les gradins, Newt avait une vue panoramique sur l'unique bassin intérieur de la piscine municipale qui, comme souvent était séparée en deux. Une partie pour ceux venant profiter de la fraîcheur de l'eau, comme ces gamins. La deuxième partie était réservée au club de natation.
Actuellement c'était le cours le plus avancé qui s'entraînait, sous le regard attentif de leur coach. Les membres de cette équipe participaient souvent à des compétitions, ils étaient là fierté de la piscine et les photos de leurs victoires s'étalaient sur les murs de l'entrée.
Ils venaient s'entraîner quatre fois par semaine, et à chaque fois Newt venait les regarder nager, fendant l'eau comme si ce n'était que de l'air. Leurs mouvements étaient gracieux, vifs et précis, contrairement à ceux des personnes qui venaient patauger pour leur petit plaisir personnel. Ça faisait trois mois qu'il venait presque tous les jours, les observant eux, les autres, commentant mentalement leur différence de niveau. Mais jamais Newt n'était allé leur parler, il doutait même qu'ils l'aient remarqué.
Il restait toujours dans les gradins, un sweat gris à l'imprimé du Golden Gates, le pont mythique de San Francisco, beaucoup trop large pour lui, enfilé par-dessus son maillot, pour se tenir chaud durant les longues heures où il restait assit sans bouger à observer l'activité du bassin. Parfois il amenait un livre ou faisait ses devoirs, attendant que la salle ce vide petit à petit. Il n'allait jamais dans l'eau. Jamais.
Un membre de l'équipe de natation exécuta un plongeon parfait et fut même félicité par l'un de ses amis quand il remonta à la surface. Il était le meilleur de tous, selon Newt, il faisait souvent partie des temps les plus rapides et semblait ne faite qu'un avec l'élément liquide. Ce déplaçant dans l'eau aussi aisément qu'il l'aurait fait sur terre. Il était reconnaissable à son corps fin et pâle qui détonnait au milieu de ceux de ses coéquipiers, ainsi qu'aux nombreuses petites taches brunes qui le recouvraient.
Et Newt ne savait pas pourquoi, mais il y avait quelque chose dans son attitude qui le fascinait.
Il s'appelait Thomas. Au cours des derniers mois, à force de les entendre, Newt avait fini par retenir pratiquement tous les noms des membres de l'équipe.
Une des filles, qui devait être Térésa si Newt ne se trompait pas, vient serrer Thomas dans ses bras et le garçon lui rendit son étreinte en souriant. Ils s'éloignent ensuite en discutant vers les bancs pour récupérer leurs serviettes. Ils furent rejoins par les autres membres du club de natation puis partir tous ensembles vers les douches.
Le cours était terminé devina Newt un peu surprit. Il leva les yeux sur la pendule murale surplombant le bassin, et se rendit compte, effaré, qu'il était déjà vingt heure. Il n'avait, encore une fois, pas vu le temps passer. Ça lui arrivait souvent de se perdre complètement dans ses pensées ou de fixer quelque chose si attentivement qu'il en perdait la notion du temps, mais passer deux heures sans même s'en rendre compte, ça c'était plus rare.
Il se frotta les yeux puis s'étira comme s'il sortait d'un profond sommeil, ce qui était le cas en quelque sorte. Il attendit encore un peu que la piscine se vide, et quand il ne resta plus que deux personnes dans l'eau, faisant tranquillement des longueurs, il se leva en attrapant son sac et s'approcha de l'eau.
Il posa ses affaires à quelques mètres du bord pour être sûr qu'elles ne soient pas mouillées, puis s'avança près de la piscine. Il s'accroupit et regarda la surface plane de l'eau. Il se pencha légèrement en avant pour pouvoir observer son reflet. Le fort éclairage ne lui permettait pas de distinguer les détails de son visage, mais il reconnut vaguement le haut de son corps et la forme sombre de son pull.
Puis son regard passa à travers son image et il fixa la mosaïque sur le fond du bassin. Il était du côté le moins profond de la piscine, il n'y avait donc pas plus d'un mètre entre la surface de l'eau et le sol, pourtant Newt eu l'impression que le fond se trouvait beaucoup plus loin qu'il ne l'était en réalité. Tellement loin que si jamais il tombait dans l'eau, il ne pourrait jamais remonter à la surface. Les profondeurs de la piscine semblaient exercer une violente attraction sur lui, voulant l'attirer vers le fond.
Se sentant tomber en avant, Newt se redressa brusquement, s'éloignant du bord sans même en avoir effleuré l'eau. Il déglutit en frissonnant. Il prit quelques seconde pour réordonner ses pensé et partit récupérer son sac, se dirigeant d'un pas rapide vers la sortie. Ça ne serait pas encore aujourd'hui qu'il pourrait entrer dans l'eau.
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Newt avait remonté ses pieds sur le banc, calant son livre sur ses genoux pour pouvoir le lire sans avoir à torturer son cou.
La piscine était bruyante, des dizaines de gosses ayant investi les lieux. Le samedi était un des jours que Newt aimait le moins, il n'aimait pas voir tous ces enfants qui s'amusait dans l'eau en s'hurlant les uns sur les autres sans se soucier des adultes qui n'aspiraient qu'à la paix et au calme qu'était censé leur offrir les lieux.
