Shinobu était loin d'être un abruti, mais il avait une fâcheuse tendance a exaspérer les gens autour de lui avec ses manières de gosse de riche pourri gâté… Par exemple, il pouvait rester campé sur une position jusqu'a la mort et faire preuve d'une mauvaise fois extreme afin d'avoir le dernier mot. C'était ainsi qu'il se comportait avec You Miyagi, professeur de lettres avec qui il partageait son appartement pour une durée indéterminée avant de repartir pour l'Australie. Shinobu n'arrêtait en effet jamais de lui rappeler avec insistance qu'il était fou amoureux de sa personne, et lui demandait de prendre ses responsabilités d'adulte. Parce que oui, Miyagi était un adulte. Masculin. De 17 ans son ainé. Et le jeune homme de 18 ans semblait persuadé qu'ils étaient deux âmes soeurs, depuis qu'ils s'étaient rencontrés 3 ans plus tôt lors de la présentation du professeur a sa belle famille, les parents de Shinobu, (car oui, accessoirement, Shinobu était le frère de l'ex femme de Miyagi).

Un beau jour, donc, Miyagi avait vu arriver dans sa vie de tout jeune célibataire ce gosse de riche insupportable qui clamait sans aucune pudeur son amour pour lui, a tel point que s'en était devenu une discussion de routine. Le professeur avait beau se déclarer ouvertement hétérosexuel, pointer du doigt leur différence d'âge et engueuler maintes et maintes fois le sale gosse, rien n'y faisait : ils étaient, selon le jeune homme, « destinés a s'aimer », (et que si Miyagi l'aimait en retour, cela simplifierai les choses). Miyagi en était donc venu a penser que, si il ne voulait plus avoir a faire au gamin, il devait le choquer, le blesser pour qu'il lâche l'affaire. Et meme si cela était contre ses principes et que ça le dégoûtait, il ne voyait qu'une solution. LA solution. Il n'avait meme pas besoin d'un plan, il savait qu'il pouvait tirer parti de n'importe quelle situation, n'importe quel geste que ferait son colocataire pour passer à l'action et atteindre son but. Mais il ressentait une culpabilité atroce rien que du fait de penser a mener a bien LA solution, doublée d'une excitation malsaine qu'il ne comprenait pas. Pour tout dire; il avait peur. Mais comme Shinobu le lui rabâchait sans cesse, il était adulte, et devait donc prendre ses responsabilités et faire des choix, aussi horribles soient ils .

C'est donc la peur au ventre que Miyagi entendit un jeudi après midi la porte d'entrée en bois vert se fermé après l'entrée de Shinobu qui rentrait des cours. Il alla directement dans sa chambre pour faire ses devoirs, le présumait le grand brun, et ils ne se virent qu'au soir, alors que Miyagi venait s'installer a table devant une assiette immangeable de salade préparée par le jeune garçon. Pendant le repas, l'ambiance fut composée des incessantes tentatives de Miyagi de demarrer une conversation saine et normale (comme sur ses études, sa famille, ses talents culinaires…), et des réponses peu loquaces de Shinobu, qui passait son temps a le regarder manger sans se soucier de son assiette. Lorsque la vaisselle fut faite, l'adulte dévisagea l'assiette pleine de Shinobu et lui demanda :

« - Pourquoi est ce que tu ne manges jamais ta salade?

- Parce que j'ai horreur de ça » Lui répondit le jeune homme.

S'en fut trop pour Miyagi qui senti son sang battre a ses oreilles dangereusement. Il contourna brusquement la table, et attrapa la main du sale gosse avant de le retourner face à lui et de lui susurrer a l'oreille

« -Même si je t'ordonnais d'aimer la salade? » Stupide. pensa t-il aussitôt.

-C-comment ça ?

Mais comment peut il être excité rien qu'au son de ma voix? se dit Miyagi avec amertume : « Tu fais toujours ce que tu veux, tu dis ce que tu veux, tu pourrais avoir qui tu veux, alors pourquoi venir me harceler moi, un vieil homme de deux fois ton âge?

-P-parce qu'on est d-destinés à être ensembles, bégaya l'adolescent qui commençait a se demander si les battements effrénés de son coeur ne s'entendaient pas a l'exterieur (et, notamment si Miyagi ne les entendait pas -humiliation)

-Cesse de penser au destin et concentre toi sur le présent, tu ressent quoi la par exemple? Questionna Miyagi, qui a son grand étonnement, bandait comme un pubert devant un string ficelle.

-…

-Qu'est ce qui se passe? On a perdu sa langue? Souffla t-il avec son haleine chaude qu'il sentait rebondir contre la nuque de l'opportun.

Comme réponse, Shinobu se mit a trembler comme une feuille.

-Je croyais que tu avais déjà eu des expériences amoureuses pourtant, Shinobu… le taquina l'adulte, qui savait fort bien que tout était faux.

-J-j'en ai eu plein, OK?

-On va voir ça, murmura le brun en réponse avec un sourire carnassier plaqué sur le visage, avant de tordre le bras droit de Shinobu derrière son dos en prise de soumission pour le retourner contre le mur de la cuisine. Shinobu gémit de douleur et du tourner son visage vers la droite pour pouvoir respirer difficilement. Il sentait le poids du corps de Miyagi contre son dos, et l'excroissance qui s'etait formée dans le jean serré de son (il espérait) futur professeur de littérature, ce qui l'excitait énormément, mais l'effrayait tout autant. Il essaya de se dégager de son emprise, mais la pression sur son bras déjà endolori s'intensifia, et il préféra donc rester tranquille pour ne pas augmenter sa douleur. Miyagi se frotta contre le bas du dos du jeune homme et lui mordit la chair dure de son cou fin avant de lecher la marque qui s'en suivi. Shinobu se remit a trembler violemment, et un sanglot déforma sa voix lorsqu'il demanda enfin :

« - Miyagi… Que fais tu ? Le susnommé ricana :

- Je fais ce que tu attends que je fasse, je prend les choses en main… » Il caressa de ses doigts la bosse qui déformait le pantalon d'uniforme de Shinobu, et ce dernier gémit en ruant des hanches, ce qui eu pour effet d'exciter encore plus Miyagi, qui commençait a se prendre au jeu. Il attendit que le plus jeune se calme (ce qui prit pas mal de temps) en laissant sa main immobile. Puis il la descendit sur ses cuisses minces avant de remonter vivement pour comprimer son sexe entre ses jambes, Shinobu étouffa un cri de plaisir et de gêne.

« -Tu sais que tu es plutôt bandant comme ça, gamin? Même un hétéro succomberait a toi dans cette position…

- A-arrêtes… gémit le plus jeune qui commençait a avoir la tête qui tourne sous le manque d'air et l'excitation que lui procurait la main entre ses jambes

-Tu veux que je te libère? souffla le brun contre son oreille en caressant son bras endolori.

-Oui s'il te plaahhh! gémit le garçon sous la sensation de la main qui se glissait sous sa chemise froissée.

-Alors dis moi ce dont tu as envie ! ordonna le professeur

-Libère moi… libère moi…

-Non! réprimandât le brun en donnant un coup de reins contre les fesses rebondies de son homologue, je veux que tu me dise ce dont tu as envie maintenant, que tu me dise que tu veux ça. Il exerça une pression sur la verge de Shinobu, dressée comme un mat, a travers son pantalon en un geste révélateur de ses paroles.

Shinobu sentit avec horreur des larmes rouler sur sa joue écarlate, et renvoya la boule qui se forma dans sa gorge. Pas comme ça. Non pas comme ça. Son coeur battait a ses tempes, et il sentait le poids du regard de l'homme qu'il aimait sur sa nuque. Il ne pu qu'articuler en fermant douloureusement les yeux « Oui. Je te veux Miyagi, libère-moi et je ferait tout ce que tu voudras. »

Le ténébreux renifla de dédain et tourna violemment le corps de Shinobu face au sien avant d'écraser ses lèvres contre les siennes.