Mais il arrivait à se concentrer suffisamment sur les pages de son livre pour oublier le boucan et se plonger dans l'histoire.
Malheureusement ce samedi-là avait décidé d'être encore plus désagréable avec Newt, et quelqu'un vient s'asseoir à côté de lui. Le blond avait l'habitude de toujours rester seul. Il voulait être seul et ne supportait pas que d'autres personnes se rappellent de son existence pour venir l'importuner. Aussi, il marqua sa page et ferma rageusement son livre pour montrer qu'il n'avait pas franchement envie de discuter.
Il leva la tête et marqua un temps d'arrêt en voyant un garçon aux mèches châtains qui devait avoir son âge, mais qui était deux fois plus large que lui. Enfin, ce n'était pas bien compliqué quand on voyait à quel point Newt était maigre. Mais ce qui était la cause de son hésitation et la raison pour laquelle il ne lui avait pas encore craché de le laisser tranquille, c'était qu'il le connaissait.
C'était un des membres de l'équipe de natation, il s'appelait Gally, bien que Newt se doutait que ce ne soit qu'un surnom que lui donnait les autres. Son équipes n'avaient pas d'entraînement le samedi, alors pourquoi est-ce qu'il était là ? Ça lui suffisait pas de venir quatre fois par semaine, il fallait qu'il vienne en plus le samedi ?
Newt se rendit compte qu'il n'était d'ailleurs pas le seul à être venu, derrière Gally, dans les escaliers menant aux gradins, se trouvait Térésa est trois autres garçons du groupe, dont Thomas. Et tous le regardaient.
Newt fronça les sourcils et reporta son regard sur la personne à côté de lui. Gally le dévisageait en souriant, mettant Newt mal à l'aise.
« Qu'es que tu me veux. » Grogna-t-il espérant que l'autre comprenne enfin qu'il ne voulait pas être dérangé.
Mais Gally ne sembla pas saisir le message et sourit de plus belle.
« T'sais, on t'voit tous les jours nous r'garder aux entraînements. »
« Je vous regarde pas. » Répondit Newt en se mettant automatiquement sur la défensive. C'était un réflexe chez lui à chaque fois que quelqu'un s'approchait d'un peu trop près de sa petite vie tranquille.
« Oh t'sais, si tu veux t'faire une des meufs du groupe, tu peux m'le dire. » Lui dit Gally en passant un bras amical autour de ses épaules et Newt se raidit à son contact, des gouttes d'eau dégoulinant du bras du blond pour venir glisser dans sa nuque.
« Je ne veux pas... »
Mais Gally ne lui laissa même pas le temps de finir et se leva, forçant Newt à en faire de même. Le livre tomba de ses genoux mais Gally n'y fit pas attention, il l'enjamba et entraîna Newt vers son groupe qui les attendait dans l'escalier. Tous le saluèrent amicalement et sans que Newt put protester il se retrouva à descendre les marches en direction du bassin.
« Enlève ça. » Lui dit un garçon blond en désignant son sweat gris qui lui tombait sur les hanches.
« Quoi ? Non ! »
« Tu vas pas te baigner avec quand même. » Ricana-t-il
« Que... Je ne veux pas me baigner ! » S'exclama Newt, complètement dépassé par les événements.
« Fait pas ton timide, les autres vont pas t'manger. » Ajouta Gally en lui frottant durement le cuir chevelu.
Il tira sur son pull et n'eut aucun mal à le faire passer par-dessus la tête de Newt tellement le vêtement était trop large pour son corps.
Newt sentit la panique le gagner, il tenta de protester de nouveau mais déjà Gally avait balancé son sweat sur un banc et lui avait pris le bras pour l'entraîner vers l'eau. Newt voulut reculer mais heurta le torse de quelqu'un qui le repoussa en riant.
Newt tira sur son bras pour se dégager de la prise de Gally, il ramena son membre vers lui et regarda l'eau avec appréhension. Au moment où il allait être forcé d'entrer dans le bassin, il s'esquiva et s'enfuit d'un bond sur le côté. Mais quelqu'un eu le réflexe de rattraper son poignet et l'élan brusquement interrompu du blond le fit basculer en arrière. Et il tomba dans l'eau.
La morsure de l'eau, glaciale, lui coupa la respiration, puis son corps se réchauffa en même temps que la panique le submergeait. Autour de lui, tous étaient bleus et troubles, il ne distinguait plus la surface du fond, la lumière venait de partout et de nul part à la fois. Il se débattit dans tous les sens pour tenter de s'extirper de l'élément liquide, mais l'eau était plus forte que lui et l'épuisait rapidement. Le chlore lui brûlait les rétines et il fut obligé de fermer les yeux, plongeant dans un monde noir encore plus inquiétant que l'univers bleu qu'il venait de quitter.
Il manquait d'oxygène et l'eau appuyant sur ses poumons désespérément vide, força la mince barrière de ses lèvres et il ouvrit la bouche, impuissant, laissant la mort liquide s'insinuer à l'intérieur de son corps. Il voulut la repousser mais il ne contrôlait plus ses membres et l'eau ne lui laissait aucun répit. Il se sentit perdre pied.
Quelque chose le tira en arrière, l'extirpant des profondeurs dans lesquels il s'enfonçait. La douceur mortelle de l'eau disparut et il sentit une surface dure sous ses coudes. On appuya sur son ventre et il recracha en toussant l'eau dans ses poumons.
Il souleva ses paupières, percevant un monde flou et remplit de couleur. Il referma les yeux épuisé. Il avait vaguement conscience que quelqu'un le soutenait par le buste, le maintenant hors de l'eau et appuyant sur son ventre pour que l'oxygène parvienne de nouveau à ses poumons.
On agrippa ses bras et il se sentit soulevé et tiré hors de l'eau. Il devina qu'on l'avait allongé sur le sol en le sentant sous son dos. Il aurait pu s'endormir là, tellement il se sentait fatigué. Mais le son, qui juste là était atténue par l'état second dans lequel il se trouvait, parvient de nouveau jusqu'à ses oreilles et le tira de sa léthargie.
Autour de lui, tout le monde criaient, paniquaient, ça allait dans tous les sens et lui donnait mal à la tête. Newt grogna et rouvrit les yeux. Sa vision était un peu moins floue qu'avant, mais les nombreux visages inquiets et penchés vers lui, la réduisait considérablement.
Il voulut se redresser et des dizaines de mains vinrent le soutenir. Il les repoussa rageusement, il n'était pas handicapé non plus. Il se frotta les yeux pour y voir un peu mieux et reconnu enfin les visages de Gally, Térésa ainsi que d'autres membres de leur groupe et le maître-nageur. Et en arrière-plan, toutes les autres personnes présentes dans la pièce. Il prit sa tête entre ses mains, sentant une douleur sourde lui vriller les tympans, oh génial, il adorait être le centre de l'attention.
« Ça va mec ? » Dit une voix qui ressemblait à celle de ce débile de Gally. « T'aurais pu m'dire qu'tu savais pas nager. »
Newt releva brusquement la tête, relançant la douleur dans son crâne, et le fusilla du regard. Il se leva, repoussant furieusement les mains qui tentaient une nouvelle fois de l'aider. Ses jambes peinaient à le soutenir, mais il était hors de question de montrer un nouveau signe de faiblesse devant ces spectateurs qui ne se gênaient pas pour le dévisager comme une bête de foire. Alors il tient bon et se fraya un passage entre les gens aux mines inquiètes et curieuses.
« Je sais nager ! » Cracha-t-il en récupérant son pull.
Il regarda les gradins pour repérer son sac puis soupira doucement, il n'aurait pas la force de monter les marches. Tant pis, il le récupérerait plus tard, une autre fois. Pour peu qu'il retourne un jour ici. Il enfila le sweat, se moquant du fait qu'il allait le tremper, il n'avait pas envie de s'exposer plus longtemps.
Et tandis qu'il quittait la salle du pas le plus rapide qu'il le pouvait, il vit du coin de l'œil, Thomas sortir de l'eau et le regarder fuir loin du regard des autres.
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Ça faisait trois semaine que Newt n'était pas revenu à la piscine. Autant parce qu'il avait peur que parce qu'il ne voulait plus croiser Gally et les autres. Mais sa mère avait été stricte : soit il retournait passer ses fins d'après-midi près du bassin, soit elle le forcerait elle-même à entrer dans l'eau. Et ça, il en était hors de question, ça mère n'était pas réputer pour sa douceur et sa méthode lui ferait plus de mal que de bien. Newt choisi donc la première possibilité et se rendit presque à reculons jusqu'à son lieu de torture.
C'était un lundi après-midi, un des jours où il était sûr de ne pas croiser l'équipe de natation qui n'avait pas d'entraînement. Le ciel s'assombrissait lentement, promettant un de ces violents orages d'été dans la soirée ou dans la nuit, et Newt avait juste envie de rentrer chez lui pour se mettre à l'abri sous sa couette et échapper à la lourde atmosphère qui précédait la pluie.
Mais la menace de sa mère le força à avancer jusqu'au bâtiment qu'il détestait le plus dans toute la ville, mais où il était obligé de passer ses soirées depuis presque trois mois. Enfin quatre maintenant, bien que durant les dernières semaines il avait réussi à ne pas s'approcher du lieu maudit.
Il soupira longuement et poussa la porte, se faisant le plus silencieux possible pour ne pas se faire remarquer. Peine perdue, l'hôtesse de caisse se tourna immédiatement vers lui et lui sourit gentiment en le reconnaissant. Mais Newt l'ignora et passa devant elle en sortant son badge d'adhérent pour le passer dans la machine qui contrôlait les entrées. C'était tellement ironique, il était adhérent alors qui ne se baignait jamais, sa vie n'avait aucune logique parfois.
Il se changea le plus lentement possible, voulant retarder l'échéance de revoir l'eau chlorée. Mais le moment d'entrer dans la salle arriva beaucoup trop vite à son goût.
Newt ne jeta pas un seul coup d'œil au bassin et se dirigea d'un pas vif jusqu'aux gradins. Une fois installé à sa place habituelle, il prit une grande inspiration pour se détendre et chasser toute la tension qui s'accumulait dans son ventre. Il souffla. Puis il sortit un livre et en lut la quatrième de couverture même s'il la connaissait déjà par cœur. Et ce n'est qu'après un long moment d'hésitation qui osa relever la tête pour voir la piscine.
L'étendue turquoise semblait paisible, il y avait peu de monde. Newt frissonna, tout ce bleu lui rappelait vivement la dernière fois qu'il était venu, quand il avait failli se noyer. Encore une fois. Et dire qu'il venait tous les jours depuis trois mois pour tenter de combattre sa peur de l'eau. A cause de cet idiot de Gally, tous étaient à recommencer depuis le début.
Un mouvement à l'entrée de la salle attira son attention et Newt se figea en voyant arriver un jeune homme brun qu'il reconnut aussitôt. Il rabattit rapidement la capuche de son pull pour cacher son visage, espérant que Thomas ne l'ai pas vu
Il se pencha en avant quand Thomas balaya la pièce d'un regard circulaire, faisant semblant de chercher quelque chose dans son sac. Il sentit les yeux du brun s'arrêter sur lui, le fixer quelques instants qui lui parurent durer une éternité puis Thomas se détourna pour poser ses affaires sur un banc et fila dans l'eau.
Newt se redressa à moitié en soufflant de soulagement, mais restant toutefois courbé pour éviter de se faire remarquer. Il observa Thomas nager pendant un long moment. Le brun ne releva pas une seule fois la tête dans sa direction et Newt se rassura, il ne l'avait sûrement pas remarqué.
Pourtant au bout d'une heure, Thomas sortie de l'eau, récupéra sa serviette et Newt le vit avec horreur monter les escaliers dans sa direction. Il se pencha, la capuche camouflant ses cheveux blond trop voyant et ramassa son sac pour tenter de s'enfuir discrètement de l'autre côté des gradins en escaladant les siège, espérant toujours ne pas avoir était repéré.
Mais en le voyant partir, Thomas accéléra le pas pour le rattraper par le bras, le retournant vers lui. Newt dégagea vivement son bras, comme si la main du brun lui avait brûlé la peau à travers son pull, et le ramena contre lui.
« Laisse-moi tranquille ! » Dit-il en le fusillant d'un regard qui se voulait noir mais qui devait semblait craintif et effrayé.
Il répartit d'un pas vif, s'empressa de le contourner pour rejoindre les escaliers, mais alors qu'il dévalait les marche le plus rapidement possible, il entendit Thomas le rattraper en courant.
« Attends, Newton ! » Cria-t-il alors que Newt allait franchir le seuil de la porte menant aux vestiaires.
L'utilisation de son nom entier le fit se figer et il se tourna vers le brun en fronçant les sourcils. Qui lui avait dit son prénom ? Il c'était toujours arrangé pour que jamais personne ne l'apprenne, alors à moins que le brun le connaissait quand il était en primaire, moment où tout le monde utilisait encore son prénom, il ne pouvait pas le savoir, non ?
« Comment tu... ? »
« Je l'ai lu sur ton livre. » Lui répondit Thomas avec un grand sourire plein de fossette qui rendit Newt encore plus méfiant. « J'ai récupéré tes affaires, tu sais la dernière fois, quand... »
« Quand vous aviez essayé de me tuer ? » Lui rappela Newt d'un ton sarcastique.
« On a pas essayé de te tuer... » Murmura Thomas, il baissa la tête, visiblement gêné et attrapa sa lèvre inférieur entre ses dents, la mordillant anxieusement. « On ignorait que tu ne savais pas nager. »
« Je sais nager ! » S'écria Newt en frappant le mur à côté de lui.
Thomas sursauta, écarquillant les yeux surprit puis le regarda, perplexe, alors que le blond lui lançait un énième regard noir. Newt souffla lentement et se pinça l'arrêt du nez pour tenter de reprendre un minimum le contrôle sur lui-même. Ça ne servait à rien de s'ouvrir les poings pour un mec comme Thomas, qu'es que lui disait sa psy déjà ? Ah oui, inspire, expire, lentement et laisse tes idées noirs disparaître.
« Je sais nager. » Reprit-il froidement. « J'ai appris quand j'étais petit, comme tout le monde. »
« Alors pourquoi tu... » Thomas hésitait, cherchant visiblement ses mots pour ne pas le froisser de nouveau. « Enfin, tu n'as pas refait surface, alors ? »
« Je suis aquaphobe. » Cracha le plus jeune, visiblement la technique psychiatrique ne durait pas longtemps.
Il fit demi-tour, furieux d'avoir dû l'avouer à voix haute. Il avait du mal à reconnaître qu'il était phobique, devoir le dire à quelqu'un lui semblait pathétique et misérable. Et il détestait ça. Il s'engagea dans le couloir menant aux vestiaires mais Thomas le doubla pour venir lui bloquer le passage.
« Attends, Newton ! »
« Ne m'appelle pas comme ça ! » Hurla-t-il en faisant un bond en arrière pour ne pas lui rentrer dedans.
« D'accord. » Souffla doucement Thomas, il s'avança d'un pas et fixa ses yeux noisette dans ceux plus sombre de l'autre garçon. « Mais écoute moi, s'il te plaît. »
La mâchoire crispé, Newt recula de nouveau et s'adossa contre le mur, leva un regard rageur sur lui, il espérait qu'il en finisse rapidement.
« Je suis désolé, on ne pouvait pas savoir que tu l'étais. »
« Non, vous ne m'avez même pas le temps de le dire. » Grogna Newt en croisant les bras contre son torse.
« Désolé... »
Thomas baissa les yeux sur le sol, se mordillant les lèvres sous le poids de la culpabilité. Il semblait vraiment désolé, comme si la faute lui revenait entièrement. Mais Newt ne se laissa pas attendrir, déclarant la discussion définitivement close, il le contourna et rejoins un des vestiaires pour aller se changer. Et cette fois, Thomas ne le suivit pas.
« Attends-moi à la sortie ! » Entendit-il tandis que la porte des vestiaires se refermait derrière lui.
Il se dépêche donc de se changer, remettant chemise et son jean beaucoup plus rapidement qu'il ne les avait enlevés un peu plus tôt.
Quand il sorti de la pièce, il eut l'immense plaisir de voir à travers une des fenêtre du bâtiment, que l'orage avait éclaté et qu'une pluie torrentielle tombait à l'extérieur, brouillant l'horizon d'un rideau gris sombre. Génial, plus qu'un quart d'heure de marche jusqu'à l'arrêt de bus sous un petit déluge d'été et encore quinze minutes pour rentrer jusqu'à chez lui. Il adorait sa vie.
Mais il ne tergiversa pas longtemps avant de s'engager sous la pluie, la menace du brun qui allait bientôt le rejoindre ne lui laissant pas vraiment le temps de réfléchir. Il ressortit son fidèle pull gris de San Francisco de son sac, l'enfila et en rabattit la capuche sur ses cheveux. Cette fois pas pour échapper à un regard scrutateur, mais juste pour pouvoir se protéger un minimum des rafales d'eaux qui s'abattaient sur le trottoir. Après une grande inspiration et une grosse dose de motivation mentale, il ouvrit la porte et s'avança sous le déluge.
Il fut trempé en quelques secondes et il dû se courber en avant pour tenter de protéger son visage des gouttes de pluies qui frappait chaque centimètres de peaux exposés. Son pull, bien qu'épais, ne résista pas longtemps et Newt sentit en quelques minutes, l'eau s'infiltrer à travers le tissus pour venir geler insidieusement sa peau.
Il se força pour ne pas faire immédiatement demi-tour et s'engagea sur le chemin du pas le plus rapide que le lui permettait sa jambe boiteuse. Il avait à peine fait une dizaine de mètre et pourtant il avait déjà l'impression d'être resté plus d'une heure sous la pluie battante.
« Newton ! »
Il se retourna par réflexe. Quelqu'un courrait vers lui, un parapluie rouge vif au-dessus de la tête et, bien que la pluie brouillait les traits de son visage, Newt savait très bien de qui il s'agissait. Il n'avait que cet imbécile de Thomas pour lui courir après sous la pluie en l'appelant par ce maudit prénom.
Sans qu'il ne s'en soit aperçu, Thomas était déjà là, tout près de lui, tenant son parapluie au-dessus de leurs têtes, laissant un moment de répit à son pauvre corps martyrisé par l'averse.
« Ne m'appelle pas comme ça. » Grogna-t-il néanmoins, ce n'était pas parce que le brun l'abritait de la pluie, qu'il allait se montrer plus sympathique avec lui.
« Comment je dois t'appeler alors ? » Demanda Thomas en souriant gentiment, apparemment pas perturbé par l'agacement du blond.
« Tu ne m'appelle pas. Tu me laisse tranquille et tu oublis que j'existe. »
Newt fit son, maintenant habituel, regard noir. Regard un peu gâché par ses cheveux blonds, foncés et collés à son front par l'eau qui dégoulinait sur son visage.
« Comme si je pouvais. » Marmonna Thomas en levant les yeux au ciel, yeux qui de tout évidence ne rencontrèrent que le rouge flashi de son parapluie.
« Quoi ? »
« Rien. Je te ramène chez toi ? » Proposa le brun, retrouvant son grand sourire d'abruti.
« Quoi ? » Répéta Newt décontenancé, il avait du mal à suivre la conversation. Comment Thomas pouvait lui proposer de le déposer chez lui alors qu'une seconde avant Newt venait de lui dire clairement de ne plus jamais l'approcher ?
« Il pleut. » Lui dit Thomas, comme si cela expliquait tous.
« Non, sans blague ? » Ironisa Newt trempé de la tête aux pieds.
Cela fit sourire le brun qui se mordilla la lèvre amusé. Newt se fit remarqué qu'il faisait souvent ça, se mordiller les lèvres. Ça avait un côté mignon. Il secoua brusquement la tête, faisant tomber sa capuche au passage, il devait se sortir cette pensé bizarre de là !
« Doooonc » Reprit Thomas. « Je te ramène chez toi, ça t'évitera de chopper la crève en marchant sous la pluie. »
Newt fut tenté d'accepter. Ses vêtements lui collaient désagréablement à la peau et il était trempé jusqu'aux os. Mais il était Newt et c'était avec Thomas qu'il parlait. Celui à cause de qui il avait failli se noyer pour la deuxième fois en moins de deux ans. Celui aussi qui l'avait sûrement sortie de l'eau et savait la vie, mais ça, son cerveau préférait l'ignorer.
Et puis sûrement qu'il avait déjà la crève, vu comment son corps tremblait de froid, complètement gelé.
« Je n'ai pas besoin de ta pitié. »
« Ce n'est pas de la pitié mais de la gentillesse. » Soupira Thomas. Il passa une main dans ses cheveux et la pluie se chargea de les plaquer en arrière.
« Je n'en ai pas besoin non plus. »
Il croisa les bras contre son torse, le défiant d'ajouter quelque chose. Mais Thomas ne sembla pas comprendre le message et haussa les épaules.
« Alors je te raccompagne chez toi. »
« Pas la peine, et puis je dois prendre le bus, c'est loin et tu vas pas faire l'aller-retour, sinon c'est toi qui va tomber malade.»
« Alors ça te donne une bonne raison d'accepter que je te ramène en voiture. » Dit-il, tout fière de son argument. « Pour ne pas que je tombe malade à cause de toi. »
Newt ouvrit la bouche près à protester mais la referma en voyant les yeux de chiot abandonné que lui faisait Thomas, se mordillant une nouvelle fois la lèvre inférieur. Il baissa les yeux, gêné, non mais c'était des méthodes de gamin de cinq ans, ça ne devrait pas le toucher comme ça.
Comme il ne répondit rien, Thomas prit son silence pour un oui et lui attrapa le bras pour le conduire jusqu'au parking en sautillant joyeusement. C'était vraiment un gamin. Newt se dégagea vivement et s'écarta de lui, restant tout de même à quelque centimètre du brun pour pouvoir rester à l'abri sous le parapluie rouge. D'accords il acceptait qu'il le ramène, mais ça ne voulait pas dire qu'il pouvait être familier avec lui.
Thomas ne sembla pas s'en offusqué et le conduisit en souriant jusqu'à sa voiture. Newt grimaça en voyant une vielle Land Rover d'un bleu passé, doutant que la vieillerie puisse vraiment rouler. Mais pour une fois il se tue et quitta quelques secondes l'abri du parapluie pour s'installer sur le siège passager.
Il observa Thomas faire le tour du capot en courant et s'installer à côté de lui avec un soupire de replia son parapluie et le secoua à l'extérieur du véhicule pour chasser les gouttes d'eaux s'y accrochant, bien que cela ne change rien puisqu'il pleuvait toujours. Il ferma ensuite la portière et se pencha à l'arrière pour pouvoir poser son sac de sport sur la banquette. Après un instant d'hésitation, Newt en fit de même, il n'allait pas garder son sac trempé sur ses genoux, il était déjà assez mouillé comme ça.
Thomas lui sourit mais ne fit aucun commentaire, il mit le contact et, à l'étonnement de Newt, la voiture démarra sans aucun problème. Après avoir mis le chauffage à fond, ils quittèrent le parking et la jeep s'engagea sur la route. Les seuls mots qu'ils échangèrent furent pour que le blond indique son adresse au conducteur.
Ils roulèrent pendant un petit moment, le blond habitait vraiment loin de la piscine. La pluie tapait fort sur le pare-brise, rendant toute conversation impossible au grand soulagement de Newt. Il avait ramené ses jambes contre lui, se pelotonnant contre le siège pour se réchauffer et regardait le déluge par la fenêtre pendant que Thomas conduisait en silence. Bientôt la pluie tomba tellement fort qu'il devient impossible de distinguer la route au-delà de quelques mètres à peine.
« Je vais m'arrêter ! » Cria Thomas pour se faire entendre par-dessus le tumulte.
Newt ne répondit rien et regarda la jeep s'engager sur le bas-côté pour se garer le long de la route.
Maintenant que la voiture était arrêtée, la pluie percutait les vitres avec moins de force et Newt put entendre Thomas soupirer à côté de lui. Mais il ne se retourna pas et se contenta de regarder les gouttes d'eau glisser lentement le long de la vitre du côté passager. Il frotta ses bras engourdis par le froid et retint un éternuement en se mordant la langue pour ne pas attirer l'attention sur lui.
Il entendit Thomas détacher sa ceinture et s'agiter bruyamment sur son siège, et alors qu'il observait la pluie frapper le la route devant lui, la vision de Newt s'assombrit subitement. Par réflexe, il releva la tête en sentit un tissu doux lui caresser la joue. Il l'attrapa et retira la serviette en microfibre verte de ses cheveux, se tournant vers Thomas ses sourcils froncés d'incompréhension.
« Tu trembles. » Se justifia le brun en haussant les épaules. « Sèche-toi. »
Newt ne lui répondit rien, se contentant de soutenir longuement son regard trop amical, avant de céder et d'enfouir sa tête dans le tissu, de se frotter vivement les cheveux et en chasser l'eau de pluie. Il passa ensuite la serviette déjà partiellement trempé sur son visage.
« Tu devrais enlever ton pull. » Lui conseilla Thomas en l'observant tout du long.
« Tu veux pas que je me déshabille tant que tu y es ? » Railla Newt en sortant son nez rougit par la pluie du tissus.
« Pas la peine d'en arriver là. » Rit doucement Thomas en secouant la tête.
Newt ne put s'empêcher de sourire légèrement. Il finit de s'essuyer le visage et posa la serviette sur ses genoux le temps d'enlever son pull rendu lourd par la pluie. Thomas tendit la main vers lui, et après une légère hésitation, Newt lui donna son sweat que le brun posa sur le siège arrière.
« Merci. » Marmonna Newt, ne sachant pas vraiment s'il le remerciait pour ce simple geste ou pour tous ce que le brun faisait pour lui, le ramenant chez lui alors qu'il lui fallait faire sûrement un énorme détour.
Le sourire qui ne quittait jamais le visage du jeune homme s'agrandit dangereusement et Newt l'esquiva en ramenant la serviette sur son visage pour le frotter vigoureusement et ramener un peu de chaleur sur sa peau gelée.
« Au fait, je m'appelle Thomas. » Lui dit subitement le brun en réalisant qu'il ne c'était toujours pas présenté.
Newt se retient de lui dire qu'il le savait déjà, il ne voulait pas se retrouver à lui expliquer qu'à force de venir à la piscine en même temps que son groupe, il avait fini par apprendre tous leurs nom. Ça aurait était trop compliqué de le convaincre qu'il n'était pas un stalker qui passait son temps à les observer. Même si en quelque sorte, c'était le cas. Alors il se contenta d'éviter son regard et de passer minutieusement la serviette couleur pomme sur ses bras trop fin.
« Newt. » Lâcha-t-il après un moment de silence, devant le regard d'incompréhension du brun il ajouta : « Appelle moi Newt, pas avec ce prénom horrible que m'ont donné mes parents. »
Thomas acquiesça le sourire aux lèvres, répétant son nom comme pour l'imprimer à jamais dans sa mémoire. Newt tourna la tête, ne voulant pas soutenir le regard trop joyeux de son chauffeur. Il termina de passer la serviette sur ses bras, son t-shirt humide ne lui permettant pas de se sécher d'avantage. Il se contorsionna pour reposer le tissu maintenant trempé sur la plage arrière, tout en évitant de le mettre en contact avec leurs affaires pour ne pas les mouiller plus qu'elles ne l'étaient déjà.
La pluie à l'extérieur fini par s'apaiser légèrement et retrouva un rythme plus calme, le silence envahissant de nouveau l'habitacle.
« Je pense que l'on va pouvoir repartir. » Déclara Thomas après un court temps de réflexion. « C'est encore loin chez toi, Newt ? »
« Environ une demi-heure. » Soupira Newt en s'enfonçant dans le siège passager, bien conscient qu'il en demandait beaucoup au brun. Franchement, qui voudrait ramener chez lui un parfait inconnu qui en plus de se montrer désagréable, habitait loin ?
Mais ses réflexions ne devaient pas effleurer l'esprit de Thomas qui regardait silencieusement la pluie tomber en se mordillant la lèvre inférieure. Newt l'observa du coin de l'œil, notant sans y faire attention, l'emplacement de ses nombreux grains de beauté et quand le brun se retourna vivement vers lui, le coupant dans son observation, il sursauta, surprit par son mouvements brusque.
« Dis Newt, mon appart' est pas loin d'ici, tu voudrais pas qu'on y passe, le temps de se réchauffer ? »
Newt fut tenter pendant un instant de refuser, il ne connaissait absolument pas le brun, avait failli se noyer à cause de lui et ne supportait pas qu'on s'immisce dans sa vie comme le faisait Thomas. Mais ses intenses et lumineuses orbes noisettes pleine d'espoir fixé sur lui, eurent raison de lui et sans s'en rendre compte, il hocha la tête.
La voiture redémarra et Thomas fit demi-tour dès qu'il le put pour prendre la direction de son appartement. Le trajet fut court, le brun habitait à environ un quart d'heure de la piscine municipale, et avec le chemin qu'ils avaient déjà parcouru, il ne leur fallu que cinq minutes avant que la Land Rover ne s'arrête devant l'immeuble. Et ils eurent besoin de cinq minutes supplémentaires pour se décider à sortir de l'abri que leur offrait la jeep.
Thomas se pencha en arrière pour attraper ses affaires, il donna son sac à Newt le temps qu'il ouvre sa portière et déplie son parapluie rouge vif. Il inspira profondément pour se donner du courage et se glissa à extérieur. Il fit rapidement le tour de sa voiture pour rejoindre le côté passager et ouvrir à Newt qui hésitait grandement à sortir, surtout que maintenant il n'avait qu'une fine chemise pour se protéger de la pluie.
« Si tu ne te bouge pas, je rentre sans toi, Newt. » Dit Thomas, clairement amusé par son hésitation, semblant oublier qu'il avait la même quelques instants auparavant.
Newt leva les yeux au ciel, agacé mais sortit du véhicule, tenant le sac de sport de Thomas contre lui pour se protéger un minimum des rafales de pluie qui s'engouffrait sous le parapluie.
« C'est pas parce que tu connais mon surnom que tu dois tout le temps l'utiliser. » Marmonna-t-il en se serrant contre le brun pour se mettre à l'abri.
Thomas éclata de rire et d'un accord tactile, ils coururent jusqu'aux portes de l'immeuble. Une fois à l'intérieur, ils reprirent rapidement leurs souffles, frissonnant de froid car personnes n'avaient pensé à couper la clim du bâtiment. Thomas entraîna son invité jusqu'à l'ascenseur et Newt pria intérieurement pour qu'il ne tombe pas en panne. Il ne manquerait plus que ça, tient, qu'il se retrouve bloqué dans une boîte minuscule, trempé de la tête aux pieds avec un presque inconnu qu'il observait depuis des mois.
Heureusement, tout fonctionnait normalement et il entra bientôt dans l'appartement de Thomas à la suite de celui-ci. Le loft était grand et lumineux, malgré le temps gris à l'extérieur. Contrairement à ce qu'il avait l'habitude de voir les murs blancs et la décoration moderne n'était pas froide mais donnait une ambiance chaleureuse à la pièce qui servait à la fois d'entré et de séjour. Et Newt se sentit déjà un peu réchauffé.
Thomas disparut très vite pour revenir avec des serviettes qu'il donna à Newt, qui s'empressa de s'enrouler dedans, frottant énergiquement ses bras pour en faire circuler le sang et se réchauffer. Le brun en fit de même avec une autre serviette. Il sourit au blond, visiblement heureux de se présence.
« Tu veux que je te passe des vêtements secs ? » Proposa Thomas après un moment de silence.
« Je n'en ai pas besoin. » Refusa Newt par automatisme.
« J'insiste, tu vas pas rester avec tes fringues trempées. »
Et le brun repartit dans l'appartement, disparaissant aux yeux de Newt qui resta dans l'entrée, de peur de laisser des traces d'humidités derrière lui. Thomas l'appela et Newt le rejoignit en soupirant, de toute façon, il ne lui laisserait pas le choix. Il retrouva son hôte dans sa chambre, elle aussi très grande, en train de fouiller dans une énorme armoire débordant de vêtement. C'était vraiment possible d'avoir autant d'affaires, se demanda Newt en le voyant sortir une énorme pile de haut en tout genre.
« Tient. » Dit Thomas en fourrant une paire de jean et un t-shirt dans les bras de Newt. « Et interdiction de refusé ! » Ajouta-t-il en le voyant ouvrit la bouche pour protester.
Newt se renfrogna et regarda Thomas sortir encore d'autres vêtements pour lui cette fois. Puis le brun quitta la pièce en lui signalant qu'il allait dans la salle de bain se changer et qu'il lui laissait la chambre. Dès qu'il eut fermé la porte derrière lui, Newt soupira de nouveau pour la forme puis s'empressa de se changer avant qu'il ne revienne. Évidement le t-shirt bleu de marque que lui avait donné Thomas lui allait trop grand et le jean sombre tombait sur ses hanches. Newt se tourna pour se regarder dans le miroir accrocher derrière la porte, il paraissait minable dans ces fringues de riches. Il se détourna de son reflet et ramassa ses vêtements trempés, sortant de la chambre sans attendre le retour du brun.
Il resta debout dans le salon, la pièce centrale du loft, ne sachant pas quoi faire. Thomas surgit d'un couloir et lui sourit, attrapant ses vêtements pour aller les étendre sur une chaise. Il lui fit signe de s'asseoir, mais Newt resta debout les bras ballant. Il regarda Thomas se vautrer dans un des deux canapés crème, et fronça les sourcils quand il le vit allumer la télé.
« Qu'es tu fais ? » Devant le regard interrogatif du brun il reprit. « On devrait pas reprendre la route ? »
Thomas se releva lentement sur les coudes, observant Newt avec un petit sourire qui n'annonçait rien de bon.
« Tu veux pas rester dormir ici ? » Demanda-t-il comme s'il lui avait proposé un paquet de gâteaux.
Newt faillit s'étrangler sous la surprise et toussa, se cachant derrière sa main pour cacher sa gêne. Baissant les yeux sur le sol pour éviter le regard scrutateur du brun.
« On ne se connaît pas. » Grogna-t-il après avoir repris un peu contenance.
« Justement. » Le contredit Thomas, imperturbable. « Ça serra une bonne occasion pour apprendre à se connaître. »
« Tu es taré. » Marmonna Newt en secouant la tête dépité. Et le sourire flottant sur les lèvres du brun ne fit que le conforter dans son idée. « De toute façon je ne peux pas, ma mère ne voudra jamais. »
Thomas fit une légère moue déçue et se laissa retomber mollement sur le canapé. Il colla sa joue contre le cuir du fauteuil et fixa son regard sur la télévision qui passait des clips musicaux sans intérêt aux yeux de Newt. Ce dernier fronça une fois de plus les sourcils en voyant l'immobilité du brun, il s'impatientait et n'allait pas attendre deux heures que Thomas arrête de se morfondre pour pouvoir rentrer chez lui. Alors qu'il allait de nouveau l'interpeller pour lui rappeler qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui tout seul, le brun retrouva subitement l'usage de la parole.
« Reste un peu ici quand même. »
« Thomas, je n'ai pas le temps. » S'impatienta Newt.
Le brun se releva brusquement, son immense sourire de retour sur ses lèvres, son moment de dépression visiblement passé. Il s'assit en tailleur sur le canapé et se pencha en avant pour attraper le bras de Newt et l'attirer vers lui.
« Aller, juste un peu. En attendant que la pluie se calme. » Le supplia-t-il en se mordillant la lèvre dans une moue enfantine. Et une nouvelle fois, Newt ne put pas y résister.
« D'accord. » Céda-t-il en se laissant tomber sur le canapé à côté du brun qui laissa échapper un cri de joie. « Mais seulement si tu me prépare un chocolat chaud. »